Merci Madame la Maire,
Vous nous proposez, à travers les délibérations DLH 86 et 87, la mise en œuvre de la nouvelle SPL (Société publique locale) « Foncière du logement abordable ».
Nous avions noté lors des échanges de novembre dernier dans cet hémicycle, la création de cette société au capital de 225 000 € et la réflexion qui était en cours avec la ville de Saint-Ouen.
Nous avions bien compris la grande ambition de cette structure : « Avec la Foncière du logement abordable, la Ville va se doter d’un outil d’intervention sur le marché locatif privé, qui permettra de développer une offre locative située entre le logement social et le logement privé. Cette structure pourra procéder, disiez-vous, à des acquisitions d’immeubles, et en confiera la gestion à des bailleurs sociaux avec pour objectif d’atteindre 40% de logement public à l’horizon 2035, dont 10% de logements abordables », ce qui correspond à un volume d’environ 140 000 logements.
Nous étions donc en attente de compléments pour avoir une réflexion commune notamment au niveau des arrondissements sur les ambitions de cette structure, son plan financier et ses objectifs précis à court et moyen terme.
Nous comprenons au travers des conférences de presse que vous avez tenues (et l’article dans Le Parisien du 25 mars) que votre ambition est élevée, ambition confirmée par l’augmentation du capital de 50 M€ proposée aujourd’hui.
Mais nous sommes surpris, très surpris, de l’absence de concertation avec les arrondissements.
La lecture du document « concession pour le développement de l’offre foncière en faveur du logement abordable à Paris » ainsi que l’exposé des motifs entraînent aussi de nombreuses questions :
Il est indiqué notamment que le modèle économique reposera sur quatre éléments dont « des loyers annuels issus d’immeubles de logements existants appartenant à la Ville de Paris et que les recettes de fonctionnement permettront à la Foncière d’avoir recours à l’emprunt » mais nous n’avons pas trouvé dans les documents de liste d’immeubles qui seraient transférés à cette société, ni d’ailleurs, aucun élément sur les conditions financières de ces transferts.
Il est aussi indiqué que la structure ne comptera que 3 à 4 ETP (équivalent temps plein) au démarrage. Une société avec de telles ambitions listées dans le contrat de concession précédemment cité, nécessite une force de travail bien supérieure. Avec quelles ressources comptez-vous gérer la société ?
De même, nous avons vu le plan d’affaire prévisionnel sur la durée du contrat qui durant les 42 premières années présente un résultat négatif. Nous avons bien compris que cette structure versera chaque année, malgré ses résultats négatifs, une redevance de 10 000 € complétée d’un montant variable, représentant 3,6 % de son chiffre d’affaires, ce qui est considérable pour une société en perte, sachant que vous indiquez que là aussi j’ouvre les guillemets : « ce mécanisme permet d’assurer, dans le cadre du contrat, un retour d’éventuels bénéfices à la Ville, en cas de bons résultats au-delà de la période d’investissement prévue. »
Je crois que nous sommes un peu dans le flou. Et enfin, vous évoquez que l’objectif est « d’établir et réaliser un programme d’acquisition comprenant à minima un calendrier prévisionnel, un montant d’investissement et un nombre de logement cible », pourtant rien de tel dans les documents présentés – en dehors d’un document de 5 lignes dans l’annexe 4 pour le démarrage de la société et ne pouvant justifier des 50 M€ dont la société sera dotée.
Vous comprenez Madame la Maire, mes chers collègues, autant de questions qui je le crois nécessitent des réponses. Et je remercie mon collègue et ami Jean-Pierre Plagnard, élu du 9ème arrondissement, qui a participé à la confection de cette intervention.
Je vous remercie.