Catégorie : Urbanisme (Page 1 of 10)

« Réconcilier Paris avec ses voisins »

Au fil de l’histoire, l’élargissement de Paris fut le fruit de sédimentations successives, par fusion avec les anciens bourgs limitrophes, Montmartre, Ménilmontant… Un nouvel élargissement de Paris au-delà de ses frontières actuelles semble inéluctable. Pour autant, le rapprochement de Boulogne, Ivry, Aubervilliers, Neuilly et Paris ne peut ni se décréter, ni s’imposer aux habitants sans consultation, ni préparation, d’autant plus à l’issue d’un mandat au cours duquel les tensions avec nombre de nos voisins n’ont eu de cesse d’être exacerbées. Le MoDem considère également, de longue date, qu’il faut décentraliser aux arrondissements une partie des compétences de la Ville de Paris. C’est le cas de la gestion des politiques de proximité, telles que la propreté, mais également de l’octroi et du contrôle des subventions aux associations locales ou encore un pouvoir de codécision dans les questions d’urbanisme.

Béatrice Lecouturier à propos de la rénovation et la modernisation du bâti scolaire parisien

Merci Monsieur le Maire, 

Mes chers collègues,

Monsieur Aqua, 

Il me semble que vous êtes enseignant. Et lorsqu’on est enseignant on sait très bien que les hors sujets sont lourdement sanctionnés dans sa copie. Donc votre propos était hors-sujet, je vais y revenir sur le bâti scolaire dans les écoles parisiennes. 

Donc notre groupe Modem et Indépendants tient à remercier le groupe Union Capitale de nous présenter cette niche sur un sujet municipal essentiel à savoir la rénovation et la modernisation du bâti scolaire à Paris.

Car c’est une réalité, les écoles ne vont pas bien à Paris et ce ne sont ni les enseignants, ni le personnel éducatif, ni les parents ni les élèves qui vous diront le contraire. De nombreux établissements présentent des risques pour la santé et la sécurité des élèves et des personnels avec la présence d’infiltrations ça été dit, de moisissures, de délabrement, de températures extrêmes, d’amiante, et j’en passe.

Cette situation, dénoncée par les familles, les enseignants, les mairies d’arrondissement est particulièrement critique dans les quartiers prioritaires de la ville où les retards de rénovation sont les plus marqués. La Ville de Paris est responsable de son inaction et du recul des investissements dans l’école publique qui ont diminué de 51 % en 10 ans. 

Alors où sont les promesses de 2013 qui annonçaient un plan de rénovation thermique de 600 écoles d’ici 2020 ? 

À cette époque, Paris se voulait pionnière, pourtant ! Mais en 2024, la réalité est bien différente. La Ville vient de présenter un nouveau plan de rénovation couvrant désormais les 631 écoles et les 454 crèches, mais avec une échéance repoussée à 2050 !

Ce manque d’anticipation et de réactivité a aussi des conséquences concrètes et graves, comme l’a tristement illustré la fermeture de l’école polyvalente Belzunce, où les taux extrêmement préoccupants de mercure volatil ont été détectés dans les locaux. Alors si la décision de fermer l’établissement était inévitable au vu du danger, l’évacuation a été menée dans la précipitation, sans coordination suffisante, provoquant une désorganisation totale pour les élèves, les familles et le personnel éducatif. 

Par ailleurs, les fluctuations des données budgétaires montrent une instabilité préoccupante dans les moyens alloués à cette priorité. Dans le plan de transition écologique présenté en novembre 2024, qui doit guider les actions de la Ville en matière de rénovation énergétique, les écoles, à l’exception des CPE, sont à peine évoquées, contrairement aux logements qui, eux, bénéficient d’un traitement détaillé et prioritaire. Cette mise à l’écart interroge et inquiète.

Il est donc urgent de remettre la rénovation scolaire au cœur de l’agenda municipal, avec des objectifs clairs, des moyens stables et une réelle volonté de pilotage. Ce n’est pourtant pas faute de vous avoir prévenus comme l’a régulièrement fait dans cette assemblée Delphine Bürkli, maire du 9è arrondissement.

Nous aurions pu aussi vous parler du grand retard des travaux d’accessibilité dans les établissements scolaires mais n’en jetez plus, le budget de Paris, déjà si mal en point, ne le supporterait pas.

Nous affirmons notre plein soutien à la rénovation des écoles parisiennes : il s’agit non seulement d’un impératif éducatif et social, mais aussi d’une obligation morale et environnementale. Offrir à chaque élève des conditions d’apprentissage dignes, saines et modernes ne peut plus être remis à plus tard. Cette nécessité est d’autant plus pressante que les engagements passés de la Ville de Paris en la matière contrastent fortement avec la situation actuelle. 

Nous voterons bien évidemment cette niche. 

Je vous remercie.

Delphine Bürkli à propos de la restructuration de la cité scolaire Jacques Decour (9e)

Merci Madame la Maire, 

Cette délibération est une très bonne nouvelle. Il y a un an ici même, je tirais la sonnette d’alarme sur l’avenir de la cité scolaire Decour et lançais un appel pour que les travaux de ce site exceptionnel commencent le plus vite possible. 

La communauté éducative de Decour les attend depuis très très très longtemps. Depuis le dialogue entre la Ville, la Région et le rectorat a repris. Les services de la région et de la ville de Paris ont travaillé ensemble dans la même direction et je sais l’investissement qui a été le vôtre Monsieur le Premier adjoint. 

Votre investissement personnel avec James Chéron le vice-président en charge des lycées pour faciliter justement ce dialogue et aboutir à la délibération qui nous est présentée aujourd’hui. 

La région nous a fait part, vous a fait part, de sa décision de commencer les travaux le plus rapidement possible. La chapelle et le théâtre dès cet été. Le ravalement du lycée à partir de novembre. 

Lors d’une réunion de travail avec la Région à laquelle j’ai participé le 12 mars, vous avez soutenu l’une des options proposées par la Région que les travaux soient engagés en même temps sur la partie collège, qui me semble être un scénario le plus avantageux puisqu’il nous permettra à la fois d’optimiser le chantier en terme de phasage, en terme de délai, en terme de coût et de bénéficier à plein du plan de délestage de la CMR qui a été construit avec le rectorat et donc de réouvrir comme nous le souhaitons tous le collège le plus rapidement possible. 

D’où cette proposition d’amendement, de vœu, comme vous voulez, à cette délibération, pour que nous puissions tenir cet objectif de respecter le calendrier ce qui suppose l’engagement de la ville sur l’affermissement des tranches optionnelles 1 et 2 du marché de maîtrise d’œuvre dès la notification du marché et dès que l’étude avant projet définitif soit validée soit en novembre 2025. 

Je vous remercie et je remercie bien sûr les services de la ville d’avoir travaillé à cette délibération et à ce que ces travaux démarrent désormais le plus vite possible. 

Maud Gatel à propos du bilan de la charte des chantiers écologiques à faible nuisance

Merci beaucoup Madame la Maire. 

Nous avons eu l’occasion à de très nombreuses reprises d’aborder la question du bruit, de ses impacts sur la santé publique. Le bruit a de multiples sources, mais l’une d’entre elles, c’est la question des chantiers. 

Or nous avons adopté, il y a quelque temps, au sein de notre hémicycle, une Charte des chantiers écologiques à faible nuisance, dans le cadre du Plan d’action pour l’écologie et la santé, ce qui était évidemment quelque chose d’indispensable quand on sait qu’un chantier peut générer un niveau sonore de 60 à 95 décibels, bien au dessus des seuils fixés par l’OMS. 

Alors par ce vœu, nous souhaitions faire un premier point sur l’application de la Charte pour les chantiers à faible nuisance notamment également sur la question de la sensibilisation de la police municipale sur cette question. 

Je vous remercie.

Delphine Bürkli à propos de la création d’un équipement sportif au 149 rue du Faubourg Poissonnière

Merci Madame la Maire, 

D’abord, je voudrais dire que la réhabilitation de l’ancien site historique de GRDF sur une parcelle d’un peu plus de 9000 mètres carré, est une réelle opportunité pour l’arrondissement de créer de nouveaux logements, de nouveaux emplois, de nouveaux services publics. 

C’est un vaste projet qui est piloté par SFL (Société Foncière Lyonnaise) et qui englobe plusieurs adresses dont le 149 Faubourg Poissonnière où la RIVP (Régie immobilière de la ville de Paris) prévoit la création de ces 22 logements sociaux, ce qui est très bien. Depuis le départ de nos discussions entre la Mairie du 9e, la RIVP la SFL, les directions d’urbanisme, la Direction jeunesse et sport sous la houlette à l’époque d’Emmanuel Grégoire le 1er adjoint, il était prévu et c’est d’ailleurs inscrit au permis de construire d’intégrer un équipement sportif au rez-de-chaussée de l’immeuble dans un espace évalué à à 600 mètres carré sur deux niveaux; or dans la délibération qui nous est soumise ce matin, que j’ai découvert il y a quelques jours, il n’est pas fait mention de cet équipement. 

D’où mon interpellation aujourd’hui pour que la Ville de Paris, la RIVP et la Mairie du 9e avancent d’un même pas ensemble pour offrir cet équipement en direction des Parisiens qui est aussi très attendu dans un quartier à la lisière du 10e arrondissement qui ne dispose pas de ce type d’équipement, donc je vous remercie monsieur Baudrier pour votre soutien. 

Delphine Bürkli à propos de la surélévation de l’immeuble situé 11 rue Cadet (9ème arrondissement)

Merci Monsieur le Maire.

Oui, à travers ce vœu, je souhaite aborder la situation de l’immeuble situé 11 rue Cadet dans le 9ème. C’est un immeuble de la RIVP (Régie immobilière de la ville de Paris), faubourien, qui est inséré dans un quartier densément bâti et densément peuplé, dans une des artères commerciales principales de l’arrondissement. 

Il nécessite une rénovation complète en raison de désordres structurels très importants. J’ai eu avec la RIVP, avec Christine Laconde, de nombreuses réunions de travail à ce sujet et ce projet de rénovation est en cours, c’est une avancée et c’est bien. 

Seulement, il n’a jamais été question dans nos échanges d’un potentiel de surélévation que j’ai découvert en lisant cette délibération il y a quelques jours et donc j’interpelle la ville sur ce sujet, profitant de cette délibération, parce que si cette option était retenue bien-sûr je m’y opposerais car je considère que ce projet serait inapproprié. Nous avons besoin des travaux, que les travaux se déroulent dans les plus vites délais, que les locataires puissent rentrer chez eux, que les commerces au rez-de-chaussée puissent être occupés, que ces travaux se passent dans les meilleures conditions possibles, parce que je vous le disais, c’est une rue qui est très commerçante. 

Donc je demande que cette possibilité de surélévation ne soit pas étudiée pour préserver l’équilibre urbain de la rue et ne pas entamer la commercialité. 

Je vous remercie. 

Alexis Govciyan à propos de l’approbation du Plan local d’urbanisme

Madame la Maire,

Mes chers collègues,

La révision de ce Plan d’urbanisme s’inscrit dans un moment crucial où notre ville se retrouve face à une réalité incontestable, vous le savez : la nécessité de s’adapter aux bouleversements climatiques. 

Le rapport Paris à 50 degrés, avait révélé la nécessité d’adapter notre Ville face aux vagues de chaleur de plus en plus intenses qui exposent nos concitoyens à des conditions de vie extrêmes. 

Pour adapter Paris, nous devons donc rompre avec les logiques urbanistiques du passé et nous tourner vers l’avenir. Paris doit devenir une véritable ville-nature où végétalisation en pleine terre et désimperméabilisation doivent être les maîtres mots. 

La débitumisation doit s’accompagner de pratiques favorisant le développement des sols vivants. Notre groupe propose de relier les fosses de plantation par des bandes végétalisées pour créer un réseau de sol fertile et perméable, améliorant l’hydratation des plantations et renforçant la biodiversité urbaine.

Avec l’intensification des épisodes de fortes précipitations et l’aggravation des canicules, nos infrastructures doivent prévenir le risque d’inondation, contribuer à rafraîchir la ville et préserver notre patrimoine végétal. C’est le sens des amendements que nous déposons pour favoriser l’infiltration des eaux tout en optimisant l’arrosage naturel des plantations. 

Pour faire revenir la biodiversité, l’ouverture de nouveaux espaces verts, mais aussi l’implantation de trames vertes sont indispensables. Les 300 hectares supplémentaires prévus d’ici 2040 doivent impérativement passer par l’ouverture des nouveaux parcs, stratégiquement situés pour maximiser leur rôle de rafraîchissement urbain. Et ces espaces doivent être répartis équitablement, pour ne laisser aucun quartier vulnérable face aux vagues de chaleur. Le pari est immense.

De même, Paris doit adapter son bâti pour répondre aux enjeux climatiques et garantir le confort de vie de ses habitants. Si les normes du PLU apportent des progrès, elles restent à nos yeux insuffisantes. C’est pourquoi, nous vous proposons des mesures comme l’ajout systématique d’une lame d’air sur les toitures pour limiter la chaleur, ou la préservation des cheminées comme couloirs de ventilation. 

Transformer Paris en une ville résiliente, durable et juste pour faire face à la montée des températures ne relève plus de l’option, mais de l’impératif. Ce travail exige de nous tous une vision claire, une action concertée et des moyens substantiels. 

Ensemble, engageons-nous à construire un avenir où chaque Parisien et Parisienne, dans chaque quartier, pourra vivre dignement malgré les bouleversements climatiques. 

Je vous remercie.

Maud Gatel à propos de l’approbation du Plan local d’urbanisme

Madame la Maire,

Mes chers collègues, 

Après le PLU de 2006 qualifié de « PLU de construction » par votre ancien premier adjoint, nous achevons ce matin la révision du nouveau PLU. Ce même PLU aura accompagné celui de 2006, la  bétonisation et l’artificialisation de la ville. Ce que nous n’avons eu de cesse de dénoncer, je rappelle plus de 3 millions de m2 supplémentaires, mais que vous avez toujours refusé de reconnaître. Or, face à la densification subie depuis 20 ans, et dont on mesure chaque jour les conséquences sur le cadre de vie des Parisiens, ce nouveau PLU aurait dû être consacré à l’adaptation de la ville au changement climatique. Mais le refus, lors de notre dernier débat en juin 2023, d’intégrer au PLU l’ensemble des recommandations, pourtant adoptées à l’unanimité de la mission d’information Paris à 50 degrés, illustrait d’insuffisances de ce PLU et le différentiel entre les discours et les actes.  

A l’époque, nous avions dénoncé le manque de protection accordé aux espaces verts protégés (EVP). La commission d’enquête publique d’ailleurs l’a souligné à son tour et vous avez été contraint de renforcer la protection des EVP, et c’est tant mieux. Mais il faut en tirer toutes les conséquences. On ne peut pas d’un côté avoir un discours articulé autour de la protection du patrimoine et du renforcement de l’accès aux espaces de respiration et continuer d’accompagner des images profondément anti écologiques, à l’image de la funeste Tour Triangle ou encore du  projet Reille ou du projet La Rochefoucauld. 

Comme il est urgent de renforcer l’adaptation de la ville au changement climatique et à la multiplication des canicules dans tous les aspects de la ville et l’évaluation de ses dispositifs, Alexis Govciyan y reviendra. 

Autre sujet majeur sur lequel nous avons insisté en 2023 : la place de l’activité économique à Paris qui a souligné d’ailleurs combien votre majorité était divisée sur cette question. 

La plupart de nos critiques ont été reprises par le commissaire enquêteur, et malheureusement, vous ne les avez pas suivies à l’exception de l’exclusion des travaux de rénovation thermique des restructurations lourdes pour déclencher le mécanisme de mixité fonctionnelle.  

Au-delà du caractère dirigiste, sous estimant complètement l’impact d’un emplacement réservé sur des immeubles dédiés aux activités économiques, comme souligné par la commission d’enquête, c’est aussi une solution de façade pour créer du logement. Cette disposition risque de geler plutôt que de renforcer la nécessaire fluidité de l’immobilier de bureaux, sans lien, aucun, avec la capacité réelle de la ville à préempter toutes ces emprises. Alors plutôt que de provoquer la dépréciation des actifs, il serait plus utile de favoriser la fluidité du parc et faciliter ainsi la transformation des bureaux en logements. 

Sur le logement, je vais le redire, nous défendons l’idée selon laquelle celles et ceux qui prennent soin de la capitale puissent y vivre. Nous avons enfin obtenu un quota, de 25% d’attribution des logements sociaux pour les agents de la ville. Et nous défendons la mixité sociale dans nos quartiers. Paris a atteint 25% de mixité sociale, tant mieux ! Désormais, il faut orienter l’effort vers l’amélioration du parc existant et la meilleure répartition sur le territoire parisien. C’est la raison pour laquelle nous déposons un vœu visant à produire du BRS (bail réel solidaire) dans les zones respectant la loi SRU.  

Sur le logement encore, vous ne pouvez pas afficher un objectif de lutte contre les meublés touristiques et autoriser des projets d’Airbnb géant type rue des Thermopyles. 

Et puis un mot sur les équipements techniques, nous déposons un vœu concernant la gare routière de Paris Bercy, pour vous demander le plan prévisionnel de déménagement et de vous demandez également de mettre en œuvre les travaux d’urgence pour accueillir comme il se doit les voyageurs. 

La révision du PLU de 2006 aura permis de lever le voile sur ce qui s’est réellement produit depuis 15 ans et votre politique d’aménagement fondée sur l’artificialisation des sols et la bétonisation. Notre priorité, c’est de faire en sorte que ces dérives soient rendues impossibles dans le futur PLU, tout en respectant la mixité de la ville et de ses usages. 

Alors si ce PLU rompt avec certaines orientations du passé qui ont autorisé des actes en total décalage avec vos affirmations et celles de l’Exécutif, c’est au prix de l’absence de soutenabilité que nous avons déjà eu l’occasion de dénoncer. 

Je vous remercie.

Delphine Bürkli à propos de la transition écologique du bâti parisien

Rénover notre bâti est devenu une urgence et une nécessité. Aujourd’hui, nous sommes malheureusement au pied du mur et démunis face aux conséquences du dérèglement climatique, parce qu’une fois encore, nous sommes contraints de déplorer, à travers cette communication, une stratégie dont l’exécution ne sera au mieux que très parcellaires.

D’abord, je prendrai l’exemple du logement social. Combien de locataires nous interpellent régulièrement pour déplorer des dégâts des eaux provenant souvent du toit, des peintures écaillées, des sols mal étanchéifiés, des installations de chauffage défaillantes, des cours dans les parties communes qui s’enfoncent comme c’est le cas au 90 rue Rochechouart avec des délais d’intervention qui restent très très longs. C’est la réalité de beaucoup de locataires aujourd’hui à Paris.

La Ville se fixe ici comme objectif de rénover 5 000 logements sociaux par an. Or, en 15 ans, ce sont seulement 35 603 logements qui ont bénéficié de travaux, malgré un financement pour la rénovation de 69 209 logements sociaux depuis 2009. À ce rythme, l’ensemble du parc social sera rénové dans 53 ans, car en réalité on constate que le rythme moyen de rénovation par an s’élève à seulement 2 373 logements.  

Et pourtant, c’est vrai, les fonds existent, entre 2022 et 2023, le coût des subventions de la ville de Paris dans la rénovation environnementale du parc social est passé de 62 M€ à 95 M€. Mais les travaux, dans la vie réelle, ne sont pas ou mal réalisés. Comment dépenser autant avec une qualité si décevante ? On a besoin de comprendre. 

Pour le parc de logement privé, l’évolution des subventions allouées par la Ville au dispositif Eco-Rénovons Paris soulève également des questionnements. Parce que le dispositif, beau sur le papier, manque d’un financement clair et prévisible et freine concrètement l’engagement des copropriétaires dans des travaux de rénovation efficaces et ambitieux. C’est ce que souligne d’ailleurs le récent rapport de la Cour des Comptes qui en dresse un bilan mitigé.

Alors oui, la Ville de Paris multiplie les plans, multiplie les dispositifs mais la méthode reste inchangée, inadaptée et au final les promesses non tenues. Et c’est là le cœur du problème.

La preuve encore : dès 2013, la Ville annonçait un plan de rénovation thermique de 600 écoles d’ici 2020. Nous sommes en 2024, où en sommes-nous ? Encore une fausse promesse puisque la ville annonce cette année un nouveau plan de rénovation incluant cette fois 631 écoles et 450 crèches d’ici 2050. Vous êtes depuis 25 ans aux responsabilités. Cruel décalage qui met en lumière les lacunes et les retards dans l’exécution des engagements initiaux. Et pourtant. 

Les bâtiments parisiens doivent impérativement s’adapter aux épisodes intenses de pluie qui vont être de plus en plus fréquents. Ces derniers mois, il ne se passe pas une visite d’architecture ou un conseil d’école où les directeurs et les parents nous font part de nombreux dégâts des eaux, de caves inondées, de murs gorgées d’eau, de crise d’asthme avec l’humidité ambiante. Là-dessus, nous avons l’impression que rien ne bouge ou pas suffisamment. 

Et cette rénovation écologique des écoles et crèches de la ville de Paris n’apparaît d’ailleurs que plus urgente à la lumière des niveaux inquiétants de mercure détectés dans certains établissements parisiens. Notre conseiller d’arrondissement, j’espère demain conseillé de Paris, Bertil Fort a d’ailleurs alerté la Mairie de Paris lors du dernier conseil du 10e au sujet de la crèche Bossuet et de l’école polyvalente Belzunce.

Et puis vous savez mon engagement pour améliorer la qualité de l’air intérieur, notamment dans les crèches et les écoles. On le sait, les enfants sont une population davantage sensible à la pollution de l’air que les adultes. Et je déplore que dans ce plan, on ne parle pas suffisamment de la nécessité de mieux ventiler les bâtiments, d’installer systématiquement des purificateurs d’air comme nous l’avons fait dans le 9e dès 2018. 

Aucune réflexion également dans ce plan sur la dépollution de l’air extérieur, de nos écoles et des crèches. Evidemment il faut travailler l’amont, végétaliser, piétonniser  là où c’est possible, aux abords des établissements, encourager les mobilités non polluantes, mais là aussi il faut se rendre à l’évidence, parce que s’il faut attendre la rénovation de 100% du bâti et 100% du parc automobile, pour qu’il devienne électrique, s’il faut attendre tout ça, pour bénéficier d’un air plus sain et non pollué à Paris, alors nous allons beaucoup subir, et encore longtemps. 

Pourquoi refuser d’avoir recours à des moyens technologiques innovants pour dépolluer l’air ? Nous avons, nous-même accompagné une expérimentation en lien avec l’ADEME et avec le soutien des associations environnementales, dans le 9e, à l’école primaire de la rue de la Victoire pour mieux comprendre sur une année, les phénomènes influençant la qualité de l’air tout au long de l’année. 

Un mot enfin sur les cours Oasis. Au dernier conseil de Paris, j’ai déploré que les services ne prennent pas suffisamment en compte les recommandations du rapport de l’inspection générale de la Ville, notamment le fait de ne pas privilégier forcément des sols en asphalte clair trop éblouissant et dont les gains de chaleur ne sont pas du tout significatifs ; le rapport pointe aussi la nécessité d’avoir recours régulièrement à une entreprise pour nettoyer les copeaux ou encore pour entretenir les espaces verts. Cet exemple, encore un, reflète bien des effets de communication mais pas de méthodologie derrière pour assurer la gestion courante.

Alors nous appelons vraiment à un changement de cap et à moins de promesses. Moins de plans et plus d’actions. Voilà, moins de stratégie mais plus d’actions car c’est pour nous la garantie d’une transition qui pourra être réussie.

Je vous remercie. 

Maud Lelièvre à propos des recommandations de la mission d’enquête du PLU bioclimatique

Merci Monsieur le Maire,

Mes chers collègues,

Le rapport de la commission chargée de l’enquête publique, qui s’est déroulée en début d’année, a été rendu public cet été, comme nous venons de le préciser à plusieurs voix. 

La commission d’enquête a recueilli plusieurs milliers d’observations sans compter la participation des citoyens à des réunions publiques et les rencontres avec les maires, notamment les maires d’arrondissement, comme cela a été le cas dans le 9ème arrondissement, ainsi que des contributions écrites de ceux-ci. 

A l’image de ce que nous avons porté lors des débats en Conseil de Paris, les citoyens se sont fortement opposés à une partie du pastillage mais la commission met également en avant des préconisations et demande à ce que celles-ci soient retenues par la Ville. 

Il est essentiel, car c’était l’objet du débat et l’objet de nos travaux, que ce plan réponde réellement aux défis climatiques, environnementaux et permette d’offrir à moyen et à long terme un cadre de vie agréable pour les habitants, mais également une ville habitable en travaillant sur les objectifs initiaux qui avaient été visés en matière d’effet de serre, de végétalisation urbaine et de biodiversité mais également sur la réhabilitation des bâtiments. 

Et je rajouterai, en cohérence également avec les travaux, notamment ceux de la mission d’information et d’évaluation Paris à 50°. Et je rejoins sur ce point l’intervention de notre collègue Geoffroy Boulard qui l’a rappelé. 

Les recommandations sont claires, elles demandent de veiller à une meilleure cohérence dans la mise en oeuvre des objectifs des projets d’aménagement et du projet de développement durable, sanctuariser les espaces végétalisés pour protéger la faune et mettre en place un dispositif de suivi transparent pour évaluer l’évolution des espaces verts à replanter : surfaces de pleine terre etc.

Pour que ce travail soit réellement efficient et qu’on ne soit pas dans un vote un peu idéologique bloc contre bloc, en novembre, décembre ou je ne sais pas quand puisque nous n’avons pas encore les précisions sur le calendrier, nous demandons à ce qu’un suivi rigoureux soit fait par la ville, que la ville puisse communiquer de façon régulière sur l’avancement des recommandations, c’est le moindre qu’on puisse faire eu égard à la mobilisation des Parisiens et des Parisiennes pendant tout ce travail, et puis que ce travail soit également fait en bonne intelligence, notamment avec les maires d’arrondissement qui connaissent bien leur territoire. 

Je vous remercie. 

Delphine Bürkli à propos des conclusions de la MIE sur le contrat de concession entre Paris et GRDF

Merci. 

Merci Monsieur le Maire. 

J’ai souhaité faire partie de cette mission et de participer pleinement à ses travaux parce que c’était ma responsabilité de maire d’arrondissement bien sûr. Mais je le devais aussi aux victimes de la rue de Trévise. Pour toutes ces heures passées avec elles à échanger, à lister ce qui doit être changé justement pour qu’un tel drame ne se reproduise pas. 

Alors, j’ai bien sûr une pensée particulière pour elles aujourd’hui, alors que les réaménagements, leurs retours dans les appartements commenceront début novembre, quasiment 6 ans après l’explosion, tant les entraves judiciaires et assurantielles ont été incessantes.

Je veux à mon tour saluer la qualité de la présidence conjointe de cette mission par mes collègues Jean-Pierre Lecoq et Eric Lejoindre. Merci à vous deux d’avoir mené ces travaux avec beaucoup d’intelligence et de bienveillance. Je ne peux regretter cependant que nous n’ayons pas obtenu suffisamment de réponses claires de la part de GRDF à nos interrogations. Jean-Pierre Lecoq le rappelait très justement tout à l’heure, sa directrice générale malgré ces demandes d’auditions répétées n’a jamais voulu répondre favorablement à notre demande et n’a jamais dénié venir devant nous. 

Je remercie les membres de la mission d’avoir accepté les propositions que j’ai formulées pendant cette mission sur la sécurité du réseau et au soutien aux victimes d’accident collectif dû au gaz. Ces propositions sont reprises dans ce rapport. Elles sont de tous ordres, aussi bien techniques que juridiques.

La plus importante selon moi – parce qu’elle concerne directement la Ville de Paris, et c’est un engagement fort pour l’avenir : c’est de faire disparaître totalement du sous-sol parisien le réseau de basse pression en fonte ductile qui est plus fuyard que la moyenne pression en polyéthylène et dont les fuites sont plus difficilement détectables. Ce sujet il est central, c’est une garantie de sécurité supplémentaire qui avait fait d’ailleurs l’objet d’un rapport ministériel, du ministère de la transition écologique en 2020 demeuré avec la crise sanitaire lettre morte, mais il est de notre devoir, en tant qu’élus parisiens maintenant de nous saisir de cet enjeu et de négocier avec GRDF en ce sens.

Parmi les autres propositions que j’ai faites et qui ont été reprises, il y a celles demandant tout simplement de transmettre au conseil de Paris un tableau de suivi des 13 recommandations de l’Inspection générale de la Ville de Paris (IGVP) formulées dans son rapport de septembre 2020, à la suite de l’explosion de la rue de Trévise et qui concernent toutes, la mise en place de process nouveaux au sein des services de la ville pour une meilleure coordination entre eux.

 Enfin j’ai une proposition qui me tenait très à cœur et qui a été partiellement reprise mais qui a le mérite d’apparaître dans ce document même un peu tronquée par rapport à l’ambition que je portais.

J’avais proposé de modifier par avenant la convention liant la ville de Paris à GRDF pour préciser qu’en cas d’accident sur le réseau, GRDF et son assureur sont tenus, au regard de la responsabilité et du “fait des choses”, d’indemniser les victimes jusqu’à ce que les responsabilités finales soient établies.

Aujourd’hui dans la convention actuelle qui nous lie à GRDF, il n’y a pas une ligne sur la prise en charge des victimes en cas d’accident. À l’issue des discussions que nous avons eues au sein de cette mission ma proposition a été reformulée en, je cite  « demander à la maire de Paris de saisir l’État pour créer un fonds national dédié pour indemniser rapidement les victimes dans l’attente de l’établissement de la responsabilité de l’accident » : ce serait en effet une façon de graver dans le marbre la jurisprudence Trévise et la création du fonds d’indemnisation, pour que chaque collectivité soit le mieux outillée possible, mais je continue de penser que c’est au concessionnaire et à son assureur d’en porter l’entière responsabilité financière car, qu’il soit mis en cause ou pas, en attendant l’entretien du réseau est la responsabilité de GRDF et c’est la seule chose dont on est sûr. 

Je vous remercie.

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