Madame la Maire,
Au nom du groupe MoDem, Démocrates et Écologistes, je souhaiterais vous faire part de nos inquiétudes sur la situation du tourisme à Paris et son avenir en particulier.
La situation du tourisme est aujourd’hui catastrophique, tant pour ses acteurs que pour ses opérateurs et la crise sanitaire laissera des traces durables.
En Île-de-France, les pertes directes sont évaluées à au moins 15 milliards d’euros de recettes et 33 millions de voyageurs étrangers en moins, soit près de 15% des emplois parisiens. Sans compter le tourisme d’affaires puisque 100% des salons et congrès ont été annulés en 2020 pour un manque à gagner de plus de 1,5 milliard d’euros. Le retour à la normale, selon les professionnels, n’est pas à espérer avant 2023.
Hôtels et restaurants sont bien évidemment les premiers touchés, mais c’est également le cas pour les métiers de service. Je pense en particulier aux taxis qui sont les oubliés des politiques d’accompagnement depuis le début de la crise. Ils ont, pour certains, connu une baisse de leur activité de 60 voire jusqu’à 90% selon les organisations professionnelles. Face à cette situation, si des mesures provisoires ont été prises tant au niveau de la Ville de Paris qu’au niveau des mairies d’arrondissement, la situation reste très inquiétante.
Les assises du tourisme qui viennent de se dérouler n’ont pas permis d’éclairer la façon dont la Ville de Paris entendait relancer le tourisme à Paris en tant que moteur et en tant que moteur en Île-de-France.
J’ai particulièrement écouté les propos de Monsieur l’Adjoint hier pour reparler des questions du tourisme durable.
Les propositions aujourd’hui manquent de cohérence. Vous avez, en effet, reconnu le caractère obsolète de notre modèle économique du tourisme à Paris qui était fortement tourné jusqu’à maintenant vers un tourisme international et vous souhaitez, à juste titre, lancer une nouvelle dynamique. Mais dans le même temps, vous affichez comme objectifs principaux la valorisation du tourisme d’affaires et un tout pour les JO dont le tourisme de masse, la consommation, la surconsommation, l’encombrement des transports et la promotion publicitaire sont le corollaire.
J’ai un certain nombre de questions pour lesquelles nous n’avons pas trouvé de réponse dans le cadre des assises :
- Comment prévoyez-vous, pour changer l’image de Paris, qui est aujourd’hui perçue comme une ville mal entretenue, mais aussi une ville d’incivilités, de petites incivilités, avec une augmentation des délits sur les personnes, en particulier les femmes et les voyageurs, que prévoyez-vous pour changer son image ?
- Pensez-vous que l’accès fluvial et l’intermodalité, par exemple à vélo, seront adaptés pour un tourisme du 3ème âge ou un tourisme peu habitué à Paris qui peut venir des petites villes de région ?
- Que prévoyez-vous pour enrayer le problème de l’effet saisonnier, voire très saisonnier, du secteur, d’autant plus si tous les Parisiens doivent être les premiers touristes de demain ? Comment dynamiser en particulier les périodes creuses ?
- Avez-vous, dans l’élaboration de votre stratégie, anticipé, réfléchi aux prochaines crises, notamment sanitaires, s’il doit y en avoir ?
- Et enfin, quel modèle économique résilient durable peut être compatible demain avec l’accueil de 50 millions de touristes, comme c’était le cas avant la crise du COVID ?