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Béatrice Lecouturier à propos des subventions à la Philharmonie de Paris

Monsieur le maire, 

Mes chers collègues, 

Je profite de cette délibération pour saluer la politique culturelle déployée par ce vaisseau amiral de la culture parisienne; je veux parler de la Philharmonie de Paris.

En 2023, ce sont plus de 1,4 millions de visiteurs qui sont allés à la Philharmonie avec un taux de 85% pour les concerts. 

Autre bonne nouvelle : le rajeunissement spectaculaire du public. En 2023 le jeune public de moins de 28 ans a augmenté de 57% par rapport à la période avant Covid.  Cette progression a été favorisée par une stratégie tarifaire volontaire très avantageuse avec 8 euros le concert en abonnement et 10 euros à l’unité. 

Alors comment expliquer ce succès culturel qui semble à part dans le paysage parisien ? Exigence artistique, pluridisciplinarité et souci de la transmission comme l’indique son directeur Olivier Mantei.

Une programmation exigeante de concerts qui s’appuie sur des fondamentaux, avec les plus grands solistes et orchestres internationaux, et qui attire un public de connaisseurs mais qui a séduit également tout un nouveau public moins expert.

Une ouverture vers un jeune public issus des quartiers populaires de la ville, les fameux concerts Démos et l’inclusion de spectateurs en situation de handicap sont de réels succès alors que ces publics n’ont pas toujours leur place dans le monde feutré de la musique classique.

Mais on ne va pas seulement à la Philharmonie pour écouter un concert. On y va dans ce lieu, qui devient de plus en plus un lieu de vie où l’on visite une exposition, on emmène ses enfants à la cité de la Musique, on va au restaurant, on passe du temps dans cet espace où il se passe toujours quelque chose.

Un vent nouveau souffle sur la philharmonie, un vent de démocratisation de ces publics, sans se couper de son ambition artistique. 

Un vrai projet politique, sociétal et social, donc que construit la philharmonie et que la Ville de Paris doit s’honorer d’accompagner et je vous remercie. 

Béatrice Lecouturier à propos de la dénomination Jardin Charles Aznavour attribuée au Carré Ledoyen (8e)

Madame la Maire, 

Mes chers collègues,

Donner le nom de Charles Aznavour au patrimoine commun parisien, c’est rendre hommage à une figure marquante de la musique française, un héritage de valeurs dans un territoire, et enfin esquisser l’ambition d’un lieu. 

C’est dans cet esprit que, la dénomination Jardin Charles Aznavour a été attribuée à une partie des jardins des Champs-Élysées sur le carré Ledoyen. 

Décédé le 1er octobre 2018 à l’âge de 94 ans, Charles Aznavour était un auteur, un compositeur, un interprète, qui a diverti le monde pendant près de 75 ans. 

Icône par excellence de la culture populaire française, il était reconnu de tous comme un écrivain remarquablement doué et styliste de chansons uniques. Souvenons-nous des mille chansons qu’il a pu composer comme “Hier encore”, “Emmenez-moi”, “For me For me Formidable”, ou encore “la Bohème” pour ne citer qu’elles parmi tant d’autres.

Plus jeune, bien qu’il ait eu un appétit pour la musique, Charles Aznavour a canalisé son énergie vers le théâtre. Puis, de la scène à l’écran, où il a tourné dans quelque soixante films sous la direction des meilleurs réalisateurs de son temps, de Cocteau à Chabrol, sans oublier Lelouch ou Truffaut dans Shoot the Piano Player, qui fait de lui une star française de l’écran. 

Pourtant, il n’a jamais cessé de s’identifier le plus étroitement à son héritage arménien, qui résonne aujourd’hui plus fort que jamais. Né Shahnour Varenagh Aznavourian, ses racines françaises provenaient du départ de ses parents qui ont fui la menace du massacre Turc. Il fut un grand défenseur de la reconnaissance du génocide arménien, qui en avril 1915 et juillet 1916, a fait plusieurs centaines de milliers de morts dans la communauté arménienne en Turquie. Combat qu’il mènera toute sa vie durant, puisqu’il sera ambassadeur et représentant permanent de l’Arménie auprès de l’ONU. 

Admiré à l’internationale, Charles Aznavour a eu un immense succès, bien qu’il fut initialement très difficile pour lui d’être accepté comme compositeur. Grâce à ses talents d’écrivains et à son timbre de voix, sa percée a eu lieu en 1956, lors d’un engagement de vaudeville à Casablanca, où le public le place en tête d’affiche. 

Car très tôt, Charles Aznavour a appris à surmonter ses craintes, en partie grâce à l’aide d’Édith Piaf, avec qui il a travaillé, développé son style, et qui, aujourd’hui encore, reste inimitable. 

Chanteur exigeant, artiste délicat, il chantait l’amour, les moments de joies et les déceptions sous timbre de mélancolie. 

Tant de succès pour un auteur-compositeur qui savait séduire son auditoire dès les premières notes de musique, en créant des mélodies à caractère personnel et émotionnelles qui élargissaient notre gamme d’émotions. 

Aznavour n’a cessé de se produire et d’enregistrer jusqu’à sa mort, notamment en 2015 avec “Encores” son 51e et dernier album studio, pour une carrière qui aura multiplié les collaborations, les duos, les itinérances musicales, restant toutefois fidèle au jazz. 

Aznavour serait le dernier à se comparer à ceux qu’il considérait comme des chanteurs surdoués, tels que Sinatra et Mel Tormé, préférant se considérer comme un compositeur plutôt que comme un artiste. 

Alors, pour lui rendre hommage, votons unanimement pour sa mémoire, et notamment pour l’Arménie, une dénomination du carré Ledoyen, qui intègre une partie des jardins des Champs-Élysées dans le 8ème arrondissement. 

Pour que vibre son nom et ses chansons. 

Je vous remercie. 

Maud Gatel à propos du Plan Climat de Paris 2024-2030

Madame la Maire, 

Mes chers collègues, 

Impossible de ne pas partager l’orientation générale de ces 500 mesures d’autant plus que nous avons voté le précédent plan climat. 

Certes ce plan est avant tout la somme des annonces déjà faites, qui parfois présente même un recul par rapport à ce qui avait été annoncé et dont les nouveautés se résument à la reprise des recommandations de la MIE Paris à 50 degrés. Je voudrais d’ailleurs en profiter pour renouveler mes remerciements à l’attention d’Alexandre Florentin et Maud Lelièvre qui ont mené ces travaux. Dommage, dès lors d’avoir reporté de 6 mois la présentation de ce nouveau plan climat pour ne pas reprendre l’ensemble des recommandations de la MIE pourtant adoptées à l’unanimité. 

Mais au sein de ce document particulièrement dense, il y a un grand absent : les enseignements de la non atteinte des objectifs du précédent plan climat. Parce que oui, énergie, mobilité, air, les objectifs, certes très ambitieux, du précédent plan n’ont pas été atteints. Y compris ceux dépendant exclusivement de la ville. Or, les mêmes objectifs sont réaffirmés. Comment dès lors faire confiance à ce nouveau plan si les manquements du passé ne sont pas analysés et si aucun correctif n’est apporté ? 

Parce que non, Madame la Maire, il n’y a pas d’autres choix possibles. Mais ce qui compte, ce sont les résultats. 

Pour passer de l’incantation à l’action, il faut des objectifs mais aussi les moyens de l’action, un phasage ! Or rien de tout ça. J’ai évoqué déjà hier le décalage entre  les ambitions et le financement par exemple avec l’annonce de 60 cours Oasis alors que le budget ne permet d’en financer que 13. 

Malheureusement, je n’aurais pas suffisamment de temps, mais nous avons déposé un certain nombre de vœux comme nous l’avions fait au moment du PLU et malheureusement l’ensemble de nos vœux avaient été rejetés par l’Exécutif. 

Vous dites « vouloir mettre la nature au cœur des politiques urbaines », évidemment nous partageons mais les enseignements du précédent mandat nous laissent pour le moins circonspects. 

Je rappelle la création nette de végétalisation lors du précédent mandat s’élève à 0,36m2, par habitant, soit bien bien loin des 300 hectares prévus … Et quant à  l’open data, il nous indique que ce sont uniquement 866 arbres qui ont plantés cette année. 

La nécessaire augmentation de l’indice de Canopée nécessite des arbres à maturité, et demande du temps et une protection. Et pour cela, il faut en finir avec les pieds d’arbres en résine qui sont de nature à fragiliser les végétaux et c’est l’objet de notre vœu 32.

Quant à la création de haies linéaires, à nouveau nous y sommes favorables mais c’est totalement orthogonal par rapport à ce que vous prévoyait en supprimant les grilles et les haies de squares. D’où notre vœu 30 : pas de dépose de grilles sans une étude d’impact sur la biodiversité. L’éclairage peut également être un ennemi de la biodiversité c’est la raison pour laquelle dans notre vœu 31, nous demandons de déployer un éclairage intelligent. 

Sur la rénovation thermique : vous avez hier abondé le budget pour le parc social et heureusement, puisqu’une nouvelle fois, les ambitions n’étaient absolument pas alignées avec les moyens budgétaires alloués. Alors c’est un premier pas. Quant aux rénovations énergétiques du privé, il repose sur l’accompagnement, précieux de l’APC, le soutien financier étant le propre d’autres et notamment de l’État. Alors oui c’est un combat partagé et qu’on doit renforcer ensemble plutôt que de s’opposer les uns les autres. 

Alors bien sûr, tout ne dépend pas de l’action de la ville. Mais souffrez que nous pointions l’incapacité de la Ville à remplir les objectifs qui ne dépendent que de vous. Et je pense par exemple à la réduction de 40% de la consommation énergétique du patrimoine, commençons avec les bâtiments publics de la Ville, je rappelle que  la mission confiée à Yves Contassot en 2017 n’a toujours pas été mise en œuvre. 

Madame la Maire, nous ne pouvons pas échouer à atteindre la neutralité carbone et adapter la ville au changement climatique. 

Il n’y a pas de point B, et donc pas de place à l’autosatisfaction quand les objectifs, que vous vous êtes vous-mêmes fixés, ne sont pas atteints. Et quand des décisions aberrantes sur le plan climatique ont été prises. 

Un peu d’humilité, de la méthode, l’alignement de l’ambition et des actions sont les conditions nécessaires pour changer le paradigme. Et manifestement, nous n’y sommes pas. 

Maud Lelièvre à propos du Plan Climat de Paris 2024-2030

Je vous remercie madame la Maire, 

Mes chers collègues, 

Les chiffres sont alarmants, on l’a déjà rappelé hier, le 17 novembre dernier, le Centre européen pour les révisions météorologiques avait enregistré une température globale de plus 2 degrés par rapport à la période de référence et sur le sol parisien, les chaleurs estivales de cet été ont dépassé le précédent record de septembre 2020. 

Paris à 50°C n’est plus une hypothèse et les conséquences sur notre capitale sont humaines, sociales et économiques. 

Les préconisations de la MIE Paris à 50 degrés ont été votées, je le rappelle, à l’unanimité des groupes politiques et elles envoyaient un message fort sur les leviers nécessaires et indissociables à mettre en œuvre. Certains d’entre eux ont certes été reprises dans le Plan Climat, et collectivement nous pouvons nous en féliciter. Mais, il est nécessaire pour répondre à l’urgence d’aller plus loin. Il faut plus de précisions, d’anticipations et de planifications.

Pour rendre Paris résiliente, ce Plan climat doit répondre à trois exigences. 

La première, celle de la protection pleine et entière des populations. La prise en compte des publics vulnérables a fait des progrès par rapport au précédent débat mais les dispositifs mis en place pour accompagner les personnes citées ne sont pas suffisants. Dans l’esprit de la MIE, on avait l’idée d’un plan d’urgence, d’un plan ORSEC à l’image de ceux sur les risques industriels ou les inondations. On ne protège pas une partie de la population, on la protège entièrement. 

Il faut renforcer les plans de protection pour tous les Parisiens avec une mise en accessibilité évidemment là où c’est possible en adaptant les lieux de refuge dans chacun des arrondissements. C’était l’idée du plan Grand chaud que vous avez rebaptisé, l’idée d’une vraie cartographie des refuges comme le rappelait la MIE, c’était une mesure indispensable et prioritaire, à la fois dans des lieux fermés ainsi que dans des lieux ouverts et c’est un constat qu’on partageait avec les écologistes notamment sur l’ouverture des jardins de proximité. 

Vous annoncez également la réalisation d’une étude dans les conclusions qui permettront de lancer un grand plan anti-surchauffe : concrètement quels en sont les objectifs, les critères qui seront mis en place ? Il ne suffit pas d’annoncer des dispositifs, il s’agit d’être précis dans le plan qui va être mis en place et le programme nécessaire à suivre. Il existe par exemple des techniques précises, connues d’isolation des toits qui ont prouvé leur efficacité. La ville a pris beaucoup de retard sur cette question, et ce n’est pas nous qui le disons mais la FNE. 

La Ville annonce également atteindre 100% de toits frais pour les équipements municipaux avec un certain nombre de paliers d’ici 2026. Il a été démontré à plusieurs reprises que l’application des peintures rafraîchissantes ne fonctionnait pas toujours, y compris madame la Maire, par des membres de votre majorité, lors des débats de la MIE. Alors ne cherchons pas dans la technique des solutions miracles mais plutôt dans la sobriété. 

Deuxième exigence, faire de Paris une ville habitable sous 50 degrés en faisant une ville-jardin. C’était la seule solution : la solution mis en avant, prioritaire par le rapport. Végétaliser, rafraîchir massivement l’espace public. Si cet objectif est contenu dans le Plan climat, il reste très flou par rapport aux techniques utilisées pour y parvenir. 

Nous partageons un certain nombre d’objectifs mais mettre en place des revêtements clairs ou poreux avec quelques espaces dédiés aux plantations ne suffit pas. Il est absolument nécessaire de revenir à cette idée de Paris jardin et d’utiliser massivement les solutions fondées sur la nature non pas comme un slogan mais comme une réalité. 

Dernier point d’intention, l’installation des places oasis rafraîchissantes dans tous les arrondissements, qui appartient à cette stratégie de carte de fraîcheur, de lieux de refuge, d’autant plus que notre groupe avait déposé au moment du débat PLU, qui a écarté d’une main, toutes les préconisations de la MIE, l’installation, et cela avait été refusé au moment du vote. 

Indispensable évidemment ces places si elles sont réalisées avec ambition et non à la faveur d’indicateurs sur des tableaux excel comme le sont parfois certaines cours oasis, où planter un arbre suffit. Non, il faut transformer fondamentalement et de façon importante l’ensemble des cours et ainsi que l’ensemble des places mentionnées. 

Enfin dernière exigence, la nécessité d’un plan de financement innovant, ambitieux primordial pour permettre d’atteindre les cibles qui s’attachent à ce plan climat. 

Au mois de novembre dernier, le gouvernement présentait une étude recensant les leviers financiers afin de pouvoir investir notamment dans ces solutions fondées sur la nature, que j’évoquais tout à l’heure. Cette étude s’ inscrit dans la lignée des engagements de l’Etat, mais également dans l’engagement de toutes les villes qui investissent pour l’adaptation des territoires. Mettre la nature au cœur des politiques publiques comme vous l’avez énoncé tout à l’heure dans votre discours, ce n’est pas un slogan. Cela devrait se traduire par des choix d’investissements réels, pluriannuels. Par des progrès évalués par des indicateurs sinon les plans, succèdent aux plans, on l’a déjà évoqué, les solutions techniques cohabitent avec les mal adaptations. 

Ce plan climat est une étape, il doit devenir vraiment une rupture, faute de quoi, Paris, demain, ne sera plus habitable. 

Je vous remercie.

Maud Gatel à propos du budget spécial 2024 de la Préfecture de police

Madame la Maire, 

Monsieur le Préfet de police, 

Général,  

Mes chers collègues,

Avant tout, je tenais à saluer, au nom du groupe MoDem, le travail réalisé par tous les agents de la Préfecture de police en cette année 2023. Adresser également, monsieur le Préfet de police, nos remerciements envers vous-même et l’ensemble de votre équipe pour votre soutien constant. 

Cette année encore, ils ont été soumis à une forte pression, au regard du nombre d’interventions réalisées, dans un contexte de sur sollicitations lié à l’organisation de grands événements, la gravité des situations auxquelles ils ont été confrontés : nous en parlions ce matin, l’attentat de Bir-Hakeim et je pense également bien sûr à l’explosion de la rue Saint-Jacques mais également les attaques intolérables dont ils ont pu faire l’objet. 

Général, les Parisiens savent combien ils peuvent compter sur l’engagement sans faille de la BSPP et vous pouvez compter sur nous pour être à la hauteur et répondre ainsi à leurs besoins. 

Au-delà de l’échéance majeure que constituent les Jeux olympiques et paralympiques, les évènements qui se déroulent sur le territoire mettent vos effectifs à rudes épreuves : 

Un très fort niveau d’intervention avec près de 500 000 interventions au cours de l’année écoulée. Les sollicitations pour de nouveaux types d’interventions à titre d’exemple, l’année 2022 a fait l’objet d’une augmentation très inquiétante d’interventions sur victimes blessées par arme blanche avec suspicion d’agression. 

Et puis, la riche actualité sportive et festive entraîne de courtes périodes de répit pour les agents avec l’organisation de 7 000 événements en moyenne par an sur le territoire, rassemblant plus de 6 millions de participants. (en 2022). 

Et puis les drames, plus ponctuels, frappent notre capitale et nécessitent une mobilisation remarquable de la part de vos services.

Alors ce budget primitif traduit avant tout une excellente gestion financière de la part de la Préfecture de police. L’augmentation du budget primitif de la Préfecture de police de 33,42 millions d’euros pour l’année 2024 est aussi le signe d’un engagement pour la sécurité et la protection de tous. Et il se traduit par une hausse des contributions qui sont attribuées à la Préfecture de police par l’Etat, dont une contribution supplémentaire est encore attendue, mais également par la Ville de Paris, puisque cette dernière augmente de 10 millions d’euros sa contribution en 2024, soit une hausse, plus que bienvenue. 

Sur la section d’investissement en revanche, la contribution sollicitée auprès de la Ville de Paris apparaît en diminution de 3 millions d’euros et en forte diminution pour les administrations parisiennes. Si cette baisse peut s’expliquer en raison de la cinétique des chantiers immobiliers sur les administrations parisiennes, elle intervient après une forte baisse déjà constatée l’an passé, de près de 20 millions d’euros. Et cette baisse nous apparaît dommageable pour l’adaptation aux nouveaux enjeux. 

S’agissant de la Brigade, elle voit une augmentation de la section de fonctionnement de 16 millions d’euros, concentrée principalement sur la hausse de la masse salariale pour répondre à la fois aux enjeux de recrutement et de mise en œuvre des augmentations décidées cette année. On s’en souvient, sur l’année 2023, les augmentations salariales avaient pu être absorbées en raison d’un moindre dynamisme des recrutements. Le fonctionnement courant, prévu à la baisse, ne pourra durablement suivre cette trajectoire. 

Quant à l’augmentation des dépenses d’investissement de la BSPP de plus de 10 millions d’euros par rapport à 2023, elle permettra la continuité de l’effort de renouvellement de l’équipement pour l’achat de véhicules d’intervention et pour l’acquisition des matériels d’intervention, dont les tenues au feu. 

Ce budget donne donc davantage de moyens, alors même que la brigade est confrontée à une augmentation continue du nombre de ses interventions. Les secours à victime ont augmenté de 8%, les interventions pour incendies de 10% et les interventions pour accidents de la circulation de 3%.

Si la Préfecture de Police ne ménage pas ses efforts pour assurer la sûreté de nos rues, la gestion efficace des événements et la coordination sans faille des services d’urgence, les recrutements doivent se poursuivre. Nous avons alerté à plusieurs reprises sur les tensions de recrutement, et l’enjeu de la fidélisation. Je salue dès lors l’augmentation significative des rémunérations ainsi que le soutien des départements pour les JO et je pense qu’il est indispensable de poursuivre les efforts engagés. 

Ces efforts budgétaires doivent être maintenus et c’est la raison pour laquelle nous voterons naturellement pour ce budget.

Je tiens à nouveau à saluer tous les membres de la Préfecture de Police qui, par leur dévouement, contribuent chaque jour à la préservation de l’ordre public et la sécurité de notre population. 

Mais nous le savons mieux que quiconque, rien n’est jamais acquis en matière de sécurité. Les phénomènes délinquants sont mouvants et polymorphes. Leurs évolutions rapides nécessitent réactivité et adaptation, et c’est en cela que la coopération avec l’ensemble des parties prenantes, et je pense évidemment à la police municipale, doit être accentuée pour une action anticipée et réactive. 

Je vous remercie.

Maud Gatel à propos de l’explication de vote du budget primitif 2024 de la Ville de Paris

Ce matin, sans avoir les chiffres en main et en vous écoutant, on aurait pu croire que les recettes baissaient. 

Non elles augmentent de plus de 200 millions d’euros. 

Et qu’il s’agirait d’un budget d’effort face à l’instabilité de certaines ressources. Et bien non puisque les dépenses de fonctionnement augmentent de plus de 500 millions d’euros, nous amenant dans le mur de la dette. 

Si les recettes poursuivent leur hausse, les artifices qui ont servi jusqu’ici à boucler les budgets années après années en l’absence de réformes de structure tendent à s’amoindrir. Et nous sommes dorénavant dans une impasse, sur le plan des recettes. 

Les DMTO, qui représentaient jusqu’à l’an passé un cinquième des recettes, s’affaissent, en raison du retournement du marché immobilier.

Les conventionnements baissent et les cessions se tarissent, à force de vendre, année après année, les bijoux de famille des Parisiens, parce que oui Monsieur le maire du 18ème, pour céder, faut-il encore pouvoir vendre et je pense que la Tour Eiffel ne fait pas partie de cela. 

Ces différents leviers ont été utilisés et usés jusqu’à la corde. Au point de vous prendre les pieds dans le tapis. Parce que oui, Monsieur Simondon, malgré nos alertes, répétées, vous vous êtes enferrés à ne pas vouloir baisser les DMTO malgré l’évidence. Débat après débat. Jusqu’au budget supplémentaire de juillet dernier où la réalité rejoignait nos craintes. 

Dès lors, comment considérer qu’il s’agissait d’une erreur, liée à une appréciation optimiste de la situation, et non d’une volonté de ne pas assumer les conséquences de cette baisse de recettes ?

Alors oui, cela participe de l’insincérité que de ne pas inscrire en baisse des recettes, prévues puis observées. 

Alors permettez-nous d’être particulièrement circonspects quant à vos prévisions désormais : les DMTO sont inscrits en augmentation de 50 millions, par rapport au niveau révisé seulement le mois dernier qui ne sera pas atteint. 

Non Madame Koné, nous n’opposons pas dette budgétaire et dette écologique. Mais de plan climat dans ce budget il n’en est que très peu question. 

Alors les Verts se sont rappelés à votre bon souvenir Madame la maire. Mais l’ajout dans la lettre rectificative, à la dernière minute, de 150 millions d’euros en investissement pour la rénovation thermique des crèches, des écoles et du parc social, ne suffira pas à aligner ce budget et le plan climat que vous nous présenterez demain. Tout simplement parce que les annonces ne sont pas budgétisées. Et c’est se faire plaisir à bon compte. 

Les 3 groupes de l’opposition ont fait des propositions pour des revues de dépenses. Dans la lignée des préconisations de la chambre régionale des comptes qui estimait que « la soutenabilité des investissements prévus par la ville pass(ait) par d’importants efforts de maîtrise de ses dépenses de gestion ». Pierre Casanova a rappelé certaines de nos propositions quant à la baisse et la priorisation des dépenses de fonctionnement. Economie n’est pas un gros mot et cela ne méritait sûrement pas le mépris avec lequel vous nous avez répondu.

Sans plan d’économies, sans même d’efforts pour questionner les dépenses à l’aune du seul intérêt des Parisiens, vous laissez filer la dette. J’ai en souvenir le premier adjoint qui disait que ce n’était pas grave de faire appel à l’emprunt dès lors que les taux d’intérêts étaient extrêmement bas. 

Nous ne partagions déjà pas, mais la situation aujourd’hui est tout autre avec des taux d’intérêts particulièrement élevés. Et vous faites encore davantage appel à l’endettement. C’est irresponsable de laisser ainsi filer la dette à un niveau sans précédent.

Alors Monsieur Simondon, consacrer une part de recettes, par nature instable, au désendettement de la ville serait pour vous, irrespectueux des services publics ? Sûrement pas. Minimiser l’impact de la dette, ce n’est pas seulement irrespectueux, pour les agents, les Parisiens et les générations futures, c’est mortifère. Parce qu’une dette, ça se rembourse. Ce que les Parisiens feront cette année, à hauteur d’un demi-milliard d’euros. Autant d’argent qui ne sera pas consacré aux politiques de la ville, et notamment à l’adaptation de la ville au changement climatique.

Le groupe MoDem, Démocrates et Écologistes votera contre ce budget qui après l’impasse conduit Paris et les Parisiens, dans le mur de la dette budgétaire et écologique.

Béatrice Lecouturier à propos du budget 2024 de la Ville de Paris

Merci monsieur le maire, 

Mes chers collègues,

Je vais intervenir sur le volet culture du budget 2024.

Alors si nous nous réjouissons tous de voir enfin une augmentation du budget culture à Paris, on en avait perdu l’habitude depuis 3 ans, cette hausse ne reste qu’une éclaircie dans un ciel de plomb.

Le budget de fonctionnement de la culture s’élève donc à 178,2 millions d’euros soit une augmentation de 6% par rapport à 2023.

Alors vous vous réjouissez chère Carine Rolland de cette hausse inédite en nous rappelant en commission l’ambition forte de la Maire de Paris à mettre, ou plutôt, de remettre la culture au cœur de ses priorités.

Nous aimerions partager votre enthousiasme mais malheureusement cette augmentation n’est rien de plus qu’un juste rééquilibrage des subventions que vous avez allègrement diminué aux établissements culturels parisiens sur les 3 trois derniers exercices budgétaires. 

L’exemple le plus emblématique restant la Philharmonie de Paris où la subvention de fonctionnement avait diminué de près de 5 millions d’euros passant de 11,2 millions à  6,7 millions en 2022.

Nous ne pouvons donc qu’approuver l’augmentation de la subvention, qui retrouve son niveau de 2020 dans ce budget 2024 à ce grand établissement culturel aux résultats de fréquentation impressionnants avec plus de 1,4 millions de spectateurs en 2022. 

Les musées sont le 2ème poste de dépenses culturelles avec un budget de 58,4 millions d’euros et je crois que nous pouvons tous saluer ici la réussite de Paris Musées avec à sa tête sa directrice Anne Sophie de Gasquet. 

Ce succès est dû à une programmation riche comme l’exposition actuelle de Nicolas de Staël au Musée d’Art moderne de la ville de Paris, un programme varié, audacieux parfois et je pense notamment aux expositions sur les peintres nordiques au Petit Palais.

Ils étaient 2,13 millions de visiteurs en 2022 à avoir fréquenté l’un des 14 musées de la ville de Paris. C’est bien. 

Car ce sont bien les expositions temporaires payantes qui amènent les publics avertis et non pas les expositions permanentes gratuites supposées ouvrir les musées à des publics éloignés de la culture. 

Une réflexion serait donc à mener sur la diversité des publics fréquentant le réseau des musées de la Ville de Paris.

Concernant le budget patrimoine de la ville de Paris.

Dans le Budget 2023, le patrimoine avait subi une baisse de 19%. 

Cette année, nous ne retrouvons pas d’augmentation compensant cette baisse. Le patrimoine parisien reste encore le parent pauvre du budget culture avec un budget des dépenses de fonctionnement de 5,4 millions d’euros. Un manque évident d’ambition politique à entretenir un patrimoine qui accuse déjà de nombreuses marques de délabrement. 

Alors chers amis écologistes, vous qui souhaitez la fin des bâches publicitaires sur les édifices lors des travaux, sachez que sans cette manne financière, la ville, notre ville ne pourrait pas réaliser des travaux comme ceux de l’église de la Madeleine, ceux de Notre Dame de Lorette ou encore celle de la Trinité. Aujourd’hui le mécénat et les bâches publicitaires sont des recettes indispensables à l’entretien de notre patrimoine parisien.

Notre capitale a un potentiel immense et sous exploité de son patrimoine historique. Il faut absolument le valoriser en encourageant la création artistique, concevoir des évènements pour que les Parisiens retrouvent un intérêt et une fierté à vivre à Paris. C’est ce que notre groupe a souhaité faire en faisant adopter à son initiative une politique de valorisation du petit patrimoine au sein de ce conseil en cette année 2023. 

Rénover notre patrimoine c’est une nécessité, ce n’est pas un coût, c’est un investissement. 

Alors où est votre politique culturelle à faire rayonner la ville de Paris Madame la Maire ? Où est la mobilisation des énergies et des investissements monter des projets artistiques d’ampleur internationale ? Où est la volonté de remettre du beau dans notre capitale ?

Malheureusement, votre budget culturel n’est pas au rendez-vous alors que le monde entier s’apprête à venir à Paris pour les Jeux Olympiques et Paralympiques.

Je profite enfin de cette discussion budgétaire pour dire à nouveau tout notre soutien aux bouquinistes parisiens qui vont voir leurs boîtes démontées au moment des JO. Nous attendons de la ville de Paris qu’elle prenne toutes ses responsabilités pour les aider à traverser cette épreuve difficile. 

Je pense également aux jardins de Notre Dame afin que la raison l’emporte enfin sur le projet, sur un projet inacceptable de destruction des jardins autour de la cathédrale.

Il n’est jamais trop tard pour revenir sur un projet qui n’aurait aucun sens, ni patrimonial, ni écologique, ni de mémoire pour cet espace autour d’une Notre Dame qui a retrouvé toute sa majesté.

Je vous remercie. 

Pierre Casanova à propos du budget 2024 de la Ville de Paris

Merci Madame la Maire, 

Je voudrais, si vous me le permettez, en quelques minutes qui me sont accordées par mon groupe vous dire pourquoi il me semble que ce budget de projet d’une part trahi la promesse progressiste que vous aviez incarné au moment de votre élection et d’autre part ne réponds pas à la nécessité de mettre en œuvre de vraies réformes. 

Il trahi la parole et la promesse progressiste me semble-t-il parce qu’il est caractérisé par l’immobilisme. 

J’ai rencontré un brillant professeur samedi dernier qui me disait : “ j’ai regardé sur internet les débats du Conseil de Paris, ça a l’air très très répétitifs, vous êtes assis vous lisez des ordinateurs, mais au fond le plus ennuyeux est-ce que ce n’est pas que vous dîtes tout le temps la même chose. 

Et il n’avait pas tort, j’ai l’impression que nous allons aujourd’hui étudier le même budget que par le passé, tout simplement parce qu’il recourt aux mêmes vieilles ficelles : l’immobilisme, l’immobilisme, immobilisme. 

Immobilisme dans les hypothèses retenues, elles sont toujours à contre-temps. On a déjà eu, je me souviens, c’était ma première intervention sur les évolutions du marché de l’immobilier à cause de la hausse des taux d’intérêts. On a déjà eu le débat, on vous as déjà dit vos hypothèses sont trop optimistes, elles sont déconnectées de la réalité, vous recommencez. 

Immobilisme dans le recours à l’endettement, toujours et encore cette idée que si on augmente pas les imports en augmentera la dette. 

Immobilisme dans l’inflation perpétuelle, continue des différents budgets de fonctionnement. Et c’est une trahison de la promesse progressiste parce que je me souviens de cet homme fort respecté, hier, aujourd’hui encore… Ministre de Lionel Jospin qui disait : la dette, c’est l’ennemi de la gauche. 

Pourquoi la dette c’est l’ennemi de la gauche ? 

La dette c’est l’ennemi de la gauche parce qu’elle nourrit le procès en incompétence qui poursuit les progressistes depuis qu’ils sont engagés en politique en France et on a vu à quelle dérive, à quels malheurs ça a abouti puisque ça contribue à une forme de conservatisme constant. 

C’est aussi l’ennemi de la gauche parce que qui paient la dette à la fin? Qui la paient par le sang et la sueur plus que le reste de la société. Ce sont les plus faibles. 

C’est une démagogie et un mensonge historique de croire que la ruine frappe les riches pas les pauvres. C’est l’inverse. La ruine frappe d’abord les plus faibles. 

Et enfin c’est une infamie pour le progressisme dans son ensemble parce que le surendettement ça veut dire la tutelle. La tutelle financière, la contrainte des marchés, ça veut donc dire l’absence de réforme. 

Et j’en reviens à mon propos, que faut-il faire ? Il faut réformer.

Les progressistes, les vrais progressistes sont-ici ceux qui vous proposent, qui tendent la main vers des actions concrètes. Et nous en avons pris aujourd’hui par le biais de nos vœux : trois que je soumets à votre appréciation en espérant qu’elles sont de nature à dépasser les clivages, les réflexes conditionnés et les préjugés. 

Premièrement, nous vous proposons, premier trimestre 2024 d’engager ouvertement en transparence un grand débat sur un plan d’économie de fonctionnement. 

C’est une initiative conjointe avec nos amis indépendants et progressistes, qui je l’espère, pourrait s’étendre à d’autres groupes. Il ne s’agit que de mettre sur la table 2,5% allez 250 millions d’euros et de voir ensemble ce que nous pourrions faire. 

Ce n’est pas où j’ai été traité une fois par Madame la Maire, d’Harpagon. Non. Je vous propose simplement de hiérarchiser : est-ce qu’on pourrait dire qu’il y a des priorités. Des choses plus importantes pour les Parisiens où est-ce qu’on est obligé de basculer dans la caricature et l’Orion quand on veut avoir cette discussion de bonne foi. 

Deuxième proposition, me semble-t-il également, c’est peut-être présomptueux, frappé au coin du bon sens : ouvrir à la consultation des Parisiens via le budget participatif, la proposition de hiérarchisation. Tous les ans, environ 85 millions d’euros sont soumis aux Parisiens sous forme de dépenses. Est-ce qu’il y a vraiment une impossibilité conceptuelle dans cette enceinte à se dire qu’on pourrait leur proposer les plus et les moins, que si on leur propose 85 millions de dépenses. Peut-être qu’on pourrait, allez, à titre expérimental, dans un arrondissement, leur proposer une hiérarchisation. 85 millions de chasse au gaspi. Est-ce que vraiment ça franchit une barrière morale, totale, qui incite à voter contre ? 

Moi je ne crois pas. Je crois que de droite, de gauche ou du centre on peut accepter un débat sur la hiérarchisation des dépenses et tenir compte des phénomènes extérieurs qui vous conduisent dans certains cas à augmenter les dépenses temps d’autres, quand les temps sont plus durs peut-être les hiérarchiser. Peut-être ? Certainement. 

Troisième et dernier point, il est anecdotique par le montant mais il est ici, pour vous j’espère, convaincre que nous essayons de formuler des propositions concrètes. 

Nous avons rédigé un vœu sur les TAM, les transports automobiles de la ville, de la municipalité. Est-ce qu’il est vraiment indispensable à Paris d’être la seule ville de France à avoir un tel service. J’ai le plus grand respect pour les agents qui travaillent dans ce service, je ne doute pas ni de leur implication, ni de leur compétence : peut-on vraiment, la question que je vous pose, peut-on vraiment sérieusement en 2023, un service qui cumule les services de propriétaires, loueurs, réparateurs. Est-ce que vraiment, une ville de 50 000 agents est la mieux placée pour entretenir, acheter, gérer, 2 500 véhicules, 700 vélos, 2 bateaux, 1 drone. 

Voilà un exemple parmi d’autres qui pourraient permettre je l’espère d’avoir une discussion des passionnés, parce que si vous me permettez de conclure sur ce mot, nous ne vivons pas comme je l’ai entendu une dérive budgétaire. Non. 

Nous sommes dans une impasse budgétaire. Et il est grand temps d’agir. 

Voilà ce que je voulais voir dire chers collègues. 

Maud Gatel à propos du budget 2024 de la Ville de Paris

Madame la Maire,

Mes chers collègues, 

Avec vous, la présentation du budget de la ville s’apparente au film « un jour sans   fin ». Toujours les mêmes antiennes, une bonne dose de mauvaise foi, et chaque année ce sentiment que la trajectoire budgétaire ne peut pas être plus inquiétante. 

Et en réalité, si, comme vos projets le démontrent ce matin.

Même si la trajectoire de la DGF pour Paris est connue depuis maintenant 10 années, vous continuez à dénoncer sa disparition. Alors on peut, ou non, la regretter, mais c’est une donnée qui est connue depuis une décennie, largement le temps d’adapter son budget en fonction.

A la critique de la disparition de la DGF, vous ajoutez désormais la suppression de la taxe d’habitation, compensée pourtant à l’euro près, mais également la CVAE, non seulement compensée, mais dynamisée par l’inflation. Les dotations, compensations, transferts en provenance de l’État s’élèvent pourtant à plus de 3,6 milliards d’euros. On a vu plus explicite comme désengagement.

La complainte, également habituelle, liée à l’augmentation de la péréquation. Alors une singularité pour nous de voir chaque année une majorité de gauche dénoncer la nécessaire solidarité entre les territoires, un “racket” nous a exprimé le président du groupe communiste ce matin, tout se perd. 

Alors cette mauvaise foi c’est demander l’augmentation de la taxe sur les palaces mais la regretter quand c’est pour financer les transports. 

A vous entendre, la situation serait donc grave. Pourtant, le budget de fonctionnement continue d’augmenter, de 225 millions d’euros. Tout comme les dépenses de fonctionnement, de 531 millions d’euros.

Car plutôt que de revoir les dépenses de la ville, vous avez mis à contribution les Parisiens, à travers l’augmentation de près de 62% de la taxe foncière, et l’augmentation des tarifs, mais également les générations futures en creusant la dette.

Ce budget, traduit le fait que nous sommes arrivés au bout d’un modèle. Celui reposant sur des recettes caractérisées par leur instabilité ou le fait qu’elles devaient se tarir.

Le retournement du marché immobilier, pourtant inscrit depuis des mois, n’a pas été anticipé par la ville. Depuis 10 ans, la hausse continue des dépenses de Paris s’est appuyée sur la spéculo dépendance de la ville et l’augmentation, le doublement depuis 2013 des DMTO. Mais cette recette par nature soumise aux fluctuations conjoncturelles s’est affaissée depuis un an. Malgré l’évidence, malgré l’alerte que j’avais émise dès le débat d’orientation budgétaire en novembre 2022, réitérée lors du débat sur le budget primitif 2023, réitérée lors du débat du budget supplémentaire 2023, vous avez refusé de revoir à la baisse le montant des DMTO qui s’élèvera à 300 millions de moins que les prévisions du budget primitif et dont on attend toujours la manière dont ce trou sera comblé sur le budget 2023.

De quoi se poser la question de la sincérité des recettes. 

Une nouvelle fois, vous faites preuve d’optimisme en tablant sur des DMTO à 1 500 millions d’euros pour 2024, alors même que l’effet prix et l’effet volume devraient se poursuivre ces prochains mois, selon la Chambre des notaires. Acceptez enfin notre proposition de caper les DMTO et de consacrer l’éventuel surplus au désendettement. 2 avantages : ne plus fonder un budget sur une recette volatile et travailler au désendettement de la ville.

La cession des bijoux de famille a longtemps permis de boucler le budget de la ville. Mais, les cessions immobilières se tarissent. Cette année, elles ne s’élèveront qu’à 110 millions d’euros, contre 307 en 2018. 

Et puis les conventionnements : comme les cessions immobilières, le nombre de conventionnements diminue et l’inscription en recettes d’investissement baisse.

Ces différentes impasses uniquement dûe à la Ville, engendrent une trajectoire budgétaire particulièrement inquiétantes se traduisant par une chute de l’épargne brute de 306 millions d’euros pour s’établir à un plancher bas, jamais vu depuis le covid, de 569 millions d’euros et une augmentation de la durée de désendettement de la ville, à plus de 15 ans.

L’accélération de la dette parisienne avec une autorisation d’emprunt en 2024 fixée à 954 millions d’euros. Une dette fin 2024 officielle de 8,7 milliards d’euros. Et selon vos propres prévisions, sans compter donc la dette cachée, la dette de notre collectivité atteindra 9, 9 milliards d’euros d’ici fin 2026, avec des taux d’intérêt aujourd’hui bien plus élevés que par le passé qui engendrent l’augmentation des intérêts et de la charge de la dette qui dépasse le demi milliard d’euros et obère durablement une partie chaque année plus importante du budget de notre collectivité.

Car il n’y a toujours aucun changement de paradigme du côté des dépenses. Et ce n’est pas faute d’avoir fait des propositions que nous réitérons encore cette   année : où est le plan d’économies annoncé, dont nous n’avons jamais vu la couleur ? Où est le plan de limitation des frais de fonctionnement de la ville ? Sur un sujet, certes mineur mais pas anecdotique, un an après que vous ayez fait la promesse d’ouvrir la réflexion sur les jetons de présence en réponse à mes demandes renouvelées, la réunion n’a même pas eu lieu ! S’il faut un an pour engager une réflexion sur une diminution des dépenses, on comprend mieux pourquoi la ville n’arrive pas à baisser ses dépenses. D’où le redépôt de notre vœu, puisque rien n’a avancé.

Pour nous, chaque dépense de la ville doit servir les intérêts des Parisiens. C’est à travers cette unique grille de lecture que chaque dépense doit être étudiée. Plutôt que de travailler à cela, on assiste une nouvelle fois à l’augmentation des    dépenses :

Les charges de personnel augmentent de 159 millions d’euros, avec la création de 645 postes dont seulement la moitié est liée à la police municipale.

Les dépenses de gestion progressent de 304 millions d’euros, avec notamment une explosion des dépenses informatiques de 53 millions d’euros et une augmentation, encore, du budget communication. 

Et puis des bizarreries.

Vous considérez qu’il faut construire 60 cours oasis mais le budget consacré s’élève à 6,5 millions d’euros et on voit mal comment, au regard du prix d’une cours oasis, cet objectif sera atteint. 

Dans les dépenses thématiques, je voudrais souligner une prise de conscience, certes tardive et insuffisante, mais néanmoins, de la ville, qui consent enfin à augmenter le budget de l’entretien des espaces verts de 2 millions, à 3 millions ; mais également de la voirie, de 5 millions. C’est évidemment bien insuffisant mais cela met un terme à la baisse continue des budgets consacrés à l’entretien de l’espace public. Insuffisant comme le sont les 600 000 euros consacrés au plan volet censé équiper des volets des logements gérés par les bailleurs sociaux et les équipements publics.

Notre inquiétude est très forte. On ne peut se résoudre à voir augmenter les impôts des Parisiens et augmenter la dette de la ville. Le constat est posé, les propositions sont avancées. 

A vous de vous en saisir.

Je vous remercie.

Maud Lelièvre à propos du rapport sur la situation en matière d’égalité femmes-hommes en 2022

Monsieur le Maire,

Mes chers collègues,

Le combat pour la place des femmes dans la société et la prise en compte dans les politiques publiques est une nécessité impérieuse que nous imposent les statistiques et la réalité du quotidien. Elles ne sont pas le fait de circonstances particulières, mais traduisent les anomalies, les injustices qui une fois cumulées aboutissent à une inégalité majeure de fait. 

Si le rapport que vous venez de présenter permet de montrer les actions de la ville et beaucoup d’actions, d’évènements également en faveur de l’égalité homme-Femme, les chiffres, eux, sont alarmants. 

Je souhaiterais avant tout revenir sur le volet ressources humaines de la Ville de Paris. Je pense que le constat est unanime : malgré les avancées sociétales en matière d’égalité hommes-femmes, les femmes continuent à se heurter à un plafond de verre en matière de responsabilité. 

La première urgence, c’est celle de la rémunération, parce qu’elle est un marqueur de reconnaissance. Payer moins, c’est aussi considérer que le travail des femmes et l’engagement des femmes a moins de valeur. L’écart actuel de rémunération pour les fonctionnaires entre hommes et femmes est sur la bonne voie mais s’il continue de se réduire, il est encore insuffisant. Et Paris doit poursuivre des engagements réels pour obtenir une égalité réelle. 

Malgré la réduction des écarts de salaire se cache une seconde urgence : celle du contrat de travail dont disposent les femmes. Au sein de la Ville de Paris, le temps partiel est un véritable maillon faible. 86% des agents à temps partiels sont des femmes en 2022 et 79% des femmes effectuent un temps non complet en 2022. 

Il est également pertinent de constater que les femmes occupent des grades d’emplois plus précaires que les hommes. Le rapport mentionne notamment une explosion du recrutement en catégorie B. En effet, 64,6 % des agents de catégorie B sont des femmes en 2022, un chiffre en constante augmentation, également marqué par une forte inégalité salariale, 2 218 euros net pour les femmes contre 2 730 euros net pour les hommes. Nous souhaiterions comprendre ce chiffre et le mettre en lien avec le devoir d’exemplarité de la Mairie en matière d’égalité homme-femme.

De manière plus générale sur la mise en place des politiques publiques, l’égalité doit être recherchée dans l’ensemble des politiques publiques menées par la Ville dont elle est responsable.

Les inégalités économiques persistent. Pour rappel, fin 2020, selon les chiffres de l’APUR, on dénombre 150 921 foyers allocataires de la Caf vivant en dessous du seuil bas revenus, parmi lesquels 53 % sont des femmes. Si le rapport énonce des propositions comme celles instaurant le dispositif de gratuité dans les transports pour les publics cibles dont la répartition genrée pourrait être étudiée, nous nous interrogeons sur la capacité des agents de la ville pour contrôler la catégorisation des personnes, et notamment lorsque celles-ci s’identifient comme non binaires par exemple. Le rapport n’en parle pas.

La prise en compte de la question des femmes dans l’espace public est un défi que nous devons également relever. La ville a un rôle à jouer, un rôle primordial. Le sentiment d’insécurité dans l’espace public touche l’ensemble de la population mais les femmes sont plus largement concernées. 67%, soit deux fois plus que les hommes.

Je souhaiterais également revenir sur une problématique qui m’est chère et qui concerne la question des équipements sportifs. Des fortes inégalités persistent en matière d’équipements sportifs et en matière de pratiques sportives. On a eu l’occasion avec le groupe MoDem, Démocrates et Écologistes de déposer en octobre dernier, un vœu demandant davantage, de prendre en compte davantage les besoins des femmes pour ce type d’équipement qui sont devenus des lieux plutôt occupés par les hommes à la fois pour des questions de sécurité mais aussi de temps. Cette proposition avait été refusée ainsi que celle qui consistait à trouver d’autres systèmes qui facilitent à la fois la pratique du sport et le système de garde.

Le financement public du sport dans les villes profite trois fois plus aux hommes, ce que montrent différentes études, notamment celle de Yves Raibaud, géographe du genre. Faciliter l’intégration et l’appropriation par le public féminin des espaces extérieurs, ouverts, en accès libre, sécurisés est une absolue nécessité si on veut favoriser à la fois leur bonne condition de santé et leur socialisation.

Si toutes ces actions semblent nécessaires, il est important de pouvoir utiliser ce rapport comme une source des réels indicateurs et sur l’ensemble des politiques publiques. Certaines thématiques en parlent mais de façon insuffisante et nous allons y revenir à plusieurs reprises lors de ce conseil.

La question de l’égalité salariale, professionnelle, aux corps et aux genres sont des combats qui méritent d’être renforcés, poursuivis par la Mairie dans l’ensemble de ses politiques et dans l’ensemble de ses responsabilités pour promouvoir demain une véritable culture de l’égalité.

Je vous remercie.

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