Madame la Maire, 

Mes chers collègues, 

Ce projet de budget pour l’année 2026 reflète des choix politiques ambitieux, notamment ceux que nous aurions aimé partager en matière d’environnement, mais qui peinent à répondre aux défis majeurs auxquels notre ville est confrontée. 

Bien qu’on nous annonce dans le bleu climat 2025 un niveau d’investissement inédit pour 2024 et près de 3,4 milliards d’euros sur 5 ans, force est de constater que certaines priorités semblent reléguées au second plan notamment en matière d’environnement, de rénovation urbaine et de gestion des espaces publics comme l’a mentionné notre présidente de groupe Maud Gatel. 

En matière environnementale, il est nécessaire d’investir pour atteindre des objectifs fixés, prenons par exemple le plan climat. En 2025, ce dernier bénéficiait de 57,8 millions d’euros. Mais en 2026, cette somme a été réduite alors que les moyens nécessaires vont être croissants d’année en année. Pour qu’une politique, pour que cette politique que nous souhaitons résolument en faveur de la transition écologique soit efficiente, il aurait fallu que le recul depuis 2020 des crédits qui étaient alors de période de 92 millions d’euros qui ont été écrêtés de plus d’un tiers soit à minima maintenus. Si les politiques publiques ne sont pas uniquement fondées sur des besoins de moyens financiers, cette baisse laisse quand même présager les difficultés que nous aurons pour mettre en œuvre une politique d’adaptation qui réponde aux besoins d’investissement et aussi aux besoins de justice sociale. 

Alors oui, nous savons tous que les ressources publiques ne sont pas illimitées, qu’il ne s’agit pas simplement d’un débat technique, c’est une question de cohérence et d’anticipation. 

Sur la gestion des déchets également et la propreté urbaine pourtant essentielle à la qualité de vie à Paris, elles subissent également des réductions notables avec seulement 173,5 millions d’euros alloués en 2026. Cette baisse est particulièrement préoccupante si elle s’ajoute à la stagnation des crédits pour les stations trilib’, à la baisse des crédits alloués pour des actions transverses également importantes et on peut s’interroger sur la capacité de la ville à maintenir un service public de qualité en ces domaines dont on voit aujourd’hui les grandes limites. 

Enfin, concernant les espaces verts mis en avant comme une priorité, leur budget est réduit. En 2025, 54,3 millions d’euros étaient alloués au parc, au jardin, aux espaces verts de la capitale. Mais pour 2026, cette somme a à nouveau baissé. Investir pour protéger les habitants et s’adapter au changement nécessite d’en faire une priorité et une priorité budgétaire. La végétalisation emblématique que vous aviez mentionnée dans votre introduction est-elle aussi un recul ? 

Les crédits pour la création des nouvelles rues jardins, par exemple. Pourtant, ces besoins de végétalisation sont un enjeu crucial pour notre adaptation collective au réchauffement climatique. C’était déjà d’ailleurs notre inquiétude en juillet dernier lorsque nous avions eu entre les mains le rapport de la cour régionale des comptes publié par la suite, la cour régionale des comptes sur la situation financière de la ville et qui avait montré une baisse importante des effectifs et pointé la baisse des effectifs de la direction des espaces verts de la ville rendant impossible leur gestion au quotidien. 

Enfin, la rénovation du secteur public à Paris, un domaine essentiel pour la transition écologique requiert des moyens conséquents, en particulier pour la décarbonation du bâti, mais aussi pour des projets plus structurants comme la réhabilitation de certains patrimoines historiques. Certains établissements visités par nos élus montrent combien infiltration, passoir thermique et équipements obsolètes sont plutôt le patrimoine aujourd’hui de la ville. 

Les personnels comme les familles nous le disent, nous devons faire plus vite avec plus d’ambitions et plus de moyens. Alors, nous appelons donc à ce que ce budget puisse être revu et puisse traduire pleinement une priorité pour l’écologie et pour l’entretien de la ville et surtout pour son adaptation.