Étiquette : Conseil de Paris (Page 5 of 42)

Maud Gatel à propos des déplacements de la Maire de Paris

Mes chers collègues, 

Alors traditionnellement, au sein de cette salle des séances, vous brillez Madame la Maire, par votre absence. Nous en avons l’habitude mais la tendance est singulièrement accélérée ces dernières années. Il suffit de regarder vos chiffres de présence en séance. En 24, 18 %, en 25, 13 %. Sur 4 jours de conseil, vous ne participez en moyenne qu’à une demi-journée de nos travaux. Comme si le quotidien des Parisiens ne vous intéressait pas. 

Votre absence se manifeste désormais également à l’extérieur de cet hémicycle. Casse au Louvre, grave incident aux Halles, Shein au BHV, sur les grands événements et sujets parisiens, vos réactions se font attendre. Certes, vous avez fait le choix de ne pas vous représenter en mars prochain et il est probable que les Parisiens vous disent merci, même si vos trois héritiers devront porter votre bilan comme un fardeau. Et vous en avez parfaitement le droit, comme vous avez tout à fait le droit d’avoir un plan de carrière pour la suite, à condition que cela ne soit pas au dépend des Parisiens. 

Or aujourd’hui, vous êtes physiquement et politiquement ailleurs, engagée dans une autre aventure que celle pour laquelle les Parisiens vous ont élu. Depuis le début de l’année, nous comptons une vingtaine de déplacements à l’étranger. On les apprend par la presse puisque vous refusez, malgré nos demandes réitérées, dès le vote de mandats spéciaux des autorisations de voyage, non dictées par le voyeurisme, mais simplement pour que notre conseil puisse exercer ses prérogatives de contrôle et d’évaluation. 

Les Parisiens connaissent désormais votre plan de carrière. Vous affichez vos ambitions pour le HCR (agence des Nations Unies pour les réfugiés) ou pour toute autre agence onusienne. Cela aurait dû vous conduire à justifier proactivement vos déplacements. Car comment distinguer ce qui relève des engagements de la ville et ce qui relève de votre processus de recrutement. Les derniers déplacements ne font qu’accroître ces interrogations légitimes. 

C’est encore plus problématique lorsque la presse nous apprend les modalités de ces déplacements. Voyager en business peut-être totalement justifié en cas de programme chargé ou de décalage horaire. Ce qui est problématique, c’est que cela contrevient au cadre que vous avez vous-même fixé en 2020 et pire encore, cela rentre en contradiction avec vos déclarations, celles de vos adjoints et celles de vos services. Les dossiers n’avancent plus, plus rien ne compte à part l’ONU. Ce n’est pas moi qui le dit, c’est l’un de vos adjoints. Une maire absente ne peut prétendre diriger la capitale de la France. 

Les Parisiens méritent un maire à plein temps qui répondent à leurs préoccupations sur la sécurité, le cadre de vie, les solidarités. Alors, une question s’impose aujourd’hui. Si Paris ne vous intéresse plus, pourquoi ne pas démissionner ?

Delphine Bürkli à propos du rapport de la chambre régionale des comptes sur l’école élémentaire

Mes chers collègues,

Ce rapport de la CRC dresse un constat précis et sans complaisance. Il met en évidence les tensions démographiques financières, organisationnelles qui appellent de notre part, de la part de la ville de Paris un pilotage plus lucide et plus cohérent. 

Depuis près de 15 ans, Paris connaît une baisse continue des effectifs dans les écoles publiques, – 15 % entre 2019 et 2024, tandis que l’enseignement privé maintient ses positions et représente désormais plus d’un quart des élèves du premier degré, nous l’avions dit en septembre dernier, lors de la communication sur la rentrée scolaire. Après les fermetures de classe et si rien n’est anticipé viendront les fermetures d’école et d’ailleurs elles ont commencé dans plusieurs arrondissements de Paris. 

Alors il faut regarder bien sûr cette réalité en face et s’y préparer, non pas dans la précipitation mais avec méthode et concertation, notamment avec les maires d’arrondissement. Ce rapport pointe aussi la question de la gouvernance. Le projet éducatif territorial de 2021-2026 se voulait ambitieux dans son intention : mieux articuler les temps scolaires et périscolaires, mais il reste entravé par des dysfonctionnements, coordination insuffisante entre les enseignants, les REV et les animateurs, appropriation inégale du projet, manque de temps partagé pour construire une réelle continuité éducative et surtout une filière de l’animation encore trop fragile, avec des personnels qui ne se sentent pas suffisamment considérés. Là encore, c’est une question de moyens mais pas seulement. C’est une question d’organisation, de pilotage, de confiance donnée aux équipes de terrain. 

Cela veut dire de désigner des personnels animateurs et ATSEM en nombre suffisant pour assurer le temps périscolaire, soutenir nos professeurs de la ville de Paris pour le sport, pour les arts plastiques, pour la musique. C’est une spécificité parisienne qu’il faut absolument conserver et là aussi nous peinons à obtenir les moyens nécessaires avec de moins en moins de PVP, d’animateurs, d’ATSEM, sans parler de médecin scolaires, d’assistantes sociales et pourtant, tous sont indispensables dans l’épanouissement des enfants. 

Le sujet des directeurs et directrices d’école parlons-en. Cette question mérite bien sûr là aussi une attention particulière. La Chambre critique le régime dérogatoire de décharge totale non compensé financièrement par la ville de Paris depuis 2019. La dette est de 73 millions d’euros vis-à-vis de l’État et pourtant chacun en convient ici, ces personnels assument des responsabilités considérables souvent face à la complexité administrative, à la gestion des travaux, à la multiplicité des partenaires éducatifs : supprimer les décharges reviendraient à affaiblir l’ensemble du fonctionnement scolaire. Avec mon groupe, nous défendons le maintien de ce régime et demandons surtout que la ville sécurise financièrement et juridiquement cette exception au lieu de s’enfoncer dans un bras de fer avec l’État. 

Sur le plan du patrimoine scolaire, la CRC reconnaît la volonté de la ville de réduire l’empreinte énergétique des bâtiments, mais elle souligne aussi le manque de pilotage, l’absence d’articulation entre politique de rénovation et réalité démographique, le rôle de la collectivité, le rôle des maires d’arrondissement est d’offrir les meilleures conditions d’apprentissage dans nos écoles. Cela veut dire concrètement adapter nos bâtiments aux défis climatiques, mieux les isoler, les connecter au réseau de fraîcheur de Paris et le compte n’y est pas. On se souvient encore de la première semaine caniculaire de juillet, il y a quelques mois, avec des directeurs incitant les parents à sortir leurs enfants de l’école ou des élèves obligés de se réfugier dans des cinémas climatisés de la capitale pendant le temps du centre de loisirs. 

Rénover l’intégralité du parc alors que certaines fermetures sont prévisibles posent questions. Là encore, l’anticipation et la priorisation doivent guider l’action plutôt qu’une approche uniforme. Et au-delà du diagnostic, ce rapport met en lumière un enjeu fondamental, celui de la soutenabilité financière. Les dépenses de fonctionnement augmentent alors que le nombre d’élèves diminue, les investissements se réduisent. Dans ce contexte, il devient urgent de repenser la politique éducative parisienne, non pas pour la restreindre, mais au contraire pour la rendre plus cohérente et plus lisible. 

Et puis je terminerai par cela. Je l’ai dit, redit, dans cette enceinte, il faut revenir à la réforme payante de 2013, imposée à l’époque à marche forcée à l’ensemble de la communauté scolaire. Votre choix qu’aucune autre collectivité n’a retenu d’ailleurs, qu’elle soit de gauche, de droite, du centre, d’organiser la semaine avec un mardi, un vendredi à partir de 15h réservés au TAP et un mercredi après-midi en centre de loisirs. Cette organisation doit être absolument revue pour les familles, pour les équipes encadrantes et aussi et surtout pour l’intérêt de l’enfant. 

Si ce sujet était déjà il y a 10 ans important et vrai, aujourd’hui il y a urgence face aux difficultés que connaît l’école, souvent le mal mené. La difficulté de maintenir les enseignants à Paris, la difficulté de proposer une filière de l’animation robuste. Nous devons nous poser la question du retour de la semaine de 4 jours pour l’enseignement des fondamentaux avec une journée complète le mercredi dédiée aux périscolaires. Parce que je suis convaincue comme beaucoup ici que l’école reste le premier levier d’émancipation et de cohésion. Nous devons en préserver la force et la promesse. 

Je vous remercie Madame la Maire.

Béatrice Lecouturier à propos du bilan des missions d’information et d’évaluation (MIE)

Mes chers collègues,

En préambule, je souhaiterais à nouveau saluer l’esprit de concorde qui a souvent régné dans ces MIE que nous avons pu suivre. Nous pouvons donc remercier la patience parfois voir souvent mise à l’épreuve des présidents et des rapporteurs pour mener des débats de manière sereine et aboutir à des propositions votées à l’unanimité des membres. En profiter aussi pour remercier bien évidemment l’administration qui a toujours fourni un travail remarquable. 

Mon intervention portera ce matin sur la MIE des Bois de Boulogne et de Vincennes. Première MIE traitant de ce sujet essentiel pourtant pour notre capitale. Merci donc à sa présidente Valérie Montandon et à son rapporteur Émile Meunier. Alors, ce sujet des bois n’ayant jamais été exploré, les sujets abordés allant de la biodiversité en passant par la sécurité, la propreté, les coupes rases, la circulation ou le patrimoine, et bien tous ces sujets ont donné corps à de nombreuses et riches propositions, 68 en tout. Si nous saluons quelques avancées significatives selon la délibération que vous nous présentez aujourd’hui sur les mobilités avec le développement des pistes cyclables ou une reconquête écologique, une avancée sur la propreté, ce bilan reste encore bien en deçà de la richesse des préconisations de cette MIE et notamment une absence totale sur tout le volet patrimonial que portait notre groupe MoDem et Indépendants. 

Vous connaissez notre combat à défendre le patrimoine à Paris et notamment tous les éléments de ce petit patrimoine qui abonde aussi dans les bois de Boulogne et de Vincennes. Rappelons que ces deux bois ont une histoire puisqu’ils ont été créés sous Napoléon III et qu’ils recèlent de très nombreux éléments architecturaux pour rendre la promenade plus agréable. Les Parisiens sont tous témoins et regrettent de voir la dégradation rapide patrimoniale de nos bois. Aucune réalisation ou réflexion n’a été menée sur le sujet, aggravant encore l’état préoccupant des bancs, des abris, ou de tous ces petits bâtiments du 19e siècle qui sont en danger par manque d’entretien. 

Alors, nous réitérons encore notre demande à faire un véritable travail d’inventaire et de protection des éléments patrimoniaux des deux bois. Qu’en est-il également de la clause pollueur-payeur pour l’événementiel ? De la lutte anti dépôt sauvage par piège photo ? Rien non plus sur l’intégration des deux bois au plan de mobilité avec un calendrier d’accessibilité PMR ou les cheminements de déploiement d’abribus de banc et de sanitaires. Rien sur la continuité écologique anti fragmentation. La gouvernance reste au registre des bonnes intentions bilatérales sans généralisation des conventions, ni refontes de l’achat 2003 que vous réclamez. Donc un sentiment très mitigé sur ce bilan des MIE, de la MIE des Bois de Boulogne et de Vincennes. Un sentiment plus de saupoudrage de mesure qu’une réelle volonté à s’attaquer à des sujets structurants qui demandent évidemment plus de volonté politique et de moyens pour être efficace. 

Nous le regrettons sincèrement car c’est tout le travail des élus de la MIE, des dizaines de personnes auditionnées et de l’administration qui n’est pas suffisamment reconnu. C’est donc le sens du vœu que nous présentons avec les élus du groupe MoDem et Indépendants pour que chaque MIE ait un bilan détaillé et qui soit transmis au Conseil indiquant l’état d’avancement de chaque recommandation, le service responsable, le calendrier et les résultats obtenus et surtout que ces informations soient régulièrement mises à jour et rendues publics dans un vrai esprit de transparence. Car si les présentations en commission méritent d’être saluées, elles ne sont pas assez régulières pour permettre un véritable suivi dans le temps et leur méthodologie pose question car ces préconisations sont regroupées par grand thème, les réponses se limitant à l’avancement global des politiques municipales sans examen précis de chaque recommandation. 

Néanmoins, un travail a été fait, il faut le reconnaître. Il demandera certainement d’autres MIE sur les sujets précis qui en ont émergé. Il faudra aussi peut-être et certainement une autre majorité pour les mettre en œuvre. Je vous remercie. 

Delphine Bürkli à propos d’un programme d’acquisition dans le 9ème

Merci Madame, 

Nous examinons aujourd’hui une délibération importante portant sur la transformation d’un projet de parking, enfin la transformation d’un parking pardon celui de Pigalle, le théâtre Trinité, Jean-Baptiste Pigalle en un ensemble de 101 logements, 42 logements sociaux portés par Paris Habitat et 59 logements en accession libre et de commerce. Alors oui, nous avons besoin de logement à Paris, mais nous devons aussi veiller à ce que chaque opération s’intègre harmonieusement dans son environnement, respecte la qualité de vie des habitants, et fasse l’objet d’une concertation sincère et complète. 

Or, dans ce dossier, je le regrette, ces conditions ne sont pas réunies. Alors, Monsieur Baudrier, vous connaissez ma manière de travailler. Je suis toujours ouverte au dialogue et force de proposition, mais que dire de ce projet, disons-le, pharaonique ? Qui à la ferveur d’un certificat d’urbanisme signé à la hâte par Emmanuel Grégoire ne rentrera pas dans les nouvelles dispositions du PLUB qui, je le rappelle, a été adopté l’an dernier dans cette enceinte. Que dire d’un projet dont l’achèvement est lointain, pas avant 2030- 2031, qui va donc faire fit de toutes les nouvelles dispositions préconisations du PLUB notamment relative aux démolitions. Quel est l’impact environnemental d’un tel chantier ? D’un tel projet ? Quid de la préservation de la biodiversité au cœur de la nouvelle Athènes, des jardins aux alentours. Rien de tout cela n’a été mené malheureusement. Est-ce que ce projet une fois terminé, validé sur la base d’un PLU qui date de 2006, une autre époque. 

Est-ce que ce projet répondra aux enjeux environnementaux socio-économiques des années 2030-2040 ? Je n’en suis pas convaincue. Si j’ai pu rencontrer les équipes d’Emerige alors seule initiative d’ailleurs en début d’année si j’ai souhaité réunir en présence des promoteurs, les riverains et les acteurs du quartier à la rentrée à la mairie du 9e pour leur faire part de ce projet et ouvrir le champ de la concertation, je déplore vraiment que sur ce sujet si important pour la ville, aucune réunion préalable, malgré mes demandes, n’ait été organisée entre la mairie du 9e et vos services entre nous et vous ou avec Madame l’adjointe en charge de l’urbanisme. 

D’ailleurs, j’apprends en marge de ce conseil, il y a tout juste une heure que Madame El-Aaraje a signé le permis de construire en donnant un avis favorable alors que le porteur de projet n’a pas répondu, n’a répondu d’ailleurs à aucune des interrogations soulevées pendant la phase de concertation. Et je rappelle les points soulevés, je le répète, l’impact environnemental : aucune étude d’ensoleillement ni d’impact lumineux n’a été fourni alors que les volumes bâtis sont considérables. Les balcons prévus sur certaines façades inquiètent fortement les habitants, les risques de nuisance sonore, les effets de caisse de résonance, les vis-à-vis directs. J’ai demandé qu’un diagnostic acoustique complet et indépendant soit mené avant toute délivrance de permis. Pas de réponse. 

Autre sujet majeur quand même, la disparition de 600 places de stationnement du parking Pigalle théâtre Trinité dans un secteur qui concentre la plus grande densité de théâtre et de salles de spectacles de Paris. Casino de Paris, Mogador, Saint-Georges, théâtre de Paris, Fontaine, la Bruire pour n’en citer que quelques-uns. Épicentre du théâtre parisien, formidable poumon culturel économique de Paris. Là encore, aucune étude de circulation, aucune analyse d’impact sur la fréquentation où la desserte n’a été menée et c’est une erreur. 

Quel impact pour le cadre de vie des riverains ? Des flux de circulation en plus ? Un parking à ciel ouvert ? Ah non merci, nous n’en voulons pas. Alors sans réponse du porteur de projet, sans étude, je n’avais pas d’autre choix que de donner un avis défavorable sur ce permis. 

Enfin, un mot sur le choix de l’opérateur Paris Habitat. Je redis que ce bailleur n’est pas le plus adapté à ce site. Nous connaissons, vous et moi, toutes les difficultés persistantes dans la résidence voisine, rue de la Tour des Dames. Nuisances fortes, insécurité, manque de gestion de proximité. Les locataires, y sont d’ailleurs les premières victimes puisque ils dénoncent cette situation depuis des mois. J’ai demandé là aussi que la ville dès janvier étudie le choix d’un autre opérateur social capable d’assurer un accompagnement de terrain et une mixité résidentielle apaisée. Pas de réponse là non plus. 

Alors le 9e n’est pas hostile à la création de logement. Au contraire, nous avons accompagné, soutenu de multiples créations de logements. J’ai moi-même proposé en tant que maire à la ville des immeubles susceptibles d’être transformés en logement dans le cadre de la concertation sur le PLUB. Mais nous exigeons, j’exige simplement des projets exemplaires respectueux des habitants, du patrimoine, des mobilités et mené dans un esprit de transparence et de concertation et par conséquent l’état actuel des choses, je suis dans l’obligation de voter contre cette délibération. 

J’en appelle donc à plus de méthodes, plus d’écoute, plus de coordination. Paris ne peut pas se construire contre ses arrondissements et ses habitants. Elle doit se construire avec eux. J’espère pouvoir être entendue. Je vous remercie.

Maud Gatel à propos des orientations budgétaires de la Ville

Mes chers collègues, 

Deux mois après la sortie du rapport de la chambre régionale des comptes particulièrement sévère, il fallait oser, oui, il fallait oser, Madame la Maire, dire que la gestion était responsable et sérieuse. 

Vous félicitez de la solidité des fondamentaux ou encore affirmez que la ville était bien gérée. Alors ce matin, vous avez partagé avec ce conseil le panégyrique de votre bilan. Je ne crois d’ailleurs pas que les Parisiens partagent votre vision, mais ça nous le verrons. 

Alors, faisons le bilan de votre gestion budgétaire en quelques chiffres. La dette d’abord : 9,7 milliards en 2026 et ce sans compter les loyers capitalisés. Une dette qui n’est pas liée à une baisse des recettes mais bien à une augmentation des dépenses de fonctionnement irraisonnée de plus d’un milliard d’euros en 6 ans. Tel un bateau ivre, la ville de Paris continue de foncer vers le mur de la dette. Et au-delà de ces indicateurs, on a aussi l’illustration d’un fin de cycle puisque tous les leviers ont été activés et désormais toutes les marges de manœuvre sont obérées. C’était l’augmentation de la fiscalité, notamment la taxe foncière immédiatement absorbée, les loyers capitalisés qui année après année par définition diminuent ou encore les sessions qui sont passées de 85 millions en 26 contre 100 millions en 25. Résultat, quasiment plus de levier puisqu’on a bradé les bijoux de famille. 

Alors, c’est le dernier budget, le dernier budget avant une nouvelle ère puisque les choix d’aujourd’hui pèseront sur les générations futures. Plutôt que d’investir pour l’adaptation de la ville au dérèglement climatique, la ville consacrera l’année prochaine 237 millions de charges financières. Le prochain exécutif héritera d’une ville dont les marges de manœuvre seront profondément réduites. Oui, il faudra prendre ses responsabilités, redresser les comptes, être courageux, pour les Parisiens, car définitivement Paris mérite mieux. 

Je vous remercie. 

Pierre Casanova à propos des orientations budgétaires de la Ville

Sur les affaires budgétaires, si vous me le permettez, je voulais relever trois éléments.

Premièrement, la situation, deuxièmement, les justifications de la majorité municipale et troisièmement, ce que nous souhaitons, nous au centre avec mes collègues Gatel, Lecouturier et Compreignac. Alors la situation telle qu’elle est aujourd’hui, telle qu’elle ressort de ses orientations, c’est une chute des recettes d’investissement de plus de 100 millions en 2025. C’est une hausse des dépenses de fonctionnement et c’est une hausse également, cela a été dit et bien dit par mes prédécesseurs ou en tout cas une grande partie d’entre eux, du recours à l’emprunt puisque ce recours s’est élevé à 994 millions en 2025, ce qui nous conduit à une dette totale sur cette fin d’exercice de plus de 9,3 milliards. Et en effet, il est à craindre qu’à l’issue de votre mandat, Madame la Maire, nous atteindrons 10 milliards d’euros, sinon 12. 

C’est une dette et un fardeau, que vous faites, que vous ferez reposer sur les épaules des générations futures. Et ça n’est pas un progrès social de grever l’avenir des habitants de Paris. C’est ce genre de comportement qui diminue leur pouvoir d’achat, qui diminue leur niveau de vie et qui les fait fuir une ville mal gérée. 

La chambre régionale des comptes ne me semble pas avoir disconvenue de notre analyse, même si comme toujours, elle tient un propos pondéré et argumenté. Nous essayons en ce sens de l’imiter. Deuxième point, les justifications de la majorité municipale : elles sont nombreuses et je ne voudrais pas les prendre une à une puisque j’ai promis à ma camarade Gatel que je tiendrai dans les moins de 5 minutes. Alors je m’y applique. 

Deux arguments nécessitent me semble-t-il une réponse immédiate : premièrement la responsabilité de l’État, deuxièmement les DMTO. Alors la responsabilité de l’État, mon collègue Bohbot a parlé de schizophrénie. Moi, j’avais repéré une autre schizophrénie, mais en ceci, nous nous rejoindrons sur l’analyse psychologique ou psychiatrique, c’est celle qui consiste à l’Assemblée de refuser toute mesure d’économie et d’assainissement des financements publics et au Conseil de Paris à se plaindre que l’État, ainsi appauvri, déficitaire et endetté diminue ses contributions. Et bien quand un État est mal géré, il aide moins les collectivités et les collectivités sont malheureusement les victimes comme les Français et les Parisiens. Et en ceci, il est évident que la politique que nous soutenons depuis plus de 8 ans à Paris, au Conseil de Paris comme à l’Assemblée nationale qui consiste à prendre les décisions difficiles d’assainissement des finances publiques françaises permettrait à l’État d’être plus équilibré et à la ville de Paris peut-être de bénéficier davantage d’aides. 

Et permettez-moi de citer un auteur progressiste puisque je sais qu’il y a dans la majorité municipale encore des lecteurs ou des admirateurs comme moi de Pierre Mendès France, il disait “Les comptes en désordre sont le signe des nations qui s’abandonnent.” Et bien amis Mendésiste, souvenez-vous de ces paroles de Pierre Mendès France et appliquez-les à la ville de Paris. 

Deuxièmement, mais moi j’ai critiqué également quel que soit leur partis ceux qui n’appliquaient pas ce genre de règles de bon sens. 

Alors deuxièmement, les DMTO. Les DMTO, je vous dis la même chose que les années passées. Vous aurez tort et j’aurai raison car vos prévisions sont faussement optimistes. Vous aviez tort en 2023, vous avez eu un écart entre vos prétentions et la réalité de 200 millions, 200 millions d’euros. Vous aviez tort en 2024, vous avez subi un verdict, écart de 100 millions d’euros. Je me permets, même si, comme disait le prix Nobel Bohr, la prédiction est un exercice compliqué, surtout lorsqu’elle porte sur le futur. Je me permets de vous dire qu’il est aventureux d’imaginer qu’en 2026, il y aura une hausse des DMTO pour deux raisons. D’abord, les taux d’intérêt ne sont pas favorables. Deuxièmement, la fiscalité française et contraire au développement immobilier et à celui des transactions. Et donc, la prudence comptable voudrait que vous ne prévoyiez pas une hausse des DMTO. Et il me semble que vous allez subir, comme lors des deux exercices passés, la contradiction des faits par rapport à vos espérances. 

Troisièmement, ce qu’il faut faire, il ne me reste que 50 secondes, donc je vais au plus vite. On nous reproche souvent à tort de ne pas dire quelles dépenses nous proposerions de diminuer. Et bien écoutez, pour vous faire gagner du temps, je vais citer quelques exemples. Il ne nous paraît toujours pas raisonnable que la ville de Paris alloue aux transports automobiles un budget de 40 millions d’euros en 2025. Ça n’a pas de sens. Si vous avez besoin d’automobile, faites comme tout le monde, louez-les, c’est moins cher, ça ne nécessite pas d’entretien et souvent elles sont mieux réglées et non polluantes. 

Deuxièmement, le personnel de la mairie de Paris a encore augmenté en 2025 de 364 emplois temps plein. Dans un monde normal, quand on a des difficultés budgétaires, quand on a des dettes, on baisse ses dépenses, on n’embauche pas. Votre cordonnier, votre boulanger vous le dira quand l’année est mauvaise, je n’embauche pas. Vous faites le contraire. 

Troisièmement, on évite les subventions clientélistes. Nous avons ris en commission des finances de cette subvention de 20 000 € à la péniche Petit bain qui va s’honorer d’un conseil d’administration auquel la mairie de Paris siègera. C’est une perte de temps, c’est une perte d’argent. 

Quatrièmement, le personnel de la direction de la communication de la ville de Paris ne nécessite pas plus de 230 personnes. Vous pouvez fonctionner mieux avec beaucoup moins de dépenses, beaucoup moins de copinage et de clientélisme. 

Et enfin, je termine enfin je termine. Une municipalité n’a pas besoin d’une direction des relations internationales. On ne se prend pas pour ce qu’on n’est pas. On n’est pas l’État, on n’est pas la République, on n’a pas besoin d’un ministère des affaires étrangères ni d’un quai d’Orsay. C’est une moquerie. Voilà, chers collègues, ce que je vous ai dit et ce que je souhaitais souligner.

Pierre Casanova à propos des débats au Conseil de Paris

Madame la Maire, 

Écoutez, non, je voudrais juste dire un mot au nom du groupe centriste et de mes collègues. Si vous voulez, nous avons toujours la même réaction quand ces attaques personnelles se diffusent dans cette enceinte, c’est de vous dire gardez-les pour les couloirs. 

Vous pouvez avoir vos animosités, vos détestations. J’entends parler d’intimidation et de courage dans la résistance aux intimidations. Tout ça n’est pas toujours audible mais j’ai envie de vous dire gardez ça pour des discussions privées parce que il me semble que cela engendre trois inconvénients majeurs. La première chose c’est je trouve que ça abaisse ceux qui professent ces attaques personnelles quels que soient les bancs sur lesquels ils siègent. 

Deuxièmement, ça abaisse le débat démocratique parce que c’est exactement ce que nos concitoyens ne supportent pas. Il ne supporte pas de voir des élus de la République, pour la plupart payés par la République, se comporter comme des enfants dans une cour d’école, se donner des coups et des insultes. 

Deuxièmement, ils ne supportent pas ce parfum d’accusation de corruption. Moi, je vous rappelle les années 30 où Maurice Thorez accusait Léon Blum de “reptile répugnant”. Ce genre d’attaque personnelle rappelle à tous que c’est toujours le populisme qui gagne dans l’attaque. C’est toujours les populistes, que ce soit à l’extrême gauche ou à l’extrême droite, qui tirent leur marron du feu quand on se livre à ce genre de facilité. 

Et pardon de reprendre la phrase de Camus, mais un homme ça se retient, ça se contrôle, ça résiste. On garde ses sentiments pour des discussions privées, pas pour des discussions publiques, s’il vous plaît.  

Maud Gatel à propos de la détention de Christophe Gleizes

Merci Madame la Maire,

Mes chers collègues,

Cela vient d’être rappelé, Christophe Gleizes est aujourd’hui le seul journaliste français emprisonné pour avoir exercé sa mission et à l’approche de son procès en appel le 3 décembre prochain, il est essentiel que nous évoquions à nouveau dans cette assemblée le sort de ce journaliste de 36 ans journaliste à So Foot et Society.

Il y a parfois dans l’actualité internationale des moments qui rappellent que la diplomatie n’est pas un enchaînement de communiqués. Elle peut aussi arracher des hommes à l’injustice. La libération de Boualem Sansal en est l’illustration. Celle-ci est la preuve qu’un patient travail de conviction, mené dans la discrétion mais avec constance peut infléchir le cours des choses et nous tenions à ce titre à remercier l’ensemble des agents du Quai d’Orsay qui ont permis la libération de Boualem Sansal et à remercier la diplomatie allemande. 

Le 29 juin dernier, Christophe Gleizes a subi une très lourde condamnation : 7 ans de prison pour apologie du terrorisme et possession de publication dans un but de propagande nuisant à l’intérêt national. La famille de Christophe Gleizes l’a rappelé hier dans une tribune publiée dans le journal Le Monde. Sa place n’est pas en prison car la place d’un journaliste qui ne fait que son travail n’est jamais en prison. 

La France ne demande pas un traitement d’exception pour Christophe Gleizes, elle ne conteste pas la souveraineté d’un État, elle rappelle simplement les droits fondamentaux qui font toute justice digne de ce nom. 

C’est pourquoi nous appelons avec gravité et sans posture à ce que la procédure dont fait aujourd’hui l’objet Christophe Gleizes soit réexaminée avec toutes les garanties du droit. Nous souhaitons que l’exemple de Boualem Sansal devienne un chemin qui montre que même lorsque les relations sont délicates, le dialogue diplomatique respectueux reste la voie la plus solide et la plus efficace. À ce titre, la mobilisation publique joue un rôle concret. Elle protège, elle met sous surveillance internationale une situation qui ne peut qui ne doit s’enliser dans le silence. 

La mobilisation du conseil de Paris, des élus parisiens notamment des maires d’arrondissement qui en pavoisant leur mairie ont mis en avant la situation de Boualem Sansal, je veux à ce titre remercier les différents maires et notamment Delphine Bürkli, maire du 9e arrondissement, ont permis de continuer à faire parler de l’écrivain. 

Pour que jamais Christophe Gleizes ne devienne un simple nom perdu dans un dossier judiciaire, mais reste celui d’un journaliste français que la société civile, les élus, les pouvoirs publics refusent d’abandonner. Nous votons ce vœu de l’Exécutif en continuant d’alerter, de rendre visible, de soutenir sa cause et de refuser de détourner le regard lorsque nos principes sont remis en cause. Je vous remercie.

Maud Gatel à propos de la nouvelle tarification des abonnements Vélib’

Merci Madame la Maire, 

Au cœur de l’été, l’Agence métropolitaine des mobilités partagées dont je salue le président (qui n’est pas là) a annoncé à bas bruit un changement radical du modèle Vélib. L’augmentation des prix et la fin d’un abonnement à coup fixe. En amont la fin du modèle Vélib’ tel qu’il existait depuis 2007. 

En mettant en place un tarif forfaitaire par trajet, le modèle d’abonnement disparaît. Cette annonce est d’autant plus malvenue que la qualité de service n’est toujours pas au rendez-vous, 7 ans après le changement de prestataire et que cet été a été marqué par une dégradation particulièrement forte pour les utilisateurs de Vélib’. Car oui, depuis 7 ans, jamais le service Vélib’ n’a été à la hauteur de la qualité que nous devons aux Parisiens. 

Taille de la flotte inférieure au nombre prévu dans le contrat, manque de disponibilité, flotte dégradée, trouver un Vélib’ qui fonctionne particulièrement s’agissant de vélo électrique relève du parcours du combattant. On finit par se demander si cette décision n’a pas pour objectif de revenir à une offre majoritairement mécanique et de laisser une voie royale à l’offre électrique des opérateurs en free-floating dont le coût prohibitif va finir par rivaliser avec celui du Vélib’. 

Mais alors qu’une hausse de tarif ne devrait pouvoir être envisagée tant que le service n’est pas au rendez-vous, les annonces de cet été marquent un tournant pour l’offre Vélib’ qui constitue pourtant un outil central de mobilité pour les Parisiens et un peu au-delà. 

Dès lors, par ce vœu, nous demandons que les représentants de Paris au sein d’Agemob reviennent sur ses dispositions et qu’aucune hausse tarifaire ne soit envisagée tant que la qualité de service ne sera pas au rendez-vous et que la fin du tarif fixe soit abandonnée. 

Je vous remercie.

Maud Gatel à propos de la zone à trafic limité dans Paris centre

Merci beaucoup Madame la Maire, 

Le 4 septembre dernier, vous annonciez avoir décidé de prolonger la phase pédagogique de la ZL jusqu’en 2026 afin de permettre à tous les usagers de bien prendre en compte ce nouveau dispositif. 

Alors prévue pour 2022, reportée à deux reprises en 2024, cette annonce concernant la ZTL constitue un énième report d’un dispositif incantatoire, inapplicable et mal conçu depuis le premier jour. Mais vous n’êtes pas le seul responsable, Monsieur le Maire, et donc je ne dis pas que vous êtes la cause de tout. 

Et c’est tout le paradoxe de cette ZTL finalement, les bouchons demeurent mais elle a envoyé un signal très clair : les voitures ne sont plus les bienvenues dans le centre de Paris. Résultat, des commerces qui ont vu leur chiffres d’affaires baisser significativement. Pas les commerces de proximité bien sûr, pas les boulangeries, mais les commerces dont la zone de chalandise est plus vaste que le centre de Paris : tels les artisans d’art comme les artisans de l’horlogerie ou de la bijouterie qui sont particulièrement présents dans le centre de Paris. 

Si rien ne change, cet énième report risque de geler la situation et de condamner certains commerces définitivement. Profitons de ce temps pour repenser le dispositif avec les habitants, avec les commerçants. Revoyons le périmètre. Mieux vaut des rues piétonnes, totalement piétonnes et des axes où l’on circule pour permettre la reconquête de l’espace public sans condamner le commerce. 

Privilégions des mesures applicables ne nécessitant pas des moyens de contrôle que nous n’avons pas. Mettons en œuvre un dispositif qui fonctionne plutôt qu’une mesure relevant de l’incantatoire. 

Bref, pour améliorer la qualité de l’air, lutter contre le bruit et favoriser la sécurité routière, soyons efficace plutôt que dogmatique. Je vous remercie.

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