Catégorie : Transition écologique (Page 2 of 3)

Alexis Govciyan à propos de la stratégie résilience de Paris

Mes chers collègues,

Avec une densité urbaine et des infrastructures souvent vulnérables, Paris doit accélérer les transformations nécessaires pour protéger sa population et faire face à des conditions climatiques de plus en plus extrêmes.

Mais, préparer Paris à ces crises et catastrophes ne se limite pas à la seule dimension climatique : il s’agit aussi de répondre aux défis sociaux, sanitaires et technologiques. Tous ces enjeux sont soulignés dans votre stratégie de résilience et représentent autant de défis humains, financiers et logistiques.

Le rapport de la Mission d’Information et d’Évaluation dont on a parlé à plusieurs reprises Paris à 50°C. Ce rapport avait déjà tiré la sonnette d’alarme en 2023 sur la nécessaire adaptation de la Ville aux vagues de chaleur. L’un des axes majeurs soulevés à l’unanimité par l’ensemble des membres de la mission résidait dans la protection des populations notamment les plus vulnérables.

A ce titre, nous avions démontré l’urgence d’identifier et de renforcer les lieux de refuge dans chaque arrondissement, surtout pour les populations les plus exposées. Qu’en est-il aujourd’hui ? Il semble que de tels espaces manquent encore dans bien des quartiers. Nous le regrettons car cela est d’autant plus problématique que ces solutions auraient pu être initiées rapidement, sans nécessiter des ressources excessives.

Notre Ville gagnerait à passer de la théorie à l’action et s’appuyer sur des remontées de terrain, c’est pourquoi, les maires d’arrondissements doivent être pleinement associés à la mise en œuvre du plan. Vous le savez, par leur proximité avec les habitants, ils disposent d’une connaissance fine et précise à la fois des besoins et des vulnérabilités de chaque quartier. Les inclure dans notre sensibilisation et la formation des citoyens, ainsi que dans l’organisation des exercices de crise, renforcerait considérablement l’efficacité du dispositif.

Votre stratégie de résilience propose la création d’une réserve de sécurité civile, initiative prometteuse mais exigeante, que nous soutenons. Sa mise en œuvre nécessite des ressources substantielles : formation, équipement, suivi des volontaires, etc. là non plus, aucune indication précise n’est donnée sur les moyens alloués à ce projet.

De même, les actions prévues sur la thématique du lien social et à l’assistance de proximité vont dans le bon sens mais reposent essentiellement sur la mobilisation de volontaires ou des bénévoles. Si l’engagement citoyen est essentiel, compter trop largement sur les volontaires pour la gestion de crise pourrait poser des problèmes de continuité.

Par ailleurs, l’absence de budget détaillé pour les 50 actions prévues par le plan de résilience nous confirme dans l’idée que Paris, déjà sous forte pression, doit absolument prévoir des partenariats structurants avec la Région et l’État pour garantir la pérennité de ces mesures.

Si le bénévolat reste un moyen important de diffuser cette culture de la résilience, la Ville doit prendre toute sa part dans la diffusion au grand public de cette culture.

En effet, un sondage IFOP commandé par l’Association Française pour la Prévention des Catastrophes Naturelles et Technologiques démontre que 80% des Français considèrent qu’ils ne sont pas assez renseignés ni formés à la gestion des risques et des catastrophes. 

Or, sans une sensibilisation efficace, même les meilleures mesures risquent de rester méconnues et donc sous-utilisées. Il est urgent d’améliorer cette communication pour qu’elle devienne un véritable levier de mobilisation citoyenne.

C’est l’objet du vœu présenté par notre groupe MoDem et Indépendants et qui répond à ces deux impératifs : des indicateurs clairs pour mesurer l’action publique et de la clarté dans la communication aux Parisiens. Les conséquences dramatiques du changement climatique sont d’ores et déjà perceptibles sur notre continent. Nous avons parlé des inondations en Espagne, il y a d’autres exemples vous le savez et tout cela nous interpellent et nous rappellent cruellement la nécessité d’agir vite. 

Dans cette optique, nous souhaitons que la Ville de Paris détaille précisément son action pour faire face à ces épisodes. 

Pour conclure, j’aimerais que l’exécutif s’interroge sur l’efficacité de son action. 

Combien de plans, de stratégies, et de projets ambitieux sont préparés, chacun dans sa thématique et pas toujours en cohérence ou en cohésion avec les autres. La résilience ne doit pas se limiter à un slogan à la mode ou à une ligne directrice de communication : elle doit devenir une véritable priorité politique, traduite en actions. 

Je vous remercie. 

Maud Lelièvre à propos du plan de sobriété en eau de la Ville de Paris

Madame la Maire, 

Mes chers collègues,

La raréfaction de l’eau est un défi que nous devons relever avec sérieux et détermination, d’autant plus que les projections climatiques sont alarmantes : d’ici la fin du siècle, la baisse des débits dans les cours d’eau, l’augmentation des épisodes de sécheresses et la pression démographique sur le bassin Seine-Normandie menaçent la viabilité de notre territoire. 

Raison pour laquelle nous avions déjà proposé, déposé des voeux au sein du Conseil de Paris avec le groupe MoDem il y a deux ans. 

Si ce rapport et les travaux engagés donnent matière à répondre à certains défis, face à ce constat, le plan qui nous est présenté aujourd’hui manque cruellement de moyens concrets pour notre ville à l’horizon 2030. 

Premier point de critique : l’insuffisance des investissements dans la modernisation des infrastructures. Le réseau d’eau non potable, datant du XIXème siècle, est vieillissant, responsable de pertes d’eau significatives. Et si des progrès indéniables ont déjà été faits, les efforts proposés ici sont insuffisants. Le plan prévoit un renouvellement à un rythme dérisoire de 0,6% par an. Rythme, tout simplement incompatible avec les risques de changements et de bouleversements climatiques. 

Nous plaidons pour une accélération massive des rénovations afin de réduire les fuites qui représentent une hémorragie naturelle et environnementale mais aussi économique dans la gestion de la ressource en eau et d’allouer des investissements plus importants, car les investissements ne permettent pas de répondre à cet objectif.  

En effet le bassin Seine-Normandie qui abrite 30% de la population française est soumis à une pression démographique et économique intense, exaspéré par ces changements.   

Nous devons de plus à l’avenir nous préparer à des sécheresses plus fréquentes, plus intenses, une baisse de la recharge des nappes phréatiques et des débits en cours d’eau. 

N’oublions pas mes chers collègues que les épisodes de canicule que nous avons connus et que nous continueront à connaître en période estivale, rendront la raréfaction de l’eau plus importante en particulier durant les périodes d’étiage. Les tensions sur la ressource en eau sont sources de conflits entre les différents utilisateurs. Si ils ne sont pas aujourd’hui ingérables, la sécheresse risque de mettre en danger certaines activités agricoles. L’approvisionnement en eau potable des communes dont les réseaux d’adduction d’eau sont fragiles et enfin exacerber des conflits entre usagers qui ne comprennent pas que dans un pays du Nord on ait à partager l’eau. 

Si le plan vise à réduire les prélèvements d’eau potable de 10 % et ceux d’eau non potable de 20 % d’ici 2030, ces objectifs ne vont pas assez loin. L’administration parisienne en effet, consomme 3 % de l’eau potable, laissant 97 % restants aux entreprises et aux citoyens. Si nous voulons un véritable changement, il est impératif que le plan intègre des mécanismes plus ambitieux pour responsabiliser l’ensemble des usagers qui permettent cette solidarité. 

Les bois de Boulogne et de Vincennes, qui consomment une part importante d’eau non potable, sont également un point de vigilance. Ce plan propose des efforts pour réduire cette consommation, mais il manque de détails sur la manière de préserver la biodiversité et les activités dans ces espaces. Sans une stratégie claire, la réduction des consommations pourrait avoir des conséquences graves sur les écosystèmes locaux.

Le groupe MoDem et Indépendants ne peut que regretter l’absence de mesures concrètes concernant la restauration de la Bièvre, aujourd’hui ensevelie. La réouverture, bien que complexe, est une opportunité, pour améliorer la gestion d’eaux pluviales et pour renforcer la biodiversité dans certains quartiers. Par ailleurs, la situation actuelle autour des zones humides urbaines, comme le bassin de l’Arsenal, expose les habitants à la prolifération de moustiques et aux risques sanitaires d’une façon générale. Ces nuisances doivent être mieux prises en compte dans le plan. 

Paris doit également se positionner comme un véritable laboratoire écologique, faisant preuve d’innovation et d’exemplarité. La capitale, en tant que métropole européenne, a une responsabilité pour mener une transition vers des pratiques plus durables. Et j’insiste sur ce point pour  trouver un usage dans l’ensemble de nos aménagements, de nos pavés drainants, de la récupération des eaux pluviales. Le plan sobriété doit accélérer l’intégration des systèmes de collecte d’eau pluviale dans les espaces urbains publics notamment. 

Bien que l’idée d’expérimenter la récupération des eaux grises est positive, les moyens restent aussi ici insuffisants. Mettre en place des systèmes de récupération à plus grande échelle est une obligation morale dans l’ensemble de nos bâtiments publics, mais également espaces verts et infrastructures municipales, car la réutilisation de ces ressources pourrait limiter les prélèvements d’eau potable crucial en période de sécheresse. 

Nous devons être capable de résoudre cette double équation : quantitative et qualitative : disposer d’eau en quantité suffisante et exempte de pollution. 

L’impératif est bien la sobriété des usages mais également accompagné de ces politiques de solidarité notamment territoriales. 

Je vous remercie.  

Béatrice Lecouturier à propos du vœu de l’Assemblée citoyenne relatif aux rues-jardins

Merci Madame la Maire, 

Madame la Maire, mes chers collègues, 

Je tiens tout d’abord à féliciter cette deuxième promotion de l’Assemblée citoyenne pour son travail et la présentation de ce vœu. 

L’idée d’installer des rues-jardins piétonnes, végétalisées et débétonisées est sans aucun doute une très bonne idée. Elle répond à des enjeux majeurs de notre époque: lutte contre le réchauffement climatique, la préservation de la biodiversité et la création d’espaces de vie apaisés. Notre groupe MoDem, Démocrates et Écologistes partage l’objectif de redonner une place de premier plan au végétal dans nos rues et d’améliorer la qualité de vie dans notre ville.

En effet, ces espaces apportent des bénéfices multiples : en plus de réguler la température urbaine, ils embellissent notre cadre de vie avec leurs couleurs, avec leur fraîcheur. Ils permettent une réappropriation de l’espace public par les habitants, dynamisant ainsi la vie de quartier et renforçant le lien social à travers des pratiques comme le jardinage urbain. Notre groupe MoDem avait d’ailleurs proposé la création de placettes oasis, des lieux de socialisation et de fraîcheur, composés de végétalisation de pleine terre et équipés de mobilier urbain rafraîchissant. 

Il est impératif d’agir rapidement, car avec seulement 3,2 m2 d’espaces verts par habitant, bien loin des 13m2 recommandés par l’OMS, nous devons travailler absolument collectivement. Cependant, il est également crucial d’agir de manière réfléchie et durable.

C’est pourquoi je souhaite ici soulever plusieurs points d’attentions : 

En termes de gestion tout d’abord, nous soutenons l’idée que les conseils de quartier doivent jouer un rôle dans la régulation des jardins et l’impulsion politique collective. Mais la transformation des rues en zones piétonnes doit également être sécurisée pour prévenir les actes de vandalisme et d’incivilités. De plus, les reports modals de circulation devront être pris en compte. 

La création des rues-jardins exigera un entretien régulier. Et là je m’adresse à la majorité car entre 2015 et 2021, les effectifs de la DEVE ont reculé de 16,52%. (Non, ne m’interrompez-pas cher Monsieur) Avec des ressources humaines en baisse, comment envisagez-vous de gérer l’entretien de ces nouveaux espaces ? Le coût budgétaire par la municipalité est également une préoccupation majeure, dont nous n’avons aujourd’hui malheureusement pas la réponse. D’autant plus que l’objectif de ce vœu est de transformer 100 rues en rues-jardins d’ici la fin de la mandature, ce qui paraît particulièrement ambitieux quand on connaît les difficultés de la municipalité à tenir le calendrier et respecter les budgets. 

Alors notre groupe MoDem, résolument engagé à lutter contre la bétonisation et la surdensification afin de faire de Paris une ville plus verte où chaque Parisien peut se réconcilier avec un environnement sain et apaisé, votera bien sûr votre vœu.

Je vous remercie. 

Maud Lelièvre à propos du rapport de la Chambre régional des comptes sur la végétalisation de Paris

Monsieur le Maire,

Mes chers collègues,

Nous nous trouvons aujourd’hui à un carrefour critique de notre histoire urbaine. La végétalisation n’est pas juste un projet écologique. C’est une nécessité impérieuse. Une question de santé publique et de justice sociale.

En tant que rapporteure de la mission d’information et d’évaluation « Paris à 50°C », présidée par mon collègue Alexandre Florentin, nous avions posé ces constats, ceux que notre capitale devait faire face à des défis sans précédent liés au réchauffement climatique. Les îlots de chaleur urbains ne sont pas simplement une question d’inconfort, c’est un risque pour la santé extrêmement grave, notamment pour les citoyens les plus vulnérables. C’est pourquoi la stratégie de végétalisation a la plus grande importance. Comme le souligne le rapport de la Chambre régionale des comptes, des ajustements significatifs doivent être envisagés pour optimiser notre réponse à ces enjeux.

Premièrement, il est crucial que ces actions ne soient pas simplement des déclarations d’intentions. Nous devons garantir une exécution rigoureuse et suivie des projets de végétalisation. Pour cela, il est nécessaire d’avoir à la fois un cadre clair, des objectifs mesurables, des indicateurs. La végétalisation de 170 000 arbres d’ici 2026 est un objectif ambitieux, mais sa réalisation doit être mieux suivie et doit permettre également aux citoyens, aux Parisiens de suivre la progression des projets, leurs impact environnemental en garantissant que chaque arbre planté contribue à l’amélioration du cadre de vie et soit durable malgré les effets du réchauffement climatique. Malgré cet engagement ambitieux, la protection du système racinaire des arbres reste aujourd’hui insuffisante pour protéger dans la durée et pleinement les arbres qui seront matures demain. 

Deuxièmement, la distribution inégale de la végétalisation dans nos arrondissements doit être corrigée et des actions doivent être menées de façon prioritaire dans les quartiers qui souffrent d’un déficit de nature, alors que les bénéfices d’espaces verts sur la santé mentale et physique sont largement documentés. Chaque quartier, chaque arrondissement doit bénéficier de politiques de végétalisation voir bénéficier d’un rééquilibrage, assurant une justice environnementale pour tous. Il convient de planifier davantage de végétalisation dans l’espace public et de façon plus dense en cohérence avec les espaces existants. Si la création de nouveaux parcs est une nécessité dans certains quartiers, sa mise en réseau, des grands parcs et des grands bois vers le centre de Paris, la continuité paysagère, la mise en place de parcs présents et futurs sont un impératif pour garantir à la fois les corridors biologiques et le rafraîchissement à moyen terme.

Troisième chose et troisièmement, la mise en œuvre de la végétalisation doit être adaptée aux spécificités parisiennes. Nous ne pouvons pas nous permettre de généraliser des solutions qui ne tiennent pas compte de la complexité de notre urbanisme et aussi de nos sous-sols dont les méthodes d’entretien sont inadaptées et ne permettent pas de résister en fonction des moyens investis, au changement climatique et qui ne permettent pas de protéger la biodiversité urbaine. Si la mise en place de la récente charte de l’arbre et du guide des essences permet une meilleure planification, rappelant que la temporalité des jardins n’est plus vouée à être celle de l’éphémère, celle du printemps et de l’été, il ne s’agit pas plus que de réintégrer la nature en ville, il s’agit plus que d’esthétiser l’urbain, il faut protéger l’environnement dans nos territoires. 

Nous sommes conscients que Paris doit composer avec un certain nombre de contraintes, notamment la question réglementaire, la question des sous-sols que j’ai pu évoquer, cela nous oblige à être ambitieux et à trouver d’autres solutions. 

La Ville doit continuer également à porter des projets, mais également à renoncer à des projets qui vont à contresens de la préservation des espaces verts et cela nous oblige à sanctuariser les espaces verts existants, de façon définitive, mais également sanctuariser des espaces vides pour en faire demain des réservoirs de biodiversité.

Quatrièmement, comme souligné par la CRC, le rôle de la DEVE (direction des espaces verts et de l’environnement) qui est fondamental et doit être renforcé. La baisse des effectifs, la baisse des moyens sont préoccupants et doit être inversée pour assurer la pérennité de notre engagement envers la végétalisation. C’est un personnel bien formé, suffisant qui permettra de développer nos espaces verts et de les maintenir en bon état de conservation.

Cinquièmement, nous sommes également confrontés à une instabilité financière dans les investissements dédiés à la végétalisation. Après le pic en 2019, les dépenses ont diminué, mettant en péril la possibilité de réalisation d’un certain nombre d’objectifs. Cette soutenabilité financière de nos politiques exige une révision de notre modèle économique urbain en plaçant les espaces verts, la nature et l’environnement avant certains projets d’aménagement.

Enfin et peut-être de façon plus cruciale, le rapport indique qu’il faut tirer un bilan des actions menées dans la mesure où les documents de bilans annuels des plans manquent de mesures fiables et détaillées. Les plans sectoriels ne sont pas dotés de moyens financiers dédiés. La trajectoire des dépenses est insuffisante et incertaine. Des outils de suivi sont nécessaires comme ceux que porte la France sur le plan international pour avoir des bilans à mi-parcours du plan climat, du plan climat annuel, du “bleu climat”, pour intégrer ces données financières et calendaires et les détailler pour permettre un véritable pilotage des initiatives environnementales. 

Je vous remercie. 

Maud Gatel à propos du Plan Climat de Paris 2024-2030

Madame la Maire, 

Mes chers collègues, 

Impossible de ne pas partager l’orientation générale de ces 500 mesures d’autant plus que nous avons voté le précédent plan climat. 

Certes ce plan est avant tout la somme des annonces déjà faites, qui parfois présente même un recul par rapport à ce qui avait été annoncé et dont les nouveautés se résument à la reprise des recommandations de la MIE Paris à 50 degrés. Je voudrais d’ailleurs en profiter pour renouveler mes remerciements à l’attention d’Alexandre Florentin et Maud Lelièvre qui ont mené ces travaux. Dommage, dès lors d’avoir reporté de 6 mois la présentation de ce nouveau plan climat pour ne pas reprendre l’ensemble des recommandations de la MIE pourtant adoptées à l’unanimité. 

Mais au sein de ce document particulièrement dense, il y a un grand absent : les enseignements de la non atteinte des objectifs du précédent plan climat. Parce que oui, énergie, mobilité, air, les objectifs, certes très ambitieux, du précédent plan n’ont pas été atteints. Y compris ceux dépendant exclusivement de la ville. Or, les mêmes objectifs sont réaffirmés. Comment dès lors faire confiance à ce nouveau plan si les manquements du passé ne sont pas analysés et si aucun correctif n’est apporté ? 

Parce que non, Madame la Maire, il n’y a pas d’autres choix possibles. Mais ce qui compte, ce sont les résultats. 

Pour passer de l’incantation à l’action, il faut des objectifs mais aussi les moyens de l’action, un phasage ! Or rien de tout ça. J’ai évoqué déjà hier le décalage entre  les ambitions et le financement par exemple avec l’annonce de 60 cours Oasis alors que le budget ne permet d’en financer que 13. 

Malheureusement, je n’aurais pas suffisamment de temps, mais nous avons déposé un certain nombre de vœux comme nous l’avions fait au moment du PLU et malheureusement l’ensemble de nos vœux avaient été rejetés par l’Exécutif. 

Vous dites « vouloir mettre la nature au cœur des politiques urbaines », évidemment nous partageons mais les enseignements du précédent mandat nous laissent pour le moins circonspects. 

Je rappelle la création nette de végétalisation lors du précédent mandat s’élève à 0,36m2, par habitant, soit bien bien loin des 300 hectares prévus … Et quant à  l’open data, il nous indique que ce sont uniquement 866 arbres qui ont plantés cette année. 

La nécessaire augmentation de l’indice de Canopée nécessite des arbres à maturité, et demande du temps et une protection. Et pour cela, il faut en finir avec les pieds d’arbres en résine qui sont de nature à fragiliser les végétaux et c’est l’objet de notre vœu 32.

Quant à la création de haies linéaires, à nouveau nous y sommes favorables mais c’est totalement orthogonal par rapport à ce que vous prévoyait en supprimant les grilles et les haies de squares. D’où notre vœu 30 : pas de dépose de grilles sans une étude d’impact sur la biodiversité. L’éclairage peut également être un ennemi de la biodiversité c’est la raison pour laquelle dans notre vœu 31, nous demandons de déployer un éclairage intelligent. 

Sur la rénovation thermique : vous avez hier abondé le budget pour le parc social et heureusement, puisqu’une nouvelle fois, les ambitions n’étaient absolument pas alignées avec les moyens budgétaires alloués. Alors c’est un premier pas. Quant aux rénovations énergétiques du privé, il repose sur l’accompagnement, précieux de l’APC, le soutien financier étant le propre d’autres et notamment de l’État. Alors oui c’est un combat partagé et qu’on doit renforcer ensemble plutôt que de s’opposer les uns les autres. 

Alors bien sûr, tout ne dépend pas de l’action de la ville. Mais souffrez que nous pointions l’incapacité de la Ville à remplir les objectifs qui ne dépendent que de vous. Et je pense par exemple à la réduction de 40% de la consommation énergétique du patrimoine, commençons avec les bâtiments publics de la Ville, je rappelle que  la mission confiée à Yves Contassot en 2017 n’a toujours pas été mise en œuvre. 

Madame la Maire, nous ne pouvons pas échouer à atteindre la neutralité carbone et adapter la ville au changement climatique. 

Il n’y a pas de point B, et donc pas de place à l’autosatisfaction quand les objectifs, que vous vous êtes vous-mêmes fixés, ne sont pas atteints. Et quand des décisions aberrantes sur le plan climatique ont été prises. 

Un peu d’humilité, de la méthode, l’alignement de l’ambition et des actions sont les conditions nécessaires pour changer le paradigme. Et manifestement, nous n’y sommes pas. 

Maud Lelièvre à propos du Plan Climat de Paris 2024-2030

Je vous remercie madame la Maire, 

Mes chers collègues, 

Les chiffres sont alarmants, on l’a déjà rappelé hier, le 17 novembre dernier, le Centre européen pour les révisions météorologiques avait enregistré une température globale de plus 2 degrés par rapport à la période de référence et sur le sol parisien, les chaleurs estivales de cet été ont dépassé le précédent record de septembre 2020. 

Paris à 50°C n’est plus une hypothèse et les conséquences sur notre capitale sont humaines, sociales et économiques. 

Les préconisations de la MIE Paris à 50 degrés ont été votées, je le rappelle, à l’unanimité des groupes politiques et elles envoyaient un message fort sur les leviers nécessaires et indissociables à mettre en œuvre. Certains d’entre eux ont certes été reprises dans le Plan Climat, et collectivement nous pouvons nous en féliciter. Mais, il est nécessaire pour répondre à l’urgence d’aller plus loin. Il faut plus de précisions, d’anticipations et de planifications.

Pour rendre Paris résiliente, ce Plan climat doit répondre à trois exigences. 

La première, celle de la protection pleine et entière des populations. La prise en compte des publics vulnérables a fait des progrès par rapport au précédent débat mais les dispositifs mis en place pour accompagner les personnes citées ne sont pas suffisants. Dans l’esprit de la MIE, on avait l’idée d’un plan d’urgence, d’un plan ORSEC à l’image de ceux sur les risques industriels ou les inondations. On ne protège pas une partie de la population, on la protège entièrement. 

Il faut renforcer les plans de protection pour tous les Parisiens avec une mise en accessibilité évidemment là où c’est possible en adaptant les lieux de refuge dans chacun des arrondissements. C’était l’idée du plan Grand chaud que vous avez rebaptisé, l’idée d’une vraie cartographie des refuges comme le rappelait la MIE, c’était une mesure indispensable et prioritaire, à la fois dans des lieux fermés ainsi que dans des lieux ouverts et c’est un constat qu’on partageait avec les écologistes notamment sur l’ouverture des jardins de proximité. 

Vous annoncez également la réalisation d’une étude dans les conclusions qui permettront de lancer un grand plan anti-surchauffe : concrètement quels en sont les objectifs, les critères qui seront mis en place ? Il ne suffit pas d’annoncer des dispositifs, il s’agit d’être précis dans le plan qui va être mis en place et le programme nécessaire à suivre. Il existe par exemple des techniques précises, connues d’isolation des toits qui ont prouvé leur efficacité. La ville a pris beaucoup de retard sur cette question, et ce n’est pas nous qui le disons mais la FNE. 

La Ville annonce également atteindre 100% de toits frais pour les équipements municipaux avec un certain nombre de paliers d’ici 2026. Il a été démontré à plusieurs reprises que l’application des peintures rafraîchissantes ne fonctionnait pas toujours, y compris madame la Maire, par des membres de votre majorité, lors des débats de la MIE. Alors ne cherchons pas dans la technique des solutions miracles mais plutôt dans la sobriété. 

Deuxième exigence, faire de Paris une ville habitable sous 50 degrés en faisant une ville-jardin. C’était la seule solution : la solution mis en avant, prioritaire par le rapport. Végétaliser, rafraîchir massivement l’espace public. Si cet objectif est contenu dans le Plan climat, il reste très flou par rapport aux techniques utilisées pour y parvenir. 

Nous partageons un certain nombre d’objectifs mais mettre en place des revêtements clairs ou poreux avec quelques espaces dédiés aux plantations ne suffit pas. Il est absolument nécessaire de revenir à cette idée de Paris jardin et d’utiliser massivement les solutions fondées sur la nature non pas comme un slogan mais comme une réalité. 

Dernier point d’intention, l’installation des places oasis rafraîchissantes dans tous les arrondissements, qui appartient à cette stratégie de carte de fraîcheur, de lieux de refuge, d’autant plus que notre groupe avait déposé au moment du débat PLU, qui a écarté d’une main, toutes les préconisations de la MIE, l’installation, et cela avait été refusé au moment du vote. 

Indispensable évidemment ces places si elles sont réalisées avec ambition et non à la faveur d’indicateurs sur des tableaux excel comme le sont parfois certaines cours oasis, où planter un arbre suffit. Non, il faut transformer fondamentalement et de façon importante l’ensemble des cours et ainsi que l’ensemble des places mentionnées. 

Enfin dernière exigence, la nécessité d’un plan de financement innovant, ambitieux primordial pour permettre d’atteindre les cibles qui s’attachent à ce plan climat. 

Au mois de novembre dernier, le gouvernement présentait une étude recensant les leviers financiers afin de pouvoir investir notamment dans ces solutions fondées sur la nature, que j’évoquais tout à l’heure. Cette étude s’ inscrit dans la lignée des engagements de l’Etat, mais également dans l’engagement de toutes les villes qui investissent pour l’adaptation des territoires. Mettre la nature au cœur des politiques publiques comme vous l’avez énoncé tout à l’heure dans votre discours, ce n’est pas un slogan. Cela devrait se traduire par des choix d’investissements réels, pluriannuels. Par des progrès évalués par des indicateurs sinon les plans, succèdent aux plans, on l’a déjà évoqué, les solutions techniques cohabitent avec les mal adaptations. 

Ce plan climat est une étape, il doit devenir vraiment une rupture, faute de quoi, Paris, demain, ne sera plus habitable. 

Je vous remercie.

Béatrice Lecouturier à propos du déploiement des bornes de recharge pour les véhicules électriques

Mesdames et Messieurs, 

Chers collègues,

Notre assemblée a voté, à l’unanimité, la fin des voitures thermiques à Paris à l’horizon 2030. Une volonté de lutter contre les particules fines afin de contribuer à améliorer la qualité de l’air.

Si nous soutenons un meilleur partage de l’espace public et une diminution de la place de la voiture à Paris, nous ne luttons pas contre la voiture. Mais contre la pollution.

Dès lors, la transition vers la mobilité électrique doit être soutenue. L’installation de bornes de recharge rapides et lentes est un facteur essentiel, et Paris prend du retard.

Ne nous fions pas à la présence des bornes Autolib inutilisées, Paris est en retard sur le déploiement des bornes sur la voie au regard des études qui pose un point de recharge pour dix véhicules.

Par ce vœu, nous vous demandons, Monsieur le Maire, la réalisation d’un état des lieux précis du déploiement des bornes de recharge sur la voirie et dans les parkings concédés ainsi que les prévisions, afin que les Parisiens puissent avoir une vision à long terme.

Je vous remercie.

Maud Gatel à propos de la restriction d’accès à l’Aquarium de Paris

 

Merci beaucoup Madame la Maire,

Quelques jours avant le 14 juillet, l’Aquarium de Paris s’est retrouvé dans le périmètre de sécurité du feu d’artifice édicté par la Ville de Paris, sans aucune information préalable à destination de l’aquarium et de ses salariés.

Donc à la veille du 14 juillet, les visiteurs, bien entendu, n’avez plus accès, mais également les employés, privant ainsi les milliers de poissons de soins. Il a fallu une décision en urgence du Tribunal administratif pour permettre à une équipe de soigneur de venir nourrir les 13 000 poissons de l’Aquarium de Paris. 

Le Tribunal administratif de Paris a demandé à la Ville d’autoriser sans délai une équipe restreinte à accéder aux lieux.

Heureusement que la justice est allée extrêmement vite. Mais évidemment on se pince pour croire qu’on ait pu imaginer que 13 000 poissons soient laissés sans soins et sans nourriture pendant plusieurs jours.

Comment cela est-il compatible avec la stratégie « animal en ville » ?

Et donc c’est l’objet de ce vœu, comprendre ce qui a pu se passer pour que cela ne se reproduise jamais et également prévoir des plans de continuité d’accès de l’ensemble des lieux abritant des animaux.

Je vous remercie.

Séverine de Compreignac à propos d’un voeu sur la collecte et la valorisation des bio-déchets – Conseil de juillet 2023

Merci Madame la Maire,

C’est un vœu très modeste que je vais vous proposer, qui a un lien avec le vœu précédent. Nous l’avons voté à l’unanimité au Conseil d’arrondissement du 6ème, je l’ai fabriqué avec Antoinette Kis qui est élue écologiste, Céline Hervieu qu’on n’a pas besoin de présenter ici, et avec un certain nombre de membres de conseils de quartier du 6ème qui sont très volontaires sur ce sujet.

Il s’agit de faire apprivoiser, par les Parisiens, cette obligation qui arrive à grand pas, qui vient dans moins de 6 mois maintenant au 1 janvier 2024, sur la collecte des biodéchets, qui a commencé un tout petit développement donc c’est déjà un premier pied dans la porte, mais il faut maintenant, nous pensons, passer à la vitesse supérieure pour faire entendre aux Parisiens que ça arrive. Donc il faut selon nous : communiquer, communiquer, communiquer, faire travailler la mairie centrale avec les mairies d’arrondissement et essayer de mouiller le plus possible les conseils de quartier parce que nous pensons que c’est bien par eux que peut passer la meilleure habitude possible à cet égard.

Donc voilà j’espère que très modestement ce vœu sera adopté et pourra contribuer à améliorer les choses. Merci beaucoup.

Séverine de Compreignac à propos du rapport Développement durable 2022 – Juin 2023

 

Madame la Maire,

Décidément ce conseil aura été marqué par les débats sur l’environnement et à travers lui, l’avenir des Parisiens, et face à un avenir climatique bien différent de celui d’aujourd’hui.

Avec ce rapport développement durable, appelé “Paris Demain”, on essaie d’avoir un œil critique sur ce que l’on n’a pas fait, sur ce que l’on a fait, sur ce qu’il faut faire d’urgence, mettre en place pour demain ou après-demain.

Il faut le reconnaître, moi je le reconnais, ce rapport est assez complet. Les différents plans et actions dont il parle sont à peu près exhaustifs, à quelques détails près. Je ne vais pas revenir sur tous ces points, je veux parler du fond, je n’ai pas le temps, je vais en particulier faire l’impasse sur tout ce qui a été dit hier après-midi avec le rapport de la MIE.

Quelques remarques simplement. Sur l’approvisionnement en énergie, dont on sait qu’il devient critique, tant par les crises géopolitiques que par les prix ou la raréfaction de la ressource. J’ai déjà eu l’occasion de la dire ici quand nous parlions il y a quelques mois des réseaux de chaleur urbain. Nous avançons, mais pas du tout à l’allure qu’il faudrait avoir. Je sais que cela représente des investissements très lourds, mais nous sommes en retard et les politiques mises en place ne montrent pas réellement une volonté d’accélérer. D’autres villes, comme Strasbourg par exemple, sont bien plus en avance que nous.

Sur l’éclairage public, idem, il y a une volonté. Mais là, comme sur le point précédent, ce sont les débats d’ hier matin, sur le vœu des comptes administratifs, qui nous dictent votre conduite. Les finances de la ville ne nous permettent pas d’aller plus vite. C’est vraiment dommage car c’est indispensable, et une véritable source d’économie énergétique et budgétaire.

Deux autres sujets. Le premier concerne les déchets. Je suis un peu inquiète du manque de visibilité sur l’action de la ville face aux obligations qui arrivent, votées dans la loi Climat et Résilience. En effet, au 1er janvier 2024, nous devrons, la Ville devra être capable de gérer les biodéchets des Parisiens, en particulier comme les restaurateurs. Dans le 6e arrondissement, avec le maire et les élus de tous bords, nous voulons nous attaquer au problème. En conseil d’arrondissement, à travers les conseils de quartier, avec la volonté surtout de sensibiliser le maximum d’habitants à cette question. Nous aurions évidemment, compte-tenu du peu de moyen localement, besoin de l’aide de la mairie centrale et de ses services, que nous obtiendrons facilement, j’en suis sûre. De la même façon, un mot sur la gestion des mégots, qui est un peu mon obsession. Nous tentons dans le 6e de faire de gros efforts sur ce sujet, mais nous nous sentons bien seuls. À quand les poubelles dans tout Paris qui permettent de faire ce tri indispensable, puisque désormais, grâce à un amendement MoDem à l’Assemblée Nationale, je le rappelle encore une fois, nous savons les traiter, les recycler et éviter une pollution immense.

Le deuxième point rapide que je veux aborder est celui des déplacements. Là-dessus soyons clairs, le rapport est vraiment court. Je sais que nous aborderons plus loin dans quelques heures cette question en vertu de la loi d’orientation des mobilités. Je cite toutes ces lois, avec leurs dates, parce que j’avoue en avoir un peu assez entendre la gauche de cet hémicycle nous expliquer à longueur de temps que nous ne faisons rien au niveau national sur le sujet. Mais si, les gouvernements qui se sont succédé depuis 2017 ont marqué clairement la volonté d’avancer, à nous collectivités de suivre désormais. Le modèle de déplacement à du sens. Il touche, au-délà des mobilités, le cœur de l’action possible pour notre environnement. Piétons, vélos, transports en commun, voitures, camionnettes d’artisans, camions de livraison, nous ne devons oublier personne. Le rapport évoque bien la logistique, tant mieux, et il y a là dessus, je reconnais, une vraie réflexion. Sur le vélo, c’est très court, et d’autres en revanche sont oubliés.

Par exemple les artisans, qui renonce à leurs chantiers du fait des embouteillages, du temps perdu, du coût que cela amène. Les transports en commun, qui devraient être le cœur d’une politique de décarbonation, paient cher aujourd’hui vos aménagements routiers. Un bus doit naviguer d’une voie seule, à une voie partagée avec les vélos, et finir bloqué sur une voie unique avec les voitures. Cela vous paraît invraisemblable ? Et bien non, allez-voir le boulevard Saint-Michel en ce moment, c’est assez frappant. Sur le vélo oui, d’énormes progrès ont été faits, c’est une excellente chose, et ce par forcément grâce à Vélib’ qui marche de moins en moins et qui est de plus en plus cher. Il faut aussi quelques fois avec des diplômes bien spécifiques pour comprendre où l’on doit aller, quelle voie prendre pour continuer son chemin et arriver à bon port.

Les voitures maintenant. À titre personnel, je l’avoue, je pense que mettre fin aux voitures thermiques est une erreur. Les carburants alternatifs propres arrivent et se développent, et il ne faut certainement pas tout jeter. Quant aux voitures électriques, on a frôlé les coupures cet hiver avec le contexte géostratégique. Qui saurait dire aujourd’hui que nous serons capables de fournir tout le monde en 2030 ? Ceci étant, avec les aménagements que vous avez décidé ces derniers temps, il faut désormais faire 1km dans les bouchons, avec toutes les émissions de particules que cela implique, là où avant, on faisait ces 100 mètres en ligne droite.

Se déplacer dans la ville est un des premiers éléments de la qualité de vie. Pour le confort des Parisiens, pour leur santé, pour contribuer à la réduction drastique des émissions de gaz à effet de serre. Pour la suite, il me tarde le débat de juillet sur le plan à venir pour que nous en reparlions.

Je vous remercie.

« Older posts Newer posts »