Merci Madame la Maire,
Le budget supplémentaire qui nous est présenté aujourd’hui traduit malheureusement à nouveau un manque d’anticipation et de prévision de votre part.
Et qui nous inquiète, sur la réalité des finances de notre ville. Lors du dernier débat budgétaire la contribution des collectivités redressement des finances publiques dans le cadre du PLF été estimé à 5 milliards d’euros par le gouvernement Barnier malgré ces annonces vous n’avez pas tenu compte des conséquences financières que cela aurait sur les finances de la ville de Paris : cette charge est in fine ramenée à 2,2 milliards mais aucune adaptation budgétaire sérieuse n’a été envisagée par la municipalité.
Malgré une hausse de 295 millions d’euros des recettes de fonctionnement, les dépenses augmentent dans quasiment les mêmes proportions : plus 172,8 millions d’euros sans dégagement massif net d’épargne substantiel, ni réorganisation vers des priorités budgétaires clairement assumées. Alors si plusieurs d’entre vous se sont déjà longuement exprimés sur l’état alarmant des finances de la ville, je souhaite pour ma part recentrer notre regard sur les arrondissements.
Parce que les arrondissements c’est la proximité. Ce mot de proximité que vous aimez tant brandir dans vos discours également en faire des affiches dans les rues de Paris encore récemment, mais un mot qui dans la réalité dans les actes se vide de son sens et surtout de ses moyens. Car ce que l’on constate aujourd’hui c’est que cette proximité que vous revendiquez haut et fort est en réalité la première, la première à sacrifier sur l’autel d’une gestion financière alarmante à travers des arbitrages budgétaires qui se traduisent unilatéralement par des coupes sévères et qui de fait déstabilisent aussi toute l’administration et donc nos services publics.
Pour les arrondissements précisément les chiffres parlent d’eux-mêmes la dotation d’animation locale passe de 14,25 millions d’euros à 14,1 millions d’euros une baisse peut-être symbolique sur le papier mais qui pèse concrètement sur les initiatives de terrain sur la vie associative et sur la dynamique locale.
La dotation de gestion locale elle, chute brutalement de 152,9 millions d’euros à 145,8 millions d’euros, ce sont plus de 7 millions qui disparaissent des marges de manœuvre quotidienne de nos mairies d’arrondissement. Et la dotation d’investissement est réduite quasiment de moitié de 5,6 millions d’euros à 3,1 millions d’euros, moins 2,5. Autant de projets reportés, annulés ou réalisés au rabais.
Au total, ce sont près de 10 millions d’euros qui disparaissent du budget des arrondissements entre le budget primitif 2025 et aujourd’hui. Mais plus problématique encore cette année vous avez décidé unilatéralement de ponctionner les excédents des arrondissements malgré leur gestion rigoureuse et cela en dépit des règles l’article L 2511 45 du CGCT est pourtant très clair je cite “Le solde des excursions de l’état spécial est reporté de plein droit.” Dans le 9e arrondissement, ce sont 241 320 € issus de notre propre gestion que nous voyons nous envoler sous nos yeux.
Alors nous prenons acte de cette décision mais nous ne pouvons que nous inquiéter du signal qu’elle envoie. Les arrondissements sont sommés de faire plus avec moins, pendant que la ville tente de masquer son déficit structurel en puisant dans leur caisse. Cette manière de faire est non seulement injuste mais profondément contre-productive parce que ce sont nos concitoyens qui en paient les conséquences, ce sont leurs projets, leurs attentes, leurs engagements qui sont bafoués, mais au-delà des conséquences budgétaires il s’agit là d’un signal politique désastreux qui dit aux élus locaux que leur gestion ne compte pas que leur autonomie est illusoire et que la proximité est une variable d’ajustement.
Alors soyons lucide la ville n’a plus les moyens de ses ambitions, l’organisation des JOP l’an dernier a été une formidable opportunité pour obtenir des crédits indispensables des pouvoirs publics, du COJO, pour livrer des aménagements structurants on parle des pistes cyclables, des équipements sportifs mais pas seulement je pense aussi aux forêts urbaines qui sont financées grâce au fond vert mis en place par le gouvernement.
Malgré cela le mur de la dette est là et il est massif et au lieu d’assumer une révision de ses priorités vous choisissez de déshabiller, de siphonner les arrondissements pour tenter de sauver la face mais ça ne suffira pas et tout le monde le sait je vous remercie.