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Maud Gatel à propos du plan de mise en accessibilité de la voirie et des espaces publics

Merci beaucoup Monsieur le Maire, 
 
Le nouveau plan de mise en accessibilité de la voirie et des espaces publics pour la période 2025-2035 fixe sur le papier une stratégie ambitieuse pour améliorer l’accessibilité de l’espace public parisien. 

Nous partageons pleinement les six priorités identifiées. Le confort piéton, les espaces à priorité piéton, l’articulation avec les pistes cyclables et les transports, le déploiement des dispositifs podotactiles, le développement du stationnement PMR et des bornes de recharge accessibles. Personne dans cet hémicycle ne conteste la nécessité d’une ville plus inclusive. Mais c’est précisément parce que cette stratégie est à la fois ambitieuse et nécessaire qu’elle nous laisse aujourd’hui un goût amer. 

L’accessibilité ne peut se contenter de répondre à une norme. Elle doit s’ériger en véritable philosophie. Un Paris où chaque geste, chaque espace, chaque interaction serait pensé pour garantir à tous une pleine participation à la vie collective. Notre groupe s’est distingué depuis le début de la mandature et vous l’avez rappelé Madame la Maire et je vous en remercie, sur son engagement constant pour une meilleure prise en considération du handicap. 

Des vœux et des amendements ont été ainsi déposés à chaque Conseil de Paris avec des réussites diverses, il faut le dire. Car la réalité du quotidien est connue de toutes et tous : trottoirs dégradés ou encombrés, cheminements discontinus, obstacles multiples, carrefours peu lisibles. Pour de nombreux Parisiens, se déplacer dans l’espace public relève encore du parcours du combattant. Il nous faut donc mettre clairement l’accent sur la marche. Cela passe par le désencombrement des trottoirs, l’entretien de la chaussée, la continuité des cheminements et l’installation de bancs afin de permettre à chacun à son rythme de sillonner la ville. 

L’abaissement des trottoirs et l’inclusivité des transports en commun doivent également être considérés comme des priorités absolues. Mais sur ce point, la ville rejette trop souvent la faute sur les autres, alors même qu’elle doit y prendre toute sa part. Sur les trottoirs, par exemple, vous reconnaissez désormais que la morphologie parisienne ne permet pas de fixer une largeur unique. C’est une évolution utile. Mais la question centrale n’est pas seulement celle du dimensionnement, c’est celle de la continuité du cheminement. Élargir, désencombrer, abaisser les trottoirs, garantir des portions au niveau de la chaussée sont des impératifs que nous défendons. 

Notre vœu appelant à un vaste plan d’abaissement des trottoirs avait été accepté dans le cadre du Plan local de mobilité, mais malheureusement cela reste encore inachevé. Les 1,9 hectares de trottoirs élargis en 2 ans traduisent un progrès mais à un rythme trop lent au regard des besoins. La reconstitution systématique des places PMR supprimées lors des opérations de piétonisation est affichée comme un engagement. Nous nous interrogeons toutefois sur sa mise en œuvre effective et sur les modalités de son contrôle. Plus largement, la définition annuelle d’objectifs sur les places PMR ou les bornes de recharge accessibles donne l’illusion d’un pilotage renouvelé tout en masquant une faiblesse majeure. 

L’absence de programmation pluriannuelle claire, contraignante et chiffrée. Pourtant demandé par notre groupe dès 2024. Les JO et jeux paralympiques resteront comme un Paris manqué de l’accessibilité. Les annonces promettaient un quartier à accessibilité augmentée par arrondissement avec un haut niveau d’exigence. 

Trois années plus tard, ces quartiers sont encore pour la plupart en phase d’élaboration avec des ambitions nettement revues à la baisse. Madame la Maire, la question de l’accessibilité ne peut se satisfaire d’annonces ni d’un affichage stratégique déconnecté du rythme réel des transformations. L’accessibilité des personnes en situation de handicap constitue un droit fondamental. Adapter la ville, c’est garantir la liberté, l’autonomie, la dignité de chacun et chacune. Qu’il s’agisse des handicaps moteur, sensoriel, cognitif, temporaire ou durable. Or, malgré les discours, Paris reste inadapté. 

C’est pourquoi nous déposons deux amendements. Le premier vise à renforcer le confort et l’autonomie des usagers les plus fragiles. Propose de déployer un plan banc avec l’installation d’assises accessibles à intervalle régulier intégrant des bancs à hauteur adaptée des accoudoirs facilitant le relevage. Il demande également de développer des zones d’ombre et de répit naturelles ou aménagées sur les parcours les plus exposés, ainsi que de poursuivre et amplifier le déploiement de sanitaire public accessible aux personnes à mobilité réduite. Accompagné d’une information claire et régulièrement actualisée. 

Le second amendement est essentiel à la crédibilité même de ce plan. Il vise à intégrer explicitement les montants nécessaires à la programmation du PAVE (Plan de mise en accessibilité de l’espace public) sur les cinq prochaines années. Force est de reconnaître que pour une fois, la ville nous présente un plan assorti d’un début de chiffrage pour l’année 2026, même si les montants restent incomplets, mais un chantier d’une telle ampleur ne peut être piloté à l’année. Il exige une vision de moyen terme, une trajectoire budgétaire lisible, assumée et engageante. Sans cela, les ambitions affichées resteront fragiles et incertaines. Je vous remercie.

Maud Gatel à propos de la situation du commerce parisien

Merci beaucoup Monsieur le Maire, 
 
Une fois encore nous souhaitons saisir le Conseil de Paris sur la question extrêmement préoccupante du commerce à Paris. Nous avons quasiment atteint le chiffre de 11 % de vacance à Paris, soit le niveau le plus haut jamais atteint en 20 ans. 
 
Alors, nous le savons, les raisons sont diverses. Ce sont évidemment les nouveaux modes de consommation, les nouvelles attentes des consommateurs, mais également le coût des loyers. Et je voudrais rappeler à ce titre le rôle extrêmement important de l’explosion de la taxe foncière sur les coûts pesants sur nos commerçants puisque dans l’ultra majorité des cas, ce sont bien les commerçants qui sont amenés à payer la taxe foncière et non pas les propriétaires des baux commerciaux. 

C’est évidemment l’impact que ça a sur la commercialité puisqu’un commerce qui ferme peut en entraîner beaucoup. C’est la conséquence aussi de la perte d’habitants, 140 000 habitants en un peu plus de 10 ans à Paris. 

Alors toutes ces raisons font que la ville naturellement ne peut pas s’exonérer de sa responsabilité et des impacts des différentes politiques publiques qui sont nommées. Il y a des artères entières qui sont concernées. C’est le boulevard Saint-Michel avec 18 % de taux de vacance. C’est la rue d’Alésia, la rue de Rennes ou encore l’avenue du général Leclerc, où l’association des commerçants recense en 6 ans une perte de 12 % de son offre commerciale. 

Alors, par ce vœu, nous souhaitons remettre les commerçants parisiens au cœur de la définition des politiques publiques parisiennes en demandant que soit réuni des assises du commerce parisien et une instance permanente de consultation, de concertation, de coconstruction avec les commerçants de la ville. Les commerces qui sont l’âme de Paris et qu’il nous faut absolument préserver tant sur des sujets économiques bien évidemment, mais aussi d’animation de quartier ou encore de lien social. Je vous remercie.

Maud Gatel à propos de la transformation de l’hôpital de la Rochefoucauld (14e)

Merci beaucoup Madame la Maire, 
Mes chers collègues, 
 
Les deux délibérations qui nous sont soumises concernent aujourd’hui un site exceptionnel du 14e arrondissement, l’ancien hôpital de la Rochefoucauld. Ce site n’est pas un foncier ordinaire, c’est un ensemble hospitalier et paysager dont l’histoire a commencé à la fin du 18e siècle grâce à Jacques-Denis Antoine, l’architecte de l’hôtel des Monnaies et qui a servi sans interruption une mission de service public pendant près de 250 ans. Un patrimoine architectural, végétal et paysager cohérent, rare à Paris, dont l’équilibre s’est construit dans le temps et qui mérite d’être préservé. 
 
Alors que sa fermeture se profilait, nous avions au sein du Conseil de Paris demandé que l’APHP puisse transformer ces bâtiments en logement pour le personnel soignant pour conserver sa vocation sanitaire. À l’époque, en 2018, nous ne parlions pas beaucoup des sujets d’accès aux soins, du manque d’attractivité de l’APHP. Pourtant, la crise était déjà là et elle se révélera quelques années plus tard. 

Nous avions fait voter par cette assemblée le dispositif des logements tremplins qui permettait à tout professionnel de santé s’engageant à l’hôpital public ou à exercer en secteur 1 à bénéficier d’un accès privilégié au logement social. Un dispositif voté à l’unanimité et qui n’a jamais été mis en place. On a vu ce que ça coûtait cette erreur. Ce site exceptionnel de la Rochefoucauld, a été totalement ignoré par la ville, n’est-ce pas, Emmanuel Grégoire ? Ville qui n’a jamais réellement souhaité le racheter pour permettre un projet respectueux de son histoire, son patrimoine tant architectural que végétal, permettant d’ouvrir cet espace sur tout un quartier et en faire un véritable îlot de fraîcheur. La ville a préféré le laisser vendre à un promoteur. 

En 2023, l’APHP a lancé un appel d’offres mettant explicitement en avant le potentiel de valorisation financière du site avec des études de valeur vénale et des recettes immobilières attendues. Autrement dit, un basculement assumé d’un site public patrimonial vers une logique de rendement foncier. Face à cela, une mobilisation citoyenne et associative extrêmement forte s’est organisée. Et je voudrais évidemment saluer l’association sauvant la Rochefoucauld, les riverains, les historiens du patrimoine qui ont rappelé ce qui est ce qu’était réellement ce site. Un bâtiment néoclassique et de ses communs inscrit à l’inventaire des monuments historiques, un parc de près de 2 hectares dont subsistent encore environ 14000 m² de patrimoine végétal. Et enfin, un ensemble paysager cohérent, structuré par des perspectives et des trouées visuelles sur les grands axes urbains du sud parisien. Des associations qualifiées par la maire du 14e arrondissement, “d’associations qui ne disent pas la vérité” et tronc le débat démocratique, donc j’ai beaucoup apprécié votre hommage ce matin, Madame la Maire. 

Les deux délibérations examinées aujourd’hui au Conseil de Paris consistent dans des programmes de 44 logements étudiants d’un côté, 40 logements sociaux de l’autre à travers la rénovation de bâtiments existants. Et je le dis très clairement, ce ne sont pas ces logements qui nous posent problème, mais bien l’ensemble du projet. Un projet qui prévoit outre la transformation des bâtiments actuels la construction de nouveaux bâtiments notamment sur des espaces non à ce jour artificialisés. Cet ensemble exceptionnel est aujourd’hui fragilisé par une densification qui ne dit pas son nom. Lors du débat sur le PLU, j’avais déposé un amendement pour que l’ensemble de la parcelle soit classé et que les espaces verts protégés soient agrandis. Il a été rejeté, le PLU ayant opportunément laissé libre les espaces qui aujourd’hui sont concernés ou seraient concernés dans le cadre du prochain permis de construire par des constructions de nouveaux bâtiments. 

Mardi dernier, effectivement, le promoteur a enfin présenté l’ensemble du projet et a confirmé la densification de cette parcelle à travers la construction de trois immeubles de logement privé sans compter l’extension du bâtiment des infirmières. Bref, la bétonisation de cette parcelle qui constitue pourtant un îlot de fraîcheur au cœur d’une zone dense. L’espace vert actuel sera partiellement privatisé pour ces logements. À plus de 15 000 € le mètre carré, on peut le comprendre. Le parc actuel ou plutôt ce qu’il en restera après la dite privatisation fera l’objet d’une convention entre le propriétaire et la ville, qui pourrait parfaitement ne pas durer. 

Grâce au ministère de la Culture qui a demandé l’extension de la protection au titre des monuments historiques du site, le bâtiment au nord a été revu en R+1. Comment pouvons-nous justifier qu’un ancien hôpital parisien, porteur d’une histoire hospitalière, sociale et paysagère aussi forte, soit traité comme un banal foncier sans ambition patrimoniale, climatique et urbaine à la hauteur de ce qu’il représente et à rebours des engagements pris par le Conseil de Paris lui-même en 2019, lorsqu’il appelait (J’ai 10 minutes Madame la Maire, parce que je suis inscrite sur les deux délibérations. Si si. C’est la même délibération. Je suis inscrite sur les deux). Je vous demande 30 secondes pour conclure. Je rappelle que c’est à rebours des engagements pris par le Conseil de Paris lui-même en 2019 lorsqu’il appelait à protéger ce site de la spéculation foncière et à garantir le développement d’intérêt général. Densification de la partielle, privatisation d’une partie du parc. Ce projet de la Rochefoucauld illustre parfaitement l’hypocrisie du discours de préservation du patrimoine architectural et végétal de la ville. Je vous remercie.

Maud Gatel à propos du réservoir de Grenelle (15e)

Chers collègues, 

Finalement cette délibération c’est l’illustration de la démocratie participative vue par l’Exécutif, c’est-à-dire un projet proposé il y a 12 ans par des riverains, une association soutenue par la mairie d’arrondissement et il a fallu 12 ans, beaucoup d’agrément pour qu’on revienne au point de départ. 

Je me souviens lors de la dernière mandature ce qui nous avait été répondu lorsque nous avions déposé un vœu concernant ce projet d’aquaponie en faisant part de toutes nos réticences, nos doutes et ce qui nous avait été répondu à l’époque. Et aujourd’hui, machine arrière totale pour revenir à ce qu’était finalement le projet initial il y a plus de 10 ans et Claire de Clermont-Tonnerre et Daniel-Georges Courtois l’ont rappelé. 

12 ans de perdu pour tous les habitants de ce quartier. Peut-être un petit peu d’argent dépensé aussi et finalement 12 années sans faire de cet espace un véritable espace de respiration à la hauteur de ce qu’il aurait pu être. Quelle occasion gâchée !

Maud Gatel à propos du rachat du BHV par la Ville de Paris

Merci beaucoup Madame la Maire,

L’annonce de l’arrivée de Shein au BHV a suscité sur l’ensemble de ces bancs une immense colère parce que Shein, de par son modèle social, environnemental, commercial, ça n’est pas ce que nous voulons pour le commerce à Paris. 

Et notre colère finalement, elle est à la hauteur de l’inquiétude que nous avons pour le commerce parisien à travers l’illustration et le symbole que constitue le BHV. Parce que finalement l’arrivée de Shein, au-delà de la provocation, c’était aussi la recherche du buzz pour essayer de sortir de la tête de l’eau, mais c’est pas comme ça que le BHV sortira la tête de l’eau. 

Alors, nous sommes inquiets pour les salariés du BHV, pour ce que représente le BHV pour le commerce parisien, mais il y a un petit côté dans votre annonce, Madame la Maire, de Pompier Pyroman sur cette question du BHV. 

Alors oui, le BHV a souffert profondément des grèves du Covid, mais a aussi souffert d’un certain nombre de politiques publiques parisiennes. Et donc vous voir aujourd’hui affirmer que vous seriez prêt à regarder le rachat des murs, d’abord ça n’est évidemment absolument pas crédible au regard des 300 millions qui seraient nécessaires. Et par ailleurs, je ne suis pas sûre que ce soit souhaitable pour les salariés du BHV et pour le commerce parisien. 

C’est pas très sérieux. Nous avons au contraire besoin d’un projet crédit pour le BHV. Nous ne voterons pas ce vœu. 

Maud Gatel à propos de la transformation de l’ensemble immobilier de la Tour Maine-Montparnasse

Merci Madame la Maire,
Mes chers collègues,

C’est la délibération qui nous est soumise est éminemment technique sur un sujet au combien important et probablement aussi, au combien complexe au regard des contraintes intrinsèques à ce projet. 

D’abord, les contraintes architecturales liées à l’urbanisme sur dalle héritées des années 70. Puis les enchevêtrements des espaces, des statuts, des actionnaires, le statut privé de la grande majorité des propriétaires et c’est probablement un point qui est parfois un petit peu oublié. Et enfin la multiplicité des activités entre les bureaux, les services publics et le centre commercial. 

Aujourd’hui, soyons très clair, cet espace est devenu hostile, absolument plus adapté aux attentes des Parisiens d’aujourd’hui et il est urgent de le requalifier et de répondre aux aspirations des Parisiens, notamment en matière de végétalisation, de cheminement et tant de temps perdus nous ont éloigné évidemment de cette requalification. Cette situation de blocage dure depuis plusieurs années et a conduit à une dégradation progressive du site, particulièrement du centre commercial et des équipements sportifs. Les habitants et les usagers en subissent les conséquences quotidiennement. La reprise du dialogue entre la Ville de Paris et les porteurs de projet sur la base de l’esquisse présentée par Enzo Piano a permis de dénouer une situation bloquée depuis bien trop longtemps. Des changements apportés au projet vont clairement dans le bon sens. C’est la limitation des démolitions, le recours accru au réemploi, l’amélioration de la qualité architecturale, la meilleure perméabilité urbaine, autant d’éléments qui renforcent la cohérence de l’opération. 

Pour autant, avancer, ne veut pas dire avancer sans lucidité ni sans exigence. La délibération qui nous est soumise vise à approuver l’étude d’impact, à adapter certaines servitudes historiques et à entériner plusieurs conventions de projets urbains partenariales. Elle constitue une étape nécessaire pour permettre au projet de prendre enfin forme, mais elle intervient après des retards considérables et soyons très clair, elle illustre la fragilité de votre majorité puisque nous sommes encore une fois témoins des fractures au sein de votre majorité. 

C’est vrai que on a fait entrer cette délibération au chaussepied puisque il ne relève pas du PLUb mais du PLU de 2006. Certaines interrogations méritent d’être entendues et nous souhaiterions avoir des réponses. D’abord, c’est la question de la programmation. Le projet confirme une place très significative accordée aux bureaux, que ce soit dans la Tour Montparnasse, dans la tour CIT ou encore dans les surélévations prévues au-dessus du centre commercial. C’est normal, compte tenu encore une fois du fait que ce sont des acteurs privés, qu’il faut un business modèle. Mais en revanche, ce qui ne serait pas acceptable, c’est qu’une augmentation significative du pourcentage de bureau par rapport au projet actuel soit in fine proposé. 

Le calendrier. Ce dossier est l’illustration parfaite des lenteurs de la Ville de Paris. Je ne reviens pas sur les étapes passées. Nous voilà en 2025 avec un projet qui, ironie de sort, ne satisfait même pas la majorité municipale. Ce délai et le temps perdu doit être mis à profit pour renforcer la concertation avec les habitants, travailler les questions de sécurité, d’usage, d’équipement ouvert au public et surtout limiter les impacts d’un tel chantier sur l’ensemble du quartier. 

Et puis oui, il faudra présenter le projet aux habitants comme cela a été fait dans le 15e arrondissement lors du conseil de quartier Pasteur Montparnasse et j’espère bien que d’autres arrondissements pourront avoir cette chance. À force de refuser toute évolution, on ne protège rien, on laisse mourir et ce blocage a contribué directement à la situation actuelle. Mais il est temps désormais d’avancer, avancer et sécuriser les continuités piétonnes, repenser la logistique urbaine, traiter les réseaux, améliorer la perméabilité du site et transformer ce cœur de quartier aujourd’hui obsolète. Nous pourrons aussi compter sur un établissement culturel. Bref, il est temps d’assumer ce projet.  Je vous remercie.

Maud Gatel à propos de la participation financière de la Ville au dispositif des décharges d’écoles

Merci Monsieur le Maire, 

Je voudrais profiter de cette délibération pour revenir sur un certain nombre de faits. Nous en avons déjà parlé à de nombreuses reprises dans ce conseil, mais il me paraît au regard des réactions qui viennent d’advenir, en réponse à l’intervention d’Inès de Raguenel que c’est important. 

Le dispositif des décharges existe effectivement depuis 40 ans. Il permet aux directrices et directeurs d’école d’être déchargés à partir de cinq classes et non 13 comme cela se fait partout ailleurs en France. Un dispositif dérogatoire que nous soutenons au regard de la spécificité du rôle de directeur d’école à Paris. Dans la mesure où ils ont la charge de missions spécifiques notamment liées au fait qu’ils exercent à Paris. 

Dès lors, ce dispositif était très logiquement pris en charge par la Ville de Paris. Mais depuis 2019, la Ville de Paris a décidé de ne plus payer ce qu’elle devait, mettant en danger ce système à partir de cinq classes. Depuis 2019, pour que ce régime dérogatoire soit maintenu, c’est l’État à travers l’Education nationale qui a pris en charge financièrement intégralement le coût de ce dispositif, afin de permettre aux directeurs de se consacrer à leur mission. Soit l’équivalent de 116 millions d’euros. 

Le rapport de la Cour des comptes a logiquement mis en avant l’inéquité de ce dispositif, demandé par la ville mais payé par le contribuable français. Et en 2024, un référé a même ordonné l’arrêt de cette prise en charge par l’État. Convaincu du bien-fondé de ce dispositif dérogatoire, au regard des spécificités pesant sur les directeurs d’écoles parisiens, nous avons saisi le gouvernement et la ministre d’État Élisabeth Borne a décidé d’un moratoire en mars 2025 permettant de ne pas changer le dispositif à la rentrée 2025. Ce qui a permis de conserver le système en place, payé encore une fois par l’État et non par la Ville. Sous l’impulsion d’Élisabeth Borne et celle de son successeur, avec le rectorat, des discussions ont eu lieu avec la ville avec un principe : si la Ville veut poursuivre ce dispositif en raison des missions spécifiques des directeurs, elle doit le prendre en charge financièrement. 

Le ministère s’est engagé à modifier le décret fixant le régime des décharges pour le rendre pérenne. Un projet a été présenté hier au Comité social d’administration et sur la base de ce décret, une convention pourra être signée entre le rectorat et la Ville. A condition bien sûr que chacun assume ses responsabilités, comme l’État l’a fait, avec ses actions que je viens de rappeler. 

Alors, quelle ne fut pas notre surprise lorsque nous avons vu votre communication, relayée d’ailleurs par beaucoup de vos adjoints, laissant penser que vous étiez parvenu à maintenir ce modèle ? Soyons clair, si vous aviez assumé vos responsabilités depuis 2019, nous n’en serions pas là et la question des décharges et de leur suppression n’existerait pas. Et vous continuez à ne pas assumer vos responsabilités avec la présentation de cette convention. 12 millions, le coût de la compensation du dispositif dérogatoire est pourtant le double : 24 millions. 

Alors, j’imagine que vous allez nous proposer de voter un amendement portant la somme prise en charge par la Ville à 24 millions et l’inscrire au budget supplémentaire à défaut de l’avoir fait voter hier. Car si tel n’était pas le cas, la délibération de ce matin serait finalement uniquement, un exercice de communication pour faire croire au directeurs que vous les soutenez mais sans assumer réellement les responsabilités qui incombent à chacun et notamment le coût de ce dispositif. 

Comme nous l’avons démontré par le passé, nous soutenons ce régime spécifique des décharges et avons agi pour le préserver à la Ville désormais de prendre l’ensemble de ses responsabilités. Nos directrices et directeurs le méritent bien. 

Maud Gatel à propos de l’approbation du contrat de la compagnie parisienne de chauffage urbain CPCU

Merci beaucoup Monsieur le Maire,

Les modalités de renouvellement du contrat ont été évoquées, le sujet du calendrier, et ma collègue Séverine de Compreignac, y reviendra. 

Je voulais simplement pour ma part m’attacher à illustrer l’immense occasion manquée du réseau actuel qui aurait pu, qui aurait dû, constituer un levier majeur pour la ville pour réduire nos émissions de gaz à effet de serre. Car rappelons le, le bâtiment représente 20 % des émissions nationales de CO2 dont la majeure partie provient du chauffage. Le renouvellement de cette concession pour le plus grand réseau de chaleur d’Europe nous est présenté comme l’aboutissement d’une politique volontariste écologique. 

Et pourtant, cela fait 25 ans que à la tête de Paris, vous avez laissé un réseau de chaleur dérivé complètement, pour devenir aujourd’hui une épave climatique. La quantité de chaleur perdue est phénoménale en raison des sous-investissements chroniques. Mais encore plus grave, vous ne vous êtes jamais servi du levier considérable que constitue pourtant le réseau de chaleur pour réduire nos émissions. 

Ce réseau ne représente que 54 % au mieux d’énergie renouvelable. Ce taux est parmi les plus faibles de tous les réseaux de chaleur. Il a même parfois fallu acheter des certificats de biométhane pour dépasser les 50 % fatidiques vous donnant droit à une TVA réduite. Vous avez fait donc de l’optimisation fiscale climatique pour masquer votre incapacité durant des décennies à faire évoluer ou même maintenir correctement ce réseau. 

Mais vous avez surtout renoncé à utiliser ce levier en dépit des conséquences pour le climat et pour la santé, sans parler de la dépendance aux énergies fossiles dans le contexte géopolitique que nous connaissons. Rappelons le, le gaz naturel émet des oxydes d’azote lors de la combustion qui irritent les bronches avec des effets nocifs sur la santé respiratoire, des particules fines PM 2.5 qui compte tenu de leur petite taille peuvent pénétrer dans l’organisme. Du monoxyde de carbone : gaz toxique incolore produit par une combustion incomplète des composés organiques volatiles notamment. Du benzène même lorsqu’il n’y a pas de combustion et ce sont des composés cancérigènes. Du méthane dont les fuites se trouvent tout au long de la chaîne et qui est un puissant gaz à effet de serre qui contribue à la formation d’ozones troposphériques.

Vous avez même durant plus de 20 ans maintenu du charbon comme source d’énergie malgré toutes les conséquences induites pour la planète et pour la santé. Dans ce nouveau contrat, les délégataires potentiels annoncent que 500 000 tonnes de carbone au moins seront économisées. Cela signifie que chaque décennie, depuis que vous êtes au pouvoir, ce sont 5 millions de tonnes de CO2 que vous auriez pu éviter. 

Il est insupportable de penser que les élus qui se disent préoccupés par le climat n’aient pas exploité ce levier. En 25 ans, vous auriez pu, vous auriez dû, augmenter le taux d’énergie renouvelable sur le réseau et mener les travaux indispensables. 

Le débat de ce matin doit ouvrir les yeux des Parisiens sur cette inaction climatique pendant les 25 dernières années. Au lieu de vous attaquer à ce véritable enjeu, au lieu de cesser plutôt ce demi-million de tonnes de carbone qui détruit notre planète, vous avez décidé d’agir uniquement sur ce qui était visible. Alors, c’est vrai, les arbres en pot, ça se voit davantage que le réseau de chaleur, mais c’est pas plus efficace. Aucune des actions que vous avez mené en 25 ans n’aura permis d’économiser ni de près ni de loin le demi-million de tonnes annuelles que vous auriez pu éviter en vous occupant du réseau de chaleur. 

Cette délibération, finalement, c’est la révélation d’une immense supercherie et d’une absence de volonté d’agir pour diminuer drastiquement les émissions de gaz à effet de serre. Les Parisiens n’ont pas besoin que l’on leur parle d’écologie. Ils ont besoin qu’on agisse sur l’essentiel de nos émissions et c’est ce que vous n’avez pas fait pendant tant d’années. Le climat meurt de l’inaction des politiques qui ne sont que des écrans de fumée. Je vous remercie.

Maud Gatel à propos de l’explication de vote du budget primitif de la Ville de Paris pour 2026

Merci Madame la Maire, 

Mes chers collègues, 

Nous avons assisté aujourd’hui à ce dernier débat budgétaire et je dois avouer qu’à bien des égard, c’était relativement pénible surtout d’entendre parler les mots de mensonge et d’hypocrisie. Alors, je voudrais commencer cette explication de vote en reprenant simplement quelques chiffres et quelques faits. 

Un niveau historique de la dette, aujourd’hui, les prévisions pour 2026, ce sont 9,7 milliards d’euros. Et si on ajoute évidemment les loyers capitalisés, cela monte à 11,9 milliards d’euros. C’était 4,2 milliards en 2014. 

En 2026, ce sont 540 millions que les Parisiens et les Parisiennes à travers leur budget devront payer pour rembourser la dette et le capital, soit l’équivalent de ce que l’OFCE estime pour adapter la Ville de Paris au dérèglement climatique. Et cette dette historique pour faire quoi ? Vous nous avez dit Madame la Maire ce matin pour loger les Parisiens bien sûr. Et d’ailleurs nous avons fait en sorte nous, au groupe MoDem et Indépendants de veiller à ce que la cotation pour celles et ceux qui prennent soin de Paris soit élevée et pour qu’ils aient effectivement accès. 

Mais soyons un petit peu sérieux, ce que vous faites, c’est produire du logement, non pas en créer. Et il suffit d’ailleurs de voir le nombre de demandeur de logements sociaux depuis 2014 pour montrer que non, le problème n’a pas été réglé, que celles et ceux qui prennent soin de Paris ne sont pas prioritaires dans le parc social de la ville. La question de la voirie, j’en parlais ce matin, ce budget qui ne cesse de baisser alors que ça fait partie du cadre de vie des Parisiens. La question du plan climat et de l’adaptation de la ville au dérèglement climatique. Je rappelle 2,85 millions de mètres carrés produits au cours de ces dernières années, des places minéralisées ou encore la tour Triangle. On a beaucoup parlé des intérêts privés et je ne doute pas qu’Unibail en fasse partie. 

Alors, on a beaucoup sacrifié le bus, on a méprisé les piétons et puis on a renoncé à l’accessibilité. Alors, au miracle, dans la lettre rectificative, il y a trois points sur ce sujet, il est jamais tard pour bien faire mais néanmoins nous, nous restons assez dubitatifs sur cette question. 

Et puis dernier point, je voudrais vraiment, mais c’est c’est la énième fois que je le dis, qu’on arrête de brandir la certification, comme une garantie de bonne gestion. Il suffit de lire pour cela le rapport de la chambre régionale des comptes. Et puis Monsieur Simondon, Monsieur Féraud, alors le mouvement démocrate vous obsède mais il faudrait vous mettre d’accord puisque vous avez rigoureusement dit deux choses à l’opposé. Alors oui, le MoDem est constant dans ses combats notamment en matière de sobriété budgétaire. 

C’est une question d’indépendance et l’attention portée aux générations futures et toutes les difficultés de la ville à vous entendre, Monsieur Simon serait évidemment lié au vote du budget 2025 parce qu’avant tout allait parfaitement bien. Alors il fallait oser. Et que ne l’avez-vous pas dit à vos amis socialistes qui n’ont pas jugé bon de censurer ce fameux budget porté par François Bayrou en 2025 ? 

Alors oui, l’argent ne coule pas à flot. Le gouvernement de l’époque a pris ses responsabilités, et on aurait aimé que la Ville en fasse de même. Ce matin, nous avons assisté à un exercice d’autosatisfaction et j’ai apprécié les propos de Jérôme Gleizes qui lui avait le courage de dire que tout n’avait pas été bien fait et je pense que à un moment c’est bien aussi de rendre des comptes sur ses propres actions et globalement sur la politique qui a été menée. 

Et puis dernier point, je le dis avec une certaine gravité, l’accusation selon laquelle vous seriez les seuls à aimer Paris. En fait, c’est assez insupportable. Nous aimons tellement cette ville qu’il nous est profondément insupportable de voir le manque de soins dont elle fait l’objet. Nous avons une haute idée du service public que les dysfonctionnements y compris les plus graves nous sont absolument intolérables. Alors oui, nous avons une exigence pour cette ville. Oui, nous portons la fierté de cette ville et nous avons envie qu’elle retrouve un rayonnement qu’elle a perdu. Alors, heureusement, ce projet, ce budget sera revu dans quelques mois parce que définitivement Paris mérite mieux. Je vous remercie.

Maud Gatel à propos du budget primitif de la Ville pour 2026

Merci Madame la Maire, 

Mes chers collègues, 

Nous y sommes. Nous examinons ce matin le dernier budget de la mandature. L’occasion de dresser un bilan, bien évidemment, de ce qui nous a conduit dans cette impasse budgétaire sur laquelle je reviendrai. Un symbole, la dette qui a augmenté de 50 % lors du dernier mandat et de 150 % au cours des deux derniers mandats. 

Alors, comment as-t’on pu en arriver là ? Alors, pas parce que les dépenses ont diminué malgré la sempiternelle sur le désengagement de l’État, puisque les dotations et les compensations ont continué à augmenter au cours de cette période. 

Nous y sommes arrivés aussi malgré le renoncement à vos promesses, puisque la ville s’est chargée d’augmenter significativement ses recettes. Ce fut par exemple l’augmentation de la taxe foncière au dépend des Parisiens, au dépend des commerçants auxquels aujourd’hui vous souhaitez venir au secours. Résultat : des recettes de taxe foncière en augmentation de 76 % sur la période, sur le dernier mandat. Au total, les recettes de la Ville de Paris ont augmenté en un mandat de 24 %. On est donc loin d’une ville exsangue et qui ne peut pas faire face à ses responsabilités. 

Comment en est-on arrivé là ? Tout simplement parce que les dépenses ont continué à augmenter. Alors, vous parliez tout à l’heure d’une trajectoire financière solide ? Non, car tout ça s’est fait au dépend des fondamentaux budgétaires : quelques exemples. Des leviers obérés. Les loyers capitalisés logiquement se tarissent mais sont désormais devenus une source de financement dont la ville a besoin chaque année et donc veille à renouveler les conventionnements. Mais cela évidemment ne pourra pas durer. 

Autre levier obéré, celui des sessions qui évidemment se tarissent. On est ainsi passé de 150 millions de sessions en 2020 à 85 cette année. Des marges de manœuvre qui n’existent plus avec une charge de la dette qui atteindra en 2026, 237 millions et qui confirme ce caractère insoutenable de la dette que votre ancienne conseillère budgétaire avait dénoncé dès 2018. 

Des alertes ignorées et une trajectoire qui n’a cessé de s’aggraver depuis lors. Et des priorités pour lesquelles la ville n’a plus les moyens, et j’en donnerai quelques exemples. On peut constater un recul sur les politiques publiques pourtant essentielles pour les Parisiens et la Mairie réduit les moyens là où les besoins sont les plus urgents. Les moyens de fonctionnement de la police municipale passent de 20,7 millions en 25 à 17,7 millions en 26. Une baisse de 17 %. La protection de l’espace public est elle aussi amputée. Dans une ville où le sentiment d’insécurité ne cesse de progresser, ce choix est absolument incompréhensible. 

Les dépenses de fonctionnement consacrées aux espaces verts diminuent de nouveau en fonctionnement avec 17,2 millions. La voirie, vous en parliez Madame la Maire, au cœur du quotidien n’échappe pas à cette logique de recul constant. En fonctionnement, les moyens consacrés à l’entretien de la voirie diminuent légèrement pour atteindre 23,9 millions. Mais en investissement, la baisse est très marquée avec seulement 53 millions pour les dépenses de voirie. 

Sur la politique environnementale, on observe un décalage flagrant entre les discours et la réalité. Les crédits d’investissement consacrés au plan climat sont en recul. Les investissements pour les espaces verts également. Les crédits dédiés à la végétalisation des quartiers, notamment à la création de nouvelle rue jardin, chutent de 8 millions en 2026. La ville subit aujourd’hui les conséquences d’une trajectoire d’endettement non maîtrisée et non corrigée qui pèse sur les financements des politiques publiques pourtant essentielles aux Parisiens. 

Alors certes, il y aura moins d’emprunts cette année mais plus de dettes demain. Certes, il y a plus d’épargne aujourd’hui mais davantage d’intérêt à payer. Voilà la réalité de ce budget. Et puis c’est la partie visible de l’iceberg. La reprise en main des finances de la ville nécessitera forcément un audit global de l’ensemble des budgets de la ville. Elle passera aussi par un plan d’économie et ce dès 2026 et de nouvelles procédures comme le vote de mandats spéciaux par le Conseil de Paris qui existe dans la plupart des collectivités territoriales mais que vous refusez sans cesser de le refuser. Cela aurait pu permettre à notre conseil dont le rôle est de contrôler les dépenses engagées à hauteur de 100 000 € pour les déplacements entre septembre 24 et juillet 25. 

Il faudra aussi resserrer les dépenses de la ville sur les priorités à l’aune de l’intérêt des Parisiens et en termes de gouvernance, mettre en place les outils pour suivre l’exécution budgétaire des grands plans. Sans suivi précis, ils sont surtout des outils de communication. 

C’est l’objet d’un certain nombre de vœux que nous déposons. Béatrice Lecouturier et Maud Lelièvre reviendront également sur un certain nombre de thématiques. 

Il est donc urgent de retrouver des marches de manœuvre, non pas par orthodoxie budgétaire, mais bien parce que c’est la condition pour la ville de faire face aux enjeux auxquels elle est confrontée. Et puis je voulais revenir sur un point. Oui, Paris est la plus belle ville du monde et nous sommes tous des amoureux de Paris. Et c’est la raison pour laquelle nous avons le cœur serré quand nous voyons la dégradation de ses paysages, de son patrimoine. Arrêtez de considérer que vous êtes la seule à aimer Paris. Nous, on l’aime tellement qu’on considère qu’elle mérite mieux. Je vous remercie.

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