Merci, Chers collègues,

Notre groupe, MoDem et Indépendants, tient à saluer les travaux de l’Assemblée citoyenne de Paris. Merci à l’ensemble de ses membres pour leur implication, la rigueur de leur méthode et pour la qualité des propositions formulées.

Cette réflexion sur le renouveau démocratique est précieuse, elle est bienvenue et notre débat intervient à un moment crucial pour la démocratie locale.

Nous traversons en effet une crise de confiance profonde entre les citoyens et la Ville, alimentée notamment par la multiplication des dispositifs participatifs, qui manquent de lisibilité, de transparence ou d’efficacité.

Plus nous créons de mécanismes censés rapprocher les citoyens des décisions, plus ils ont le sentiment que leur parole ne porte pas.

Ce décalage, entre l’intention affichée et la réalité perçue, alimente les frustrations et les colères.

Alors, la démocratie participative ne saurait servir de façade pour légitimer des décisions déjà prises. Elle ne peut pas être instrumentalisée comme un outil de communication politique. Car lorsque la participation est factice, les citoyens s’en détournent.

Nous le disons clairement : oui à la démocratie participative, à condition qu’elle soit exigeante, sincère, et dotée de réels leviers d’influence.

C’est pourquoi, nous souscrivons à une majorité des propositions qui nous sont présentées aujourd’hui. Permettez-moi de revenir sur quelques-unes d’entre elles.

D’abord, sur la mise en place d’un véritable droit de suite. Cela fait des années que nous demandons des retours concrets sur les vœux que nous adoptons ici-même. Force est de constater que l’Exécutif ne s’y résout pas. 

Alors si les travaux de l’Assemblée citoyenne permettent de faire émerger un mécanisme clair de suivi et d’évaluation des décisions votées, alors oui, ce sera un progrès démocratique concret et nécessaire.

Nous voulons également réaffirmer notre soutien à la création d’un passeport de l’engagement, une de vos propositions que notre collègue Béatrice Lecouturier avait saluée à l’occasion du rapport du Conseil parisien de la jeunesse.

De la même manière, nous saluons l’idée d’une Semaine de la participation et de l’engagement. Cette initiative offrira une visibilité nouvelle à l’ensemble des dispositifs participatifs existants, souvent méconnus ou mal perçus.

Elle pourra également devenir un temps fort de restitution, de pédagogie, de dialogue et d’évaluation.

Un point de satisfaction également concernant vos réflexions et vos propositions sur l’organisation des votations citoyennes. Chers membres de l’Assemblée citoyenne, vous le soulignez justement : il est urgent d’élargir ce mécanisme, de mieux l’encadrer, et surtout d’en améliorer la communication.

Car par exemple, personne ne peut ignorer les caractéristiques des deux dernières votations organisées à Paris : manque d’information, calendrier peu lisible, formulation des questions contestées, car mal orientées, modalités critiquées, et des réserves formulées jusqu’au sein de la commission de déontologie.

Une remarque aussi sur la mesure 20 où il est proposé aux mairies d’arrondissements de concevoir un dispositif de propositions de questions locales par les citoyens, en laissant l’exécutif maître du choix final. Ne serait-ce pas une forme de mépris démocratique à l’égard des maires d’arrondissements et surtout une absence de confiance dans la démocratie de proximité. La question vous est posée. 

Les Parisiens méritent mieux. Ils méritent des dispositifs compréhensibles, bien préparés, bien encadrés. C’est une de vos demandes que nous soutenons.

Pour finir, un point d’attention sur la création, dans chaque arrondissement, d’assemblées citoyennes locales. Bien évidemment, nous sommes pour le renforcement de la démocratie de proximité. Mais sa mise en œuvre devra être rigoureuse.

Car ces nouvelles instances devront disposer de moyens réels pour fonctionner, et surtout d’un rôle clair pour éviter tout chevauchement avec les conseils de quartier et autres dispositifs déjà existants. La complémentarité devra être pensée dès le départ, sous peine de créer de la confusion là où l’on souhaite apporter de la clarté.

Les Parisiennes et les Parisiens ne veulent pas être consultés pour la forme. Ils veulent être des acteurs pleinement associés à la vie citoyenne. Ils veulent comprendre, débattre, co-construire, décider. Et ils ont raison.  

Nous saluons d’ailleurs votre souhait de généraliser les pré-conseils d’arrondissements comme nous le faisons déjà depuis notre élection dans le 9eme arrondissement avec Delphine BÜRKLI.

Alors à nous d’ouvrir sur le plan parisien, une nouvelle étape, plus transparente, plus sincère, plus partagée. Avec vous. Nous serons au rendez-vous ! 

Je vous remercie.