Paris, le 11 mars 2019

Tandis que l’expérimentation d’une salle de consommation à moindre risques (SCMR) adossée à l’hôpital Lariboisière (10ème arrondissement) suit son cours, la majorité municipale d’Anne Hidalgo a annoncé, ce matin lors du Comité de pilotage de cette dernière, son intention d’ouvrir de nouvelles salles dans Paris intramuros, ce que ne permet pas l’arrêté du 22 mars 2016 encadrant l’expérimentation des SCMR mais qu’un nouvel arrêté ministériel pourrait permettre.

Depuis 2010, les élus centristes au Conseil de Paris défendent l’expérimentation d’une salle de consommation à moindres risques afin d’apporter une réponse sanitaire aux usagers de drogue les plus marginalisés, tout en minorant les risques de contamination par des seringues usagées, et de lutter contre les nuisances envers les riverains des quartiers les plus minés par la consommation et le trafic de drogue.

Si le groupe UDI-MoDem a défendu à plusieurs reprises lors du Conseil de Paris un vœu en faveur de l’ouverture d’une deuxième SCMR à l’échelle de la métropole, il rappelle son opposition  à l’ouverture d’une nouvelle SCMR dans Paris intramuros, tant que l’expérimentation de la salle actuelle n’aura pas été achevée et que des enseignements n’auront pas été tirés de son bilan.

En effet, le groupe tient à ce que les SCMR soient systématiquement adossées à un centre hospitalier, garantissant une prise en charge médicale le cas échéant et l’inscription en filigrane dans les prémices d’un parcours de soins.

Au Nord de Paris, avec la fermeture annoncée de l’hôpital Bichat, l’ouverture d’une nouvelle SCMR reviendrait donc à concentrer les salles sur un espace très restreint, au grand dam des riverains et des commerçants.

Le projet annoncé par la majorité inclurait également des salles d’inhalation pour les usagers de crack, ce qui contreviendrait au principe même d’une salle de consommation à moindres risques (sécuriser les consommateurs à travers la réduction des infections par voie intraveineuse, et les Parisiens par la réduction du nombre de seringues sur la voie publique), et dont on peut se poser la question de la conformité à la loi.

Une fois de plus, la Maire de Paris joue l’isolement quand cette problématique devrait relever d’une concertation et d’une coopération métropolitaines et pousse cette logique jusqu’à annoncer la création d’un groupe de travail spécifique, dont l’opposition municipale n’a jamais eu vent.

François HAAB

Conseiller de Paris (12ème)

Conseiller de la Métropole du Grand Paris