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Maud Lelièvre à propos de la MIE “Paris 50 degrés” – Conseil de juillet 2022

Merci monsieur le Maire.

Mes chers collègues,

L’été commence et avec le retour des vagues de chaleurs, les plans canicule se multiplient dans les collectivités locales en France. Si ces épisodes caniculaires frappent l’intégralité du territoire métropolitain, il se décline de façon exceptionnelle dans les grandes aires urbaines marquées par des îlots de chaleur urbains. Corollaire de son intensité urbaine unique en France, la région parisienne hors territoire métropolitain est la zone la plus touchée, la plus vulnérable aux vagues de chaleur dont Paris sera l’épicentre. Alors oui, cette Mission d’Information et d’Évaluation est la bienvenue et à plus d’un titre et c’est pourquoi nous avons souhaité avec le groupe MDE de nous associer à la demande du groupe écologiste de Paris que je remercie de cette proposition, particulièrement Alexandre Florentin ainsi que l’ensemble des groupes qui ont accepté de la supporter. 

Cette mission sera la bienvenue parce que les vagues de chaleurs vont continuer à se multiplier, et elles vont continuer à tuer. Le tragique souvenir de la canicule européenne de 2003 nous le rappelle, si cet épisode exceptionnel se traduit alors par une surmortalité moyenne de 40% dans les zones rurales et les petites agglomérations, elle a connu une surmortalité de plus de 140% en région parisienne. L’Ile de France a contribué à plus d’un tiers à la surmortalité. Elle tue les plus vulnérables, les plus pauvres, mais aussi les plus âgés, les plus malades, qui frappent sans distinction les différentes conditions sociales. 

En 2003 déjà nous avions et dans un autre contexte à l’époque, avec un autre contexte moins dramatique sur le plan du réchauffement climatique, j’avais conjointement, avec Yves Contassot qui était alors adjoint de Paris aux questions environnementales, travaillé des propositions sur la nécessité d’adapter les villes et de produire la proposition d’un plan qui permettait de climatiser à l’époque les villes et de trouver des solutions, canicules que nous imaginions à l’époque répétitives, cela a bien été le cas. 

Cette mission est la bienvenue parce qu’il s’agit plus que jamais d’un sujet résolument tourné vers l’avenir. L’intensification et l’accélération des épisodes caniculaires dans les prochaines décennies ne sont plus à prouver. C’est un sujet qui a été au cœur du forum mondial urbain qui vient de se terminer à Katowice. Pour comparer les évolutions des grandes capitales européennes et des grandes capitales mondiales car ce qui est dramatique chez nous l’est encore l’est encore plus dans les pays du sud. 

Alors non personne ne pourra plus, s’il n’y a pas de mesure corrective, habiter, bientôt, dans un avenir proche, les villes, encore moins dans le sud, et la canicule ne pourra être qu’une solution très ponctuelle et très conjoncturelle. 

Cette mission est la bienvenue dans nos sociétés vieillissantes. Je rappelle que nous aurons plus de 30 % de plus de 65 ans en 2050 qui seront les plus fragiles pour s’adapter à ce climat changeant. 

Cette mission est la bienvenue parce que la qualité de vie des Parisiens et des Parisiennes est en jeu et les îlots de chaleur affectent les jeunes enfants, les bébés, le sommeil, les pratiques et les modes de vie d’une société urbaine qui n’arrive pas à s’adapter assez rapidement aux changements climatiques. 

Le bien-être a souvent été une question éloignée des politiques publiques, en tout cas pas au cœur des politiques publiques, il est nécessaire de le considérer si nous voulons que demain les gens souhaitent habiter en ville. Elle est la bienvenue pour trouver la solution à ces épisodes qui s’imposent, qui nous impose de penser collectivement notre fabrique, notre définition, urbaine. Des solutions qui doivent être transversales, innovantes, mais sans doute aussi frugales pour un avenir urbain plus vivable et plus souhaitable. 

Des décisions opérationnelles qui sont aujourd’hui déjà portées par la communauté scientifique, conception architecturale urbaine, aménagement de l’espace publique, mobilier urbain végétalisé, revêtements, milieux aquatiques, systèmes d’ombrages, solutions fondées sur la nature, tout un ensemble de possibilités de rafraîchissement et d’adaptation de la ville aux chaleurs urbaines qu’il nous conviendra demain dans cette mission d’information de nous approprier mais aussi de pouvoir adapter, dans un contexte économique sur plusieurs années.

Je remercie donc cette, le groupe écologiste d’avoir fait cette proposition, nous y siégeront bien entendu.

Je risque de décevoir Nathalie Maquoi car à priori c’est moi qui siégera pour le groupe MDE sauf si bien évidement vous nous accordez plusieurs sièges pour siéger dans cette MIE.

Mais nous essaierons de faire en sorte que nos propositions collectives soient productives et nous permettent de réaliser collectivement les choix de résilience et d’avenir qui sont nécessaires à Paris

 

Maud Lelièvre à propos de l’utilisation du plastique sur les plateaux-repas – Conseil de juillet 2022

Mes chers collègues, 

Je tiens en introduction à saluer ce plan qui, dans la restauration collective, qui va dans le bon sens.

Effectivement, pour des raisons environnementales, la diminution du plastique est absolument nécessaire. Comme le rappelle le rapport du GIEC datant de février 2022 mais également pour des questions de préservation de la biodiversité et de préservation des océans, le rapport de l’IFREMER mettait en lumière toutes les conséquences des microplastiques en mer et la production plastique française en mer de ces microplastiques.

Sur la question des plateaux repas fournis dans les écoles, nous avons dans le 9ème arrondissement, sous l’impulsion de Delphine Burkli, été un des premiers arrondissements à sortir de l’utilisation du plastique dans la restauration collective et dans les établissements scolaires depuis la politique « zéro déchet » mis en place depuis 2014 et je pense qu’un certain nombre de mesures pourraient être partagées avec nos collègues. Je pense notamment aux bacs inox dans nos écoles et au développement des sandwichs maison pour les pic-nic pour éviter les emballages, aux pâtisseries maisons, yaourts achetés en seau et servis en vérines, etc.…

 Nous organisons également des « commissions menus », tous les mois avec les parents et les enfants dans l’arrondissement afin d’établir des repas et de faire comprendre l’importance de diminuer les déchets mais aussi de sensibiliser à l’augmentation des repas végétariens. Et nous avons également dans le 9ème, accompagné cette politique d’une rue zéro déchet. Donc pour toutes ces expérimentations montrent que ça a été positivement accueilli par les parents d’élèves, par les enfants eux-mêmes et que je ne peux imaginer que ce plan ne rencontre qu’un succès important partout où il va être mis en place.

Je profite de nos débats aujourd’hui pour attirer l’attention du Conseil sur un sujet qui est certes conjoncturel mais qui semble important si on veut avoir une mairie qui montre l’exemple et qui n’impose pas simplement des politiques.

J’aimerai revenir sur une question dont nous avons parlé de façon récente, qui est la question des plateaux repas qui sont fournis durant les élections aux agents et aux personnels qui sont bénévoles dans les bureaux de votes.

Je sais que les options de repas ne sont pas les mêmes selon les arrondissements mais malheureusement et nous avons pu le constater, et un certain nombre de nos collègues ont pu constater que les plateaux repas fournis par la ville contenaient beaucoup trop de plastique, étaient suremballés, sans doute en partie une des conséquences du covid. A la fois, couverts en plastique, emballages, bouteille en plastique alors qu’on peut avoir accès à des points d’eau, mais également parfois, fromage, pain, etc. De plus, en tout cas en ce qui concerne notre arrondissement, aucune option végétarienne n’était prévue, ce qui est dommageable pour l’environnement mais qui rend parfois difficile notamment le repas pour les personnes qui ne consomment pas de viande et qui n’ont pas d’autre alternative. 

Nous souhaiterions vraiment, même si c’est une question conjoncturelle, avoir un engagement important sur cette question des plateaux repas. On a fait un certain nombre de propositions dans notre vœu notamment de transférer aux mairies d’arrondissement cette compétence qui pourrait à la fois permettre de réduire des coûts en termes de plastique trop important de ces plateaux repas mais aussi, éviter de faire des transferts car j’imagine que la provenance de ces plastiques sont fabriqués en banlieue ou en lointaine banlieues. 

Merci, même si ce sujet n’est pas au cœur de nos débats, de pouvoir le prendre en compte.

Maud Gatel à propos du débat autour de la logistique – Conseil de juillet 2022

 

Merci beaucoup monsieur le Maire.

D’abord, je souhaite vraiment me réjouir de la tenue de ce débat, central pour notre ville, au carrefour des sujets d’urbanisme, de mobilité, de développement économique, d’environnement et de gestion de la voirie. Il y a dix ans, ce sujet n’intéressait que peu et depuis, la donne a changé. Les besoins ont explosé, notamment en lien avec l’évolution des modes de consommation, l’explosion du e-commerce et plus récemment celle de la livraison alimentaire à domicile. 

Avec des externalités négatives majeures pour la ville, qu’il s’agisse de l’attractivité pour les professionnels, des congestions diverses et puis du bruit, de la pollution atmosphérique ou encore de l’insécurité routière. 

Alors vous nous présentez, Monsieur le Maire, un plan articulé autour de six axes : foncier et immobilier logistique, partage de l’espace public, conditions sociales des livreurs, offres de proximité et transition écologique. Alors, comme vous proposez des clauses de revoyure régulières, je vais me permettre quelques remarques. 

D’abord s’agissant de renforcer le maillage. Autant j’avoue un scepticisme réel sur les micro hub dont celui installé tout récemment rue de Réaumur, autant je salue la mobilisation des parkings souterrains comme hub logistique, disposition que nous applaudissons de nos voeux depuis longtemps.

En matière de soutien des professionnels, alors, on le sait, il y a un retard important de la transition écologique des utilitaires. C’est la raison pour laquelle il est vraiment nécessaire d’accroître le soutien aux professionnels pour assurer la transformation du parc, soit en électrique, soit en hydrogène. Et je reprendrai les propos de Nicolas Genté s’agissant de la sous-dotation majeure de la Ville de Paris en matière de bornes de recharge électrique. Je me réjouis aussi que vous annonciez un renforcement du maillage. Et puis s’agissant de l’accession à tous les professionnels, y compris ceux de la grande couronne, à PRO Mobile, je voulais juste attirer votre attention sur la nécessité de réellement prendre en considération tous les codes NAF, pour que l’ensemble des professionnels puisse vraiment être concerné.

Régler les conflits d’usage. Ils ont d’ores et déjà lieu et ils ne cesseront de se multiplier avec l’accroissement du nombre de vélo cargo sur les pistes cyclables. Alors d’abord il s’agit d’adapter les pistes et puis de renforcer la sensibilisation et la verbalisation pour combattre les comportements inciviques et dangereux pour les autres usagers de l’espace public. 

Adapter les véhicules du parc de la ville : compte tenu du risque que présentent les véhicules lourds, et notamment les véhicules professionnels, nous vous demandons d’équiper chaque véhicule du parc de la Ville de dispositifs angles morts pour prévenir les accidents, notamment avec les cyclistes. 

Et puis faire appel à l’innovation. Vous avez évoqué l’expérimentation liée aux aires de livraison connectées dans le centre de Paris. Je voulais aussi insister sur le fait que, en matière de smart city, la question de la logistique urbaine est évidemment un enjeu majeur. J’en veux pour preuve le projet Interlud de l’Ademe qui propose partages d’expériences et applicatifs numériques. Via l’innovation, je pense qu’il est encore possible d’améliorer l’utilisation des aires de livraison. 

Et puis je voudrais parler en dernier ressort du sujet des dark stores, qui nous avait valu, lors du dernier Conseil, un petit débat. Je remarque que les propos du premier adjoint tenus lors de la conférence de présentation de cette stratégie a démontré, a posteriori, ce que j’indiquais encore lors du précédent Conseil, c’est-à-dire que la Ville de Paris dispose d’absolument tous les leviers pour autoriser ou interdire les dark stores dans notre ville. Ce qui n’empêche pas, évidemment, que dans le cadre du prochain PLU on puisse renforcer ces dispositions. En tout état de cause, la lutte contre les dark stores est totalement compatible avec le soutien à la stratégie logistique.

Je vous remercie.

Maud Gatel à propos du périphérique – Conseil de juillet 2022

 

Merci madame la Maire.

 

Dans votre intervention, vous avez rappelé la genèse de ce projet et je vais me permettre de le rappeler également, mais à ma manière. En 2019, le groupe PRG avait suggéré la mise en place d’une MIE sur la question du téléphérique et, à l’issue de plusieurs mois de travaux, une quarantaine de recommandations ont été présentées, notamment par Éric Azière qui avait la chance de rapporter cette mission d’information. Se fondant sur des constats partagés de la nécessité à agir pour la santé publique et donc lutter contre le bruit et la pollution auxquels expose cet anneau urbain de 35 kilomètres de long, la MIE proposait notamment une instance de concertation obligatoire entre les collectivités territoriales au regard du caractère stratégique du périphérique pour la région capitale. Elle proposait également un chemin pour apaiser le trafic d’ici 2024 à travers notamment l’expérimentation de voies réservées dans le cadre des JO. Et puis, elle proposait  une ambition pour transformer le périphérique à horizon 2030. Autant de propositions qui ont été, sur tous ces bancs, applaudies. 

 

Ces recommandations de la MIE furent suivies d’une communication sur le périphérique que vous avez présentée, Madame la Maire, en décembre 2019. Cette communication prévoyait la transformation du périphérique en un véritable boulevard urbain comprenant des voies dédiées aux mobilités douces et propres, des traversées piétonnes, un projet paysager urbain, des réductions globales du trafic motorisé, et une réduction massive de la pollution environnementale et sonore. Bref, le copier-coller de ce que vous nous proposez aujourd’hui dans cette nouvelle délibération. Alors trois ans plus tard, qu’est-ce qui nous donne ce sentiment d’être dans un film Un Jour sans fin ? Nous sommes au même point, voire même en recul, puisque l’expérimentation de la baisse de la vitesse sur le périphérique a été renvoyée sine die. Parce qu’en trois ans, vous avez été incapables de créer les conditions de la concertation, pourtant indispensable pour aménager un tel dispositif à rayonnement régional à horizon 2030. 

 

Et puis on parle beaucoup de 2030 mais on ne parle pas d’aujourd’hui. Or, le périphérique se pense pour aujourd’hui et pour demain. La communication rappelle à juste titre les conclusions du GIEC. Mais qu’avons-nous fait ces trois dernières années qui viennent de s’écouler ? Ces trois dernières années, qu’avons-nous fait en termes de santé publique, pour protéger les riverains exposés à des pollutions jusqu’à six fois supérieures aux normes édictées par l’OMS et en matière de lutte contre le bruit ? Qu’avons-nous fait des études votées en 2019 ? Qu’avons-nous fait, comment avons-nous protégé les habitants, notamment ceux qui font du sport aux abords immédiats du périphérique ? En 2030, les voitures thermiques seront interdites à la circulation. Le sujet du bruit et de la pollution sera donc moins prégnant. C’est pour aujourd’hui qu’il faut agir : de nouveaux revêtements, des murs anti bruit, lutter contre la congestion. Travaillons résolument sur le court terme, au bénéfice de la santé des Parisiens et des Franciliens, concernés par des taux bien trop élevés en matière d’exposition aux polluants. 

 

Et, oui, nous devons avoir une vision pour 2030, articulée autour de la transformation du périphérique mais surtout dans une démarche concertée. C’est la seule condition pour avancer. Or, trois ans après cette communication, vous n’avez toujours par créé les conditions de la concertation avec les collectivités territoriales, la région et l’État. Il suffit de voir la réaction des uns et des autres. Et puis vous n’avez pas non plus tranché, et d’ailleurs les débats à l’instant viennent de le montrer, sur votre politique d’urbanisme sur le périphérique. Prise entre un impérieux besoin d’argent pour combler votre trou budgétaire qui vous pousse à bétonner à outrance ; et un discours vert qui ne convainc plus personne face aux abattages d’arbres. Prenons le périphérique pour ce qu’il est : une autoroute urbaine, avec un million de déplacements quotidiens, qui irrigue l’ensemble de la région capitale, utilisée à 80% par des non-Parisiens, avec des conséquences en termes de santé publique pour les Parisiens et les habitants de la petite couronne. Travaillons ensemble pour élaborer des études d’impact sur les reports de circulation. Pour financer des offres de transport alternatives : ne reproduisons pas les quais rive droite et l’abandon du projet de tram bus à haut niveau de service. Pour accompagner la transformation du parc automobile à l’échelle métropolitaine ou régionale : pourquoi dès lors attendre l’automne pour présenter les mesures d’accompagnement à la transformation du parc automobile ? Pour lutter contre les congestions  via l’expérimentation de la baisse de la vitesse, et la réflexion autour de la suppression des entrées et sorties sur le périphérique. Et puis végétaliser la zone, en commençant par un moratoire sur tout abattage d’arbres à proximité.

 

Et faisons de la transformation du périphérique une opportunité pour recoudre la fracture que constitue cet anneau qui encercle Paris pour élargir la capitale.

 

Je vous remercie.

Maud Gatel à propos des panneaux “tourner à droite cycliste” – Conseil de juin 2022

 

Merci monsieur le Maire.

La possibilité du « tourner à droite » cycliste est une disposition relativement récente du code de la route, à l’image du sas vélo et malheureusement encore très méconnue des différents usagers de la route.

 

Or, de très nombreux panneaux indiquant cette disposition ont été vandalisés et donc sont totalement illisibles à la fois pour les cyclistes mais également pour les automobilistes et les piétons. 

 

La cohabitation entre les différents usagers de la route demeure difficile, ne nous cachons pas derrière nos petits doigts, voire anxiogène, et les incivilités étant monnaie courante et les piétons, en tant qu’usagers les plus fragiles, bien souvent mis en danger par des comportements répréhensibles. 

 

Alors par ce vœu, nous demandons que plutôt que les agents de la DPE passent du temps à décoller des affiches qui n’auraient jamais dues être collées dans l’espace public, nous souhaitons qu’ils puissent consacrer ce temps au nettoyage de ces panneaux pour contribuer à augmenter la visibilité de cette règle, permettre une meilleure acceptation des différents publics, et évidemment une indispensable pacification de l’espace public.

 

Je vous remercie.

Pierre Casanova à propos de l’état financier et du budget général – Conseil de juin 2022

Merci monsieur le Maire,

Alors quelques mots rapidement, trois points. 

Premièrement, évidemment, je m’associe aux propos de de mon prédécesseur de En marche ! sur les réserves qui ont accompagné la certification du commissaire aux comptes. Je pense que c’est un sujet à prendre avec sérieux parce qu’une réserve, c’est inhabituel. Cette réserve, pour moi, c’est tout à fait inédit. Je ne reviendrai pas sur le détail de ces réserves. Il est important, simplement deux remarques.

La première remarque, c’est que pour plusieurs de ses réserves, il est fait référence à des travaux de fiabilisation qui remontent assez loin dans le temps. Ça veut dire, semble-t-il, deux choses. Premièrement, qu’on avait connaissance d’insuffisances voire d’irrégularités et que, à l’heure actuelle, on n’a pas encore résolu ses difficultés. Je prends un exemple sur les terrains et constructions, on apprend, grâce aux rapports très instructifs du commissaire aux comptes, que depuis 2017, un projet de stabilisation de l’inventaire des terrains et constructions a été mis en œuvre. C’est très bien, mais cela signifie, si je lis bien, que cinq ans après il n’est pas achevé. Alors peut-être que c’est parce qu’un tel projet représente une ampleur de travaux que je sous-estime ou peut-être qu’on n’a pas mis les moyens nécessaires en équipe et en attention, est en instruction et en direction pour aboutir à résoudre, encore une fois,  ce problème. Il est fâcheux que, cinq ans après, on comprenne que la fiabilité n’est pas achevée. Ce qui m’amène à une question qui vaut d’ailleurs pour toutes les réserves. Évidemment, ma question s’adresse à Monsieur Simon. Peut-il s’engager à ce que l’an prochain dans la même salle, sur des documents équivalents, ces sept réserve ne seront n’auront plus lieu d’être et seront derrière nous ? C’est ma première question.

Et deuxièmement, je relève, comme mes camarades du groupe MoDem et Écologistes, que à nouveau nous devons constater une absence de stratégie à moyen et long terme et l’absence de PIM. De toute évidence, dans la situation actuelle, étant données les informations qui nous ont été communiquées par les commissaires aux comptes, il est urgent de clarifier, d’établir et de définir cette stratégie.

Troisième et dernier point, la critique lancinante et répétée de l’État. Moi, j’entends tout. Mais la critique du gouvernement et la critique de l’État ne valent pas stratégie budgétaire. Elles ne valent pas politique de financement des deniers de la municipalité. On peut tout à fait critiquer le gouvernement, mais ça ne dispense pas de cet effort indispensable. Deuxièmement, ça ne constitue pas, ça ne supplée pas, ça ne remplace pas l’absence du PIM. Donc, il faudra d’une façon ou d’une autre, comme c’était me semble-t-il d’ailleurs le cas sous les précédentes mandatures, donc le PIM n’est pas un gros mot, le PIM ne peut pas être un tabou, il y en a eu avant. Même, je crois, Madame Hidalgo, durant son premier mandat, ne se l’était pas refusée. Donc pourquoi ce silence ? Pourquoi cette omission ? C’est ma deuxième question pour Monsieur Simon, et peut-il s’engager à ce que lors du prochain exercice, nous aurons enfin ce document qui permet à tous les bords de cette honorable assemblée de se prononcer en regardant un peu plus loin que le bout de son petit doigt sur plusieurs années avec une vraie perspective.

Et surtout, je ne voudrais pas paraître pessimiste mais simplement réaliste. S’imaginer que des cris d’orfraie en direction du gouvernement pour obtenir des subventions ou des subsides nouveaux seront couronnés de succès, dans la situation des finances publiques actuelles, ça n’est, me semble-t-il, pas raisonnable, parce qu’évidemment, la même préoccupation que j’ai pour les finances de la ville, je dois l’avoir par cohérence pour la situation du pays. Quand on voit l’évolution des taux d’intérêt, quand on voit que le déficit public français pour 2021 était aux alentours de six et demi, que la dette publique dépassait les 113%, s’imaginer que dans ces situations, et avec une charge de la dette publique française qui, sur les trois premiers mois de l’année a tout simplement triplé par rapport à l’an passé du fait de cette évolution des taux d’intérêt. S’imaginer que dans ces conditions, dans cette situation financière et avec cette évolution des taux, la Ville de Paris, va recevoir de nouvelles aides, c’est franchement dire quelque chose auquel on ne croit pas soi-même quand on le dit.

Voilà les trois choses que je voulais vous dire au nom du groupe MoDem.

Maud Gatel à propos des sapeurs-pompiers – Conseil de juin 2022

Merci beaucoup madame la Maire.

Lors des défilés du 1er mai, une manifestante s’en est pris à un soldat du feu de la BSPP, alors qu’il était en train d’éteindre un feu, elle a tenté de lui arracher sa lance à incendie, lui asséner des coups sur son casque. Ces images qui ont fait le tour des réseaux sociaux et pas que, ont choqué et à juste titre ont suscité une vague d’indignation. 

La manifestante a été jugée hier en comparution immédiate, a été reconnue coupable d’avoir agressé le sapeur-pompier et condamnée en son absence. 

Alors par ce vœu qui a été déposé par mon collègue Chang Peng Hua, adopté à l’unanimité du conseil du 13e arrondissement, nous souhaitions simplement rendre hommage au travail de la BSPP, exprimer notre solidarité et dénoncer des actes aussi incompréhensibles qu’intolérables qui ne doivent plus jamais se reproduire. 

Je vous remercie. 

Béatrice Lecouturier à propos des proches aidants – Conseil de juin 2022

Monsieur le maire, mes chers collègues,

 

Mettre en lumière la situation des aidants, c’est aborder la question de la dépendance dans notre ville. En France, la famille est la pierre angulaire de la prise en charge à domicile des personnes en situation de fragilité ou de perte d’autonomie en raison de l’avancée en âge ou d’un handicap. C’est cette grande armée, de plus de dix millions d’aidants, valeureux et courageux, qui mettent leur vie entre parenthèses pour aider un conjoint, des parents ou en enfant en situation de dépendance. En France, la société utilise l’aidant, mais ne le reconnaît pas assez. La morale collective considère normal de s’occuper de ses proches quand ils sont malades. Or, les aidants ont leur limite : le sentiment de culpabilité, d’être le dernier rempart pour aider celui ou celle qu’on aime, entraîne inexorablement les aidants à l’épuisement moral et physique, à gérer une énorme charge mentale en plus de tout le reste de la vie quotidienne. Et pourtant, heureusement que les aidants sont là, car c’est bien grâce à eux que le maintien à domicile est possible. Et c’est bien le maintien à domicile qu’il faut encourager et promouvoir, comme 80% des Français le souhaitent. Heureusement, et même s’il reste encore énormément à faire, une reconnaissance à leur égard se fait jour peu à peu. Depuis 2017 les choses ont bougé : création d’un congé proche-aidant avec une indemnisation de 58 euros nets par jour pendant trois mois, un don de RTT à un collègue aidant ou proche en perte d’autonomie, déploiement de maisons de répit, expérimentation du relayage, où un professionnel de santé prend le relai pendant six jours, 24 heures sur 24, qui permet un repos de l’aidant pendant cette parenthèse. Mais ces mesures ne sauraient en rester là. Elles doivent être poursuivies et amplifiées, et tout ce qui va dans ce sens va dans le bon sens. C’est pourquoi votre délibération est intéressante parce qu’elle met à l’honneur les aidants à Paris, où le parcours  du combattant y est peut-être encore plus difficile pour eux qu’ailleurs. Solitude des grandes villes, temps de transport important, difficulté de trouver les informations, manque de considération pour les personnes âgées et pour ceux qui les aident.

 

Les aidants font trois demandes principales : un droit au répit, des moyens financiers supplémentaires, et aucun reste à charge pour l’aidant. Une porte d’entrée unique qui les guide vers l’ensemble des dispositifs existants. Et c’est là, il me semble, sur ce dernier point que vous auriez dû insister. En effet, les mairies d’arrondissement, qui sont la meilleure entrée pour rassurer, guider et simplifier le parcours du combattant des aidants. Une formation et une sensibilisation des personnels serait le meilleur service à leur rendre.
Enfin, un dernier mot sur tous ces mots sur tous ces jeunes qui sont arrachés effectivement comme vous l’avez souligné Monsieur, de l’insouciance de leur vie pour les plonger dans leurs responsabilités lourdes pour leur jeune âge. Ils sont 700 000 jeunes aidants en France et 70% d’entre eux présentent des troubles anxio dépressifs. 

Pendant la période covid, de nombreux jeunes ont été perdus de vue par l’éducation nationale. Ils étaient nombreux, ils étaient devenus des aidants à temps-plein, les empêchant de poursuivre leurs études correctement.

Il y a donc un travail indispensable, de reconnaissance et de soulagement à faire auprès de ces jeunes. Nous voterons donc bien évidemment cette délibération pour mettre à l’honneur ces millions d’hommes et de femmes qui ont vu leur quotidien bouleversés du jour au lendemain. 

Pour 54 d’entre eux, ils ne sont pas au courant qu’ils sont des aidants, et le plus souvent “elles” d’ailleurs. puisque dans 2 cas sur 3 l’aidant est une femme. Ils et elles font seulement ce que leur cœur dit de faire en s’occupant d’une personne de leur famille devenue vulnérable. Aujourd’hui ces aidants ont des droits, il faut leur faire savoir, il faut les accompagner, il faut aider les aidants. 

Je vous remercie.

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