Merci monsieur le Maire.

Mes chers collègues,

L’été commence et avec le retour des vagues de chaleurs, les plans canicule se multiplient dans les collectivités locales en France. Si ces épisodes caniculaires frappent l’intégralité du territoire métropolitain, il se décline de façon exceptionnelle dans les grandes aires urbaines marquées par des îlots de chaleur urbains. Corollaire de son intensité urbaine unique en France, la région parisienne hors territoire métropolitain est la zone la plus touchée, la plus vulnérable aux vagues de chaleur dont Paris sera l’épicentre. Alors oui, cette Mission d’Information et d’Évaluation est la bienvenue et à plus d’un titre et c’est pourquoi nous avons souhaité avec le groupe MDE de nous associer à la demande du groupe écologiste de Paris que je remercie de cette proposition, particulièrement Alexandre Florentin ainsi que l’ensemble des groupes qui ont accepté de la supporter. 

Cette mission sera la bienvenue parce que les vagues de chaleurs vont continuer à se multiplier, et elles vont continuer à tuer. Le tragique souvenir de la canicule européenne de 2003 nous le rappelle, si cet épisode exceptionnel se traduit alors par une surmortalité moyenne de 40% dans les zones rurales et les petites agglomérations, elle a connu une surmortalité de plus de 140% en région parisienne. L’Ile de France a contribué à plus d’un tiers à la surmortalité. Elle tue les plus vulnérables, les plus pauvres, mais aussi les plus âgés, les plus malades, qui frappent sans distinction les différentes conditions sociales. 

En 2003 déjà nous avions et dans un autre contexte à l’époque, avec un autre contexte moins dramatique sur le plan du réchauffement climatique, j’avais conjointement, avec Yves Contassot qui était alors adjoint de Paris aux questions environnementales, travaillé des propositions sur la nécessité d’adapter les villes et de produire la proposition d’un plan qui permettait de climatiser à l’époque les villes et de trouver des solutions, canicules que nous imaginions à l’époque répétitives, cela a bien été le cas. 

Cette mission est la bienvenue parce qu’il s’agit plus que jamais d’un sujet résolument tourné vers l’avenir. L’intensification et l’accélération des épisodes caniculaires dans les prochaines décennies ne sont plus à prouver. C’est un sujet qui a été au cœur du forum mondial urbain qui vient de se terminer à Katowice. Pour comparer les évolutions des grandes capitales européennes et des grandes capitales mondiales car ce qui est dramatique chez nous l’est encore l’est encore plus dans les pays du sud. 

Alors non personne ne pourra plus, s’il n’y a pas de mesure corrective, habiter, bientôt, dans un avenir proche, les villes, encore moins dans le sud, et la canicule ne pourra être qu’une solution très ponctuelle et très conjoncturelle. 

Cette mission est la bienvenue dans nos sociétés vieillissantes. Je rappelle que nous aurons plus de 30 % de plus de 65 ans en 2050 qui seront les plus fragiles pour s’adapter à ce climat changeant. 

Cette mission est la bienvenue parce que la qualité de vie des Parisiens et des Parisiennes est en jeu et les îlots de chaleur affectent les jeunes enfants, les bébés, le sommeil, les pratiques et les modes de vie d’une société urbaine qui n’arrive pas à s’adapter assez rapidement aux changements climatiques. 

Le bien-être a souvent été une question éloignée des politiques publiques, en tout cas pas au cœur des politiques publiques, il est nécessaire de le considérer si nous voulons que demain les gens souhaitent habiter en ville. Elle est la bienvenue pour trouver la solution à ces épisodes qui s’imposent, qui nous impose de penser collectivement notre fabrique, notre définition, urbaine. Des solutions qui doivent être transversales, innovantes, mais sans doute aussi frugales pour un avenir urbain plus vivable et plus souhaitable. 

Des décisions opérationnelles qui sont aujourd’hui déjà portées par la communauté scientifique, conception architecturale urbaine, aménagement de l’espace publique, mobilier urbain végétalisé, revêtements, milieux aquatiques, systèmes d’ombrages, solutions fondées sur la nature, tout un ensemble de possibilités de rafraîchissement et d’adaptation de la ville aux chaleurs urbaines qu’il nous conviendra demain dans cette mission d’information de nous approprier mais aussi de pouvoir adapter, dans un contexte économique sur plusieurs années.

Je remercie donc cette, le groupe écologiste d’avoir fait cette proposition, nous y siégeront bien entendu.

Je risque de décevoir Nathalie Maquoi car à priori c’est moi qui siégera pour le groupe MDE sauf si bien évidement vous nous accordez plusieurs sièges pour siéger dans cette MIE.

Mais nous essaierons de faire en sorte que nos propositions collectives soient productives et nous permettent de réaliser collectivement les choix de résilience et d’avenir qui sont nécessaires à Paris