Madame la Maire, 

Écoutez, non, je voudrais juste dire un mot au nom du groupe centriste et de mes collègues. Si vous voulez, nous avons toujours la même réaction quand ces attaques personnelles se diffusent dans cette enceinte, c’est de vous dire gardez-les pour les couloirs. 

Vous pouvez avoir vos animosités, vos détestations. J’entends parler d’intimidation et de courage dans la résistance aux intimidations. Tout ça n’est pas toujours audible mais j’ai envie de vous dire gardez ça pour des discussions privées parce que il me semble que cela engendre trois inconvénients majeurs. La première chose c’est je trouve que ça abaisse ceux qui professent ces attaques personnelles quels que soient les bancs sur lesquels ils siègent. 

Deuxièmement, ça abaisse le débat démocratique parce que c’est exactement ce que nos concitoyens ne supportent pas. Il ne supporte pas de voir des élus de la République, pour la plupart payés par la République, se comporter comme des enfants dans une cour d’école, se donner des coups et des insultes. 

Deuxièmement, ils ne supportent pas ce parfum d’accusation de corruption. Moi, je vous rappelle les années 30 où Maurice Thorez accusait Léon Blum de “reptile répugnant”. Ce genre d’attaque personnelle rappelle à tous que c’est toujours le populisme qui gagne dans l’attaque. C’est toujours les populistes, que ce soit à l’extrême gauche ou à l’extrême droite, qui tirent leur marron du feu quand on se livre à ce genre de facilité. 

Et pardon de reprendre la phrase de Camus, mais un homme ça se retient, ça se contrôle, ça résiste. On garde ses sentiments pour des discussions privées, pas pour des discussions publiques, s’il vous plaît.