Quelques mots donc sur cette nouvelle charte du budget participatif que vous voulez simplifier pour améliorer la participation des Parisiens. Il est vrai que depuis quelques temps, on constate une forme de désintérêt, mais j’y reviendrai.
On fait donc encore évoluer une nouvelle fois la charte du budget participatif, comme l’année dernière. Pourquoi pas ? Nul n’est à l’abri d’une nouvelle bonne idée. Cependant, un projet bien construit éviterait peut-être de délibérer à nouveau chaque année. Donc désormais, les Parisiens pourront déposer des idées tout au long de l’année sur la plateforme et les projets ne pourront pas s’opposer aux objectifs de transition écologique ou de solidarité. Cela me paraît de très bons objectifs, même si l’on risque de se retrouver avec autant de projets qui se ressemblent par trop.
En revanche, l’idée suivante me paraît plus inaboutie et nos collègues du groupe LR en ont déjà parlé : le financement des projets, qui reste à peu près globalement le même. Là où je vais tout à fait dans le sens de l’amendement de Jean-Pierre Lecoq, c’est de proposer un plancher. Cela me semble absolument indispensable, il n’y a pas de raison que les autres quartiers soient lésés et que chaque arrondissement ait un minimum de visibilité. Donc, en complément, vous prévoyez des réunions pour fixer la liste des projets mis au vote des commissions publiques pour assurer une transparence sur l’avancement des projets. Ce que je ne comprends pas c’est, en parallèle, le lancement de Des idées pour Paris, autre plateforme sur des idées sur le thème de leur choix.
Je vois bien la différence entre les deux idées, mais on peut tout de même se demander si on n’est pas encore en train de multiplier les initiatives en perdant un certain nombre de Parisiens au passage, sans compter “embellir votre quartier”, “les ateliers de concertation” et d’autres trucs encore sûrement que je n’ai pas encore trouvés. On le voit bien à travers les chiffres communiqués, la profusion des dispositifs favorise la désaffection du dispositif de démocratie participative, et c’est bien dommage.
L’idée de démocratie participative est souhaitée par tous, mais nous devrions faire un sacré ménage là-dedans. Il y a deux autres problèmes liés à la sélection des projets, mes collègues en ont déjà parlé. Certains font partie des prérogatives de la Ville : pourquoi la réfection de toilettes d’une école est prise sur le budget participatif ? Aucune raison.
Par ailleurs, on remarque dans certains quartiers des projets qui sont sélectionnés en troisième position, qui ressortent en numéro un. Sans doute un tour de magie dont nous ne maîtrisons pas tous les éléments. En fait, de manière plus large, sur les dispositifs participatifs, la non-utilisation du budget des conseillers de quartier avec trop de budget pour le fonctionnement et pas assez de budget pour l’investissement, est un sujet récurrent qui doit être réglé. Cela se constate dans quasiment tous les arrondissements année après année.
Pour conclure, je veux à nouveau insister sur l’idée avancée par mon collègue Pierre Casanova depuis le début de ce mandat, qui l’a encore rappelé mardi et que le groupe MoDem soutiendra tant que cela n’aura pas été mis en œuvre.
Compte tenu de l’état des finances de la ville, il serait vraiment utile et sûrement efficace de permettre aux Parisiens de proposer des idées de rationalisation des dépenses, voire de mettre en avant des sources d’économies et au-delà de la gestion de la ville, cela pourrait relever de la pédagogie générale, de faire circuler l’idée que nous ne nous arrêtons pas qu’à de la distribution d’argent, mais que s’intéresser à la bonne gestion de l’argent public peut être au bénéfice de tous.
Vous l’avez compris, nous sommes bien sûr favorables au budget participatif, mais sommes bien peu convaincus par votre délibération. Ainsi, le groupe MoDem s’abstiendra.
Je vous remercie.