Merci Madame la Maire,
Mes chers collègues,
C’est avec beaucoup de tristesse que nous avons appris cet été, la disparition de notre cher collègue Jacques Martial, décédé le 13 août dernier et que nous avons accompagné pour son dernier voyage au Père Lachaise.
Jacques Martial fait partie de ces personnalités nourries de richesses culturelles, territoriales et profondément marquées par les nombreux pays d’Afrique et des Antilles où son père était affecté.
C’est en Guyane, adolescent, que Jacques Martial découvre le théâtre, art qui deviendra sa vocation. Acteur, metteur en scène, il sera aussi un homme politique engagé notamment à Paris.
Formé à l’atelier de Sarah Sanders dont il fut l’assistant. Il donne un souffle pédagogique à sa démarche, en animant des stages de formation pour acteurs en étant déjà dans la transmission.
Tout en mettant en scène plusieurs spectacles, il poursuit sa carrière d’acteur, devenant, vous l’avez rappelé, un visage familier pour le grand public, notamment dans la série Navarro où il incarnait Bain-Marie.
Jacques Martial, c’est aussi l’action citoyenne ! Engagé, honnête homme au sens des Lumières, il savait conjuguer les mots culture et citoyenneté pour faire rayonner la diversité et l’histoire des Outre-mer dans notre capitale.
Nommé, ça a été rappelé également président de la Villette par Jacques Chirac en 2006, il a été le premier dirigeant noir à la tête d’une grande institution culturelle parisienne.
Élu conseiller de Paris en 2020, adjoint à la Maire, chargé des Outre-mer en 2022, Jacques Martial s’est battu pour défendre les Parisiens ultramarins, soutenir leurs associations, coopérer avec les collectivités ultramarines et porter la mémoire de leurs luttes et de leurs figures emblématiques dans l’espace public parisien.
Grâce à lui, Paris a vu naître le jardin et la statue Solitude, héroïne emblématique de la lutte contre l’esclavagisme et pour la défense des valeurs de liberté, d’égalité et de fraternité. Il a aussi œuvré pour la dénomination du jardin Toussaint Louverture, ainsi que celle de la statue de Paulette Nardal, fidèle en cela à ses valeurs de transmission.
Son combat était, en effet, celui de la Mémoire en partage, toujours avec la même exigence d’humanité et d’universalité. Son engagement l’a d’ailleurs conduit à de hautes responsabilités comme la présidence de Mémorial ACTe, le musée de l’esclavage de Pointe-à-Pitre.
En dernier, il était membre du comité de pilotage du Mémorial national des victimes de l’esclavage où il représentait notre collectivité aux côtés notamment du CM98, le Comité marche du 23 mai 1998 dont je salue les dirigeants et militants pour tous leurs engagements mémoriels.
Il a aussi été à l’origine d’initiatives culturelles fortes, vous l’avez rappelé, comme la si symbolique Nuit Blanche d’Outre-mer. On se souviendra du magnifique feu d’artifice du 14 juillet, en préambule à des Jeux olympiques historiques où les Outre-Mer avaient été mis à l’honneur.
Pour toute son œuvre et sa vie citoyenne, il était nommé Chevalier de la Légion d’honneur en 2006, puis promu officier des Arts et Lettres en 2015.
Au nom du groupe MoDem et Indépendants, je souhaite adresser à son époux, à sa famille, à ses proches et à ses amis, nos plus sincères condoléances. Jacques Martial, homme accompli, laisse une empreinte indélébile dans le cœur de Paris.
Sa gentillesse et sa générosité d’âme, comme son héritage et sa place parmi nous dans ce Conseil, nous invitent à poursuivre son combat avec la même exigence dans la transmission et la même détermination dans l’action.