Le sujet que vous avez souhaité porter pour votre niche est important, particulièrement dans la situation que nous traversions. Une situation de crise sanitaire inédite avec des conséquences économiques et sociales qui ont été véritablement brutales pour un certain nombre de Parisiens. Malheureusement, comme d’habitude, votre présentation est terriblement provocante et abusivement politique.

On en vient à oublier le véritable sujet : prendre soin de ceux qui prennent soin des autres. Ceux que vous appelez “les invisibles de l’action sociale” sont centraux, c’est grâce à leurs actions que nous pouvons aider, aller chercher ceux de nos concitoyens parisiens qui le nécessitent vraiment. Et contrairement à ce que vous affirmez tout au long de votre texte de niche – mais mon collègue vient d’en parler – le désengagement de l’État n’est pas nécessairement en cause je crois bien, au contraire et s’ajoute au fait que la complexité de plus en plus grande de notre monde est difficilement absorbable par des populations qui sont déjà en difficulté, voir en grande précarité ; et c’est là que nous devons plus que jamais aider. Peut-être en commençant par arrêter de rejeter la faute sur les autres, mais juste de contribuer, travailler, pour améliorer les choses.

Vous le soulevez très bien, les difficultés de ces travailleurs s’accumulent. Le salaire peu adapté à une Ville capitale où le coût de la vie est élevé par définition – ou en tout cas plus qu’ailleurs -, logement difficile à trouver ou alors loin parce que moins cher, ce qui entraîne évidemment des difficultés de transports. Vous le soulignez aussi, une nécessité absolue d’un contact en chair et en os, ce qui a interdit, malgré la période que nous venons de traverser, tout télétravail. Pourtant, à écouter Madame Hidalgo depuis deux jours, Paris n’a plus aucun problème grâce à elle. Je passe.

Encore une fois, je regrette que votre texte à l’appui rejette toute faute sur l’État. Comme je le soulignais ce matin sur le débat sur l’économie parisienne, notre pays est fait institutionnellement de telle façon que nous devons – tous acteurs que nous sommes – travailler ensemble au service de nos concitoyens, État, régions, villes, départements. Chacun selon sa compétence, chacun selon son niveau, mais ensemble. Parce que ça n’est pas en tirant un boulet rouge sur l’État et ses supposés manquements que le logement ou la vie sera moins chère à Paris, que les transports marcheront mieux, seront plus aisés, que les candidats seront plus nombreux pour exercer ce métier difficile.

Il me semble que tout cela est de la responsabilité des collectivités locales et non de l’État. L’État ceci étant dit, a pris sa part concernant le pouvoir d’achat, en particulier pour ceux qui ont les plus petits salaires, suppression des cotisations maladies et chômages pour les salariés, défiscalisation des heures supplémentaires, augmentation et extension des bénéfices de la prime d’activité, prime exceptionnelle de pouvoir d’achat, sans compter les aides aux familles. Et les travailleurs sociaux sont, je crois, vraiment dans la cible qui est aidée à ce titre.

Vous avez raison oui, créons des lieux d’accueil, des cohérences entre les différents services, multiplions les formations pour ces travailleurs sociaux afin qu’ils se sentent mieux armés dans leurs capacités à régler les difficultés des populations qu’ils rencontrent. Imaginons une nouvelle forme de communication pour toucher un large public et attirer des vocations. L’idée soulevée de créer des maisons de solidarité est une très belle piste, faisons là prospérer, à la condition bien sûr de ne pas empiler et multiplier encore les structures. C’est bien là me semble-t-il le rôle de notre collectivité : des synergies, de l’imagination et une volonté chaque jour réaffirmée pour aller de l’avant.

Je vous remercie.