Madame la Maire
Nous ne pourrons qu’effleurer ces différentes thématiques sur lesquelles il y aurait pourtant beaucoup à dire. Car derrière votre communication, il manque souvent des actes. Des sujets cruciaux, madame la Maire qui méritent mieux qu’une instrumentalisation au sujet d’ambitions qui n’ont que peu à voir avec Paris. Comme notre Conseil n’a pas à être instrumentalisé, selon un agenda qui n’est pas celui des Parisiens ou encore pour régler vos comptes avec vos alliés verts j’espère qu’ils auront saisi ce que vous avez dit sur premier tour, deuxième tour.
Alors Maud Lelièvre évoquera la question du Plan Arbre, quant à Séverine de Compreignac, elle évoquera la CPCU (Compagnie Parisienne de Chauffage Urbain). Je m’attacherai, pour ma part, à évoquer la question du plan d’amélioration de l’environnement sonore.
L’effet du bruit sur la santé et sa dégradation n’est plus à démontrer. Ce sont pas moins de
8 mois d’espérance de vie en bonne santé qui sont à déplorer, et à la question de la santé environnementale s’ajoute un sujet de dégradation de la qualité de vie des Parisiens, et un coût pour la société toute entière. Les sources de bruit sont multiples et appellent des réponses bien différentes, insuffisantes à ce stade. Bruit de transport, du voisinage, liés aux chantiers, à la logistique urbaine ou encore à l’activité nocturne. Car il faut se donner les moyens pour y répondre et derrière les déclarations en principe ce n’est pas toujours le cas.
Deux exemples simplement, dans le cadre des terrasses éphémères.
Vous ne vous êtes jamais donné les moyens de faire respecter le règlement que vous avez vous-même mis sur la table. L’absence de contrôle quant au bruit, notamment passé 22 heures et la non-prolongation des dispositifs pour les professionnels ne respectant pas leur quartier en sont des illustrations. Ces décisions non encadrées ont eu des conséquences sur de trop nombreux riverains, et sur leur santé. L’absence d’une police municipale y est évidemment pour beaucoup et on voit combien elle sera mise à contribution – à terme – sur ces questions de bruit et combien à nouveau nous avons perdu beaucoup trop de temps sur cette question.
La verbalisation du bruit rappelons que c’est grâce à un amendement du groupe MoDem à l’Assemblée Nationale porté par Jean-Noël Barrot que l’installation de radar sonore est désormais permise notamment à Paris. Une mesure ô combien attendue tant les deux roues motorisées ne respectant pas la réglementation sur le bruit ont un impact fort en matière de santé environnementale. Alors pourquoi attendre 2023 pour se livrer à la verbalisation alors que le cadre législatif réglementaire le permet déjà dès 2022. Si nous en avons les moyens, c’est dès maintenant qu’il faut agir.
Votre politique anti-voiture ne peut être l’alpha et l’oméga de la lutte contre le bruit. Prétendre interdire la circulation dans certains lieux ne fait pas disparaître le bruit. Il n’est que reporté comme la fermeture des quais rive droite l’a démontré. Et les congestions n’ont jamais fait disparaitre le bruit.
Sur ce sujet du bruit comme bien d’autres, agir commence par une gestion rigoureuse des politiques publiques de la Ville. Car oui, la politique, c’est bien l’art de l’exécution. Pilotage et encadrement des chantiers sur l’espace public – passant par un phasage et un contrôle strict des chantiers – et revêtement de voirie tapis, c’est bien, sans nids de poule, c’est encore mieux. Et puis la Ville à un pouvoir d’impulsion en transformant la flotte de ses véhicules, mais aussi en isolant phoniquement les établissements placés sous sa responsabilité et je pense particulièrement aux écoles. Sur ces questions comme sur bien d’autres, nous avons besoin d’outils pour évaluer, piloter, rectifier si besoin.
Une dimension qualitative, mais également quantitative qui doit permettre d’évaluer la contribution de chacune de ces actions au plan global de réduction des bruits dans la capitale, c’est l’objet de notre amendement.
Je vous remercie.