Catégorie : Logement (Page 1 of 4)

« Faire vivre les Parisiens ensemble »

Le parcours locatif est aujourd’hui grippé, de l’hébergement d’urgence à la location dans le parc privé. Cette question du logement et de l’hébergement se pose de manière encore plus intense depuis le début de la crise migratoire en 2015, qui a vu des dizaines de milliers de réfugiés converger à Paris. Si nous croyons que la politique migratoire ne peut être qu’européenne, la situation actuelle nécessite une action concertée et coordonnée entre tous les services : offrir des conditions d’accueil décentes, accompagner les demandeurs d’asile, permettre un traitement le plus rapide possible des dossiers, et mettre en œuvre les décisions d’éloignement si l’asile n’est pas accordé.
Au-delà du seul prisme du pouvoir d’achat pour aborder la question du logement, l’un des enjeux prioritaires est bien la question de la mixité sociale à Paris, arrondissement par arrondissement, quartier par quartier. Il faut renforcer l’action en termes de qualité d’accueil d’une part et d’offre d’accueil en s’appuyant sur la métropole d’autre part.

Delphine Bürkli à propos d’un programme d’acquisition dans le 9ème

Merci Madame, 

Nous examinons aujourd’hui une délibération importante portant sur la transformation d’un projet de parking, enfin la transformation d’un parking pardon celui de Pigalle, le théâtre Trinité, Jean-Baptiste Pigalle en un ensemble de 101 logements, 42 logements sociaux portés par Paris Habitat et 59 logements en accession libre et de commerce. Alors oui, nous avons besoin de logement à Paris, mais nous devons aussi veiller à ce que chaque opération s’intègre harmonieusement dans son environnement, respecte la qualité de vie des habitants, et fasse l’objet d’une concertation sincère et complète. 

Or, dans ce dossier, je le regrette, ces conditions ne sont pas réunies. Alors, Monsieur Baudrier, vous connaissez ma manière de travailler. Je suis toujours ouverte au dialogue et force de proposition, mais que dire de ce projet, disons-le, pharaonique ? Qui à la ferveur d’un certificat d’urbanisme signé à la hâte par Emmanuel Grégoire ne rentrera pas dans les nouvelles dispositions du PLUB qui, je le rappelle, a été adopté l’an dernier dans cette enceinte. Que dire d’un projet dont l’achèvement est lointain, pas avant 2030- 2031, qui va donc faire fit de toutes les nouvelles dispositions préconisations du PLUB notamment relative aux démolitions. Quel est l’impact environnemental d’un tel chantier ? D’un tel projet ? Quid de la préservation de la biodiversité au cœur de la nouvelle Athènes, des jardins aux alentours. Rien de tout cela n’a été mené malheureusement. Est-ce que ce projet une fois terminé, validé sur la base d’un PLU qui date de 2006, une autre époque. 

Est-ce que ce projet répondra aux enjeux environnementaux socio-économiques des années 2030-2040 ? Je n’en suis pas convaincue. Si j’ai pu rencontrer les équipes d’Emerige alors seule initiative d’ailleurs en début d’année si j’ai souhaité réunir en présence des promoteurs, les riverains et les acteurs du quartier à la rentrée à la mairie du 9e pour leur faire part de ce projet et ouvrir le champ de la concertation, je déplore vraiment que sur ce sujet si important pour la ville, aucune réunion préalable, malgré mes demandes, n’ait été organisée entre la mairie du 9e et vos services entre nous et vous ou avec Madame l’adjointe en charge de l’urbanisme. 

D’ailleurs, j’apprends en marge de ce conseil, il y a tout juste une heure que Madame El-Aaraje a signé le permis de construire en donnant un avis favorable alors que le porteur de projet n’a pas répondu, n’a répondu d’ailleurs à aucune des interrogations soulevées pendant la phase de concertation. Et je rappelle les points soulevés, je le répète, l’impact environnemental : aucune étude d’ensoleillement ni d’impact lumineux n’a été fourni alors que les volumes bâtis sont considérables. Les balcons prévus sur certaines façades inquiètent fortement les habitants, les risques de nuisance sonore, les effets de caisse de résonance, les vis-à-vis directs. J’ai demandé qu’un diagnostic acoustique complet et indépendant soit mené avant toute délivrance de permis. Pas de réponse. 

Autre sujet majeur quand même, la disparition de 600 places de stationnement du parking Pigalle théâtre Trinité dans un secteur qui concentre la plus grande densité de théâtre et de salles de spectacles de Paris. Casino de Paris, Mogador, Saint-Georges, théâtre de Paris, Fontaine, la Bruire pour n’en citer que quelques-uns. Épicentre du théâtre parisien, formidable poumon culturel économique de Paris. Là encore, aucune étude de circulation, aucune analyse d’impact sur la fréquentation où la desserte n’a été menée et c’est une erreur. 

Quel impact pour le cadre de vie des riverains ? Des flux de circulation en plus ? Un parking à ciel ouvert ? Ah non merci, nous n’en voulons pas. Alors sans réponse du porteur de projet, sans étude, je n’avais pas d’autre choix que de donner un avis défavorable sur ce permis. 

Enfin, un mot sur le choix de l’opérateur Paris Habitat. Je redis que ce bailleur n’est pas le plus adapté à ce site. Nous connaissons, vous et moi, toutes les difficultés persistantes dans la résidence voisine, rue de la Tour des Dames. Nuisances fortes, insécurité, manque de gestion de proximité. Les locataires, y sont d’ailleurs les premières victimes puisque ils dénoncent cette situation depuis des mois. J’ai demandé là aussi que la ville dès janvier étudie le choix d’un autre opérateur social capable d’assurer un accompagnement de terrain et une mixité résidentielle apaisée. Pas de réponse là non plus. 

Alors le 9e n’est pas hostile à la création de logement. Au contraire, nous avons accompagné, soutenu de multiples créations de logements. J’ai moi-même proposé en tant que maire à la ville des immeubles susceptibles d’être transformés en logement dans le cadre de la concertation sur le PLUB. Mais nous exigeons, j’exige simplement des projets exemplaires respectueux des habitants, du patrimoine, des mobilités et mené dans un esprit de transparence et de concertation et par conséquent l’état actuel des choses, je suis dans l’obligation de voter contre cette délibération. 

J’en appelle donc à plus de méthodes, plus d’écoute, plus de coordination. Paris ne peut pas se construire contre ses arrondissements et ses habitants. Elle doit se construire avec eux. J’espère pouvoir être entendue. Je vous remercie.

Alexis Govciyan à propos du co-living à Paris

Madame la Maire,
Mes chers collègues, 

Ce débat autour du Co-living mérite sans doute plus de nuances qu’il n’en a reçu jusqu’ici. Importé des États-Unis et développé chez nous à partir de 2017, le Co-living existe sans exister. Il n’est pas défini par la loi. Il navigue dans un entre-deux juridique, ni tout à fait colocation, ni résidence étudiante, ni résidence hôtelière. Ce flou a permis les sortes d’opérateurs spécialisés qui exploitent les marges de manœuvre offertes par les différents régimes. Et c’est sans doute là que se loge le problème. 

Comme toutes les innovations immobilières qui émergent dans un bid réglementaire, le Co-living s’installe dans les failles du droit existant et en tire partie. Il fragilise l’offre de logements familiaux classiques lorsqu’il convertit des immeubles entiers en chambre individuelle. Et enfin, il transforme l’habitant en produit financier davantage pensé pour sa rentabilité que pour répondre à une demande sociale réelle. 

Il nous paraît donc nécessaire de mieux encadrer cette pratique avec des règles de droit commun et en évitant que ces compléments de loyers parfois artificiels ne deviennent un prétexte à inflation. Pour autant, la proposition du groupe communiste appelle plusieurs réserves. 

D’abord, si elle a le mérite d’attirer l’attention sur un sujet réel, votre proposition, cher Ian Brossat, se heurte à une limite institutionnelle évidente et vous le savez, le Conseil de Paris n’a pas compétence pour définir le cadre légal du logement. Plaider auprès de l’État pour l’interdiction du Co-living relève davantage de la déclaration de principe de la posture symbolique que de l’action municipale. 

Peut-être est-ce pour cela d’ailleurs que vous n’avez pas jugé utile de prendre contact avec le groupe MoDem et Indépendants pour préparer en amont le contenu de cette niche et échanger avec nous pour avoir peut-être quelques apports qu’on aurait pu formuler pour vous pour votre travail. 

Nous devons donc rappeler ce contexte, le contexte d’un manque criant de logement à Paris qui accueille chaque année des milliers d’étudiants, des jeunes actifs, des travailleurs venus de province ou de l’étranger. Pratiquement tous les intervenants avant moi l’ont précisé. Alors, veut-on vraiment les en dissuader ? La ville ne construit plus et la pénurie s’aggrave d’année en année. 

Ensuite, vouloir bannir simplement cette forme de logement ne nous paraît pas la bonne approche car il existe bel et bien une demande pour ce type d’habitat. Elle émane notamment d’une génération de jeunes actifs qui vivent seuls entre 28 et 35 ans, souvent isolés dans une ville où la solitude progresse hélas à grande vitesse. 

Pour beaucoup, le Co-living représente une manière d’accéder à un logement en ville tout en recréant un cadre de sociabilité. Balayé d’un revers de main, cette réalité sociale serait se priver de comprendre pourquoi cette offre a trouvé un public. Il faut aussi rappeler que le co-living s’est surtout développé dans des projets de reconversion de bureaux en logements. Contribuant donc à augmenter l’offre nette là où Airbnb la réduisait. Le comparer à ce dernier est donc un contresens. 

Quant à la spéculation, il faut aussi rappeler que les investisseurs institutionnels ont déjà les rendements les plus faibles d’Europe autour de 3 %. Ce sont précisément ces investisseurs non spéculateurs, la Caisse des dépôts, Action logement ou encore des assureurs comme Covéa qui ont investi des centaines de millions d’euros dans ces opérations en imposant des loyers encadrés, même là où le PLU ne l’exigeait pas. 

Aussi, plutôt que d’interdire en bloc, il vaut sans doute mieux encourager les projets vertueux par des incitations fiscales, des délais accélérés et une vraie reconnaissance des bonnes pratiques. Le véritable enjeu, c’est donc d’éviter les dérives spéculatives sans nier la demande sociologique à laquelle le Co-living répond. 

En l’intégrant dans le droit commun et en limitant les excès tarifaires, on pourrait prévenir l’effet d’éviction et garantir un meilleur équilibre sur le marché locatif sans pour autant ignorer que certaines évolutions urbaines et sociales rendent ce modèle attractif pour une partie des habitants, c’est une réalité. En conclusion, nous devons reconnaître l’alerte que vous posez, chers collègues, mais nous refusons la facilité de l’interdiction pure et simple. Merci. 

Maud Gatel à propos du pastillage des maisons de la rue Daumier

Merci beaucoup Madame la Maire.

Rue Daumier, du nom du célèbre caricaturiste entre le boulevard de Versailles et la Porte de Saint-Cloud au 8, 10 et 12 se trouvent trois petites maisons de ville entourées d’immeubles sociaux. Ces trois petites maisons sont arborées avec un très important jardin. 

L’un des propriétaires cherchant à vendre sa maison a appris par son notaire, a découvert que sa parcelle avait été pastillée. Ce qui, je le redis pose quand même beaucoup de questions qu’il s’agisse des propriétaires individuels ou des propriétaires institutionnels. Le bâtiment fait moins de 50 m² d’emprise au sol. Alors, je pense que pour arriver au 100 m², c’est la prise en compte de ce magnifique jardin qui est derrière ces 8, 10 et 12. Je ne doute pas, Monsieur Meunier, que vous serez sensible à la protection de cet espace vert. Jardin d’ailleurs qui n’apparaît pas sur l’atlas géographique. 

Alors, une nouvelle fois, nous appelons à la fois l’information des propriétaires pour qu’ils ne découvrent pas que leur bâtiment, leur parcelle est pastillée. Revoir ce classement s’agissant de propriétaires individuels bénéficiant de moins de 50 m² d’emprise au sol. Et puis je m’associe évidemment au vœu déposé par le maire du 6e arrondissement pour demander que cette épée de Damoclès lorsque la ville renonce à racheter ses parcelles puisse être levée. 

Je vous remercie.

Alexis Govciyan à propos de la stratégie de remobilisation de logements inoccupés

Madame la Maire, mes chers collègues,

La crise du logement est une réalité quotidienne pour des milliers de familles, de jeunes actifs, d’étudiants ou de travailleurs qui rencontrent des difficultés à se loger dans leur propre ville. Face à cette situation, il est de notre devoir d’agir avec lucidité. 

Mais force est de constater que votre Exécutif municipal semble manquer de lucidité. Vous avancez le chiffre de 262 000 logements inoccupés à Paris : un volume qui, a priori, semble offrir un formidable gisement pour répondre à la crise du logement. Mais derrière cette donnée globale se cachent, vous le savez, des réalités très différentes : logements temporairement vacants, résidences secondaires, meublés touristiques ou logements en attente de mutation.

En réalité, seuls 30 000 logements seraient réellement vacants, c’est-à-dire potentiellement mobilisables à court terme. Et lorsqu’on s’intéresse plus spécifiquement à la vacance structurelle – celle qui dure depuis longtemps –, nous parlons en réalité de 18 600 logements. Ce sont eux que nous devons cibler. 

Mais vous avez d’ailleurs vous même avoué que vos chiffres étaient volontairement gonflés pour prendre en compte une certaine dynamique. Pour nous, il est absolument essentiel de ne pas se laisser abuser par les apparences statistiques et de distinguer clairement ce qui relève de la vacance structurelle et de la vacance de court terme.

Certes, nous partageons l’ambition de lutter contre la vacance, mais nous regrettons une communication qui reste à ce stade très théorique.


Où sont les objectifs opérationnels ? Combien de logements seront effectivement remis sur le marché dans les 12 prochains mois ? Quels indicateurs permettront d’évaluer les résultats de cette stratégie ? Et surtout, quelle articulation concrète avec les dispositifs d’aide à la rénovation, de portage foncier ou de mobilisation des propriétaires privés ?

Sur le fond, plusieurs éléments nous paraissent essentiels :

Oui, il faut mobiliser les logements vacants. Mais il ne faut pas jouer avec les chiffres, comme vous le faites, en additionnant des réalités hétérogènes et comme nous venons de le rappeler.

Oui, il faut mieux encadrer les meublés touristiques. Nous avons été, notre groupe a été le premier à le demander lors de la précédente mandature, bien avant que votre majorité ne se saisisse pleinement du sujet. La limitation de la location de 90 nuitées annuelles pour les résidences principales ne suffit pas. Bien que l’application de cette loi constitue une avancée notable, elle ne résout pas toutes les problématiques car celle-ci se limite aux propriétaires mettant en location leurs résidences principales, laissant de côté les enjeux liés aux résidences secondaires.

Oui, il faut réorienter notre politique du logement. Mais nous restons fermement opposés à l’objectif de 30% de logements sociaux. Ce seuil ne correspond ni à la physionomie de Paris, ni aux attentes des classes moyennes. Ce que nous défendons, c’est une vraie mixité, incluant l’accession sociale à la propriété et un développement des logements intermédiaires, particulièrement absents du PLU d’ailleurs. 140 000 ménages parisiens sont en attente d’un logement social, mais le taux de rotation est dramatiquement bas, à seulement 5 % en 2022.

Il est temps que vous sortiez d’une logique purement quantitative pour retrouver une ambition qualitative : mieux loger les classes moyennes, favoriser le parcours résidentiel et garantir une répartition plus équilibrée du logement social sur l’ensemble du territoire parisien.

Enfin, aucune stratégie de remobilisation ne sera crédible sans pilotage clair. Aujourd’hui, vous parlez de coordination entre acteurs mais sans engagements fermes, sans feuille de route partagée, sans évaluation prévue. 

Alors oui à la remobilisation des logements vacants, mais à condition que cette stratégie soit plus lisible, mieux suivie et réellement ambitieuse sur le terrain, et qu’elle s’inscrive dans une politique du logement globale, équilibrée, pensée pour tous les Parisiens – y compris les classes moyennes que vous oubliez trop souvent.

Je vous remercie.

Alexis Govciyan à propos du démarrage de la SPL Foncière du logement abordable

Merci Madame la Maire, 

Vous nous proposez, à travers les délibérations DLH 86 et 87, la mise en œuvre de la nouvelle SPL (Société publique locale) « Foncière du logement abordable ».

Nous avions noté lors des échanges de novembre dernier dans cet hémicycle, la création de cette société au capital de 225 000 € et la réflexion qui était en cours avec la ville de Saint-Ouen.

Nous avions bien compris la grande ambition de cette structure : « Avec la Foncière du logement abordable, la Ville va se doter d’un outil d’intervention sur le marché locatif privé, qui permettra de développer une offre locative située entre le logement social et le logement privé. Cette structure pourra procéder, disiez-vous, à des acquisitions d’immeubles, et en confiera la gestion à des bailleurs sociaux avec pour objectif d’atteindre 40% de logement public à l’horizon 2035, dont 10% de logements abordables », ce qui correspond à un volume d’environ 140 000 logements.

Nous étions donc en attente de compléments pour avoir une réflexion commune notamment au niveau des arrondissements sur les ambitions de cette structure, son plan financier et ses objectifs précis à court et moyen terme.

Nous comprenons au travers des conférences de presse que vous avez tenues (et l’article dans Le Parisien du 25 mars) que votre ambition est élevée, ambition confirmée par l’augmentation du capital de 50 M€ proposée aujourd’hui.

Mais nous sommes surpris, très surpris, de l’absence de concertation avec les arrondissements.

La lecture du document « concession pour le développement de l’offre foncière en faveur du logement abordable à Paris » ainsi que l’exposé des motifs entraînent aussi de nombreuses questions :

Il est indiqué notamment que le modèle économique reposera sur quatre éléments dont « des loyers annuels issus d’immeubles de logements existants appartenant à la Ville de Paris et que les recettes de fonctionnement permettront à la Foncière d’avoir recours à l’emprunt » mais nous n’avons pas trouvé dans les documents de liste d’immeubles qui seraient transférés à cette société, ni d’ailleurs, aucun élément sur les conditions financières de ces transferts.

Il est aussi indiqué que la structure ne comptera que 3 à 4 ETP (équivalent temps plein) au démarrage. Une société avec de telles ambitions listées dans le contrat de concession précédemment cité, nécessite une force de travail bien supérieure. Avec quelles ressources comptez-vous gérer la société ?

De même, nous avons vu le plan d’affaire prévisionnel sur la durée du contrat qui durant les 42 premières années présente un résultat négatif. Nous avons bien compris que cette structure versera chaque année, malgré ses résultats négatifs, une redevance de 10 000 € complétée d’un montant variable, représentant 3,6 % de son chiffre d’affaires, ce qui est considérable pour une société en perte, sachant que vous indiquez que là aussi j’ouvre les guillemets : « ce mécanisme permet d’assurer, dans le cadre du contrat, un retour d’éventuels bénéfices à la Ville, en cas de bons résultats au-delà de la période d’investissement prévue. »

Je crois que nous sommes un peu dans le flou. Et enfin, vous évoquez  que l’objectif est « d’établir et réaliser un programme d’acquisition comprenant à minima un calendrier prévisionnel, un montant d’investissement et un nombre de logement cible », pourtant rien de tel dans les documents présentés – en dehors d’un document de 5 lignes dans l’annexe 4 pour le démarrage de la société et ne pouvant justifier des 50 M€ dont la société sera dotée.

Vous comprenez Madame la Maire, mes chers collègues, autant de questions qui je le crois nécessitent des réponses. Et je remercie mon collègue et ami Jean-Pierre Plagnard, élu du 9ème arrondissement, qui a participé à la confection de cette intervention. 

Je vous remercie. 

Maud Gatel à propos des mutations dans les logements sociaux

Un logement trop petit pour une famille qui s’agrandit, un logement devenu trop grand après le départ des enfants : ce sont des situations malheureusement fréquentes dans le parc social comme dans le parc privé.

Le parcours résidentiel doit également être une réalité dans le parc social. C’est le sens des dispositions en matière de mutation de la « convention parisienne d’attribution des logements sociaux », que nous avons votée en 2021.

Le conseil de Paris fixait alors à l’ensemble des bailleurs sociaux des objectifs en matière de mutation pour prévenir la sur ou la sous-occupation et assurer une véritable gestion locative dans le parc social.

Or, nombreux sont les locataires demandant une mutation qui ne reçoivent aucune réponse de la part de leur bailleur. Bénéficier d’un logement social est une chance. Mais être locataire du parc social ne donne pas moins de droits en matière de gestion locative.

Dès lors, par ce vœu, nous demandons que soit communiqué au conseil un état des lieux des demandes de mutations, le nombre d’échanges effectués, les typologies de logements concernés.

Nous souhaitons pouvoir identifier les éventuels freins et qu’une communication soit prévue à destination de l’ensemble des locataires du parc social.

Je vous remercie.

Maud Gatel à propos de la mise en location des logements sociaux sur les plateformes locatives

Le renforcement de l’encadrement des locations saisonnières, que nous n’avons eu de cesse d’appeler de nos vœux, a permis notamment à ce que les plateformes type Airbnb communiquent les adresses des logements.

Ce qui a permis, facilement, d’identifier des offres saisonnières dans des logements sociaux proposés à la location de courte durée.

Pour mémoire, la sous location de son appartement social est évidemment strictement interdite, conformément au Code de la construction et de l’habitat. Mettre en location son logement social est non seulement illégal, mais il soustrait également ces logements à leur vocation sociale et favorise les pratiques spéculatives.

Alors la communication des adresses des logements mis en ligne aurait permis d’identifier une centaine d’annonces illégales.

Par ce vœu, nous souhaitons simplement que nous soit communiqué le recensement des adresses concernées mais surtout que des mesures soient bien mises en place pour rappeler les règles à tous les locataires du parc social et que ce phénomène ne se reproduise pas. 

Je vous remercie.

Alexis Govciyan à propos des logements inoccupés

La crise du logement à Paris est une réalité qui pèse chaque jour sur des milliers de familles, de jeunes actifs ou de travailleurs qui peinent à se loger dans leur propre ville. 

Face à cette situation, nous avons la responsabilité d’agir avec pragmatisme et efficacité. 

Sur le principe, nous souscrivons à la proposition de nos collègues écologistes visant à mobiliser les logements vacants. 

Il est évident qu’un logement inoccupé est un logement qui ne profite à personne et que nous devons tout mettre en œuvre pour que ces biens reviennent sur le marché. 

Toutefois, nous devons être vigilants à ne pas faire de généralisation active sur les causes de cette vacance. En effet, les chiffres avancés près de 300 000 logements vacants à Paris nécessitent d’être nuancés. 

Une grande partie de ces logements relève de la vacance dite frictionnelle liée au changement de locataire aux travaux ou encore aux successions. Lorsqu’on s’intéresse à la vacance structurelle, celle qui dure depuis longtemps nous parlons en réalité de 18 600 logements, ce sont eux que nous devons cibler car en effet le fait que les résidences secondaires soient mises dans le même paquet que les logements durablement vacants nous dérangent. 

Car ces deux catégories n’ont rien à voir avec les résidences secondaires appartiennent souvent à des familles qui viennent ponctuellement à Paris pour des raisons professionnelles ou personnelles les inclure dans le même décompte que les logements véritablement vacants faussent le débat et empêchent d’apporter des solutions adaptées. 

Nous devons faire la distinction entre un appartement laissé vide pendant des années, sans raison valable et un bien utilisé de manière intermittente. 

Si nous voulons agir efficacement, nous devons d’abord être clair sur ce que nous combattons. 

Cependant, nous sommes d’accord pour dire que nous manquons effectivement de données précises sur les causes réelles de cette vacance de longue durée. Un diagnostic approfondi est donc pertinent et nous soutenons cette démarche. Quant à la mission de préfiguration annoncée, elle pourrait être intéressante, cependant il faut en définir les contours exacts. 

Ces éléments restent flous et doivent être précisés pour garantir son efficacité. Mais par-dessus tout, cette réflexion doit être l’occasion pour l’Exécutif de revoir en profondeur sa politique du logement. Car ce n’est pas seulement une question de vacances, c’est une question d’accès et de gestion du logement à Paris. 

Prenons un exemple concret, le dispositif “Louez Solidaire” qui permet à la ville de louer des logements privés pour y loger des personnes en difficulté. L’intention est louable mais les résultats sont décevants, seulement 1200 logements mobilisés en 7 ans. C’est bien trop peu au regard de besoins. C’est pourquoi nous déposons un amendement visant à mener une étude quantitative et qualitative de ce dispositif. Nous devons comprendre pourquoi il ne fonctionne pas, quels sont les freins à son succès et quelles améliorations sont possibles. 

Au-delà de la vacance, il est urgent de revoir la politique du logement social à Paris nous le disons clairement: viser 30 % de logements sociaux n’a aucun sens si l’on ne résout pas les vrais problèmes d’accès au logement. 

Nous défendons un objectif de 25 % mais nous refusons une course aux chiffres qui ignore la réalité des classes moyennes aujourd’hui les grandes oubliées de la politique municipale. 

Paris est une ville dense et son équilibre est fragile plutôt que d’augmenter mécaniquement le parc social nous devons développer le logement intermédiaire accessible aux classes moyennes qui ne peuvent ni prétendre au logement social ni se loger dans le privé, nous devons encourager l’accession sociale à la propriété pour permettre aux Parisiens de se stabiliser et d’investir dans leur ville et nous devons assurer une mixité réelle entre l’Est et l’Ouest, en limitant le taux de logement sociaux à 35 % par quartier pour favoriser la diversité sociale. 

Les chiffres parlent d’eux-mêmes, 140 000 ménages Parisiens sont en attente d’un logement social mais le taux de rotation est dramatiquement bas à seulement 5 % en 2022. Cela signifie que ceux qui ont obtenu un logement y restent durablement empêchant ainsi les nouvelles générations d’y accéder. 

Nous soutenons la remise sur le marché de logements vacants mais nous exigeons des mesures ciblées et fondées sur un diagnostic précis et un changement de braquet sur la politique du logement social pour intégrer enfin les classes moyennes. 

Je vous remercie.

Pierre Casanova à propos de l’Assemblée citoyenne sur l’accompagnement des personnes à la rue

Merci Madame la Maire.

Alors en trois mots, une noble cause, un exposé des motifs malheureusement teinté par l’idéologie et des propositions hétérogènes.

Alors, une noble cause évidemment puisque selon le dernier décompte qui avait été fait lors de la nuit de la solidarité 2024, on était comme cela a déjà été dit à près de 3 500 personnes sans-abris à Paris et un total de Parisiens, si je puis me permettre sans domicile de 50 000. Ça c’est un chiffre émanant de la fondation Abbé Pierre 2022. Parmi ces 3 500 personnes décomptées lors de la nuit de la solidarité, il y avait 15% de femmes et statistiques qui m’a frappé comme j’en suis sûr les membres de l’assemblée citoyenne, l’espérance de vie de ces personnes à la rue est inférieure de 30 ans, 30 ans à la moyenne nationale, c’est-à-dire une moyenne de 50 ans par opposition à 80. C’est en effet stupéfiant et s’ajoute à cette misère, près de 9 000 enfants et jeunes, accompagnés par l’aide sociale à l’enfance en 2022, heureusement, l’aide sociale à l’enfance déploie toute l’énergie et les moyens que l’on ne peut que saluer. Je passe sur l’exposé des motifs qui croit nécessaire de viser comme cause peut être de ces évolutions les récentes lois gouvernementales, on tombe ici dans le débat idéologique, il me semble que la misère et les sans-abris méritent mieux que ça.

Alors sur les propositions elles-mêmes, là notre, notre, nous sommes évidemment reconnaissants aux citoyens et habitants parisiens qui ont bien voulu participer à ces travaux, d’avoir cherché à constituer une boîte à outils et qui dénombre plusieurs propositions que nous pourrions tout à fait soutenir. Je passe celles qui nous ont laissés plus circonspect. Typiquement la mesure 3, la planification de 3 000 nouvelles places d’hébergement à Paris, faudrait se poser la question de son financement et de l’utilité par rapport à peut être des endroits où la tension foncière est moins importante, est ce qu’il est utile de créer 3 000, quand pour le même budget à 3 stations de métro on pourrait en créer 5 000, je me suis interrogé. Mesure 6, je ne suis pas absolument… Non pardon ! Mesure 13, investissement dans le logement public pour arriver à 40% d’ici 2035, je me suis posé la question du budget, je me suis posé, aussi quelques questions sur les commissions dont la création est proposée en particulier la mesure 19 : création d’un observatoire du sans-abrisme. Alors ce n’est un monopole d’aucun parti malheureusement quand il s’agit de créer des gadgets ou de nouvelles administrations en France tout le monde est partant, c’est un sujet de consensus et d’unanimité, mais permettez moi de vous rappeler un grand auteur progressiste qui disait, on le sait bien sur les bancs de gauche, que les dérives bureaucratiques, malheureusement se font souvent au dépens des plus faibles et des miséreux. 

Alors, les mesures que nous avons trouvées tout à fait constructives et utiles. Il faut commencer, plutôt pardon, terminer par une note positive. Le soutien post protection de l’enfance, jusqu’à 25 ans je trouve l’idée très bonne. L’évaluation des besoins des personnes vulnérables, garantir une première évaluation à la situation, mesure 6, j’ai trouvé ça aussi, comme les membres de mon groupe, tout à fait judicieux. Et quant à l’accompagnement juridique de la mesure 8, le pratiquant moi-même depuis 30 ans, je ne peux que trouver l’idée très bonne, je ne suis pas sûr en revanche que l’association à qui on voudrait le confier soit la plus compétente ni la plus neutre. 

Mais pour toutes ces raisons, je trouve qu’il y a ici une belle intention, de nobles élans et certaines mesures tout à fait constructives qui mériterait à être dépouillées de celles qui sont teintées, soit d’irréalisme, soit d’idéologie, mais ma foi tout ça nous conduira à nous abstenir. Merci.

Maud Gatel à propos de l’attribution de logements sociaux aux agents de la Ville

Madame la Maire, 

Mes chers collègues, 

Vous le savez, l’accès des logements sociaux aux agents de la Ville est pour le groupe MoDem une dimension essentielle. Permettre à celles et ceux qui prennent soin de notre ville de s’y loger est pour nous une priorité. 

L’Exécutif a augmenté la part des logements réservés à ses agents, notamment à notre demande et nous le saluons. 

Grâce à cet engagement, la Commission de désignation des candidats aux logements sociaux propose des candidats aux organismes gestionnaires pour les logements relevant du contingent de la Maire de Paris. Si ces désignations sont principalement dédiées aux agents en exercice, nous souhaitons qu’elles prennent mieux en compte la situation des agents partant à la retraite.

Or des problèmes persistent. Des agents notamment des gardiens d’école retraités ou ayant quitté leur fonction, occupent encore leur logement de fonction faute de logements sociaux disponibles. D’autres, souhaitant anticiper leur départ à la retraite, n’ont pas vu leurs demandes de logement social satisfaites. 

Alors certaines situations ont été portées devant le Tribunal, qui a donné raison à la Ville de Paris sur la nécessité pour ces agents de quitter leur logement de fonction. Ce que nous ne contestons évidemment pas. 

Ce que nous pointons, en revanche, c’est le nécessaire soutien à leur égard. Eu égard justement à leur engagement au service de la Ville de Paris. En tant que collectivité, il est de notre devoir de garantir que la réservation de logements sociaux prenne également en compte les agents proches de la retraite, leur permettant de quitter leur logement de fonction sereinement et de prendre une retraite bien méritée.

C’est le sens de notre vœu qui demande à ce que la Ville accompagne les agents dans leur demande de logement social, avant leur départ à la retraite.

Je vous remercie. 

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