Merci beaucoup monsieur le Maire.

D’abord, je souhaite vraiment me réjouir de la tenue de ce débat, central pour notre ville, au carrefour des sujets d’urbanisme, de mobilité, de développement économique, d’environnement et de gestion de la voirie. Il y a dix ans, ce sujet n’intéressait que peu et depuis, la donne a changé. Les besoins ont explosé, notamment en lien avec l’évolution des modes de consommation, l’explosion du e-commerce et plus récemment celle de la livraison alimentaire à domicile. 

Avec des externalités négatives majeures pour la ville, qu’il s’agisse de l’attractivité pour les professionnels, des congestions diverses et puis du bruit, de la pollution atmosphérique ou encore de l’insécurité routière. 

Alors vous nous présentez, Monsieur le Maire, un plan articulé autour de six axes : foncier et immobilier logistique, partage de l’espace public, conditions sociales des livreurs, offres de proximité et transition écologique. Alors, comme vous proposez des clauses de revoyure régulières, je vais me permettre quelques remarques. 

D’abord s’agissant de renforcer le maillage. Autant j’avoue un scepticisme réel sur les micro hub dont celui installé tout récemment rue de Réaumur, autant je salue la mobilisation des parkings souterrains comme hub logistique, disposition que nous applaudissons de nos voeux depuis longtemps.

En matière de soutien des professionnels, alors, on le sait, il y a un retard important de la transition écologique des utilitaires. C’est la raison pour laquelle il est vraiment nécessaire d’accroître le soutien aux professionnels pour assurer la transformation du parc, soit en électrique, soit en hydrogène. Et je reprendrai les propos de Nicolas Genté s’agissant de la sous-dotation majeure de la Ville de Paris en matière de bornes de recharge électrique. Je me réjouis aussi que vous annonciez un renforcement du maillage. Et puis s’agissant de l’accession à tous les professionnels, y compris ceux de la grande couronne, à PRO Mobile, je voulais juste attirer votre attention sur la nécessité de réellement prendre en considération tous les codes NAF, pour que l’ensemble des professionnels puisse vraiment être concerné.

Régler les conflits d’usage. Ils ont d’ores et déjà lieu et ils ne cesseront de se multiplier avec l’accroissement du nombre de vélo cargo sur les pistes cyclables. Alors d’abord il s’agit d’adapter les pistes et puis de renforcer la sensibilisation et la verbalisation pour combattre les comportements inciviques et dangereux pour les autres usagers de l’espace public. 

Adapter les véhicules du parc de la ville : compte tenu du risque que présentent les véhicules lourds, et notamment les véhicules professionnels, nous vous demandons d’équiper chaque véhicule du parc de la Ville de dispositifs angles morts pour prévenir les accidents, notamment avec les cyclistes. 

Et puis faire appel à l’innovation. Vous avez évoqué l’expérimentation liée aux aires de livraison connectées dans le centre de Paris. Je voulais aussi insister sur le fait que, en matière de smart city, la question de la logistique urbaine est évidemment un enjeu majeur. J’en veux pour preuve le projet Interlud de l’Ademe qui propose partages d’expériences et applicatifs numériques. Via l’innovation, je pense qu’il est encore possible d’améliorer l’utilisation des aires de livraison. 

Et puis je voudrais parler en dernier ressort du sujet des dark stores, qui nous avait valu, lors du dernier Conseil, un petit débat. Je remarque que les propos du premier adjoint tenus lors de la conférence de présentation de cette stratégie a démontré, a posteriori, ce que j’indiquais encore lors du précédent Conseil, c’est-à-dire que la Ville de Paris dispose d’absolument tous les leviers pour autoriser ou interdire les dark stores dans notre ville. Ce qui n’empêche pas, évidemment, que dans le cadre du prochain PLU on puisse renforcer ces dispositions. En tout état de cause, la lutte contre les dark stores est totalement compatible avec le soutien à la stratégie logistique.

Je vous remercie.