Merci Monsieur le Maire, mes chers collègues,
Les seniors sont une chance pour notre ville et non pas une charge. Ils sont une chance pour notre ville, ils sont une chance pour notre société. Mais quelle place accordons-nous à nos aînés dans notre ville ?
À Paris, nous l’avons rappelé, les seniors constituent environ 20% de la population et leur participation aux activités et leur implication pour une vie urbaine mixte doivent être valorisées.
Première force associative dans notre pays. La richesse de leur savoir-faire doit se transmettre aux jeunes générations dans un moment d’échange et de sociabilité. À Paris, les liens entre seniors, étudiants ou jeunes actifs doivent être renforcés. Les colocations intergénérationnelles sont une réponse au problème du logement étudiant et un moyen de lutter contre l’isolement de certaines personnes âgées. Une manière plus humaine d’optimiser l’espace disponible dans l’étage du quotidien, tout en bénéficiant, chacun, de son espace logement, en repensant nos modes d’habiter et nos liens sociaux en s’entraidant.
L’intergénérationnel est donc une des clés de l’intégration urbaine des seniors. Le projet de notre Ville doit être de ceux qui permettront aux générations de vivre le dialogue et non la confrontation. Les anciens sont la base et les jeunes les pierres qui doivent permettre de monter l’édifice de la vie. Sans base solide, rien ne tient, et sans pierre, rien ne se construit.
Les seniors sont une chance pour notre Ville où toute une silver économie se construit et qui est une réelle opportunité pour l’économie et l’emploi dans notre capitale. En France, on parle de la création de 800 000 emplois dans les services à la personne d’ici 2024. Certaines estimations prévoient même plutôt deux millions d’emplois qui devront être créés d’ici à 2025 dans cette branche, afin d’être aux côtés des personnes âgées les plus fragiles. Paris doit être au rendez-vous pour aider ces entrepreneurs.
Mais il n’est pas facile d’être senior à Paris : accessibilité aux transports, coût de la vie, sécurité, mobilier urbain, état des trottoirs et tranquillité piétonne : l’espace urbain de notre ville n’est ni accueillant, ni apaisant, ni sécurisant. À Paris, les plus de 60 ans constituent les 2/3 des piétons tués. Nous devons impérativement repenser l’adaptation et l’accessibilité de notre Ville à ces publics. Remettre des bancs dans l’espace public pour se poser, se reposer, mais aussi maintenir un lien social.
L’âgisme se heurte trop souvent au jeunisme, la fragilité dérange la force de l’âge, la lenteur est devenu un obstacle à nos vies qui vont à 100 à l’heure. Oser parler du vieillissement est un défi dans un espace parisien où tout est fait pour des personnes jeunes, actives et en bonne santé. Et pourtant, la croissance sans précédent du nombre de personnes âgées issues de la génération du baby-boom va modifier en profondeur notre manière de vivre ensemble.
Il est temps de construire une Ville nouvelle avec des idées nouvelles. Il est temps de recoudre une Ville trop où trop de fractures existent entre les jeunes et les personnes âgées. C’est notre vivre ensemble qui est en question, car ce que les seniors ont à transmettre aux nouvelles générations n’est pas que de la connaissance, c’est aussi, et surtout, un savoir-être.
Je vous remercie.