Étiquette : Conseil de Paris (Page 1 of 37)

Maud Gatel à propos du plan de déménagement et de rénovation de la gare routière de Bercy-Seine

Merci beaucoup Madame la Maire, 

Mes chers collègues, 

Avec plus de 5 millions de voyageurs par an, la gare de Bercy-Seine est l’une des plus grandes gares d’Europe et probablement l’une des moins accueillantes. 

La ville qui s’était pourtant engagée à proposer un autre lieu de remplacement pour CSLO a laissé pourrir la situation. Finalement, le site de Saint-Denis Pleyel a été sélectionné, mais il ne sera pas effectif avant une dizaine d’années et le site de Pershing ne devrait prendre en charge que 15 % du trafic actuel, ce qui implique que la gare de Bercy continuera à opérer pendant plusieurs années. Et il est inenvisageable de conserver la gare dans l’état actuel. 

C’est un impératif pour les riverains, pour les voyageurs, mais aussi pour tous les salariés des entreprises concernées dont les conditions de travail pâtissent des mauvaises conditions d’accueil de la gare de Bercy-Seine. 

En avril dernier, dans la lignée des travaux de Pierre Baty au conseil régional, nous avions demandé par un vœu que la ville puisse engager un plan d’urgence de remise en état complet de la gare de Bercy. Cela passait notamment par la mise en place d’un espace d’attente digne de ce nom pour les voyageurs, du renforcement de la sécurité 365 jours par an avec la police municipale et que l’on puisse déplacer l’entrée de la gare vers le boulevard de Bercy à proximité immédiate de la sortie de métro pour que les riverains ne pâtissent plus des allées et venues. 

Avec cette délibération, vous ne répondez absolument pas à l’urgence de la situation. Quelques sièges et un coup de peinture ne sont en rien suffisants, en rien structurants pour la sécurité ou le confort des voyageurs et des salariés. 

Mais en parallèle, c’est une augmentation de 70 % des tarifs. Cette augmentation serait concevable et vous en faites la démonstration au regard des autres coûts qui sont qui sont proposés dans d’autres villes européennes si le service suivait. Mais en l’État, ce n’est absolument pas le cas. C’est pourtant un impératif pour le rayonnement et l’attractivité de notre capitale. 

Je vous remercie.

Maud Gatel à propos de l’apposition d’une plaque commémorative en hommage à Ismaël Kadaré

Mers chers collègues, 

Ismaël Kadaré est sans doute l’auteur albanais le plus connu et reconnu dans le monde entier et une voix universelle contre le totalitarisme. 

Très tôt, il se passionne pour les mots. Il est sélectionné pour aller étudier la littérature à Moscou et lorsque l’Albanie rompt avec la Russie pour se rapprocher de la Chine, il doit rentrer en Albanie. Il y débute une carrière de journaliste tout en continuant à écrire. Il n’a que 27 ans lorsqu’il écrit son premier roman Le général de l’armée morte, l’histoire d’un général italien envoyé en Albanie pour rapatrier les ossements de compatriotes tombés pendant la Seconde Guerre mondiale. 

Mal perçu en Albanie, le roman est plébiscité dans le monde entier et il sera d’ailleurs adapté au cinéma avec Marcello Mastroianni dont nous parlions tout à l’heure ainsi qu’Anouk Aimé comme quoi ça fait la synthèse. Une cinquantaine de romans suivirent et il sera primé à de très nombreuses reprises. 

Après la parution du poème Les pachas rouges, Kadaré se voit interdit de publication et doit se soumettre à une période de stage de rééducation. En 81, il publie Le palais des rêves, un roman antitotalitaire. L’ouvrage est interdit. Kadaré finit par être qualifié d’ennemi. La presse mondiale réagit à ces condamnations et des protestations s’élèvent pour défendre son auteur qui échappe aux sanctions. 

En 90, se sentant menacé dans son pays, il demande et obtient l’asile politique en France avec son épouse Elena. Il s’installe alors au 63 boulevard Saint-Michel. Dans son livre Matiné au café Rostan, il immortalisera ses heures passées à écrire au cœur de Paris, ce Paris qu’il aimait tant. 

Ismaël Kadaré s’est éteint le 1er juillet dernier. C’est pour rendre hommage à cet écrivain engagé voix de l’antitotalitarisme que nous souhaitons qu’une plaque soit apposée sur l’immeuble où il a vécu. Je vous remercie. 

Alexis Govciyan à propos d’un dépôt de plaque commémorative en hommage à Alfred Nobel (9ème)

Merci Monsieur le Maire, 

Mes chers collègues, Chère Laurence Patrice, 

La délibération que vous nous présentez ce soir vise à honorer Alfred Nobel, figure universelle dont le destin a croisé celui du 9e arrondissement de Paris. Né en 1833 à Stockholm, inventeur et chimiste de génie, Alfred Nobel a marqué l’histoire par ses découvertes, en particulier la dynamite qui a révolutionné les grands travaux d’ingénierie du 19e siècle. Mais sa plus grande invention était d’ordre humaniste. 

En 1895 au 58 rue de la Chaussée d’Antin, dans le 9e, il rédigeait son testament. En effet, c’est dans cet immeuble de la Chaussée d’Antin qu’est né l’idée d’un prix qui depuis plus d’un siècle récompense celles et ceux qui auront rendu à l’humanité les plus grands services. Ce lien n’est pas anodin. Le 9e, cet arrondissement de Paris est depuis toujours un territoire d’invention et de génie. Quartier d’artistes et de savants, il a vu éclore des projets visionnaires et accueilli des figures dont l’œuvre a rayonné bien au-delà de nos frontières. 

En choisissant de signer ce testament décisif, Alfred Nobel inscrit Paris et son 9e arrondissement dans la grande histoire du progrès, de la science et de la paix. Le prix Nobel remis pour la première fois en 1901 a consacré des figures illustres, 76 Parisiens en son lauréat. Leur renommée rejaillit aussi sur ce lieu de mémoire où Alfred Nobel a jeté les bases de cette institution universelle. Il est donc légitime qu’une plaque commémorative soit apposée au 58 rues de la Chaussée d’Antin rappelant que c’est là qu’Alfred Nobel a pris la décision qui a changé la manière dont l’humanité distingue et encourage de savoir la littérature et la paix. 

Alors mes chers collègues, en rendant hommage à Alfred Nobel, nous nous affirmons que le 9e arrondissement est non seulement un quartier d’histoire, mais aussi un territoire de génie et d’inventivité de Paris. Je vous remercie.

Maud Gatel à propos du rapport de la CRC sur la situation financière de la Ville

Merci Monsieur le Maire, 

Mes chers collègues, la ville vit au-dessus de ses moyens. Je ne compte pas le nombre de fois où nous l’avons dénoncé, mais cette fois-ci, ce ne sont pas vos oppositions, mais des magistrats financiers de la Chambre régionale des comptes qui l’écrivent. 

Parmi les principaux enseignements de ce rapport passionnant, des dépenses de fonctionnement qui augmentent plus vite que les recettes et en tout état de cause trop élevées, qui engendrent une faiblesse structurelle de l’épargne de gestion et une chute de la capacité d’autofinancement. Ce qui provoque une explosion de l’encours de la dette plus 120 % en 10 ans, de 4,2 milliards en 2014 à 9,3 milliards en 2024, 10,6 avec les loyers capitalisés; et de la charge d’amortissement annuel de la dette de plus de 100 millions en simplement 3 ans. 

Ils dénoncent aussi des marges de manœuvre réduites à la portion congrue dans la mesure où la fiscalité et les tarifs n’ont eu de cesse d’augmenter au cours des deux derniers mandats et du tarissement des sessions qui ont représenté 28,6 millions en 2024 contre 162 en 2019. Il regrette également l’absence de PIM (Programme d’investissement de la Mandature) malgré les négations de Paul Simondon hier. Absence de PIM ne signifiant pas absence d’investissement et fort heureusement seulement l’absence de programmation et donc d’évaluation. 

Ces constats, nous les faisons depuis des années. Nous vous alertons et rien ne se passe. Ce qui est encore plus inquiétant c’est que vous semblez vouloir faire la même chose avec ce rapport, pourtant documenté et équilibré, lui prêtant des arrière-pensées et ne répondant jamais sur aucun des grands enseignements. C’est bien connu, tout le monde ment, mais vous, vous détenez la vérité universelle. Évidemment, vous avez réitéré vos arguments traditionnels. Nous sommes endettés à cause de l’État. Alors, c’est vrai, des décisions de l’État pèsent sur les finances des collectivités locales dans les deux sens d’ailleurs, ce que la ville omet régulièrement de dire. 

Et contrairement à ce que vous avez laissé entendre encore récemment, je rappelle et c’est documenté par la CRC que la suppression de la taxe d’habitation a évidemment été intégralement compensée. Lorsqu’on s’émeut de la dette, vous nous parlez d’investissement. C’est normal d’être endetté parce qu’on a investi. 

Alors, je voudrais revenir sur cet argument que vous répétez à l’envie. On ne vous reproche pas d’investir, sur certains points d’ailleurs, on vous reproche de ne pas suffisamment investir notamment sur la question du dérèglement climatique. Mais investissement n’égale pas dette ou pas d’investissement, pas de dette. Personne ne demande la fin de l’investissement. Ce que nous demandons, c’est d’investir en empruntant moins. C’est-à-dire en finançant davantage avec la CAF et donc en dégageant des marges de manœuvre. Ce qui implique des choses comme l’évaluation de l’opportunité et de l’efficience des dépenses, la priorisation, l’anticipation et la baisse des dépenses quand la structure financière doit être revue. 

Vos réactions traduisent que peu importe la hauteur et l’épaisseur du mur, vous continuez d’accélérer et ce sont Paris, les Parisiens et les générations futures qui en payent le prix. La CRC l’écrit : la restauration de l’épargne brute ne peut résulter désormais que d’une adaptation du rythme d’évolution de la dépense à celui des recettes de gestion. En d’autres termes, des économies, un impensé pour vous. 

Je veux citer la réponse que vous avez faite hier, Monsieur le Maire. Ce n’est pas vrai hors JO, les dépenses de communication sont restées stables. Imaginons une chose, que ces dépenses de communication puissent baisser car il y a désormais d’autres priorités. C’est tellement révélateur que finalement vous n’en parliez pas. 

Le rapport de la chambre que nous étudierons le mois prochain doit impérativement intégrer l’intégralité des recommandations de la CRC, ce qui d’ailleurs n’avait pas été fait lors du précédent rapport. À défaut, l’absence de remise en question au dépens de la recherche permanente d’excuses, l’absence de fléchissement de la trajectoire budgétaire démontrerait une chose, que vous continuerez dans cette voie à creuser le déficit sans jamais questionner les dépenses. 

Nous nous portons une autre vision, pas par orthodoxie budgétaire, mais simplement pour permettre à la ville d’être au rendez-vous du défi du siècle, celui de l’adaptation au dérèglement climatique. Il est donc urgent de retrouver des marges de manœuvre et d’investir pour protéger les générations futures du poids de la dette poids du changement climatique et nous nous y attellerons. 

Je vous remercie.

Alexis Govciyan à propos du carnet de l’engagement citoyen et associatif

Madame la Maire,

Mesdames, Mes chers collègues, 

Au nom du groupe MoDem et Indépendants, je souhaite remercier le Conseil parisien des associations, pour la présentation de leur travaux ainsi que de leur vœu relatif à la création du dispositif “Carnet de l’engagement citoyen et associatif”. 

En effet, rien n’est plus légitime que de vouloir renforcer le tissu associatif et de faire de l’engagement un atout pour les parcours individuels. Donner de son temps libre est un véritable levier pour la démocratie locale et aujourd’hui plus que jamais, nous devons accompagner, mettre en contact nos concitoyens pour la défense des valeurs d’entraide, d’écoute et d’engagement et pour construire un mieux vivre-ensemble à Paris. 

C’est dans une époque marquée par une abstention grandissante, une exigence essentielle. Et parfois le découragement civique, toute tentative qui viennent à accompagner et valoriser l’individu plutôt que le collectif et la société sont à regarder avec beaucoup d’attention. 

Aussi, toute tentative visant à reconnaître l’engagement citoyen mérite d’être considérée et valorisée, c’est ce que nous pensons avec vous et à vos côtés. 

Ce “carnet de l’engagement” est donc présenté, Madame la Maire, comme une innovation, un outil de valorisation et de reconnaissance du bénévolat et du volontariat à Paris. 

Si l’intention est louable, nous craignons aussi, qu’il ne s’agisse d’un énième exercice de communication de votre majorité, Madame la Maire.  

Je m’explique. Parler de reconnaissance des compétences sans préciser comment celles-ci peuvent être concrètement reconnues par exemple sur le marché de l’emploi, ce serait faire de ce carnet un outil seulement symbolique. 

Aucune garantie sérieuse ne semble être donnée pour que ce carnet soit effectivement reconnu par les entreprises, les grandes associations, les grandes organisations ou les recruteurs, ni même articulé avec les dispositifs existants de certification des acquis de l’expérience ou du compte personnel de formation. Il n’y a rien en tout cas de concret qui vient de cet exercice qui nous est présenté. 

Le vœu indique que le Conseil parisien des associations aura un rôle dans l’expérimentation, l’évaluation, la co-construction du projet. C’est bien évidemment un point positif, indispensable. Mais comment ces citoyens seront-ils réellement accompagnés dans la construction et la valorisation de ce carnet ? Là non plus on a pas de réponse en tout cas pour l’instant. 

Je souhaite aussi souligner que ce carnet qui prendra une forme numérique, aurait pu, aurait dû, interroger les nouvelles formes de participation. En effet, les jeunes de 15 à 34 ans montrent une participation plus active aux engagements associatifs, certes. 

Mais souvent sous des formes plus ponctuelles, plus souples, plus liées au numérique ou aux réseaux sociaux par exemple les ateliers citoyen, consultations en ligne, budgets participatif en ligne etc. Quelle place pensez-vous donner à ces nouvelles réalités de l’engagement dans ce dispositif ? 

Pour conclure, vous m’avez compris, nous ne rejetons pas l’idée du carnet, nous voterons en sa faveur, mais nous ne souhaitons qu’il devienne un énième support de communication municipale sans poids concret et sans réalité concrète. Car ce serait une nouvelle fois là, une occasion manquée. 

En l’état, ce projet reste pour nous une promesse en suspens, et nous serons attentifs à toutes démarches qui seront entreprises dans ce cas. Merci.

Béatrice Lecouturier à propos de l’enlèvement des graffitis illégaux

Merci Madame la Maire,

Madame la Maire, mes chers collègues,

Notre ville est admirée dans le monde entier pour son architecture et son élégance. Pourtant, il suffit de se promener quelques minutes dans nos rues pour constater à quel point nos murs sont aujourd’hui défigurés par des graffitis, des tags et des inscriptions sauvages. 

Ces dégradations ne sont pas anodines, elles salissent notre cadre de vie, elles abîment l’image de Paris et elles touchent même les immeubles patrimoniaux, parfois classés, qui mériteraient au contraire d’être protégés et mis en valeur. 

Rappelons que ces actes sont punis par la loi par l’article 322-1 du code pénal et que les auteurs s’exposent à des peines d’une amende pouvant aller jusqu’à 30 000 €. 

Les Parisiens n’en peuvent plus de voir leurs immeubles dégradés et recouverts de ces tags qui enlaidissent notre ville. Certes, la ville de Paris dispose de services de nettoyage, mais les délais d’intervention sont bien trop longs. Entre le signalement d’un tag et son effacement, il se passe souvent plusieurs semaines, voire des mois. 

Résultat, de nouveaux graffitis apparaissent avant même que les anciens aient été effacés. Alors, nous demandons par ce vœu, Madame la Maire, une réactivité accrue des services municipaux, une priorité donnée aux bâtiments patrimoniaux et une campagne d’action visible pour redonner à Paris la propreté et la beauté qu’elle mérite. Protéger nos murs, c’est protéger notre patrimoine, notre histoire et notre fierté collective. 

Je vous remercie. 

Séverine de Compreignac à propos du Plan Paris Pluie

Merci Madame la Maire,

Le groupe MoDem et Indépendants salue l’ambition affichée par la Mairie de Paris dans ce nouveau plan Paris pluie qui marque une évolution positive dans la manière de concevoir l’eau de pluie. Sa gestion et la manière dont on peut la valoriser. 

Sa limite parce que bien sûr il y en a une, c’est que ce plan ne précise pas suffisamment les sources de financement des projets proposés, ni les mesures de contrôle et d’évaluation de leur efficacité. Comment ces projets sont-ils financés à long terme ? Quelle part du budget de la ville sera réellement allouée à ces initiatives dans les prochaines années ? On a beau chercher, on ne trouve pas la réponse. 

La communication mentionne des résultats positifs des premières initiatives, c’est bien, mais omet d’entrer dans le détail des coûts associés à ces projets et des mécanismes de financement. La ville doit expliquer comment ces projets sont financés et se doit de réaliser un retour d’expérience exhaustif au lieu de consacrer une communication sur plusieurs pages au changement de paradigme : la pluie n’est pas une contrainte mais une ressource à utiliser. 

La réussite de la désimperméabilisation et de la végétalisation repose autant sur l’impulsion publique que sur l’appropriation par les Parisiens, notamment les copropriétés, les bailleurs sociaux, les entreprises et les habitants de ce sujet. Si le plan fixe des objectifs chiffrés ambitieux, la diversité du tissu urbain impose une approche concertée. D’abord, prioriser la désimperméabilisation avec les bâtiments publics à forte fréquentation, les écoles, les centres sociaux, les équipements sportifs. Cela permet de montrer l’exemple, de donner une idée sur les coûts et les avantages. 

Ensuite, accompagner plus explicitement les copropriétés des quartiers anciens et denses où l’espace disponible est limité. Pour rappel, du fait des substances ou des microorganismes qu’elles sont susceptibles de véhiculer et des déversements d’eau usée non traitée qu’elles engendrent, les eaux pluviales ont des conséquences sur la qualité des rivières. Ces rejets sont à l’origine de déversement de déchets et de micropolluants aux effets négatifs multiples que l’on connaît bien. 

La présence de volume important d’eau pluvial dans le réseau de collecte vient perturber le fonctionnement de l’ensemble du système d’assainissement. Donc, sans réduction sensible de ces flux de pollution, de nombreux cours d’eau ne seront pas en bon état à échéance de 2027 fixés par la directive cadre sur l’eau. 

Nous ne pouvons pas manquer ce rendez-vous. Le groupe rappelle fréquemment que Paris est une ville très dense et minéralisée avec des spécificités patrimoniales et techniques qui rendent certaines mesures difficiles à appliquer. Si l’objectif d’atteindre 55 % du territoire transformé en ville éponge d’ici 2050 est ambitieux et louable, il doit être accompagné d’une feuille de route claire avec des étapes intermédiaires, réalistes et adaptées aux divers quartiers. 

Pour le groupe, la résilience de Paris ne peut se réduire à la seule gestion des eaux pluviales. Il s’agit d’une approche globale qui tient compte de la lutte contre le réchauffement urbain, de la préservation et du développement de la biodiversité, de la maîtrise de la consommation des ressources et de l’amélioration de la qualité de vie pour tous les Parisiens. 

La végétalisation des espaces publics, si elle est un levier essentiel pour la gestion des eaux, est aussi un outil fondamental de lutte contre les îlots de chaleur, de création d’espaces de fraîcheur et de détente et de soutien à la biodiversité urbaine. Cette approche multisectorielle doit être au cœur des politiques municipales avec des synergies entre les différents services, le l’urbanisme, l’environnement, la voirie, l’espace les espaces verts et l’eau. 

Enfin, la résilience passe aussi par l’implication des citoyens et des acteurs économiques. Les projets doivent être conçus avec eux pour favoriser leur appropriation et leur participation active, que ce soit dans la gestion quotidienne ou dans la construction des solutions. C’est à ces conditions seulement que le pari sera réussi.

Maud Gatel à propos de la prévention des noyades d’enfants portant un trouble du spectre autistique

Madame la Maire,

Cet été, trois terribles drames se sont produits. Lundi 11 août, un garçon de 11 ans, en sortie dans un parc a échappé à la vigilance de son éducatrice et a été retrouvé en arrêt cardiorespiratoire un peu moins d’une heure plus tard dans un plan d’eau. 

Vendredi 15 août, c’est un enfant de 7 ans séjournant dans un centre de vacances qui s’est noyé dans les mêmes circonstances. 

Puis dimanche 17 août, une enfant de 11 ans est morte noyée dans une base de loisirs en Seine et Marne. 

Ses trois enfants étaient atteints de troubles du spectre de l’autisme. Une étude des chercheurs de l’Université de Columbia a démontré que les enfants autistes avaient malheureusement 160 fois plus de risque de mourir par noyade que la population pédiatrique générale car les personnes autistes sont particulièrement attirées par l’eau mais rencontrent évidemment des difficultés particulières. 

Dès lors, par ce vœu, nous faisons plusieurs propositions pour contribuer à prévenir de tels drames à l’avenir. La mise en place, par exemple, de créneau dédiés à l’apprentissage de natation pour ce public ainsi que la mise à disposition systématique d’équipement de sécurité adapté. 

Je vous remercie.

Maud Gatel à propos de l’information électorale des citoyens dans le cadre de la réforme PLM

Enfin ! 

Enfin, en mars prochain, les Parisiennes et les Parisiens seront des électeurs comme les autres, comme les Toulousains ou comme les Lillois. Ils pourront voter directement pour leur équipe municipale à l’hôtel de ville. 

Alors, malgré les opposants de tous bords souhaitant s’opposer à cette avancée démocratique majeure, les Parisiens pourront voter deux fois pour leur équipe d’arrondissement et pour l’Exécutif parisien. Une réforme attendue et profondément démocratique. 

Et comme tout changement, il est nécessaire de sensibiliser les Parisiens au fait qu’ils devront voter différemment cette fois-ci et peut-être même changer de bureau de vote. Dès lors, nous souhaitons que la ville remplisse ses devoirs d’une information factuelle et neutre et informe par tout moyen les Parisiennes et les Parisiens. 

Et j’insiste de manière factuelle et neutre et pas comme nous avons eu l’occasion de voir il y a encore quelques mois de la part de Madame la Maire du 10e arrondissement qui a financé sur argent public, une communication fallacieuse contre un texte de loi. 

Soucieux du respect des règles démocratiques et de la participation citoyenne, je ne doute pas, Monsieur le Maire, que vous donnerez un avis favorable à ce vœu de bon sens. Je vous remercie.

Alexis Govciyan à propos du co-living à Paris

Madame la Maire,
Mes chers collègues, 

Ce débat autour du Co-living mérite sans doute plus de nuances qu’il n’en a reçu jusqu’ici. Importé des États-Unis et développé chez nous à partir de 2017, le Co-living existe sans exister. Il n’est pas défini par la loi. Il navigue dans un entre-deux juridique, ni tout à fait colocation, ni résidence étudiante, ni résidence hôtelière. Ce flou a permis les sortes d’opérateurs spécialisés qui exploitent les marges de manœuvre offertes par les différents régimes. Et c’est sans doute là que se loge le problème. 

Comme toutes les innovations immobilières qui émergent dans un bid réglementaire, le Co-living s’installe dans les failles du droit existant et en tire partie. Il fragilise l’offre de logements familiaux classiques lorsqu’il convertit des immeubles entiers en chambre individuelle. Et enfin, il transforme l’habitant en produit financier davantage pensé pour sa rentabilité que pour répondre à une demande sociale réelle. 

Il nous paraît donc nécessaire de mieux encadrer cette pratique avec des règles de droit commun et en évitant que ces compléments de loyers parfois artificiels ne deviennent un prétexte à inflation. Pour autant, la proposition du groupe communiste appelle plusieurs réserves. 

D’abord, si elle a le mérite d’attirer l’attention sur un sujet réel, votre proposition, cher Ian Brossat, se heurte à une limite institutionnelle évidente et vous le savez, le Conseil de Paris n’a pas compétence pour définir le cadre légal du logement. Plaider auprès de l’État pour l’interdiction du Co-living relève davantage de la déclaration de principe de la posture symbolique que de l’action municipale. 

Peut-être est-ce pour cela d’ailleurs que vous n’avez pas jugé utile de prendre contact avec le groupe MoDem et Indépendants pour préparer en amont le contenu de cette niche et échanger avec nous pour avoir peut-être quelques apports qu’on aurait pu formuler pour vous pour votre travail. 

Nous devons donc rappeler ce contexte, le contexte d’un manque criant de logement à Paris qui accueille chaque année des milliers d’étudiants, des jeunes actifs, des travailleurs venus de province ou de l’étranger. Pratiquement tous les intervenants avant moi l’ont précisé. Alors, veut-on vraiment les en dissuader ? La ville ne construit plus et la pénurie s’aggrave d’année en année. 

Ensuite, vouloir bannir simplement cette forme de logement ne nous paraît pas la bonne approche car il existe bel et bien une demande pour ce type d’habitat. Elle émane notamment d’une génération de jeunes actifs qui vivent seuls entre 28 et 35 ans, souvent isolés dans une ville où la solitude progresse hélas à grande vitesse. 

Pour beaucoup, le Co-living représente une manière d’accéder à un logement en ville tout en recréant un cadre de sociabilité. Balayé d’un revers de main, cette réalité sociale serait se priver de comprendre pourquoi cette offre a trouvé un public. Il faut aussi rappeler que le co-living s’est surtout développé dans des projets de reconversion de bureaux en logements. Contribuant donc à augmenter l’offre nette là où Airbnb la réduisait. Le comparer à ce dernier est donc un contresens. 

Quant à la spéculation, il faut aussi rappeler que les investisseurs institutionnels ont déjà les rendements les plus faibles d’Europe autour de 3 %. Ce sont précisément ces investisseurs non spéculateurs, la Caisse des dépôts, Action logement ou encore des assureurs comme Covéa qui ont investi des centaines de millions d’euros dans ces opérations en imposant des loyers encadrés, même là où le PLU ne l’exigeait pas. 

Aussi, plutôt que d’interdire en bloc, il vaut sans doute mieux encourager les projets vertueux par des incitations fiscales, des délais accélérés et une vraie reconnaissance des bonnes pratiques. Le véritable enjeu, c’est donc d’éviter les dérives spéculatives sans nier la demande sociologique à laquelle le Co-living répond. 

En l’intégrant dans le droit commun et en limitant les excès tarifaires, on pourrait prévenir l’effet d’éviction et garantir un meilleur équilibre sur le marché locatif sans pour autant ignorer que certaines évolutions urbaines et sociales rendent ce modèle attractif pour une partie des habitants, c’est une réalité. En conclusion, nous devons reconnaître l’alerte que vous posez, chers collègues, mais nous refusons la facilité de l’interdiction pure et simple. Merci. 

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