Les chiffres donnent le vertige. 

Plus de 100 milliards de vêtements sont produits par an dans le monde, soit 80 % de plus qu’il y a 15 ans. L’industrie textile émet 4 milliards de tonnes de CO2, soit près de 10 % des émissions de gaz à effet de serre mondial. 240 000 tonnes de microparticules de plastique sont relâchées dans les océans à cause du lavage des vêtements, soit l’équivalent de 24 milliards de bouteilles en plastique avec des conséquences irréversibles pour la biodiversité. Quant aux conditions de travail de celles et ceux qui fabriquent ces pièces, elles sont le plus souvent indignes. Un modèle économique combattu notamment avec l’adoption de la loi portée par Anne-Cécile Violland. 

Le BHV souhaitant faire le buzz selon les propres termes de son président Frédéric Merlin a ouvert ses portes à Shein, symbole de cette mode jetable. Pour redresser un joyau de commerce parisien en difficulté, la société des grands magasins est prête à tout. Et Shein c’est aussi l’accès à l’horreur en ligne à travers la vente, ça a été dit, via une marketplace de poupée pédopornographique. On découvrira aussi qu’il est possible sur cette market place d’acheter des armes de catégorie A. 

Les pouvoirs publics se sont immédiatement saisis du sujet, en engageant des actions judiciaires pour obtenir le blocage du site, le retrait des contenus illégaux et saisis la Commission européenne. Alors par ce vœu, nous demandons deux choses qui relèvent des prérogatives de la Ville de Paris. D’abord, évaluer le dispositif de contrôle de la réglementation parisienne en matière d’affichage publicitaire puisque le BHV a installé une immense bâche contrevenant aux règles en face même de l’hôtel de ville. Ensuite affirmer son ambition de faire de Paris une ville sans ultra fast fashion, incompatible sur le plan environnemental et social avec le modèle durable auquel nous aspirons. Je vous remercie.