Catégorie : Patrimoine et mémoire (Page 1 of 9)

« Entre sacralité de Paris et modernité »

Les Parisiens aiment leur ville, son histoire, son architecture, son patrimoine. Néanmoins, celui-ci est de plus en plus malmené. C’est particulièrement le cas du mobilier urbain. Ce n’est pas une querelle “des anciens contre les modernes” : certaines aberrations architecturales n’auraient jamais dû avoir lieu, notamment si la Commission du Vieux Paris avait été mieux écoutée. Pour autant, Paris ne doit pas devenir une ville musée où aucune innovation ne serait possible.
La plupart des quartiers de Paris ont leur propre histoire, leur propre identité “visuelle”. Revaloriser leur mémoire et leur patrimoine immatériel permettrait de donner un nouveau souffle à notre ville. Enfin, le patrimoine parisien, qu’il s’agisse des édifices historiques, culturels ou cultuels, doit être rénové après le retard pris lors de la précédente mandature.

Alexis Govciyan rend hommage à Jacques Martial

Merci Madame la Maire, 

Mes chers collègues,

C’est avec beaucoup de tristesse que nous avons appris cet été, la disparition de notre cher collègue Jacques Martial, décédé le 13 août dernier et que nous avons accompagné pour son dernier voyage au Père Lachaise. 

Jacques Martial fait partie de ces personnalités nourries de richesses culturelles, territoriales et profondément marquées par les nombreux pays d’Afrique et des Antilles où son père était affecté. 

C’est en Guyane, adolescent, que Jacques Martial découvre le théâtre, art qui deviendra sa vocation. Acteur, metteur en scène, il sera aussi un homme politique engagé notamment à Paris. 

Formé à l’atelier de Sarah Sanders dont il fut l’assistant. Il donne un souffle pédagogique à sa démarche, en animant des stages de formation pour acteurs en étant déjà dans la transmission. 

Tout en mettant en scène plusieurs spectacles, il poursuit sa carrière d’acteur, devenant, vous l’avez rappelé, un visage familier pour le grand public, notamment dans la série Navarro où il incarnait Bain-Marie.

Jacques Martial, c’est aussi l’action citoyenne ! Engagé, honnête homme au sens des Lumières, il savait conjuguer les mots culture et citoyenneté pour faire rayonner la diversité et l’histoire des Outre-mer dans notre capitale. 

Nommé, ça a été rappelé également président de la Villette par Jacques Chirac en 2006, il a été le premier dirigeant noir à la tête d’une grande institution culturelle parisienne.

Élu conseiller de Paris en 2020, adjoint à la Maire, chargé des Outre-mer en 2022, Jacques Martial s’est battu pour défendre les Parisiens ultramarins, soutenir leurs associations, coopérer avec les collectivités ultramarines et porter la mémoire de leurs luttes et de leurs figures emblématiques dans l’espace public parisien.

Grâce à lui, Paris a vu naître le jardin et la statue Solitude, héroïne emblématique de la lutte contre l’esclavagisme et pour la défense des valeurs de liberté, d’égalité et de fraternité. Il a aussi œuvré pour la dénomination du jardin Toussaint Louverture, ainsi que celle de la statue de Paulette Nardal, fidèle en cela à ses valeurs de transmission.

Son combat était, en effet, celui de la Mémoire en partage, toujours avec la même exigence d’humanité et d’universalité. Son engagement l’a d’ailleurs conduit à de hautes responsabilités comme la présidence de Mémorial ACTe, le musée de l’esclavage de Pointe-à-Pitre. 

En dernier, il était membre du comité de pilotage du Mémorial national des victimes de l’esclavage où il représentait notre collectivité aux côtés notamment du CM98, le Comité marche du 23 mai 1998 dont je salue les dirigeants et militants pour tous leurs engagements mémoriels. 

Il a aussi été à l’origine d’initiatives culturelles fortes, vous l’avez rappelé, comme la si symbolique Nuit Blanche d’Outre-mer. On se souviendra du magnifique feu d’artifice du 14 juillet, en préambule à des Jeux olympiques historiques où les Outre-Mer avaient été mis à l’honneur.    

Pour toute son œuvre et sa vie citoyenne, il était nommé Chevalier de la Légion d’honneur en 2006, puis promu officier des Arts et Lettres en 2015. 

Au nom du groupe MoDem et Indépendants, je souhaite adresser à son époux, à sa famille, à ses proches et à ses amis, nos plus sincères condoléances. Jacques Martial, homme accompli, laisse une empreinte indélébile dans le cœur de Paris. 

Sa gentillesse et sa générosité d’âme, comme son héritage et sa place parmi nous dans ce Conseil, nous invitent à poursuivre son combat avec la même exigence dans la transmission et la même détermination dans l’action. 

Maud Gatel rend hommage à Jean-Marc Boulenger de Hauteclocque

Madame la Maire, 

Mes chers collègues, 

Je souhaite ici saluer la mémoire de Jean-Marc Boulenger de Hauteclocque et celui du 15e arrondissement qui nous a quittés le 10 septembre dernier à la suite d’un long combat contre la maladie. 

Jean-Marc était un serviteur de la mémoire et un bâtisseur de lien entre les générations autant qu’un homme profondément engagé pour Paris. 

Petit-fils de Nicole de Hauteclocque, résistante de la première heure et figure emblématique de la vie politique parisienne, Jean-Marc Boulenger de Hauteclocque a su à son tour s’investir pleinement dans la vie locale honorant sa famille et son héritage. 

Il occupa diverses responsabilités: adjoint au maire du 15e arrondissement, adjoint au maire de Paris mais également directeur de cabinet du maire du 8e arrondissement. Sa connaissance fine des sujets municipaux, son attachement à la vie locale pour le commerce, la protection de l’environnement et le développement économique sont connus de tous ceux qui l’ont rencontré. 

Acteur clé dans la gestion de l’eau et de l’assainissement, notamment à travers son rôle de vice-président du SIAAP, il a su démontrer son intérêt pour des problématiques essentielles à la qualité de vie des Parisiens. Mais au-delà de ses fonctions publiques et politiques, Jean-Marc Boulenger de Hauteclocque était aussi un homme de cœur profondément attaché à la coopération internationale notamment avec Cuba. Il fut ainsi vice-président de l’ONG Cuba coopération pendant 15 ans. Sa passion pour la culture cubaine, son admiration pour les traditions locales témoignent d’un engagement sincère. 

Écrivain et journaliste, il a su transmettre avec sensibilité le récit de sa grand-mère dans son ouvrage publié quelques jours avant son décès intitulé Nicole de Hauteclocque dans le secret de mon cœur, un hommage poignant à une femme combattante, résistante de la première heure. 

Les élus du groupe MoDem et Indépendants adressent à son épouse Pascale, à ses filles, à Astrid et Axel, à ses proches, à l’ensemble des habitants du 15e arrondissement, leurs condoléances les plus sincères et leurs pensées les plus chaleureuses. 

Je vous remercie.

Maud Gatel rend hommage à Yves Galland

Merci Madame la Maire, 

Yves Galland s’est éteint le 13 juillet 2025 à Bonny-sur-Loire à l’âge de 84 ans. 

Avocat, homme politique, homme d’entreprise, la vie d’Yves Galland témoigne d’un parcours marqué par un engagement constant, un sens aigu des responsabilités et une volonté de servir son pays sous toutes ses formes. 

Après des études de droit, Yves Galland choisit d’abord la voix de l’entrepreneuriat. Entre 65 et 69, il crée plusieurs entreprises dans des secteurs variés tels que la distribution, la communication, le marketing ou encore l’édition. En 77, animé par un sens profond de l’engagement public, il rejoint le parti radical valoisien et entame alors une carrière politique remarquable. 

Au Parlement européen, à plusieurs reprises, il succède d’ailleurs à Valéry Giscard d’Estaing comme président du groupe libéral. Il marque l’hémicycle comme rapporteur du budget de l’énergie. Il y travaille notamment au côté de Simone Veil dont il restera très proche. 

Puis comme membre du gouvernement, ministre délégué aux collectivités territoriales dans le gouvernement Jacques Chirac, ministre de l’industrie sous Alain Juppé puis ministre délégué aux finances et au commerce extérieur. Il joue un rôle clé dans des réformes majeures, notamment la loi qui porte son nom et qui a profondément marqué la régulation des prix dans le commerce ainsi que la réforme du code des marchés publics. 

Sa volonté d’adapter l’administration aux besoins des petites et moyennes entreprises à travers la création d’une sous-direction dédiée au sein de la direction des relations économiques extérieures, illustre son souci constant d’efficacité et de proximité avec le terrain. 

Profondément attaché à Paris, il est élu en 83 et devient adjoint en charge de la construction et du logement. Outre la poursuite de la construction de logements sociaux, son action est marquée par l’amélioration des immeubles à loyer modérés. 

Après son engagement ministériel, Yves Galland poursuit sa carrière dans le secteur privé, président Europe Assistance puis Boeing France, tout en restant un acteur engagé de la vie locale parisienne en tant que conseiller et adjoint à la maire du 17e arrondissement et président du groupe UDF au conseil de Paris entre 2001 et 2005. 

A son épouse Anne-Marie, à ses enfants Fabrice, Isabelle, Béatrice, à tous ses proches, aux membres du Parti Radical valoisien, à ses amis, je pense notamment à Didier Bariani et Jean-Thomas Nordmann. Les élus du groupe MoDem et Indépendants adressent leurs pensées les plus sincères. 

Je vous remercie. 

Maud Gatel à propos de l’état du bâtiment de la fontaine de la Croix-du-Trahoir

Au 111 rue Saint-Honoré se trouve un bâtiment du 18e siècle inscrit aux monuments historiques. C’est un ancien répartiteur d’eau. Le bâtiment de la fontaine de la Croix-du-Trahoir présente une forte valeur patrimoniale au cœur même de Paris à proximité immédiate de l’église Saint-Germain l’Auxerrois. 

Ce bâtiment a d’abord été squatté, puis la ville a passé une convention d’occupation et une convention d’objectif avec les squatteurs qui s’était constitué en collectif, transformé donc en association Paris Centre qui désormais est le laboratoire de la création en 2004. Des manifestations culturelles ont eu lieu mais de moins en moins et depuis cette date, depuis 2004, le bâtiment s’est significativement dégradé, suscitant l’inquiétude des riverains. Son aspect extérieur est absolument indigne de la capitale et de l’entretien des bâtiments que nous devons au patrimoine parisien. 

Dès lors, nous attendons des réponses, des réponses de la ville et des actes. D’abord, qui occupe ce bâtiment désormais ? Bâtiment, je le rappelle, inscrit aux monuments historiques et sous quel régime ? Et deuxièmement, quand la ville mènera-t-elle les travaux absolument nécessaires de diagnostic et les travaux de rénovation de ce bâtiment historique au cœur de la capitale pour ne pas laisser un tel joyau se dégrader de la sorte. Je vous remercie.  

Alexis Govciyan à propos de la dénomination de la place Garbis Aprikian (9e)

Madame la Maire, 

Chère Laurence Patrice, Chers collègues, 

Nous examinons aujourd’hui une délibération qui donne corps à un vœu voté lors du Conseil de Paris de novembre dernier. Celle de dédier un lieu du 9e arrondissement de Paris à la mémoire de monsieur Garbis Aprikian, compositeur et chef de chœur franco-arménien, disparu en octobre 2024 au lendemain de ses 98 ans. 

À travers cette dénomination, il s’agit de rendre hommage à une personnalité d’exception, une figure discrète mais majeure dont la vie et l’œuvre ont tissé un lien singulier entre les cultures, entre les traditions liturgiques arméniennes et les canons de la musique occidentale. Né à Alexandrie en 1926, le futur maestro a grandi au sein de la communauté arménienne où le champ sacré devient très tôt une seconde langue. Son destin artistique se dessine dès l’adolescence à l’ombre des grandes figures de l’opéra italien grâce à un maître formé par Mascagni. 

Sa première œuvre, l’Hirondelle, dit bien cette vocation précoce de porter la voix et l’exil au plus haut. Arrivé à Paris en 1953, boursier, il intègre les grandes institutions de la vie musicale française. Il y reçoit l’enseignement rigoureux de Tony Aubin, de Simone Plé-Caussade et surtout d’Olivier Messiaen, dont il suit les cours d’esthétique musical au conservatoire national supérieur. 

C’est à Paris qu’il compose, dirige et transmet sans relâche pendant plus de 60 ans. Chef des cœurs mixtes Sipan Komitas qu’il dirige pendant plus d’un demi-siècle, Garbis Aprikian s’est imposé comme un ambassadeur infatigable de la musique arménienne qu’il a fait rayonner à travers toute l’Europe de Munich à Venise en passant par Genève et Amsterdam. 

Sa démarche artistique n’a jamais été le repli, mais au contraire le dialogue des cultures, alliance des mélodies européennes et de la diaspora. Parmi ces œuvres marquantes, citons notamment la la naissance de David de Sassoun, inspiré de l’épopée arménienne. Homme de paix et de transmission, Monsieur Aprikian a consacré sa vie à la création, au partage, à l’harmonie, au sens musical, comme essence comme au sens citoyen du terme. 

En 1991, juste après la chute de l’URSS et l’indépendance de la République d’Arménie, il est invité par les plus hautes autorités du pays à s’y produire pour la première fois. Une reconnaissance forte, à la fois symbolique et artistique pour un compositeur longtemps ancré, connu et reconnu en diaspora. 

Ces talents ont été salués par de nombreuses distinctions dont le titre de commandeur dans l’ordre des arts et des lettres en 2021. Afin d’honorer sa mémoire et son héritage en lien étroit avec ses enfants Ara Aprikian et Gorune Aprikian et avec vous chère Laurence Patrice, le choix de la place large et arborée à l’angle des rues de Maubeuge et d’Abbeville et à quelques maîtres de l’Église Saint-Vincent de Paul où il a donné son concert d’adieux, s’est imposé avec justesse. 

Dans cette période où la mémoire et le dialogue doivent être des piliers donnés à un lieu du 9e arrondissement de Paris, le nom de Garbis Aprikian c’est réaffirmer l’importance du travail de mémoire, de la transmission du partage de culture et de la fidélité aux racines sans renier l’universel. Vous l’aurez compris aujourd’hui nous sommes heureux et satisfaits de l’examen et du vote en faveur de cette délibération.

Delphine Bürkli à propos de la création d’un site remarquable pour la butte Montmartre

La Butte Montmartre est sans conteste l’un des paysages urbains les plus emblématiques de Paris. Son relief sans pareil, son tissu ancien de ruelles étroites, ses escaliers pittoresques, ses places, ses jardins sans oublier ses vues spectaculaires sur la capitale en font bien sûr un site d’exception. 

Elle abrite aussi un patrimoine historique, architectural, culturel de premier plan associant monuments classés, bâtis anciens, lieu de mémoire et au lieu de la création artistique, le magnifique musée de Montmartre, rue Cortot et son équipe remarquable en témoigne. 

Montmartre occupe une place centrale dans l’histoire de Paris et dans l’imaginaire collectif. Et pourtant, malgré son caractère singulier, ce quartier ne bénéficie à ce jour d’aucun dispositif global de protection à la hauteur de ses spécificités. Il est donc légitime, comme le souligne Véronique Bucaille et le groupe Demain Paris de poser la question des outils adaptés pour mieux préserver cet ensemble. 

Le site patrimonial remarquable “SPR” peut-être effectivement l’un de ces outils pour nous permettre de porter une vision cohérente à l’échelle du quartier en conciliant protection et régulation du patrimoine pour encadrer la mise en valeur et l’évolution d’ensemble urbain homogène et remarquable. 

Ce SPR s’inscrirait d’ailleurs dans une dynamique plus large portée par les acteurs locaux en lien avec le projet de classement de Montmartre au patrimoine mondial de l’UNESCO en tant que paysage culturel vivant.

Et cette démarche que vous appelez de vos vœux dans ce document est déjà engagée par l’État dont c’est la compétence dans le cadre de la mise en œuvre de la protection de l’ensemble Paris Rive de Seine et de ses abords et qui concerne bon nombre d’arrondissements. Montmartre en fait partie tout comme le quartier de la Nouvelle Athènes et je m’en félicite dans le 9e. 

Seulement à Montmartre les enjeux dépassent le seul patrimoine bâti, c’est l’ensemble du tissu social, culturel et vivant qu’il s’agit de préserver face à un tourisme de masse, vous l’avez dit, à la pression foncière et aux grandes difficultés, voire au déclin des commerces de proximité. 

Le quartier accueille près de 12 millions de visiteurs par an, concentré sur un périmètre restreint avec des conséquences directes sur la vie quotidienne des habitants du 18e. Et je crois savoir qu’il y a des habitants du 18e dans les travées que je salue chaleureusement. 

Quotidien des habitants du 18e et pas seulement, aussi du 9e. Et nous continuons malgré nos alertes et nos avertissement de subir la pollution et l’encombrement de bon nombre de cars de tourisme parce que l’emplacement de stationnement de ces cars côté 9e derrière la cité Jacques Decour, boulevard Marguerite de Rochechouart pour acheminer tous ces touristes et reste inapproprié. Nous attendons en vain des solutions de la Ville de Paris pour remédier à cette situation. 

Parce que la ville a un rôle majeur à jouer en matière de gestion de l’accessibilité, de régulation des flux touristiques, d’aménagement de l’espace public, de la préservation du cadre de vie des Parisiens. C’est une responsabilité pleinement municipale que de garantir un équilibre entre l’activité du quartier et la qualité de vie de ses habitants. 

Cela passe par des choix clairs en matière de circulation, de tranquillité publique, de maintien du commerce de proximité, de services essentiels à la vie locale. Alors, le SPR ne réglera pas tout et c’est la complémentarité entre l’action de l’État, celle de la Ville, qui permettra de répondre aux défis du quartier. Alors, il ne s’agit pas de multiplier les demandes dans tous les sens, mais de travailler en bonne intelligence avec l’État, déjà engagé sur le sujet et avec les habitants, les acteurs associatifs, les acteurs économiques, avec la Mairie du 18e, ses élus d’arrondissements qui connaissent et vivent leur quartier au quotidien. 

Si nous partageons l’objectif de cette niche et que nous saluons l’engagement du groupe Demain Paris pour la protection de Montmartre, nous ne sommes pas convaincus que les ressorts utilisés pour offrir à la butte un statut spécifique soient les plus opportuns. C’est dans cet esprit que nous avons choisi de nous abstenir sur cette délibération et je vous remercie. 

Maud Gatel à propos de la dénomination d’une piste cyclable en hommage à Paul Varry

Le 15 octobre dernier, Paul Varry, ce jeune parisien de 27 ans, a été volontairement renversé par un automobiliste. Cette phrase est purement inimaginable. Elle traduit la sauvagerie de ce drame, de cette vie qui ne demandait qu’à s’épanouir, brusquement interrompue. 

Le rapport d’expertise révélé quelques semaines après l’accident est accablant. Alors que le conducteur parlait de perte de contrôle du véhicule, l’expertise démontre que la voiture a reculé, puis accéléré pour écraser le jeune homme. Une manœuvre délibérée de la part du conducteur. 

Le chauffard est aujourd’hui poursuivi pour meurtre. La violence routière, chaque usager l’a rencontré et la rencontre. C’est un chauffeur de bus qui se rabat brusquement et délibérément pour obliger le cycliste à s’arrêter s’il ne veut pas passer sous ses roues. C’est un piéton sur un passage protégé, renversé par un chauffard qui grille un feu sous l’emprise de stupéfiants. C’est un conducteur de deux roues motorisé qui renverse un cycliste en circulant sur une voie partagée. C’est un fat bike débridé qui en grillant le feu renverse un piéton. 

Ce sont quelques-uns des drames qui se sont produits ces dernières semaines. Oui, la violence routière est un fléau. Lorsqu’elle s’exprime au volant d’un véhicule motorisé, elle peut engendrer des tragédies, elle peut tuer et parfois la frontière entre violence routière et inconscience sur la route est ténue. Pour lutter contre les deux, il faut agir contre, sur tous les leviers. Ce sont les 40 mesures du rapport Barbe. Ce sont également les propositions de toutes les associations cyclistes. 

Contre la violence routière, agir dès la première manifestation en confisquant les véhicules des personnes concernées et en les obligeant à suivre un programme adapté. Contrôler situation accidentogène, renforcer la verbalisation et améliorer les infrastructures afin que chacun puisse circuler en toute sécurité. 

Car oui, le code de la route est fait pour être respecté car il est là pour nous protéger. Nous saluons bien sûr la dénomination de la future piste rue de Réaumur sur laquelle Paul avait travaillé et qui était située à proximité immédiate de chez lui. 

Mais notre hommage sera incomplet si nous ne mettons pas tout en œuvre pour qu’une telle situation ne se reproduise jamais. Je vous remercie. 

Maud Gatel rend hommage à Jean Tiberi

Mes chers collègues,

Le 27 mai dernier, celui qui fut le 3ème maire de notre capitale nous a quittés à l’âge de 90 ans après une vie consacrée à la politique parisienne. 

Exemple de méritocratie Jean Tiberi est né dans une famille corse d’origine modeste et suit de très brillantes études jusqu’à devenir magistrat. Mais c’est l’engagement politique qu’il appelle très tôt dans le 5e arrondissement dont il restera à jamais une figure. D’abord adjoint au maire il devient le maire du 5e arrondissement en 83, il restera jusqu’en 2014.

Durant toutes ces années, il tisse un lien étroit, affectif, avec les habitants du 5e arrondissement, défenseur du quartier latin, protecteur du patrimoine, il était véritablement un maire de terrain cultivant sa proximité avec ses administrés.  

Lorsque Jacques Chirac est élu président de la République, il devient le maire de Paris, il mettra la végétalisation et le développement des mobilités alternatives à la voiture au cœur des politiques publiques. Réalisation de la coulée verte, de Bastille à Vincennes, création des parcs André Citroën et de Bercy, organisation des premières opérations Paris Respire, restriction de la circulation sur les berges de Seine, premier plan vélo avec la création du réseau inaugural de pistes cyclables et lancement des études pour le tramway.

Au-delà des polémiques qui émailleront son mandat, il sera un maire de Paris avec une vision très affirmée de la capitale. Il voulait transformer la ville et en apposer les jalons et à jamais Jean Tiberi restera un emblématique maire du 5e arrondissement et l’illustration même de la fidélité en politique. 

Les élus du groupe MoDem et Indépendants adressent à son épouse Xavière à ses enfants Hélène et Dominique, petits-enfants, à ses amis aux habitants du 5e arrondissement, leurs condoléances les plus sincères et leurs pensées les plus chaleureuses, je vous remercie. 

Béatrice Lecouturier à propos de la réhabilitation du Théâtre Guignol des Champs-Élysées

Monsieur le Maire, Mes chers collègues, 

Alors je ne vais pas reprendre ce qu’on déjà dit mes collègues et en effet depuis 1818 pardon Guignol fait le bonheur de nombreuses générations de jeunes parisiens et il est devenu mondialement emblématique “petit patrimoine populaire parisien”. 

Car c’est bien aussi sous l’angle du petit de l’angle de la sauvegarde du petit patrimoine que s’inscrit ce vœu pour sauvegarder le théâtre de Guignol des Champs-Élysées. Alors nous regrettons que la Ville n’ait pas réagi plus vite à la fermeture du petit théâtre de Guignol des Champs-Élysées alors que le concessionnaire ne faisait aucun travaux et que les associations vous alertaient sur la dégradation de ce petit castelet. Et nous profitons pour remercier les associations de sauvegarde du patrimoine qui sont les vigies de notre patrimoine parisien. 

Le castelet est aujourd’hui dans un état de dégradation inquiétant qui, si rien n’est fait disparaîtra. Alors grâce à notre groupe MoDem et Indépendants, Paris a mis en place une politique et un observatoire pour la sauvegarde du petit patrimoine.

Aussi face à un concessionnaire qui n’a pas, ou pas pu respecter ses engagements de travaux, depuis longtemps, nous demandons que la ville de Paris reprenne la main sur la gestion du castelet de Guignol des Champs-Élysées et qu’une estimation des travaux soit faite rapidement pour une réouverture de ce lieu emblématique. 

Enfin nous demandons que ce petit théâtre de Guignol soit garanti d’un suivi des travaux dans le cadre de l’observatoire du petit patrimoine dont je parlais précédemment afin qu’il ne tombe pas aux oubliettes. 

Je vous remercie.

Delphine Bürkli à propos de la situation de l’écrivain Boualem Sansal

Merci Madame la Maire, 

À travers ce vœu, nous voulons réaffirmer notre soutien plein et entier à Boualem Sansal, l’ami proche de Kamel Daoud et je remercie très sincèrement Marie-Caroline Douceré et la réponse de Jean-Luc Roméro au titre de l’Exécutif pour ce soutien réaffirmé à cet immense écrivain. Ici nous voulons réaffirmer le soutien à Boualem Sansal, cet homme de lettre, qui a la double nationalité française et algérien, ce grand écrivain qui a la passion des mots et de la liberté et qui depuis 200 jours maintenant est détenu arbitrairement en Algérie. Alors il est en prison mais vous allez me dire “Mais pourquoi au juste ?”. 

Coupable de quoi ? Coupable d’avoir pensé, coupable d’avoir écrit librement critiquant le pouvoir algérien, il a plus de 80 ans, il est gravement malade, il a besoin de soins et nous ne pouvons pas nous taire bien au contraire. 

Nous étions avec mon collègue maire du 17e, Geoffroy Boulard il y a quelques semaines présents pour la manifestation pour Boualem Sansal. Ici en France où la liberté d’expression est un pilier de notre démocratie, notre devoir aujourd’hui est de tout faire pour le faire revenir en France. Nous avons affiché son portrait sur la façade des mairies du 5e, du 17e, du 15e de Paris Centre et du 9e arrondissement bien sûr depuis le mois 16e pardon aussi avec Jérémy Redler, Florence Berthout, Philippe Gougeon, Ariel Weil pour Paris centre. D’autres maires à travers la France ont fait de même, de même que la région Île-de-France, la région Occitanie, toutes ces collectivités ont refusé le silence parce que tous ont compris qu’en défendant Boualem Sansal nous défendions nos valeurs. 

Je rappelle aussi que la sénatrice Catherine Dumas avait déposé un vœu au nom d’Union Capitale en décembre dernier, qui interpellait la Ville de Paris déjà sur le sort de Boualem Sansal. Alors aujourd’hui nous vous appelons de nos vœux cher Jean-Luc, nous appelons de nos vœux que la Ville de Paris en face de même et condamne fermement la détention de Boualem Sansal et appelle à sa libération immédiate et sans condition décerne la citoyenneté d’honneur à Boualem Sansal en reconnaissance de son engagement littéraire humaniste et démocratique. 

Affiche publiquement également son soutien comme nous l’avons fait dans nos mairies d’arrondissement à travers l’installation d’un portrait de Boualem Sansal sur la façade de l’Hôtel de Ville et puis s’engage à soutenir ou à coorganiser comme nous l’avons fait également avec Geoffroy des événements culturels pour rappeler l’importance de la liberté d’expression et du combat des intellectuels dans les régimes répressifs. 

Merci Monsieur. 

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