Catégorie : Thèmes (Page 24 of 73)

Maud Gatel à propos d’un voeu du groupe MoDem, Démocrates et Ecologistes relatif à la sobriété lumineuse

Merci beaucoup Madame la Maire.

La sobriété énergétique est une nécessité, tant d’un point de vue de la situation géopolitique et de notre autonomie stratégique, qu’un impératif écologique.

En septembre dernier, la Ville avait annoncé vouloir réaliser 10 % d’économie d’énergie avec un certain nombre de mesures. D’abord, l’extinction de la Tour Eiffel la nuit, puis la réduction de la température dans les bâtiments publics. Une disposition qui ne semble pas être respectée dans l’ensemble des bâtiments de la ville.

Le Conseil de Paris avait ajouté un dispositif relatif à l’extinction des publicités lumineuses sur les colonnes Morris, les kiosques, les abris voyageurs, de 23h45 à 6h du matin.

Par ce vœu, nous demandons simplement une évaluation du plan tel qu’il avait été présenté et mis en œuvre par la Ville. Et par ailleurs, il nous donne l’opportunité de rappeler notre attachement à la révision du RLP.

Le sujet de la publicité lumineuse est une question importante, tant d’un point de vue environnemental que de santé publique.

Il mérite donc de faire l’objet d’un débat public et de trouver une traduction dans le RLP.

Pourriez vous nous éclairer sur le calendrier de sa modification ?

Je vous remercie.

Maud Gatel à propos de la votation citoyenne “Pour ou Contre les trottinettes en free-floating à Paris” ?

Merci Madame la maire, 

Cinq ans après l’arrivée des trottinettes en libre-service, voici le bilan, votre bilan :

–        La chaussée et les trottoirs parisiens se sont transformés en jungle urbaine anxiogène,

–        Les accidents ont augmenté, 710 blessés en 2022 et 8 personnes malheureusement décédées dans l’agglomération parisienne ;

–        Les règles les plus élémentaires du code de la route ne sont pas respectées,

–        Et le stationnement anarchique devient la règle sur l’espace public.

Alors pointer du doigt les mauvais usages serait nier la responsabilité de la ville en la matière :

–        La dégradation de la voirie rend ces véhicules légers particulièrement vulnérables. 

–        L’absence de régulation et de verbalisation, et ce malgré les leviers qu’offre la règlementation, n’aide pas. 

Les trottinettes, en tant qu’offre de micro mobilité, peuvent avoir un intérêt, notamment en termes de report modal, même si nous avons beaucoup à redire sur le modèle tant social qu’environnemental.

Mais ce ne sont pas les trottinettes qui intrinsèquement posent problème – d’ailleurs leur intégration se passe merveilleusement bien à Roubaix, Saint-Quentin ou encore à Grenoble – mais ce sont bien les conséquences de l’incapacité parisienne à assurer une intégration sécurisée dans l’espace public qui posent problème.

Et pourtant, nous avons essayé de vous convaincre de réguler. Depuis mars 2018, ce ne sont pas moins de 7 vœux que nous avons déposés pour renforcer la sécurisation de l’intégration des trottinettes en libre-service.  

–        Pour demander notamment un meilleur pilotage des contrats liant la ville aux opérateurs sur le respect du code de la route et le contrôle des zones de stationnement,

–        Pour exiger une véritable verbalisation à travers l’identification des trottinettes,

–        Ou encore pour demander l’interdiction de l’utilisation par les mineurs.

Six vœux dont beaucoup ont été repris par vous-même, semblant signifier une volonté de la ville de réguler les trottinettes en libre-service.

Cinq ans plus tard, le constat est sans appel : la Ville est incapable de gérer les contrats avec ses opérateurs et d’assurer la régulation qu’elle s’est pourtant elle-même engagée à mettre en place. Parce que oui, quand on accompagne l’arrivée d’une innovation, sa responsabilité c’est de se donner les moyens d’une bonne intégration.

Alors, face au constat de votre échec, nous vous avons demandé en novembre dernier d’en tirer toutes les conséquences en mettant fin aux contrats liant la Ville aux opérateurs.

Et puis donc, en janvier, patatras ! Vous annoncez une votation. Bref, vous vous défaussez sur les Parisiens pour prendre une décision difficile.

 Quant à la votation, elle est à l’image de la gestion des contrats avec les opérateurs : manque d’anticipation et de concertation. Et puis ce matin, un Conseil de Paris mis devant le fait accompli, il faut dire effectivement que cela fait 3 mois que vous n’avez pas daigné nous rassembler.

Je ne reviendrai pas sur les conditions rocambolesques de l’organisation de cette votation, un jour de marathon de Paris, dans seulement 21 lieux, et sur l’incongruité du débat ce matin, à moins de 3 semaines de cette consultation fantoche, avec des règles déjà fixées.

Une consultation donc qui ne servira à rien, le règlement de la consultation étant d’ailleurs assez clair sur ce sujet, mais qui aura en revanche un coût bien réel pour le contribuable.

Alors demander leur avis aux Parisiens, oui, 1000 fois oui, y compris sur des projets locaux, mais encore faut-il qu’ils puissent réellement avoir leur mot à dire. Et d’une certaine manière, la question aurait dû être : faites-vous confiance à la maire de Paris pour réguler le service des trottinettes en libre-service ? La question, comme la réponse apportée, auraient été plus claires.

Au-delà de cette nouvelle illustration de votre incapacité à assumer vos échecs et à prendre les décisions qui en découlent, nous sommes inquiets des conséquences de cette parodie de concertation.

Si les Parisiens répondent « contre les trottinettes » et actent donc l’échec de votre politique, on se privera, à un an des JO d’une offre de mobilité et les trottinettes personnelles se multiplieront, alors même que le service Vélib’ n’est toujours pas à la hauteur. Et si les Parisiens répondent « pour les trottinettes » quelle sera la marge de manœuvre de la ville pour négocier avec les opérateurs ? Nulle.

Finalement : Face, la pacification de l’espace public perd. Pile, l’anarchie urbaine gagne.

Au groupe MoDem, nous n’avons pas changé d’avis et nous continuons de considérer que votre incapacité de réguler cette offre de mobilité doit conduire à y renoncer. Mais il serait illusoire de penser que cela suffira à apaiser l’espace public, donner une place à chacun, et à protéger les plus fragiles. C’est d’un schéma global des déplacements dont nous avons urgemment besoin.

Je vous remercie.

Maud Gatel à propos de la dénomination du quai Valéry Giscard d’Estaing

Madame la maire, monsieur le Président, mes chers collègues,

Après la disparition, le 2 décembre 2020, du Président Valéry Giscard d’Estaing, c’est à l’initiative du groupe MoDem que cette Assemblée a voté à l’unanimité pour que la ville, en accord avec sa famille, puisse renommer une partie des quais rive gauche jouxtant le musée d’Orsay qui est né de sa volonté.

Alors, cette délibération nous offre l’opportunité de lui redire notre reconnaissance et j’associe naturellement le Groupe Indépendants et Progressistes à cet hommage.

Engagé dans la résistance auprès du général de Lattre de Tassigny, Valéry Giscard d’Estaing ne cessera de servir son pays comme député, haut fonctionnaire, ministre, président de la République.

Au cours de son septennat, il a fait souffler un vent de modernité et de liberté pour l’ensemble du pays à travers un certain nombre d’avancées que je voudrais citer :

Avancées d’abord pour la démocratie :

        à travers le renforcement de la place des femmes dans nos institutions ;

        l’abaissement du droit de vote à 18 ans ;

        et puis en permettant aux Parisiens d’avoir un maire élu au suffrage universel ;

Avancées pour les droits des femmes et l’égalité des droits :

        à l’image de la dépénalisation de l’IVG ;

        du remboursement de la pilule contraceptive ;

        ou encore du divorce par consentement mutuel ; 

Avancées pour l’aménagement du territoire :

        et pour Paris, la piétonisation en milieu urbain ;

    et sa mobilisation pour empêcher la transformation des quais rive gauche en autoroute urbaine ;

Avancées pour l’environnement, enfin, en posant les premières bases grâce à la loi relative à la protection de la nature, de notre droit de l’environnement contemporain. Et enfin avancées pour la cause européenne, avec la poursuite de la réconciliation franco-allemande et l’approfondissement de nos institutions, notamment avec l’élection au suffrage universel direct du parlement européen et plus tard en cherchant à doter notre Europe d’une véritable constitution avec la convention pour l’avenir de l’Europe.

Lors de notre conseil de décembre 2020, nous avions voté deux vœux pour rendre hommage au Président Valéry Giscard d’Estaing :

        l’ajout du nom de l’ancien président à l’institution culturelle qu’il avait voulue, le Musée Orsay, à l’initiative de la présidente Rachida Dati, ce qui fut voté par le Parlement

        Et puis le fait de renommer les quais jouxtant le musée d’Orsay avec le nom de Valéry Giscard d’Estaing à notre initiative.

C’est donc avec beaucoup de plaisir et d’enthousiasme que nous voterons cette délibération et je remercie Laurence Patrice pour le travail qu’elle a pu initier en partenariat avec la famille de l’ancien président de la République.

Je vous remercie.




 

Maud Lelièvre à propos d’un voeu du groupe MoDem, Démocrates et Ecologistes pour le recyclage des mégots de cigarettes

Merci monsieur le Maire.

De sa culture équivalent à la disparition de 200 000 hectares de forêt par an à sa consommation, le tabac est réellement néfaste pour l’environnement. Depuis les années 80, 30 à 40 % des déchets collectés lors des campagnes de nettoyage des villes sont des mégots de cigarette, ce qui revient à peu près au plan mondial à 8 millions de cigarettes jetées au sol par minute.

Selon l’OMS, jeter un mégot de cigarette est un comportement polluant, totalement banalisé. Mais pourtant, par sa composition, c’est un déchet qui comporte plus de toxines qu’il n’y paraît. Il met dix ans à se dégrader et peut contaminer 500 litres d’eau.

C’est d’ailleurs le premier déchet plastique qui pollue les océans. Il y a donc urgence à agir. C’est pour cela que Delphine Bürkli avait engagé, il y a cinq ans une action forte dans le 9ème arrondissement, en installant des cendriers de rue qui sont ensuite collectés par des entreprises d’insertion qui les recyclent, les transforment en matériaux d’isolation ainsi qu’une campagne forte.

Le sens de ce vœu, auquel j’associe ma collègue Séverine de Compreignac, est de pouvoir reporter à l’attention de notre conseil le vœu qui avait été adopté en 2019 indiquant qu’il y aurait des créations de rues sans mégot dans chaque arrondissement dans la capitale, et de rappeler que, en 2020, la loi anti-gaspillage et pour une économie circulaire a étendu la responsabilité élargie du producteur à l’industrie du tabac. C’est pourquoi il est important de pouvoir agir en ce domaine.

Nous souhaitons, à travers ce vœu, que la mairie de Paris engage davantage d’actions de communication à destination des consommateurs, qu’elle accentue sa collecte des mégots et qu’elle engage de fortes actions en matière de recyclage.

Je vous remercie.



Maud Gatel à propos de la déontologie de la Ville de Paris

Madame la Maire,

Mes chers collègues,

Ce débat, vous le rappeliez, s’inscrit dans le cadre l’évolution des instances déontologiques du Conseil de Paris, et du renouvellement de ses membres. Huit ans après sa création, la commission déontologique du Conseil de Paris fusionne avec le service de la déontologie de la ville, une seule instance pour les élus, leurs collaborateurs, les agents de la ville et ses opérateurs. Alors je tiens à féliciter les nouveaux membres de cette commission à travers le président Charpenel, et leur souhaiter toute la réussite que l’importance de la déontologie requiert, un chantier qui n’est jamais achevé, des avancées pouvant toujours être remises en question comme le montrent les soupçons de corruptions à l’égard des membres ou d’anciens membres du Parlement Européen et notamment de sa vice-présidente Eva Kaili. Les féliciter, mais aussi leur faire part d’inquiétudes. 

En 2014 il existait un vrai consensus autour de la nécessité de renforcer nos dispositifs en matière de déontologie pour répondre à deux objectifs principaux ; d’une part la lutte contre l’enrichissement personnel, et d’autre part, l’identification des liens d’intérêts afin qu’ils ne se transforment pas en conflits d’intérêt. Ces objectifs doivent participer à retisser le lien entre les citoyens et leurs représentants. Ces objectifs demeurent toujours autant nécessaires. Mas plusieurs écueils nous guettent.

D’abord la complexification du dispositif. L’augmentation du nombre de saisine en est la traduction. Nous l’avons dit, le mois dernier, nous n’étions pas favorables à. Faire entrer dans le dispositif élu, les collaborateurs de groupe. Nous considérons que la commission de déontologie doit être au soutien des élus, veiller à former, sensibiliser, alerter, et non à contribuer à des dispositifs de nature à freiner la carrière de collaborateur et à complexifier le système.

L’instrumentalisation politique d’autre part. La commission de déontologie est un levier au service des élus du Conseil de Paris. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle nous n’étions pas favorables à son rattachement au Secrétariat général. Et c’est aussi la raison pour laquelle nous souhaitions que ses membres puissent faire l’objet d’un consensus de notre assemblée, justement pour prévenir tout risque d’instrumentalisation.

Et puis dernier écueil ; la tentation du solde de tout compte. Les prérogatives de la commission de déontologie sont cadrées,  elles ne substituent pas, et c’est heureux, à la Justice, donc n’attendons pas tout d’ elles. Ne faisons pas croire non plus que tout serait réglé par la simple existence de cette existence. Preuve en est : des sujets en lien avec la déontologie demeurent des préoccupation des parisiens mais n’entrent pas dans le champ de compétences de la commission.

Ce qui nous inquiète, c’est une certaine désaffection de notre assemblée pour ce dispositif. La diminution du nombre de déclarations transmises en sont une traduction. Nous devons tous y travailler et les comportements de chacun y concourent. Si nous pouvions par exemple arrêter de jeter l’anathème les uns sur les autres, je pense que cela y contribuerait aussi. La commission de déontologie conserve toute notre confiance pour diffuser une culture au sein de l’institution et accompagner les élus afin de redonner confiance. Et nous continuerons pour notre part, à y prendre toute notre part.

Je vous remercie.



Maud Gatel à propos de la nouvelle stratégie parisienne en faveur du commerce

Merci Madame la Maire,

Mes chers collègues,

Alors, ce débat que nous avons ce matin est particulièrement nécessaire. Nous tirons la sonnette d’alarme au sein du groupe Modem depuis des mois, sur la situation du commerce à Paris, en réclamant notamment la tenue d’assises du commerce pour aider les commerçants compte tenue des différents enjeux qui sont devant eux. Alors, bien évidemment le commerce ne cesse d’évoluer depuis la nuit des temps. Pour autant, aujourd’hui il souffre et il souffre particulièrement. Or, les artisans constituent bien le patrimoine parisien et sont le reflet de la vitalité de nos quartiers. Alors le commerce souffre, le commerce souffre malgré, effectivement, le plan de solidarité sans commune mesure de la part de l’État qui, effectivement, au regard des 185 millions du plan de soutien de la ville, je pense, on ne peut pas vraiment dire qu’il s’agit de la même chose. Et par ailleurs sur la question du bouclier tarifaire il est également là, y compris pour les boulangers, les bouchers, tous ceux dont l’activité est extrêmement  énergivore. Il souffre en raison de la baisse de la démographie parisienne. Il souffre en raison d’une structure différente du commerce et le développement du e-commerce. Il souffre également en raison de la difficulté des déplacements. Il souffre en raison de la difficulté de se faire livrer. Je rappelle l’objectif de 10 000 places de livraison supplémentaires qui n’est absolument pas atteint à ce stade. Et bien sûr il souffre en raison du montant des loyers.

Alors, nous ne verserons pas dans la nostalgie mais bien évidemment il faut que nous puissions accompagner les commerçants pour qu’ils continuent à contribuer à l’animation de nos quartiers. Et lorsqu’on voit dans Paris, que ce soit rue d’Alésia, rue de Renne ou encore Boulevard Saint-Michel, cette succession de commerces fermés, bien évidemment cela nous attriste. Le dispositif proposé, on y souscrit dans les grands principes : un grand guichet unique sur tout Paris (contrairement à la SEMAEST).

Cependant le diable se nichant toujours dans les détails, nous serons particulièrement attentifs justement aux détails : le niveau de recapitalisation  de la SEMAEST, la politique sur les loyers (puisqu’il ne s’agit pas de baisser les loyers pour lutter contre la distorsion de concurrence, et si ça ne baisse pas les loyers bien évidemment ça ne répondra pas à un des enjeux majeurs des commerçants).

Simplement on voulait vous faire un certain nombre de propositions. Première proposition, vous parlez de la place des maires d’arrondissement dans le dispositif. Bien sûr pour nous c’est absolument pour nous essentiel, compte tenu du niveau de proximité dont on a besoin pour réfléchir à une stratégie de commerce.Deuxièmement c’est la question de l’accessibilité des commerces, il y a encore beaucoup beaucoup beaucoup à faire sur l’accessibilité de nos commerces parisiens. Troisième volet, c’est la question des testeurs de commerces, aujourd’hui il n’y en a que deux et nous souhaitons que ce dispositif soit généralisé à l’ensemble des arrondissements parce que cela peut vraiment constituer un booster pour nos commerçants. Et quatrième point, c’est la question de l’intercalaire, en attendant qu’un local  commercial puisse trouver chaussure à son pied, développons l’intercalaire pour pour les activités sociales de la ville de Paris. Et bien évidemment en parallèle, continuons à agir sur l’ensemble des autres freins au développement du commerce à Paris.

Je vous remercie.



Maud Lelièvre à propos de la nouvelle stratégie parisienne en faveur du commerce

Merci Monsieur le Maire,

 

La stratégie présentée ce matin comme l’a rappelé Maud Gatel fait l’objet d’attentes fortes de la part de nos commerçants qui contribuent à l’attractivité de notre ville et à la non-standardisation face à une mondialisation accrue.

Quelques remarques complémentaires pour le groupe Modem Démocrates et Écologistes. D’abord, concernant la formation ; s’il est nécessaire d’avoir un accompagnement, la formation telle que proposée laisse un peu dubitatif. Les commerçants sont pris par d’autres préoccupations. En revanche, d’autres enjeux nécessitent des réponses. Des moyens complémentaires doivent être dédiés au développement de l’économie solidaire, pensés de façon vertueuse, avec une évaluation, un bilan global. Pas de fausse solution non vertueuse ou cosmétique. Et puis deuxième point, la transition énergétique, pour éteindre, remplacer l’éclairage. La CCI mène des actions très intéressantes en ce sens, dont il faudrait s’inspirer puisque les commerçants sont aussi partie de la transition de notre ville. Et enfin, dernier point ; l’écoute des maires d’arrondissements et des commerçants eux-mêmes est absolument essentielle. Une énième commission n’est pas forcément utile mais un accompagnement avec des indicateurs, pour penser une politique globale commerciale, peut avoir son intérêt.

Je vous remercie.



Pierre Casanova à propos du rapport de la Chambre régionale des Comptes sur la gestion de la SEMAEST

Madame la Maire, 

J’espère que notre ami Véron aura une autre prise de parole parce que évidemment, nous avions tous l’eau à la bouche lors de son développement sur certains commerces. Il nous a fait une promesse, je suis sûr qu’il la tiendra (je dis ça pour rire). J’ai lu ce rapport comme vous tous, si j’essaye en 5 minutes de vous dire mes réactions à charge et à décharge parce que puisqu’ils se considèrent à juste titre comme des magistrats, essayons de rentrer dans cette logique et de peser le pour et le contre.

À la décharge de la SEMAEST, cette idée que c’est à la Chambre régionale des Comptes de dire ce qui est conforme aux objets statutaires ou pas, moi je préfère que les juridictions financières s’occupent de finance et les juridictions juridictionnelles s’occupent des statuts, cela peut être le tribunal administratif ou les tribunaux civils. Je serais vous, je regarderais la question avec respect et déférence mais je ne prendrais pas pour argent comptant la recommandation de la Chambre régionale des comptes.

Deuxièmement, la tâche de la SEMAEST, je crois il faut la regarder avec indulgence. C’est comme une vieille tante qui ne va pas très bien, engueule toujours les enfants, mais on l’aime quand même. Il y a des défauts, on voudrait que ça fonctionne mieux, mais après tout heureusement qu’elle est là. Je m’explique : évidemment, face à internet et face aux changements d’habitudes des consommateurs, la SEMAEST seule aurait grand peine à sauver les librairies du quartier latin. Deuxièmement, tous ceux qui dans les arrondissements ont eu affaire aux équipes de la SEMAEST, ont vu des gens réactifs, motivés, et faisant leur possible. 

Troisièmement, évidemment, on a tous vu en plus des changements de consommation, les effets du COVID sur les commerces parisiens, etc, je n’ai pas besoin d’y revenir. Je pense qu’il faut être équilibré quand on apprécie les échecs, les défauts et limites de la SEMAEST, et Dieu sait s’il y en a. Et c’est là, si je puis me permettre, je pense qu’il faut partager la sévérité des rédacteurs de ce rapport. Il est vrai qu’il y a un phénomène de saupoudrage dont les effets sont difficilement à identifier. Et c’est un élu du quartier latin qui vous le dit. C’est un élu qui, tous les jours, rencontre des habitants qui lui disent : « Sauvez nos cinémas, sauvez nos librairies ». Je ne suis pas du tout en train de dire, il ne faut rien faire, il faut laisser tout ça disparaître. Je suis en train de dire : ça n’est peut-être pas la bonne manière de faire. On se souvient tous d’un député des Landes du XIXe, Frédéric Bastiat, qui avait fait un très bel article sur la pétition des marchands de chandelles. Les marchands de chandelles considéraient qu’il fallait réglementer pour empêcher une concurrence déloyale du soleil. Et par conséquent ils avaient fait cette pétition pour demander à ce qu’on force les Parisiens à fermer leurs volets et leurs lucarnes pour pouvoir continuer leurs petits commerces. Tout le monde a compris évidemment qu’on aura beau réglementer et on aura beau subventionner, certains changements des modes de consommation. Si les gens ne lisent plus de livres, on aura beau dépenser 5 milliards dans les librairies parisiennes, on n’y arrivera pas. Combien de fois vous avez rencontré un Parisien qui vous dit :

« Je suis très attaché à mes librairies »

« Vous y allez combien de fois par semaine ? »

« J’achète sur Fnac ».

Ah. Alors est-ce que la subvention changera quelque chose à cela ? Combien de fois ai-je rencontré des gens dans mon arrondissement, des gens qui me disent : « Je venais de Montrouge et d’ailleurs acheter des livres, c’est devenu trop compliqué ». L’accessibilité ! Voilà un sujet qui est important, voilà un sujet sur lequel on pourrait travailler. On ne peut pas regarder, je suis désolé, mais on ne peut pas regarder la question de l’accessibilité aux commerces parisiens avec des lunettes des années 80. Quand on a eu une épidémie qui nous prouve que les transports en commun, contrairement au bourrage de crâne, ne sont pas meilleurs pour la santé que les transports individuels, quand on a des transports individuels dont le coût et la propreté ne cessent de s’améliorer, on va être à un moment donné forcés de regarder ça avec des lunettes du XXIe siècle. 

Pour continuer sur les éléments qui me paraissent critiquables, évidemment cette concurrence avec le Grand Paris, cette redondance, cela ne me semble pas nécessaire. 

Pour conclure puisqu’il me reste quarante seconde, je voudrais dire trois choses : je suis favorable en effet à ce que les locaux sociaux ou locaux municipaux, puissent être considérés, je parle des rez-de-chaussée bien sûr, comme des moyens d’assurer la diversité des commerces. Parfois il m’arrive dans ce grand bâtiment magnifique, de me dire, est-ce qu’on a besoin dans une municipalité d’avoir un si beau palais ? Est-ce qu’on ne pourrait pas avoir au réez-dé-chaussé, des beaux antiquaires, des antiquaires. Voilà une piste qui pourrait être intéressante et permettrait à la Mairie d’avoir des nouvelles recettes. Deuxièmement, il me paraît nécessaire d’envisager des modifications législatives. Je ne pense pas que des saupoudrages et des petits avantages financiers, suffiront à régler les problèmes que nous cherchons à affronter avec courage.

Voilà les quelques mots que je voulais vous dire mes chers confrères.



Maud Gatel à propos des positions de votes du groupe MoDem, Démocrates et Ecologistes sur le Budget 2023

Madame la Maire, monsieur le préfet, mes chers collègues, 

Le débat d’aujourd’hui nous a permis de revenir sur, je crois, un certain nombre de fausses idées, de choses qui ont été dites dans le débat public ces derniers mois et donc je voudrais profiter de cette explication de vote pour revenir sur un certain nombre de points. 

D’abord Paris est sous perfusion immobilière. Je voudrais rappeler que depuis 2014, ce sont plus de 12 milliards d’euros qui ont contribué au budget de la Ville. Donc oui, effectivement, on peut parler d’une spéculo-dépendance de la Ville de Paris. 

Paris est également sous perfusion fiscale, puisqu’avant même l’augmentation de la taxe foncière et de la taxe d’habitation pour les résidences secondaires, les Parisiens avaient déjà été mis à contribution à travers : 

  • Le stationnement 
  • La taxe sur les ordures ménagères
  • L’augmentation de la taxe sur les résidences secondaires
  • La taxe de séjour 
  • ou encore la taxe sur les logements vacants 

Je fais partie d’un mouvement qui défend mordicus l’autonomie financière des collectivités territoriales mais parfois je me dis que finalement c’est une bonne nouvelle pour les Parisiens de ne pas donner de possibilité à la ville.

Compte tenu du dynamisme des contributions, on ne peut pas dire que cela pèse sur les recettes de la ville contrairement à ce que vous avez dit. Dotations et compensations, rappelons-le, augmentent dans le budget 2023 de 17, 7%.

Alors on peut regretter la péréquation et la solidarité entre collectivités territoriales. Ce n’est pas notre cas. En revanche, on ne peut pas la découvrir, tout comme on ne peut pas découvrir la trajectoire de la DGF prévue depuis 2014. 

Comme on doit arrêter de voir la participation de l’Etat, majeure depuis la crise sanitaire, à l’aune de la seule DGF. Plan de relance, aide directe, bouclier tarifaire, fond vert… vous n’en parlez jamais.

Malgré toutes les critiques de l’Exécutif qui pourraient laisser penser que les recettes de la Ville de Paris sont réduites à la portion congrue, ce sont plus de 9 milliards de recettes de fonctionnement dont bénéficie la Ville. Et sur une telle masse, oui, il est possible de parler d’économies. 

Alors ce matin j’indiquais que le choix sur un certain nombre d’économies nous ne le partagions pas. Mais je reconnais qu’il y avait au moins cette volonté de faire des économies, évidemment balayée par la lettre rectificative, mais reconnaissons qu’il y a eu cet effort.  

Alors on a beaucoup dit “un budget de gauche”. Moi je ne sais pas ce que c’est un budget de gauche. Ce que je sais en revanche, c’est que nous n’aurions pas fait les mêmes choix. Un budget de gauche pour moi ça n’est pas de choisir de baisser le budget de la sécurité. Et quoique vous en disiez monsieur le Maire, -6,3% le budget de la sécurité, plus de 15 millions en moins sur le budget de la sécurité, choisir de baisser le budget des entretiens des arbres, non pour moi, ce n’est pas un budget en tous cas dont on se dit qu’il est écologiste, ni même la baisse du budget de l’entretien de la voirie. 

Alors sur le volet des économies, nous avons fait un certain nombre de propositions, et je voudrais saluer, madame la Maire, le fait que vous ayez fait enfin un pas vers nous concernant les jetons de présence. Madame Charnoz m’a indiqué qu’elle veillerait personnellement à ce que l’on m’a déjà promis il y a huit ans cette fois entrerait en vigueur, évidemment nous resterons extrêmement vigilants sur cette question.

Alors on a beaucoup dit aussi « arrêtons de parler de la dette » ou  « nous nous endettons avec sagesse ». Alors non, on ne s’endette pas avec sagesse, et oui il faut continuer à parler de la dette. Non pas parce qu’on serait des hystériques de la sobriété budgétaire, mais tout simplement parce que à un moment c’est bien là que l’on voit s’il y a des marges de manœuvre. 

Quelle est la réalité de la dette ? Rappelons-le : une explosion depuis 2014, de 4 milliards à 7,7 milliards en 2022 et un ralentissement qui n’est pas lié au fait de limiter les investissements ni aux crises sanitaires et économiques mais bien lié à l’augmentation de la dette liée aux conséquences de la hausse des taux et de la charge de la dette.

Alors si ce n’est pas un sujet, rappelons quand même que la dette par Parisien s’élève à 3 800 euros / habitant, quand c’est simplement de 725€ pour un Lyonnais, ou encore de 758€ pour un Nantais. La trajectoire pré-Covid rendait inéluctable sans stratégie d’économies cette augmentation des impôts. Malheureusement nous ne pouvons pas y souscrire, nous continuerons à défendre à la fois un plan d’économies, des dépenses utiles pour les Parisiens et un désendettement et une stratégie résolue en la matière.

Je vous remercie.



Maud Gatel à propos du Budget Spécial de la Préfecture de Police 2023

 

Madame la Maire, monsieur le Préfet, mes chers collègues, 

L’examen du budget spécial de la préfecture de police est très instructif ; pas simplement parce qu’il recouvre des institutions essentielles à la sécurité des Parisiens que sont évidemment la Brigade mais également les 4 services communs : le laboratoire central, le laboratoire central des services vétérinaires, l’institut médico-légal, le service des objets trouvés et les administrations parisiennes.

Instructif parce qu’il démontre qu’une bonne gestion est possible, que des marges de manœuvre peuvent être recherchées, tout en préservant la qualité des interventions, et que les financements des contribuables peuvent être utilement gérés. Ce qui naturellement peut paraître singulier dans le cadre du débat que nous avons aujourd’hui… 

Le budget spécial de la préfecture de police prévoit : 

  • en investissement, une très légère augmentation de 0,49 millions d’euros et en réalité une baisse de la contribution de la ville de Paris à 19,98 millions d’euros, 
  • en fonctionnement, une hausse de 8,9% à 53,80 millions d’euros bien moindre que ce qui aurait été nécessaire sans plan d’économie de la part de la préfecture de police. 

Il faut dire que la Ville a manifesté des réticences à répondre favorablement aux demandes, pourtant ô combien mesurées et légitimes de la part de la préfecture de police. Alors que la préfecture de police demandait une augmentation de 8,5 millions d’euros en deçà de l’inflation donc, c’est une augmentation de 6,4 qui a laborieusement été actée. Car si l’Etat a fortement augmenté sa contribution, la Ville est en deçà et sur le volet investissement, la contribution de la Ville baisse de 3,16%.

Cela nous inquiète car la brigade, fleuron parisien, et qui fait la fierté des Parisiens et qui nous protège quotidiennement continue à subir de très fortes pressions : 

  • Pressions d’abord liées aux nombres d’interventions et cela a été rappelé : le niveau pré-covid est atteint avec sans doute la perspective de 500 000 interventions alors que, rappelons-le, la brigade est conçue pour 450 000 interventions maximales. Il faut donc continuer et renforcer les mesures correctives permettant de soulager la brigade et diminuer les interventions évitables, en renforçant notamment la coordination avec les autres services de secours. 

 

  • Pressions liées à l’augmentation des sollicitations et les nouveaux types d’interventions : les appels pour des blessures par armes blanches de la Brigade ont ainsi explosé en 2022 et se généralisent sur l’ensemble du territoire d’intervention : 2313 actes en 2022 contre 1408 en 2021. Si les agressions à l’encontre des sapeurs pompiers  sont en recrue de 56%, 142 faits sont à déplorer. 142 faits de trop. Nous avons tous en tête l’image de ce pompier agressé lors des manifestations du 1er mai dernier, un comportement intolérable que nous avons eu l’occasion de dénoncer avec la plus grande force et contre lequel il faut continuer de lutter. 

 

  • Pressions liées au sujet de l’attractivité : l’excellence de la brigade est aussi confrontée aux enjeux d’attractivité de la région Île-de-France que l’on peut résumer par un chiffre : sur 504 lauréats du concours des sapeurs pompiers professionnels, 239 auront quitté la brigade à la fin de l’année. Les départs et les postes vacants pèsent nécessairement sur ceux qui sont en poste. 

 

  • et puis enfin pressions liées aux futures échéances, qu’il s’agisse de la Coupe du monde de Rugby à l’automne prochain ou des JO et jeux paralympiques de l’été 2024 qui exerceront une pression inédite sur la Brigade. 

 

Dans ce contexte de tension et de sur-sollicitations, la Ville doit être au rendez-vous. Pas seulement parce que c’est la loi. Mais parce que c’est son devoir. 

Au-delà du financement à la hauteur des enjeux pour les Parisiens, nous attendons aussi que la Ville contribue à agir sur l’attractivité et la prise en compte des besoins spécifiques de la brigade et je pense notamment à la question des déplacements et à la facilité des déplacements. Sécurité des Parisiens, préparation des grands événements : préfecture de police, Ville, nous devons évidemment agir ensemble, ce qui impose que la Ville soit au rendez-vous.

Je vous remercie. 



« Older posts Newer posts »