Madame la Maire, mes chers collègues, Mahsa Amini est devenue le symbole de l’aspiration à la liberté du peuple iranien.
L’étudiante de 22 ans a été arrêtée par la police des mœurs pour port inapproprié de son voile. Une mèche de cheveux dépassait tout simplement de son foulard. Elle est emmenée à Vozara, décède trois jours plus tard, très probablement victime de la répression policière aveugle de la République islamique.
Sa mort agit comme un catalyseur dans un pays qui voit les règles édictées par le régime des mollahs se durcir, alors même qu’une part croissante de la population aspire à la liberté.
Depuis le 16 septembre, partout dans le pays, les manifestations se multiplient au son de “Femme, vie, liberté”. En enlevant et en brûlant leurs foulards, les femmes risquent leur vie pour défendre leur liberté contre l’obligation de porter le hijab.
Car non, jamais le voile n’a été un signe d’émancipation, ni à Téhéran ni ailleurs. Leur combat est une leçon de courage. Les femmes, de toutes les classes sociales, de toutes les ethnies, descendent dans la rue, soutenues par les hommes, et risquent leur vie.
À l’égalité des droits et à la lutte contre le fondamentalisme religieux se sont ajoutées d’autres revendications contre le régime des mollahs, avec la dénonciation de la corruption endémique et la pauvreté croissante.
Ce combat, Mahsa Amini l’a payé de sa vie mais aussi Hadis Najafi, Nika Shakarami Sarina Esmaeilzadeh aussi. Selon les ONG, ce sont 92 personnes qui seraient décédées depuis le 16 septembre, probablement beaucoup plus. Plus de 700 personnes arrêtées.
Malgré la terrible répression, et les coupures incessantes d’Internet destinées à isoler les manifestants et lutter contre la propagation de leur lutte, la mobilisation ne faiblit pas. Le peuple ne plie pas. C’est le plus long et le plus intense soulèvement depuis 1979.
La France a condamné avec la plus grande fermeté la répression brutale des manifestations en Iran et exigé que cette répression cesse immédiatement. Elle doit également agir au niveau européen pour que des sanctions liées aux violations des droits de l’homme en Iran cessent.
Et nous n’oublions pas également que plus d’une dizaine d’otages étrangers et notamment français, sont emprisonnés en Iran. Je veux citer Benjamin Brière, Fariba Adelkah, Cécile Kohler et Jacques Paris.
Les Iraniens nous donnent une leçon de courage. Ils nous obligent. Nous sommes et devons rester aux côtés de celles et ceux qui se battent pour leurs droits en Iran, en Afghanistan et ailleurs. La France comme Paris.
Madame la Maire, merci pour cette initiative. Et naturellement, le groupe MoDem s’associera au vœu de l’exécutif pour faire de Mahsa Amini et à travers elle tous les combattants de la liberté iraniens, des citoyens d’honneur de la ville de Paris.
Je vous remercie.