Catégorie : Urbanisme (Page 2 of 10)

« Réconcilier Paris avec ses voisins »

Au fil de l’histoire, l’élargissement de Paris fut le fruit de sédimentations successives, par fusion avec les anciens bourgs limitrophes, Montmartre, Ménilmontant… Un nouvel élargissement de Paris au-delà de ses frontières actuelles semble inéluctable. Pour autant, le rapprochement de Boulogne, Ivry, Aubervilliers, Neuilly et Paris ne peut ni se décréter, ni s’imposer aux habitants sans consultation, ni préparation, d’autant plus à l’issue d’un mandat au cours duquel les tensions avec nombre de nos voisins n’ont eu de cesse d’être exacerbées. Le MoDem considère également, de longue date, qu’il faut décentraliser aux arrondissements une partie des compétences de la Ville de Paris. C’est le cas de la gestion des politiques de proximité, telles que la propreté, mais également de l’octroi et du contrôle des subventions aux associations locales ou encore un pouvoir de codécision dans les questions d’urbanisme.

Maud Gatel à propos du PLU bioclimatique et les positions du groupe MoDem – Juin 2023

Madame la Maire,

Mes chers collègues,

Je voudrais commencer cette explication de vote par remercier les services de la ville, pour le titanesque travail fourni. Bien évidemment nous avons regretter d’avoir tardivement les documents mais je voulais quand même saluer l’excellent travail réalisé par l’ensemble des services de la ville. Et puis saluer également le Premier adjoint et son cabinet, non pas qu’il ait compté sur nous pour réconcilier sa majorité pour trouver un moyen de voter ce PLU, mais en tout cas, au cours des ces deux dernières années, nous avons eu des informations régulières sur la manière dont se déroulaient les discussions.

Ce PLU parisien, nous avons un regret, qu’il ne soit justement que parisien, et en 2006, lors des précédents débats relatifs au dernier PLU, nous avions déjà critiqué à l’époque, le manque de pertinence de l’échelle, le PLU n’étant pas métropolitain.

Évidemment, cette critique nous la renouvelons à un moment où le sujet métropolitain aurait été absolument stratégique pour réfléchir tant au logement, qu’aux emplois et à la mobilité, car sans tenir compte de la zone dense, voire de l’ensemble de la région, réfléchir à un PLU à la simple échelle parisienne n’a guère de sens…

Au-delà de ce regret, je voulais noter plusieurs choses qui vont dans le bon sens, en revenant sur certaines dispositions de l’ancien PLU qui ont contribué, et cela a été documenté, démontré, à artificialiser la ville.

  • Revenir sur des compensations qui clairement manquaient d’ambition sur le volet végétalisation : notamment construire sur la pleine terre contre des toitures végétalisées, un artifice auquel la ville a trop souvent fait appel et qui a contribué à la bétonisation de Paris.
  • Autre critique, sur laquelle vous revenez dans ce projet, c’est de faire des EVP de véritables espaces sanctuarisés, contrairement à ce qui fut la norme par le passé : où vous n’hésitiez jamais à déclasser une parcelle pour permettre la construction.
  • Autre sujet, l’Instauration d’un seuil minimal de pleine terre et le classement des arbres remarquables, un sujet que notre groupe a porté lors de la précédente mandature, sans grande écoute à l’époque, et je le regrette.

Et j’ajoute le fait de remettre, à travers notamment des installations de bancs dans l’espace public, des assises nécessaires à la mobilité, mais également au lien social.

Au-delà de ces avancées réelles, elles ne suffisent pas à masquer des manquements d’une part face à l’impératif de l’adaptation de la ville au dérèglement climatique, et des divergences qui demeurent sur des sujets particulièrement structurants.

Maud Lelièvre l’a démontré dans son intervention, il ne suffit pas de répéter l’adjectif « bioclimatique » pour que ce PLU soit à la hauteur de la nécessité vitale de l’atténuation et de l’adaptation de la ville face au dérèglement climatique. Particulièrement lorsque vous avez passé les dernières années à nous dire que non vous n’aviez pas artificialisé la ville, contre toute réalité… Avec un résultat : une densification bâtimentaire qui fait baisser la densité en terme de population. Le paradoxe n’est qu’apparent, les Parisiens aspirent à respirer dans leur ville.

Au-delà des mots, il faut des actes. Après les projets anti écologiques que vous avez porté lors de la précédente mandature, il est encore temps de renoncer au projet de densification et à la diminution des espaces de fraîcheur. Séparez vous à la centrale béton de Lafarge. Sans quoi ces engagements sont vides de sens.

Vous martelez que 300 ha d’espaces verts seront mis à disposition d’ici 2040. C’est 4 fois plus que ce qui a été fait ces 18 dernières années, alors même que le projet de PLU ne prévoit que 53 ha. Dans le 15e, les parcelles réservées à la végétalisation représentent 1 % des emprises réservées. Dans ces conditions, comment peut-on imaginer atteindre les objectifs que vous avez fixés ? “Le grand projet de Paris, c’est la nature », venez-vous de dire Monsieur le premier adjoint. Et bien, ici, nous sommes ici bien loin de l’ambition nécessaire pour faire respirer Paris.

Si nous jugeons ce PLU pas à la hauteur de l’urgence climatique, nous avons aussi des divergences majeures sur ce que doit être une ville. Pour nous, une ville doit offrir une hétérogénéité des usages. Faire cohabiter logement, emplois, équipements et services publics. C’est un équilibre à trouver.

J’ai entendu ce matin dire qu’il fallait chasser le moindre m2 de bureau de la ville, quand d’autres entendent continuer à y travailler. J’y vois peut-être des divergences qui ne sont pas réglées dans la majorité. Et bien non, pour nous, une ville sans activité, ce n’est pas notre vision.

Sur la question du logement, vous avez annoncé, Monsieur le Premier adjoint, que vos objectif étaient ceux-ci : « mixité, vivre ensemble, dignité pour tous ». Souffrez monsieur le Premier adjoint que vous puissiez ne pas être les seuls à avoir les mêmes objectifs. Et que vous n’avez pas le monopole des solutions pour y parvenir.

Nous, nous ne nous satisfaisons pas de la situation actuelle. Des arrondissements surdotés, avec insuffisamment d’équipements publics pour les locataires et pour offrir les meilleures conditions d’accueil possible.

Au MoDem, nous voulons une meilleure répartition du parc social sur l’ensemble du territoire. Nous voulons mettre l’accent sur les indispensables rénovations pour améliorer la vie des locataires du parc social. Nous prônons pour la poursuite du financement du logement social pour mieux le rééquilibrer sur le territoire parisien. Et oui, nous sommes en faveur d’une meilleure mixité sociale et favorables à un véritable parcours résidentiel pour les Parisiens.

Nous avons assisté toute la journée à une surenchère autour du PLU pour savoir s’il était plus communiste que vert, ou plus vert que communiste. Une chose est certaine, c’est que la majorité en sera collectivement comptable. Et que certaines orientations ne vont pas dans le sens d’une ville plus respirable.

La question : avec ce PLU, les Parisiens vivront ils mieux. Permettra-t-il d’améliorer leurs conditions de vie ? C’est la seule question qui mérite d’être posée. Et à l’aune de laquelle se positionner.

Nous avions fait des propositions, à travers 40 amendements et 10 vœux. Pour soutenir un projet alternatif, renforcer nos exigences en matière d’adaptation, notamment à travers la déclinaison des recommandations de la Mission d’information “Paris à 50 °C”. Sur l’accessibilité du logement à travers le soutien aux BRS. Dès lors, il est particulièrement dommageable de ne pas avoir de réponse, ou plus exactement, un rejet en bloc de l’ensemble de ces propositions qui auraient permis de traduire certains discours en actes.

Pour nous, ce PLU n’est pas soutenable.

  • Ni sur un plan financier – le pastillage et la servitude de mixité fonctionnelle coûteront des milliards aux finances de la ville.
  • Ni sur le plan écologique, en raison de son manque d’ambition. C’est une occasion ratée.

Je vous remercie. 

Béatrice Lecouturier à propos du futur PLU bioclimatique – Juin 2023

Monsieur le Maire,

Mes chers collègues,

Le défi principal de ce PLU est de préserver l’âme de Paris dans sa modernité sans abîmer son histoire. C’est une complexité dont nous ne pouvons nous détacher tant Paris est LA ville patrimoniale reconnue dans le monde entier.

Ce qui rythme notre paysage parisien reconnaissable entre toutes les villes du monde, c’est l’homogénéité et l’élégance de notre ville. C’est une homogénéité mais c’est aussi une hétérogénéité qui fait l’identité de Paris. Chaque arrondissement est unique. Notre ville, riche de ses différences, nous impose de les respecter si nous voulons conserver l’âme de Paris.

Malheureusement, votre notion de l’homogénéité tourne à l’uniformité. Ce qui n’est pas du tout la même chose. L’homogénéité dont notre ville a hérité, c’est la cohérence dont parlait ma collègue Maud Lelièvre, c’est la cohérence et l’harmonie. L’uniformité que vous lui imposez, c’est l’égalité et la monotonie.

Uniformité des logements, uniformité des places, uniformité des jardins et je pense à l’aménagement des abords de Notre-Dame.

Une uniformité tellement contraire à l’esprit parisien. Une uniformité qui débouche sur une banalité de notre espace public. Et je crains que ce PLU ne renforce cette uniformité.

En ce qui concerne l’aspect patrimonial de ce PLU bioclimatique, je souhaiterais citer le très bon rapport de Jean-Paul Bailly rendu au nom des  groupes de travail de la commission du Vieux Paris qui ont travaillé sur le sujet. J’en profite pour saluer l’action de cette excellente commission et de son président Jean-François Legaret qui font un travail exceptionnel pour la préservation du patrimoine. 

Ce qui ressort de ce rapport est qu’une alliance bioclimatique / préservation du patrimoine est compatible. Et j’ai entendu Mme la Maire ce matin, je ne voudrais pas que l’on tombe encore dans cette caricature des défenseurs d’un patrimoine immobile. Le patrimoine et rénovation thermique exigeront beaucoup de finesse souligne le rapport Bailly dans l’analyse du bâtiment.

C’est une politique du sur-mesure qui devra s’appliquer : une souplesse et une adaptation afin de trouver les solutions les plus judicieuses dans la préservation de  l’aspect des bâtiments réhabilités. Comme l’isolation thermique extérieure sur certains murs intérieurs ou la captation d’énergie sur les toits.

Nous sommes inquiets quant à la préservation des façades puisque vous envisagez une modification de l’aspect extérieur des immeubles. Nous sommes inquiets car c’est ouvrir la porte à tous les excès sous couvert de l’isolation thermique.

Nous déposons d’ailleurs un vœu à ce sujet demandant qu’un travail partenarial soit organisé entre l’Agence parisienne du Climat et la Commission du Vieux Paris pour les projets de rénovation énergétique.

Nous nous inscrivons dans ce même esprit de sur-mesure en ce qui concerne les surélévations. Les dents creuses, ces espaces de respiration de notre espace parisien, mais également espaces de respiration et de circulation de l’air. Des ponctuations qui évitent des rues bloc uniformes. Même si les surélévations sont une alternative à la construction, elles doivent être délivrées avec infiniment de précautions. Et ce n’est pas le signe que vous avez donné jusque là en accordant des permis de surélévations très souvent contre les avis de la commission du vieux Paris qui dénonçait ces excès.

C’est pourquoi nous déposons un vœu pour qu’un avis de la commission du vieux Paris contraignant soit rendu pour tout projet de surélévations et uniquement en accord avec les mairies d’arrondissements concernées.

Nous souscrivons à l’idée de réhabilitation des bâtiments existants plutôt que les constructions, bien évidemment. En effet conserver un bâtiment existant est déjà un acte vert en soit car, toute la consommation énergétique liée à sa construction est nulle. Rénover est donc un acte vert.

Un nouveau rendez-vous nous donc  est donné avec l’adoption de ce PLU. Quel visage voulons-nous donner à notre ville pour les prochaines décennies ? Un visage que vous avez passablement abîmé pendant ces dernières années et que les Parisiens refusent. Je vous remercie.

Maud Lelièvre à propos du futur PLU bioclimatique – Juin 2023

Madame la maire,

Mes chers collègues,

Décider d’un PLU n’est jamais anodin.

Derrière les données techniques, les chiffres, le droit de l’urbanisme, il nous faut imaginer et projeter, comme d’autres avant nous, que les changements que nous votons aujourd’hui imprégneront les esthétiques urbaines et les vies de demain.

La ville vit, croit, ressurgit en dehors de nous selon les mots de Julien Gracq. Elle nous imprègne à tout jamais, nous forme et nous la reformons.

Ce PLU s’inscrit dans une longue série de révisions et de débats, de reports également.

Mais l’élaboration d’un PLU est avant tout un moment stratégique, un moment de rupture. Aujourd’hui, ce PLU doit répondre aux défis majeurs de la lutte et de l’adaptation de la ville aux effets du changement climatique, à la question surtout de l’habitabilité.

Depuis 2006, les données des différents rapports du GIEC alertent sur l’accélération du réchauffement dont les effets se feront ressentir plus fortement dans une ville comme Paris, très dense, trop dense, et ne comptant pas assez d’espaces verts par habitant. Paris a déjà connu des températures pouvant monter jusqu’à 80°C. Les scientifiques nous disent que si nous continuons sur cette trajectoire, des températures extrêmes, telles que l’Inde et le Pakistan ont connues en avril 2022, pourront devenir des événements climatiques récurrents, y compris dans notre capitale.

Dessiner la ville ne relève plus du débat partisan, mais relève bien de la nécessité de répondre à l’urgence.

Comme l’a montré la Mission d’Information et d’Evaluation « Paris à 50°C », dont je salue le travail collectif, ce qui se joue devant nous n’est plus à prendre à légère. Il est question aujourd’hui de savoir si Paris, dans 5, 10, 15, 20 ans sera encore habitable. Il est primordial d’avoir toujours cette interrogation en tête lorsque nous élaborons des projets urbanistiques qui permettront de rendre cette ville plus sûre et plus vivable pour tous ses habitants et pour le vivant.

Pour avoir un  Paris résilient, ce nouveau PLU doit répondre à  trois exigences. La première celle de la cohérence. Paris doit disposer d’un urbanisme cohérent, adapté, se confrontant à la réalité.

Ce PLU doit rompre avec les logiques urbanistiques du passé. Il n’est plus possible de construire de grandes tours vitrées, ou de déroger aux règles les induisant, qui au-delà d’un esthétisme discutable et d’un confort relatif de vie pour ses habitants sont des gouffres énergétiques favorisant le réchauffement de la ville. Même la ville de New-York, connue pour sa skyline ponctuée de nombreux grattes-ciels a interrogé ce modèle de tours durant l’élaboration de son plan d’adaptation “New York 2050”.

L’adaptation du bâti parisien ne peut se faire contre l’histoire de Paris, et notre amie Béatrice Lecouturier développera nos propositions. L’isolation par l’extérieur, technique d’isolation au demeurant très efficace afin de réduire la température au sein des logements, peur se faire dans le respect des caractéristiques esthétiques de façade. Il convient d’adapter Paris, tout en faisant perdurer son esthétisme. Quel sens aurait pour notre identité une ville mondialisée, dont les façades et les toits ont perdu leurs caractéristiques qui permettent, dès le premier regard, de savoir que nous sommes à Paris. Encore plus lorsque les rues se bordent de marques et de façades commerciales qui se répètent à l’infini de Prague à Milan, de Tokyo aux malls d’Abu Dhabi. C’est le sens du consensus que nous avons trouvé au sein de la MIE, à savoir conjuguer au présent adaptation et identité, modernisme et histoire.

Seconde exigence, celle du vivant. Paris peut devenir une véritable ville-nature si nous y mettons de la volonté et des moyens financiers. En ce sens, la végétalisation de l’espace public doit être massive mais doit surtout être réalisée de pleine terre et dans la durée en choisissant des essences adaptées face à la réalité du futur climat parisien, et il n’est pas forcément judicieux de seulement s’appuyer sur des essences locales mais également d’imaginer celles qui pourront être plus résistantes au stress hydrique.

Sachons regarder ce qui se fait de mieux et aidons-nous des outils qui sont à notre disposition, comme ceux du Muséum National d’Histoire Naturelle qui, par son expertise, peut nous accompagner dans l’élaboration d’un panel d’essence aptes à avoir des plantations adaptées au réchauffement climatique.

Sachons également nous prémunir des effets de mode sans recul d’analyse. Expérimenter les plantations miyawaki a son utilité dans certains territoires, or en France, qui plus est à Paris, son efficacité reste toute relative, car cette méthode doit s’adapter au contexte écologique de chaque lieu. Une étude, parue dans la revue Landscape, fait état d’une mortalité des arbres à hauteur de 80 % au bout de dix ans, raison pour laquelle une autre capitale européenne comme Berlin revient en arrière. Et ce n’est qu’un exemple de mal adaptation ou de contre-solution sur lequel il faut savoir revenir en arrière.

Alors pour permettre à la biodiversité de s’implanter en ville et de croître de manière positive, il convient d’étendre les trames vertes continues à partir des bois, des parcs et des squares, dans le but de créer de nouveaux corridors de biodiversité et de fraîcheur. Les choix urbanistiques du passé ont rendu l’espace urbain parisien trop fragmenté entraînant des ruptures de continuité trop importantes.

Notre contribution aujourd’hui se traduit par un certain nombre d’amendements importants – je viens d’en évoquer quelques-uns et j’espère que nos contributions seront lues comme un enrichissement dont nous partagerons collectivement le bon sens.

Pour maintenir et augmenter le taux de végétalisation à Paris, il convient de planifier et de sanctuariser des espaces à végétaliser chaque année. Pour cela, nous proposons d’augmenter le nombre d’Espaces verts protégés, en définissant des seuils sur le nombre avec une tendance à l’augmentation chaque année.

Enfin, troisième exigence, celle d’une ville adaptée, celle d’une ville qui protège ses habitants.

Le premier outil à notre disposition est bien évidemment la végétalisation que je viens d’évoquer. Par son rôle de climatiseur naturel mais aussi par ses capacités d’ombrage, la végétalisation permet de rendre l’espace public plus sûr, utilisable. C’est pour cela que nous proposons l’établissement d’un coefficient ombre de l’espace public permettant à tout un chacun de s’adapter et de s’approprier un espace public plus frais. Il est utile face aux crises d’avoir des indicateurs de suivi non pas pour nous satisfaire ou nous féliciter mais pour savoir où nous allons. Ce sont les indicateurs qui sont au cœur des débats des COP.

Protéger la population c’est aussi préserver et décider de ne pas faire, de ne pas construire. Nous ne préservons pas suffisamment, à travers ce PLU, des corridors d’air car en continuant à sur-densifier, à surélever la ville, nous nous disons que demain nous allons abandonner certains quartiers, certains habitants, à la chaleur d’une ville radiateur sur-bétonnée. Il nous est aussi possible également d’agir en urgence sur le bâti. L’adaptation du bâti doit impérativement prendre en compte la protection des Parisiens et la réduction de l’effet d’îlot de chaleur urbain dans la capitale. Le confort d’été doit être au cœur de nos transformations, et pour cela, nous proposons, pour toute construction neuve ou restructuration lourde, un système de ventilation passif, qui doit être choisi en priorité.

Enfin, parce que Paris doit être une ville facilitatrice d’échanges et de liens intergénérationnels, nous avons déposé un vœu afin que soit aménagée une ou plusieurs placettes oasis par quartier, ce n’est pas une idée simplement de notre groupe, c’est une préconisation de la MIE. Ces placettes seront des lieux de sociabilisation intergénérationnelle et de sauvegarde.

La vision du Paris que nous défendons est un Paris adapté, frais et sûr pour ses habitants. Un Paris qui répond dans le concret, avec des indicateurs chiffrés et transparents. C’est le sens de nos amendements.

Après le temps de la construction, celui du PLU de 2006, passons à celui de l’adaptation, de la résilience et de la sobriété. Celui d’une ville qui protège et prépare l’avenir dont les Parisiens ont besoin. C’est cette vision de Paris que défendra notre groupe.

Je vous remercie. 

Maud Gatel à propos du futur PLU bioclimatique – Juin 2023

Madame la Maire, 

Mes chers collègues, 

Enfin. Ce PLU que, comme Godot, nous attendions depuis dix mois, a fini par arriver. Il aura donc fallu 3 ans, 3 ans à la majorité pour se mettre d’accord sur un programme de mandature. 

3 ans au cours desquels l’absence de vision partagée faisait capoter, les uns après les autres, les projets d’urbanisme de la Ville. 

Ce qui a changé ? C’est que vous êtes, Madame la Maire, revenue sur vos engagements de campagne. 

Et ce PLU marque la réconciliation de la majorité municipale au prix des renoncements. 

Renoncements à votre promesse de ne pas augmenter les impôts, qui vous permet de lever le verrou financier et aligner deux ambitions irréconciliables, sauf à laisser filer la dette. 

Renoncement aussi à tout ce que vous avez porté depuis 2001

Les balbutiements au sein de la majorité auront fait perdre beaucoup de temps à la ville. Car l’ancienneté du PLU actuel est un frein à la nécessaire adaptation de la ville dans un monde en constante accélération. 

Le débat de ce matin nous donne l’occasion de dresser un bilan précis de votre action depuis maintenant plus de 20 ans. Un bilan maintes fois dénoncé, et aujourd’hui parfaitement documenté grâce au travail des services de la ville. 

Depuis 2006 : 

  • Vous avez bétonné Paris : c’est incontestable, et mesuré : entre 2006 et 2020, ce sont plus de 2, 85 millions de m2 supplémentaires qui ont été construits, dont 1,5 million de m2 de bureaux, avec une augmentation allant jusqu’à 21 % depuis 2014…
  • Vous avez promu des projets anti écologiques en vous affranchissant de la règle des 37 mètres, dans les ZAC, ou encore avec la Tour Triangle…  
  • Vous avez diminué les espaces de respiration en déclassant des parcelles classées « espaces verts protégés », en autorisant 1477 surélévations, ainsi que les constructions en cœur d’îlot
  • Vous avez créé des îlots de chaleur à l’image de la place de la République 

Votre premier adjoint, le résume d’ailleurs parfaitement : le PLU de 2006, c’était le temps de la construction. On ne saurait dire mieux, malgré les discours et les dénégations tentant de faire croire l’inverse aux Parisiens.

Ce n’est pas ce que nous souhaitons pour les prochaines années. Discuter du PLU, c’est se projeter sur le long terme. C’est prendre des décisions aujourd’hui qui auront une incidence sur les prochaines décennies. C’est œuvrer pour que les Parisiens vivent mieux. Voire vivent tout court. 

Si ce PLU peut aujourd’hui être présenté, c’est parce que vous avez renoncé à l’idée même de la sobriété financière avec des objectifs non soutenables, que vous affichez dans ce projet en matière de logements. 

Vous escomptez une augmentation du nombre de logements et une augmentation du nombre de logements publics, grâce au renforcement 

  • de la servitude de mixité sociale, 
  • du pastillage (611 emprises supplémentaires),
  • des surélévations,
  • et à la création de la servitude de mixité fonctionnelle. 

Cet objectif passe par un « moratoire » sur les bureaux, et l’objectif d’une diminution de leur nombre de 20 à 15 millions de m2.

Des dispositifs critiquables à bien des égards : 

Contre productifs : les propriétaires des emprises tertiaires concernées seront découragés de faire les nécessaires travaux de rénovation thermique et plutôt que de voir dépréciés leurs biens seront incités à vendre.

Éminemment dispendieux : le droit de délaissement représentera un puit sans fond pour les finances de la ville…

Des dispositifs aussi discutables juridiquement quand il s’agit de dire qu’un arrondissement est sous doté en logement social quand il respecte les 25% de la loi SRU… 

La ville de Paris a aujourd’hui atteint les objectifs de la loi SRU. Cela signifie-t-il que le chantier du logement est clos ? Sûrement pas. 

Nous considérons, au groupe MoDem, qu’il faut continuer de produire du logement social. Des logements mieux répartis sur le territoire, en limitant à 35% le pourcentage de logements sociaux par arrondissement, et donc en diminuant leur nombre dans les 19e, 20e et 13e arrondissements.

Pour ce faire, il faut renouer avec l’accession sociale à la propriété dans les zones surdotées en logements sociaux, pour soutenir la mixité sociale et redonner des marges de manœuvre financières aux bailleurs pour œuvrer sur la dimension qualitative des logements sociaux actuels, et continuer à produire là où il n’y en a pas suffisamment, dans le respect de la loi actuelle. 

Renforcer le parcours résidentiel, rééquilibrer le logement social sur le territoire parisien et œuvrer pour la qualité du logement social, il y a beaucoup à faire. Mais vos objectifs ne sont en rien soutenables. 

L’autre urgence, c’est l’atténuation du changement climatique et l’adaptation de la ville au dérèglement climatique. Les deux. Des promesses qui doivent se traduire en actes. 

Préserver les espaces de pleine terre, c’est renoncer aux projets de construction sur les EVP, comme le projet Reille, ou encore sanctuariser les espaces verts actuels, comme sur le site de l’ancien hôpital de La Rochefoucauld. 

Moins construire, réutiliser, c’est évidemment diminuer sa consommation de béton ; d’où la logique de mettre fin à l’implantation de l’usine Lafarge.

Sinon ce ne sont que des mots. C’est une accélération dont nous avons besoin pour adapter la ville au dérèglement climatique, et Maud Lelièvre y reviendra.

C’est aussi concilier urgence climatique et protection patrimoniale, Béatrice Lecouturier s’y arrêtera. 

Mieux vivre, c’est faire cohabiter harmonieusement les différentes activités logement, emploi, services publics, commerces. 

Au groupe MoDem, nous croyons à la mixité, qu’elle soit sociale ou fonctionnelle, mais cela doit se faire sans perte de valeurs, par l’accompagnement, pas par la contrainte ! 

Affirmer qu’on veut préserver le commerce, c’est bien. Soutenir concrètement les commerçants c’est encore mieux. Les nouveaux linéaires de protection commerciale vont dans le bon sens. Mais il faut aussi faciliter leur exercice, leur donner les moyens de travailler, notamment en leur permettant de livrer et de se faire livrer, à travers les places de livraison annoncées, que l’on souhaite voir inscrites dans le PLU.  

Améliorer le cadre de vie, c’est aussi prendre soin de la population et mener une politique véritablement inclusive. C’est adapter la ville aux grandes tendances démographiques, je pense notamment au vieillissement de la population – d’ici 2050, 27% des Parisiens auront plus de 60 ans. Cela implique de renforcer significativement l’offre de soins et les solutions d’hébergement pour nos aînés.  

Le PLU a pour objectif de dessiner aujourd’hui la ville de demain. Pour permettre aux Parisiens de vivre mieux, de bénéficier d’un cadre de vie accueillant pour tous, nous vous faisons de nombreuses propositions, une dizaine de vœux et une quarantaine d’amendements que mes collègues détailleront. Avec une seule boussole : rendre Paris attractive pour ses habitants. 

Je vous remercie.  

 

Maud Gatel à propos des places de livraison – Conseil de juillet 2022

Merci beaucoup monsieur le Maire.

Monsieur le maire, Monsieur David Belliard, 

Au moment des conclusions des assises du stationnement, vous aviez indiqué prévoir une augmentation du nombre de places de livraison, de 1000 places et j’avais d’ailleurs salué cette annonce. En effet, si nous sommes absolument favorables à la suppression des places de stationnement en voirie, nous avons bien conscience de la nécessité pour les professionnels de disposer de plus de places de livraison notamment au regard des difficultés structurelles et conjoncturelles qu’ils traversent. 

 

Or il apparaît que très régulièrement des places de livraison disparaissent. C’est le cas en raison de travaux, mais c’est aussi le cas en raison des terrasses estivales alors qu’il avait clairement mentionné dans le règlement, le RET qu’on a voté l’année dernière, que toute installation de terrasse estivale n’était pas envisageable. Dès lors et au regard des annonces que vous avez faites sur l’augmentation de 1000 places de livraison, nous souhaitions par ce vœu vous demander un état des lieux de la création de ces 1000 places de livraison au regard donc des suppressions diverses et un plan de déploiement de cette stratégie. 

 

Je vous remercie.

Maud Gatel à propos du débat autour de la logistique – Conseil de juillet 2022

 

Merci beaucoup monsieur le Maire.

D’abord, je souhaite vraiment me réjouir de la tenue de ce débat, central pour notre ville, au carrefour des sujets d’urbanisme, de mobilité, de développement économique, d’environnement et de gestion de la voirie. Il y a dix ans, ce sujet n’intéressait que peu et depuis, la donne a changé. Les besoins ont explosé, notamment en lien avec l’évolution des modes de consommation, l’explosion du e-commerce et plus récemment celle de la livraison alimentaire à domicile. 

Avec des externalités négatives majeures pour la ville, qu’il s’agisse de l’attractivité pour les professionnels, des congestions diverses et puis du bruit, de la pollution atmosphérique ou encore de l’insécurité routière. 

Alors vous nous présentez, Monsieur le Maire, un plan articulé autour de six axes : foncier et immobilier logistique, partage de l’espace public, conditions sociales des livreurs, offres de proximité et transition écologique. Alors, comme vous proposez des clauses de revoyure régulières, je vais me permettre quelques remarques. 

D’abord s’agissant de renforcer le maillage. Autant j’avoue un scepticisme réel sur les micro hub dont celui installé tout récemment rue de Réaumur, autant je salue la mobilisation des parkings souterrains comme hub logistique, disposition que nous applaudissons de nos voeux depuis longtemps.

En matière de soutien des professionnels, alors, on le sait, il y a un retard important de la transition écologique des utilitaires. C’est la raison pour laquelle il est vraiment nécessaire d’accroître le soutien aux professionnels pour assurer la transformation du parc, soit en électrique, soit en hydrogène. Et je reprendrai les propos de Nicolas Genté s’agissant de la sous-dotation majeure de la Ville de Paris en matière de bornes de recharge électrique. Je me réjouis aussi que vous annonciez un renforcement du maillage. Et puis s’agissant de l’accession à tous les professionnels, y compris ceux de la grande couronne, à PRO Mobile, je voulais juste attirer votre attention sur la nécessité de réellement prendre en considération tous les codes NAF, pour que l’ensemble des professionnels puisse vraiment être concerné.

Régler les conflits d’usage. Ils ont d’ores et déjà lieu et ils ne cesseront de se multiplier avec l’accroissement du nombre de vélo cargo sur les pistes cyclables. Alors d’abord il s’agit d’adapter les pistes et puis de renforcer la sensibilisation et la verbalisation pour combattre les comportements inciviques et dangereux pour les autres usagers de l’espace public. 

Adapter les véhicules du parc de la ville : compte tenu du risque que présentent les véhicules lourds, et notamment les véhicules professionnels, nous vous demandons d’équiper chaque véhicule du parc de la Ville de dispositifs angles morts pour prévenir les accidents, notamment avec les cyclistes. 

Et puis faire appel à l’innovation. Vous avez évoqué l’expérimentation liée aux aires de livraison connectées dans le centre de Paris. Je voulais aussi insister sur le fait que, en matière de smart city, la question de la logistique urbaine est évidemment un enjeu majeur. J’en veux pour preuve le projet Interlud de l’Ademe qui propose partages d’expériences et applicatifs numériques. Via l’innovation, je pense qu’il est encore possible d’améliorer l’utilisation des aires de livraison. 

Et puis je voudrais parler en dernier ressort du sujet des dark stores, qui nous avait valu, lors du dernier Conseil, un petit débat. Je remarque que les propos du premier adjoint tenus lors de la conférence de présentation de cette stratégie a démontré, a posteriori, ce que j’indiquais encore lors du précédent Conseil, c’est-à-dire que la Ville de Paris dispose d’absolument tous les leviers pour autoriser ou interdire les dark stores dans notre ville. Ce qui n’empêche pas, évidemment, que dans le cadre du prochain PLU on puisse renforcer ces dispositions. En tout état de cause, la lutte contre les dark stores est totalement compatible avec le soutien à la stratégie logistique.

Je vous remercie.

Maud Gatel à propos du périphérique – Conseil de juillet 2022

 

Merci madame la Maire.

 

Dans votre intervention, vous avez rappelé la genèse de ce projet et je vais me permettre de le rappeler également, mais à ma manière. En 2019, le groupe PRG avait suggéré la mise en place d’une MIE sur la question du téléphérique et, à l’issue de plusieurs mois de travaux, une quarantaine de recommandations ont été présentées, notamment par Éric Azière qui avait la chance de rapporter cette mission d’information. Se fondant sur des constats partagés de la nécessité à agir pour la santé publique et donc lutter contre le bruit et la pollution auxquels expose cet anneau urbain de 35 kilomètres de long, la MIE proposait notamment une instance de concertation obligatoire entre les collectivités territoriales au regard du caractère stratégique du périphérique pour la région capitale. Elle proposait également un chemin pour apaiser le trafic d’ici 2024 à travers notamment l’expérimentation de voies réservées dans le cadre des JO. Et puis, elle proposait  une ambition pour transformer le périphérique à horizon 2030. Autant de propositions qui ont été, sur tous ces bancs, applaudies. 

 

Ces recommandations de la MIE furent suivies d’une communication sur le périphérique que vous avez présentée, Madame la Maire, en décembre 2019. Cette communication prévoyait la transformation du périphérique en un véritable boulevard urbain comprenant des voies dédiées aux mobilités douces et propres, des traversées piétonnes, un projet paysager urbain, des réductions globales du trafic motorisé, et une réduction massive de la pollution environnementale et sonore. Bref, le copier-coller de ce que vous nous proposez aujourd’hui dans cette nouvelle délibération. Alors trois ans plus tard, qu’est-ce qui nous donne ce sentiment d’être dans un film Un Jour sans fin ? Nous sommes au même point, voire même en recul, puisque l’expérimentation de la baisse de la vitesse sur le périphérique a été renvoyée sine die. Parce qu’en trois ans, vous avez été incapables de créer les conditions de la concertation, pourtant indispensable pour aménager un tel dispositif à rayonnement régional à horizon 2030. 

 

Et puis on parle beaucoup de 2030 mais on ne parle pas d’aujourd’hui. Or, le périphérique se pense pour aujourd’hui et pour demain. La communication rappelle à juste titre les conclusions du GIEC. Mais qu’avons-nous fait ces trois dernières années qui viennent de s’écouler ? Ces trois dernières années, qu’avons-nous fait en termes de santé publique, pour protéger les riverains exposés à des pollutions jusqu’à six fois supérieures aux normes édictées par l’OMS et en matière de lutte contre le bruit ? Qu’avons-nous fait des études votées en 2019 ? Qu’avons-nous fait, comment avons-nous protégé les habitants, notamment ceux qui font du sport aux abords immédiats du périphérique ? En 2030, les voitures thermiques seront interdites à la circulation. Le sujet du bruit et de la pollution sera donc moins prégnant. C’est pour aujourd’hui qu’il faut agir : de nouveaux revêtements, des murs anti bruit, lutter contre la congestion. Travaillons résolument sur le court terme, au bénéfice de la santé des Parisiens et des Franciliens, concernés par des taux bien trop élevés en matière d’exposition aux polluants. 

 

Et, oui, nous devons avoir une vision pour 2030, articulée autour de la transformation du périphérique mais surtout dans une démarche concertée. C’est la seule condition pour avancer. Or, trois ans après cette communication, vous n’avez toujours par créé les conditions de la concertation avec les collectivités territoriales, la région et l’État. Il suffit de voir la réaction des uns et des autres. Et puis vous n’avez pas non plus tranché, et d’ailleurs les débats à l’instant viennent de le montrer, sur votre politique d’urbanisme sur le périphérique. Prise entre un impérieux besoin d’argent pour combler votre trou budgétaire qui vous pousse à bétonner à outrance ; et un discours vert qui ne convainc plus personne face aux abattages d’arbres. Prenons le périphérique pour ce qu’il est : une autoroute urbaine, avec un million de déplacements quotidiens, qui irrigue l’ensemble de la région capitale, utilisée à 80% par des non-Parisiens, avec des conséquences en termes de santé publique pour les Parisiens et les habitants de la petite couronne. Travaillons ensemble pour élaborer des études d’impact sur les reports de circulation. Pour financer des offres de transport alternatives : ne reproduisons pas les quais rive droite et l’abandon du projet de tram bus à haut niveau de service. Pour accompagner la transformation du parc automobile à l’échelle métropolitaine ou régionale : pourquoi dès lors attendre l’automne pour présenter les mesures d’accompagnement à la transformation du parc automobile ? Pour lutter contre les congestions  via l’expérimentation de la baisse de la vitesse, et la réflexion autour de la suppression des entrées et sorties sur le périphérique. Et puis végétaliser la zone, en commençant par un moratoire sur tout abattage d’arbres à proximité.

 

Et faisons de la transformation du périphérique une opportunité pour recoudre la fracture que constitue cet anneau qui encercle Paris pour élargir la capitale.

 

Je vous remercie.

Séverine de Compreignac à propos du projet OnE de la Tour Eiffel – Question d’actualité du Conseil d’octobre 2022

Merci Madame la maire.

Je veux moi aussi vous parler du Champ de Mars, de votre projet et de la vie des riverains alentours. Cet espace vert majeur dans le paysage parisien fait partie des emblèmes de la capitale.

Un public nombreux – près de 20 millions de personnes chaque année – déambule dans ce lieu classé depuis plus de 70 ans, inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco.

Vous le savez, le groupe MoDem s’est toujours opposé au projet d’aménagement des abords du Champ de Mars.

Le travail avec les associations de riverains (Passy Seine, XVIe Demain, les Amis du Champ de Mars, l’Association des riverains du Trocadéro et de la Tour Eiffel) avait notamment permis de confirmer que ce projet pharaonique n’avait d’écologique que le nom. 

Malgré la désapprobation de l’opposition, l’inquiétude des associations, plus rien ne semblait envisageable pour contrer ce projet. Les Verts ayant décidé de s’en satisfaire. Mais désormais, plus personne ne connaît la fin de l’histoire ! 

Aussi, madame la Maire, ma question abordera deux aspects. Le premier porte sur votre projet qui dure depuis plus de quatre ans. Le temps passe et rien ne se passe, même si j’ai bien compris par vos réponses précédentes que le vieux projet est enfin abandonné à notre grand soulagement.

Qu’en est il donc de celui qui va peut-être voir le jour, différent, si l’on en croit la presse, avec un problème financier quand même à la clé, car il est question d’être moins ambitieux, mais pour un coût plus élevé.

Alors, entre info et intox, entre rumeurs et Twitter, entre polémiques et non-dits, il serait temps de dire clairement les choses,de raconter la vraie histoire.

Abattage d’arbres ou non ? J’ai cru entendre tout à l’heure que non. 

Constructions nouvelles ou non ? Visiblement plus. 

Réaménagement des abords de la tour Eiffel pour mieux gérer les flux ou non ? 

Les habitants du secteur, en fait, les Parisiens dans leur ensemble, aimeraient savoir quel sera l’avenir de ce patrimoine collectif dont nous devrions tous pouvoir être fiers. Le second aspect de ma question, si j’ai encore le temps, relève de la vie quotidienne des Parisiens, celle qu’ils subissent et qui accentue leur mal être.

Je passe sur les problèmes des pelouses complètement dégradées, sales,  alors même que celles des Tuileries ou du Luxembourg, à peu près de même taille, sont dans un état impeccable, c’est donc loin d’être impossible.

En revanche, je ne passerai pas sur les problèmes de sécurité. Les chiffres sont clairs : la délinquance a considérablement augmenté et au-delà des nuisances, ce sont des problèmes de violence en constante augmentation. Les effectifs ont été très largement augmentés sur le terrain et on ne peut que s’en féliciter. 

Je vais d’ailleurs profiter de cet instant pour saluer notre nouveau préfet de police de Paris, Laurent Nuñez, parfaitement mobilisé sur ces sujets et celui du Champ de Mars en particulier. J’en veux pour preuve les heures que vous avez passé lundi soir avec les riverains dans le 7ème. 

Les Parisiens, les habitants du quartier comme les touristes, ne doivent pas avoir peur de se promener, quelle que soit l’heure du jour ou de la nuit. Ils ont aussi besoin de savoir, de comprendre. Ils veulent de la clarté, de la transparence dans les projets. Ils veulent retrouver le plaisir de vivre dans un lieu qu’ils affectionnent, un quartier qu’ils aiment, et cela en toute sécurité.

Vous l’avez compris, madame la Maire, nous attendons des réponses sur la gestion du présent comme sur les projets d’avenir.

Je vous remercie.



« Older posts Newer posts »