Madame la Maire,
Messieurs les Maires du Havre et de Rouen,
Monsieur le Président de la Métropole du Grand Paris,
Cher collègue,
Il est assez rare dans notre hémicycle d’avoir la possibilité de débattre sur un sujet qui dépasse largement les seules frontières de Paris intra-muros. La création de la Société d’économie mixte de l’Axe Seine sur les énergies renouvelables et de l’entente Axe Seine viennent inscrire Paris, le Grand Paris, les métropoles du Havre et de Rouen dans la compétition mondiale des métropoles, avec comme enjeu majeur pour notre collectivité, l’ouverture de Paris sur la mer.
En effet, s’il y avait bien un domaine dans lequel nous étions désavantagés dans cette compétition mondiale, c’était que Paris n’avait pas accès à la mer. Avec ce partenariat initié en 2009, qui englobe tous les enjeux majeurs de notre temps, nous envisageons enfin le Grand Paris à l’échelle de l’Axe Seine, et donc à l’échelle du monde.
Avec ses 14,5 millions d’habitants, ses 130 millions de tonnes de trafics, près de 650 ports touchés dans le monde, ses 500 000 emplois dans l’industrie, ses 720 000 étudiants, ses 2 parcs naturels régionaux, tout cela sur 300 kilomètres, ces deux délibérations ouvrent des perspectives exceptionnels et sans précédent pour les parisiens, les rouennais, les havrais et pour tous les français.
Au-delà de ces enjeux d’attractivité et d’ouverture vers le monde, notre partenariat sur le fret fluvial et ferroviaire, la logistique urbaine, l’alimentation, l’agriculture durable, le tourisme, la gestion de l’eau, la préservation de la biodiversité et le développement des énergies renouvelables, l’Axe Seine inscrit durablement nos territoires dans la lutte contre le réchauffement climatique. Face à la hausse des températures, nous nous engageons aujourd’hui pour rendre nos territoires plus durables, plus vivables, tout en restant compétitifs et attractifs.
Le Groupe MoDem, Démocrates et Écologistes soutient bien évidemment ces deux délibérations. La création d’une SEM Axe Seine sur les énergies renouvelables permettra de faire de la Vallée de la Seine, un vivier pour les énergies renouvelables. Avec un objectif de développement d’une cinquantaine de projets, que ce soit dans l’éolien, le photovoltaïque, l’hydrogène ou encore la géothermie, ce sont plusieurs millions d’euros d’investissements qui seront générés, une puissance installée de 250 mégawatt, l’Axe Seine deviendra la région pionnière des énergies renouvelables. Alors que l’actualité des derniers mois s’est beaucoup concentrée sur la hausse des prix de l’énergie, l’investissement massif dans les énergies renouvelables vient également répondre à ces enjeux, pour garantir une énergie propre.
L’axe Seine se doit d’intégrer impérativement dans sa réflexion et sa construction toutes les entreprises, toutes les collectivités territoriales, toutes les villes et tous les ports mais aussi les étudiants, les salariés et les associations qui le constituent et qui seront autant de valeurs ajoutées. Nous saluons en ce sens la présence d’Énergie Partagée Investissements au Conseil d’Administration de la SEM Axe Énergie, qui permettra d’inclure des projets citoyens jusqu’à 40% du capital, mais également d’associer sur tous les projets les habitants et les acteurs du territoire.
De plus, le principe du consensus sur le choix des projets, incarnés par le comité d’investissement et les règles liées au vote en Conseil d’ Administration pour se concentrer sur les projets qui nous unissent, sont un des aspects qui permettra à cette SEM de fonctionner dans l’intérêt de tous.
Depuis le 1er juin, les trois ports les de Paris, Rouen et Le Havre, se sont regroupés au sein d’un même établissement, Haropa Port, devenu le cinquième ensemble portuaire nord-européen. La création de la SEM et de l’entente sont renforcés par cette fusion, par le développement de la future ligne Paris-Normandie et par les investissements sans précédents prévus par le Gouvernement dans le plan France Relance.
Pour Haropa Port, c’est un plan d’investissement à hauteur de 1,45 milliard d’euros sur la période 2020-2027 qui permettra le doublement des investissements dans les trois implantations parisienne, rouennaise et havraise. De nouveaux projets vont également être initiés, à l’instar du développement de connexions ferroviaires vers l’hinterland, pour favoriser les transports massifiés et ainsi proposer un passage portuaire rapide et vertueux.
175 millions d’euros sont dédiés au verdissement de nos trois ports, avec de nombreux projets en termes de transition énergétique, de développement de la multimodalité, de réindustrialisation de friches industrielles. À Paris, grâce au plan de relance, nous attendons la création d’une plateforme logistique d’évacuation des déchets à Gennevilliers ou encore l’aménagement d’un terminal ferroviaire sur le port de Bruyères-sur-Oise.
Vous connaissez chers collègues l’attachement de notre Groupe pour le développement de la métropole du Grand Paris, pour l’inscription de Paris dans des projets de territoires ouverts sur notre Région, sur nos voisins normands et désormais sur la mer. Depuis son lancement en 2009, la Vallée de la Seine, qui peut devenir la première vallée de décarbonation de notre pays, a été un exemple réussi de travail transpartisan, de concertation et d’entente, entre nos métropoles, entre nos élus, et bientôt entre nos territoires.
Je vous remercie.