Paris, le 9 mai 2018
Le groupe UDI-MoDem du Conseil de Paris appelle l’exécutif parisien à maintenir une présence significative d’ateliers Beaux-Arts avec modèle vivant. Il est inconcevable qu’une pratique pédagogique vieille de plusieurs siècles, qui a montré son importance et son utilité, puisse être ainsi remise en cause par de simples considérations budgétaires.
Comme le révèle le Parisien, la direction pédagogique des Ateliers Beaux-Arts de la Ville de Paris a décidé depuis plusieurs années de réduire progressivement les ateliers avec modèle, faisant passer le nombre d’heures de vacation de 23.000 en 2006 à 14.000 en 2017. À la rentrée 2018, ce sont 1.500 heures supplémentaires qui seraient amenées à disparaître.
Pourtant, la Maire de Paris avait affirmé, lors de sa communication sur la politique culturelle municipale présentée en ouverture du dernier Conseil de Paris, vouloir développer les pratiques artistiques amateurs dans la capitale. Le groupe UDI-MoDem s’était alors inquiété qu’il ne s’agissait-là que d’un vœu pieux. Force est de constater que ces craintes se révèlent malheureusement exactes.
Déshabiller les pratiques artistiques amateurs pour habiller les artistes professionnels, comme le prévoit la Ville de Paris, est un non-sens. C’est au contraire en renforçant l’excellence de l’éducation artistique pour le plus grand nombre, et donc en maintenant des ateliers avec modèles vivants, que l’ensemble des acteurs culturels parisiens en sortira gagnant.
Le groupe UDI-MoDem renouvelle son souhait d’une vraie réforme des pratiques artistiques amateurs à Paris, comme le préconisait déjà l’Inspection Générale de la Ville de Paris dans un rapport de 2014. Une telle réforme permettra notamment de faire évoluer le statut du modèle vivant, un véritable métier qui mériterait d’être mieux considéré, loin des idées reçues.
Béatrice Lecouturier
Présidente de la Commission culture – mémoire – patrimoine du Conseil de Paris
Conseillère de Paris (16ème)
Conseillère régionale d’Ile-de-France
Bonjour Madame,
Je me permets de solliciter votre attention pour vous remercier pour votre intervention et d’avoir pris la défense de l’enseignement des pratiques des Beaux-Arts, qui sont axées sur l’apprentissage de l’observation, du geste et de l’étude du modèle vivant.
Comme vous l’avez rappelé dans l’Hémicycle du Conseil de Paris, les ateliers Beaux-Arts dispensent un enseignement d’excellence, et l’audit de l’inspection des services de la mairie de Paris soulignait l’attirance du public pour la pratique du dessin, de la peinture, du modelage à 70% de la demande.
En effet, la casse des ateliers Beaux-Arts a été de plus belle chaque année, avec une accélération depuis 2016 par les départs en retraite des professeurs non remplacés. À ce jour, il reste 62 postes de professeurs sur les 72.
L’objectif que s’est fixé la DAC est de réduire à un tiers les heures d’atelier avec modèle vivant sur les 12 000 heures restantes.
En fait, nous assistons aux démantèlements des ateliers Beaux-Arts, l’objectif caché est de mutualiser les aba en ateliers associatifs, Paris Ateliers et autres.
Le projet initial des ateliers des aba Pt de la Chapelle, 5 ateliers de 55 m² a été réduit à deux pour laisser la place à la pratique de la danse et autres.
Je suis modèle, je pose depuis 1999 pour les ateliers Beaux-Arts. Je suis vraiment très triste de voir ces lieux de mixité sociale et d’échanges se vider années après années. Je suis l’organisateur de la manifestation du 8 mai 2018 place des Vosges, je suis à votre disposition si vous voulez faire à nouveau le point sur les aba au conseil de Paris de ce mois ou en juillet.
Cordialement
Patrick Bellaiche
Président de l’association Modèles d’Art de France