Beatrice Lecouturier sur les Ambassadeurs de l’accessibilité

« Nous nous battons pour qu’en 2024, lorsque vous aurez des touristes en fauteuil roulant (…), on puisse les accueillir à la hauteur d’une nation comme la France ».

Cette phrase, du directeur de l’Association des Paralysés de France, Alain Rochon, nous rappelle que, en dépit d’un contexte budgétaire très contraint, les Jeux olympiques et paralympiques de 2024 sont une aubaine pour rendre la capitale 100% accessible d’ici là.

Rappelons que 7% de la population parisienne est en situation de handicap, soit près de 154 000 personnes et qu’environ 350 000 visiteurs en situation de handicap seront accueillis en 2024. L’enjeu est donc de taille.

Plusieurs millions d’euros ont déjà été consacrés pour la mise en accessibilité des presque 3 000 ERP de la Ville.

Toutefois, même si l’accessibilité des ERP est une obligation légale depuis 2015, nombre de commerces n’ont pas les moyens d’effectuer ces travaux, d’autant plus après cette année difficile.

Or, la Ville dispose de peu de marge de manœuvre et de leviers d’actions pour accompagner et soutenir les établissements privés dans leurs travaux de mise aux normes.

C’est pourquoi nous proposons que la Ville recrute et forme des jeunes en service civique, dont la mission sera de sensibiliser les commerçants au sujet et de les convaincre de rendre leur établissement accessible.

À l’heure où les jeunes ont cruellement besoin d’expériences professionalisantes pour intégrer un marché du travail contraint, ce dispositif des ambassadeurs de l’accessibilité pourrait avoir toute sa place dans la politique de Paris pour l’accueil et l’accessibilité des personnes handicapées. Comme le dit Sophie Cluzel, Secrétaire d’État chargée des personnes handicapées, c’est un dispositif «  gagnant – gagnant ».

Quant au référent pour l’accessibilité des ERP à Paris que nous proposons, poste qui serait créé par redéploiement de ressources, il assurerait la coordination transversale à toutes les directions concernées. D’autres villes l’ont déjà mis en œuvre : Metz et Rennes. Nous pouvons nous en inspirer.

Je vous remercie.