Madame la Maire, mes chers collègues,

Il y a un an, lors du Conseil de Paris d’octobre 2021, la Ville adoptait le “Plan Arbre”. Cette adoption était une nécessité, au vu de l’urgence climatique et environnementale à laquelle nous faisons face. J’avais, à l’époque, au nom du groupe MoDem Démocrates et Écologistes, salué l’ambition de ce plan, mais qui nous semblait un peu trop ambitieux, non au regard de la crise environnementale que nous devons affronter, mais trop ambitieux au regard des moyens qui allaient être consacrés sur le plan financier ainsi que les services qui allaient être dévolus à sa mise en oeuvre. Nous avions précisé à l’époque que l’exécution d’un tel “Plan Arbre” nécessitait trois choses : des moyens, une vision, une volonté, insistant sur le fait que la solution était de planter des arbres en pleine terre et d’entretenir soigneusement les pieds d’arbres. On l’avait dit à l’époque car évidemment l’arbre n’est pas un mobilier urbain mais l’objectif n’est pas de décorer mais de lui donner une réelle fonction dans la ville. Notre groupe avait alors déposé des amendements en ce sens, je ne les rappellerai pas. Mais nous avions expliqué que nous serions attentifs, tout au long de l’année, à la mise en oeuvre de ce “Plan Arbre”, attentifs à son application, attentifs aux moyens qui étaient consacrés, attentifs à l’entretien et aux constats réguliers.

Et j’aimerais juste dire, parce que beaucoup de choses ont été dites et écrites dans la presse, sur les réseaux sociaux, qu’on ne peut pas rejeter les revendications des Parisiens qui, de façon régulière, font des photos ou s’émeuvent de la place qu’on laisse à l’arbre dans la ville. Certes, ce ne sont pas tous des experts, mais leur vision est juste et ça participe aussi à l’acculturation de la question environnementale de la ville.



Alors il est effectivement primordial de protéger, d’entretenir les arbres parisiens dans le contexte actuel de surchauffe urbaine sur lequel travaille la MIE “Paris à 50 degrés” dédiée à l’adaptation de la Ville aux super vagues de chaleur, dont je suis rapporteure. Nous savons tous que le rafraîchissement urbain est un enjeu majeur pour les villes et les premiers entretiens nous ont montré que la question de l’arbre était une question essentielle et primordiale dans les solutions que nous allons devoir collectivement trouver. L’arbre est l’un des leviers pour rafraîchir des villes qui, demain, ressembleront de plus en plus à des fours en été. En effet, les conditions climatiques rendent plus difficile la survie de ces arbres en ville.

Il faut donc absolument préserver la nature à Paris, préserver tout ce qui est possible, redonner de l’espace aux arbres, faire des choix d’aménagement dans le sol, dans le sous-sol, protéger les arbres qui participent à l’amélioration de la qualité de l’air et qui sont des refuges de biodiversité. Et moi, je préfère demain, même si cela coûte de l’argent, même si ce sont des choix d’avenir qui sont parfois compliqués, que l’on puisse avoir une ville couverte d’arbres plutôt qu’une ville couverte de climatiseurs parce que ce sera la seule solution si nous ne prenons pas des décisions ambitieuses.

 

Avec ses 33 jours de canicule, l’été 2022 a été suffocant mais ça a été l’été le moins chaud des prochaines années : il a laissé entrevoir la nécessité de prendre des mesures urgentes et des mesures qui sont fortes. Pas simplement faire une course à la plantation d’arbres, mais faire en sorte que ce qui est planté aujourd’hui seront des arbres en bonne santé. L’arbre sera notre meilleur allié pour cette lutte contre le réchauffement climatique.

 

Alors sur ce sujet qui est un sujet majeur au cœur du débat de la MIE, j’espère que nous saurons entendre les propositions qui sont faites. Nous travaillons sur des propositions sur la qualité des essences, les stratégies de plantation, les stratégies de plantation en pleine terre, un certain nombre de sujets dont nous débattrons en temps et en heure lorsque ce rapport sera présenté devant le Conseil de Paris. J’espère qu’à ce moment-là, on ne sera pas dans une bataille de communication mais dans la réelle prise de décision.

 

Nous avons déposé un vœu, ma collègue présidente de groupe en parlera tout à l’heure, qui nous semble absolument essentiel sur l’entretien des pieds d’arbres des 200 000 arbres qui sont plantés dans les rues. Et pour terminer, sur la question de la température, la température est à peu près à 58 degrés dans un été caniculaire sur un revêtement minéral, 48 degrés sur une pelouse sèche et 29 degrés au pied d’un arbre. 

Donc ce n’est pas simplement une question esthétique, c’est une question de choix fort environnemental. Et nous tenons particulièrement à ce vœu. J’espère que nous saurons vous y retrouver tout à l’heure.