Madame la Maire, mes chers collègues,

La démocratie n’est-elle pas par définition participative ?

La démocratie, c’est en effet le gouvernement de tous, l’implication de chaque citoyen dans les choix collectifs.

Pourtant le pléonasme d’une démocratie participative s’est aujourd’hui peu à peu posé essentiellement pour distinguer celle-ci de la démocratie représentative classique.

Nos concitoyens expriment de plus en plus leur volonté à participer directement à la vie de la cité, à exprimer leur avis en dehors des grands rendez-vous électoraux qu’ils délaissent de plus en plus malheureusement.

Vous souhaitez donc par cette délibération renforcer les nombreux dispositifs de la démocratie participative à Paris déjà mise en place lors de la dernière mandature et je vous épargnerai le fastidieux exercice d’énumération des 16 dispositifs déjà existant en la matière.

Mais pourquoi rajouter une couche supplémentaire à ce millefeuille déjà copieux ?

Peut-être aurait-il fallu déjà faire un bilan objectif de ce qui marche ou ne marche pas avant de faire de nouvelles propositions qui ne font qu’embrouiller encore plus un paysage de démocratie participative surchargé.

Les 76% de Parisiennes et de Parisiens – qui ne se sentent pas du tout impliqués dans les grandes décisions concernant leur Ville – devrait vous interroger sur l’efficience de votre politique en la matière. Car s’il est louable de développer une offre de participation démocratique, plus accessible et connue de tous.

Regardons objectivement dans les faits ce qu’il se passe :

Tous ces dispositifs touchent toujours les mêmes personnes, les mêmes associations, très averties, laissant sur le côté une majorité de Parisiens qui ne savent pas à qui s’adresser pour exprimer une idée qui améliorerait le quotidien de leur quartier.

Les maisons des associations étaient la bonne porte d’entrée pour être le creuset de synthèse et de remonter des expressions citoyennes et pourtant, vous en avez supprimé un grand nombre. Notre groupe continu à penser que derrière un affichage de démocratie participative se cache en réalité une volonté centralisatrice de l’exécutif parisien.

Et derrière cette frénésie à développer tous ces outils, ne se cache-t-il pas en fait la réalité d’une Ville de Paris dirigée d’une main de fer ?

Il reste à apporter une cohérence à tous ces dispositifs existants et surtout éviter un entre-soi qui exclue. Allant à l’encontre du but recherché à savoir réunir et aboutir à une réelle démocratie participative collective.

Si malgré votre volonté affichée, dans cette charte, de développer la communication des différents dispositifs de démocratie participative, il reste encore à faire de gros efforts.

C’est pourquoi notre groupe propose deux amendements à cette charte à savoir :

  • le maintien d’équipements de proximité pour faire vivre la vie associative et citoyenne au niveau local.
  • et qu’une évaluation constante des dispositifs soit menée pour concentrer les efforts sur ce qui fonctionne.

Enfin, la démocratie participative va de pair avec la démocratie représentative et ne peuvent être dissociées l’une de l’autre et ne peuvent que fonctionner ensemble. Or trop souvent à Paris la démocratie représentative est enjambée.

Le Conseil de Paris n’est pas une chambre d’enregistrement mais bien un lieu de débats qui doit être respecté pour nous Élus et qui pour tous les Parisiens qui sont allés voter.

Sinon à quoi servent les élus de la République ? 

Je vous remercie.