Merci Madame la Maire. Madame la Maire, mes chers collègues,

 

Notre groupe tient tout d’abord à remercier le groupe Changer Paris de mettre à l’honneur les familles à Paris à travers cette délibération. Car, s’il y a bien un sujet sensible et décrié de votre politique, c’est bien la place ou précisément, l’absence de place que vous avez décidé de laisser aux familles dans notre capitale. La présence de familles, d’enfants, de jeunes, est essentielle pour éviter le vieillissement d’une ville et pour maintenir son dynamisme. Or, les chiffres sont là, implacables dans leur réalité : Paris perd de sa population avec une moyenne de 11 000 habitants par an selon les dernières données de l’INSEE, et les 3 000 inscriptions en moins pour la prochaine rentrée scolaire sont tout autant inquiétantes. Une érosion lente, mais une érosion qui devient structurelle et qui doit impérieusement vous interroger, Madame la Maire. Mais, malheureusement, vous n’entendez pas les alertes que vous envoient les familles. Lorsque l’on interroge des familles qui font le choix de quitter Paris, les réponses sont très intéressantes. Tout d’abord, elles ne regrettent en rien leur choix de quitter Paris, et elles disent même qu’elles auraient dû franchir le pas avant. Ensuite, elles expliquent qu’elles étaient prêtes à rester à Paris, à supporter des logements exigus, des loyers plus chers, des temps de transport importants pour aller travailler, si Paris n’était pas devenue ce qu’elle est devenue depuis que vous êtes arrivées aux commandes de la ville. 

Madame la Maire, les familles ont besoin d’une ville apaisée pour rester dans leur ville, une ville en harmonie avec ses habitants. Une ville apaisée, c’est un espace public organisé, où les piétons ne risquent pas d’être renversés par des vélos ou des trottinettes. Une ville apaisée, c’est disposer d’une place de crèche pour une famille lorsqu’un enfant arrive. Une ville apaisée, c’est disposer d’un logement social lorsqu’il est éligible et puis le quitter lorsqu’il ne l’est plus, pour que le parc social tourne. Une ville apaisée, c’est pouvoir sortir le soir en sécurité ou laisser sortir ses enfants en toute tranquillité. Une ville apaisée, c’est la préservation d’un cadre de vie, une ville où son histoire et son patrimoine sont respectés, où la propreté est la règle. Une ville apaisée, enfin, ce sont des espaces verts, des parcs et des jardins, et non une tour triangle ou une bétonisation à outrance dans certains quartiers. Bref, une ville apaisée, c’est tout le contraire de la politique que vous menez à Paris, et que les familles subissent en premier. En réalité, les familles quittent Paris car elles ne supportent plus la brutalité de notre ville, ses incivilités et l’agressivité grandissante dans une capitale où les habitants ont perdu le lien qui les unissait. Les familles ce sont les parents, ce sont les enfants mais ce sont également les grands-parents, ou les personnes en situation de handicap qui ont des difficultés à se déplacer et qui sont dans l’obligation de prendre leur voiture pour faire des démarches quotidiennes mais qui ont de plus en plus de mal à le faire. Ne les oublions pas. Madame la Maire, ne les oubliez pas. 

Alors oui, nous voterons bien évidemment la délibération du groupe Changer Paris pour donner de véritables moyens à notre ville, pour donner envie aux familles de rester dans notre capitale, pour qu’elles restent, le cœur battant de notre capitale. 

Alors que notre ville a tous les atouts nécessaires pour réussir, dire aux familles “Je vous aime” ne suffit plus, Madame la Maire. Car, comme vous le savez, il n’y a pas d’amour, il n’y a que des preuves d’amour, c’est ce que vous demandent les familles à Paris. Et je vous remercie.