Madame la Maire,
Depuis le 4 novembre 2020, les Françaises ont commencé à travailler gratuitement.
Et ce chiffre n’est qu’un indicateur symbolique des difficultés que connaissent les femmes face à l’emploi où
la maternité,
la monoparentalité
sont des discriminations à l’embauche qui s’ajoutent aux difficultés du quotidien.
D’après une étude menée par le Conseil supérieur de l’égalité professionnelle l’an dernier
- «59% des femmes prennent habituellement les jours de congé pour enfant malade, contre 25% des pères».
- Dans l’année suivant la naissance d’un enfant, «7 femmes sur 10 ont modifié leur organisation de travail »
- et « 50 % ont réduit ou arrêté leur activité de façon provisoire ou définitive contre uniquement 6% des hommes».
Nous sommes loin du modèle suédois.
Et cette inégalité face à l’emploi touche à tout âge avec ou sans enfant (dont la seule potentialité naturelle) conduit à l’écart de 20% de salaire, à diplôme, compétences, et postes équivalents.
Gisèle Halimi, qui nous a quittés le 28 juillet, le disait elle-même : “Le grand échec, c’est l’égalité au travail”.
Alors dans ce contexte, oui Madame la Maire, il faut vous féliciter d’avoir promus des femmes.
Mais au-delà des nominations des chartes, il nous faut collectivement réfléchir à des mesures complémentaires.
surtout en termes de temps partiel et de congés paternité là ou peut concrètement agir la ville
- premier point : le recours au temps pareil
L’égalité salariale passe aussi par le type de contrat de travail dont bénéficient les femmes.
Sur ce point, le bât blesse. Au sein de la Ville de Paris, le temps partiel reste encore et toujours le maillon faible : 87% des agents à temps partiels sont des femmes. S’il y a un axe de progression, ce serait celui-ci.
- Second point :
Le développement du congé paternité :
- Depuis 2016, le pourcentage de pères ayant pris un congé de paternité sur la totalité des agents devenus pères dans l’année stagne autour de 80%.
- On note même une baisse de ce pourcentage entre 2018 et 2019. Dans les filières techniques et sociales, on trouve les plus grands écarts. Par exemple, en 2019, dans la filière technique, à composante majoritairement masculine, sur 59 personnes ayant pris un congé parental pendant la première année, seulement 3 étaient des hommes.
- Nous porterons une attention particulière à ces problématiques puisque, dès le 1er juillet 2021, le congé paternité passera de 14 à 28 jours dont 7 obligatoires. Cette mesure a été adoptée à une large majorité au Parlement et nous espérons qu’elle permettra de réduire les inégalités actuelles à la Ville de Paris.
Le rapport ne le met pas en perspective, ni votre introduction mais quelles mesures concrètes dans une société qui tend trop souvent vers une différenciation des sexes dès le plus jeune âge.
Revenons également sur la question de l’espace public
L’égalité hommes-femmes commence dès la cour d’école maternelle où la cour de récréation est un espace collectif qui est un bien commun.
Tous les enfants devraient pouvoir
s’y réjouir,
s’y amuser,
s’y épanouir
sans qu’aucune détermination physique ou mentale crée de l’iniquité d’occupation et de traitement.
Vous l’évoquez dans le rapport à travers les cours d’école mais comment résumer un sujet aussi important seulement en un paragraphe dans un rapport de 71 pages. Je regrette également que seul un énoncé des principes y figure sans détails ni bilan.
Prenons exemple sur Rennes qui porte une politique ambitieuse non genrée depuis 20 ans.
Enfin permettez-moi de conclure sur le sort des invisibles.
Celui des femmes prostituées
- Les subventions aux associations œuvrant à l’égalité femmes / hommes sont en augmentation : depuis 2016, le budget a augmenté de près de 8%.
- Mais les subventions pour la lutte contre la prostitution sont en baisse constante depuis 4 ans.
Plus que jamais dans un monde dur, de crise, et de migration il faut les protéger, ces ombres de la nuit, ces filles mineures exploitées le long des boulevards des Maréchaux, de la porte de la Chapelle.
Celui des femmes SDF
Une attention particulière doit être portée aux femmes SDF, qui ne sont mentionnées nulle part dans le rapport.
Madame Versini s’inquiétait du fait que 12% des personnes rencontrées lors de la Nuit de la Solidarité étaient des femmes.
Enfin la question des femmes transgenres.
Absente du rapport, une seule fois mentionnée page 47 sur l’accès aux toilettes. Le sujet est un peu léger pour un sujet aussi important.
Le droit à l’égalité de genre comprend également le droit de vivre et d’interpréter l’identité de genre de façon personnelle.
Vous remettez certes chaque année des prix à l’Hôtel de ville mais quelles sont vos politiques concrètes contre le mégenrage, la discrimination quotidienne ou bien sur votre rôle en tant qu’employeur ?
Enfin et je terminerai sur ce point, j’aurai une remarque personnelle.
La première des violences faites aux femmes c’est le ghosting : effacer les femmes pour mieux exister. Je regrette que Ségolène ROYAL pourtant de votre parti n’est pas été invitée aux 5 ans de la COP21 fait par la ville de paris la semaine dernière, pourtant principale architecte de la cop21 aux cotés Laurent Fabius et de François hollande. Je vous remercie