Merci madame la Maire, 

J’avais l’intention d’être positive concernant ce Plan débattu ce matin, mais j’avoue que je vais le faire à reculons tellement les discussions de ce matin tenues dans cet hémicycle s’éloignent considérablement de l’intérêt des Parisiens au profit d’un débat présidentiel qui n’a absolument rien à faire ici. J’ai donc envie de dire deux choses en préambule que je n’avais pas prévu de dire : régler vos comptes avec votre majorité, madame la Maire, avant d’entre dans cet hémicycle et arrêtez de taper sur l’actuel majorité présidentielle, c’est grâce à elle, avec la loi que le groupe socialiste a voté d’ailleurs, que vous pouvez lutter contre le plastique. C’est aussi grâce au plan de relance sur lequel vous taper allègrement depuis ce matin que vous pourrez agir demain pour une Ville décabornée. 

  • Vous me direz comment et par quel biais budgétaire 

Avec grand plaisir. Bref, j’en viens à mon propos sur le schéma directeur qui concerne donc la transformation du réseau de chaleur parisien et qui s’intègre dans le plan climat qui vise à atteindre à atteindre une ville neutre en carbone à horizon 2050 tout en adaptant la ville aux aléas climatiques. La délibération est ambitieuse puisqu’elle vise deux horizons de moyen et long termes : 2030 et 2050

Pour le groupe MoDem, l’enjeu de neutralité carbone est incontestable et tout doit être fait pour y arriver. Pas un ici j’imagine ne pourra dire le contraire. Je vous le confirme monsieur Féraud. Et la Ville de Paris doit fourbir toutes les armes dont elle dispose. Le réseau de chaleur urbain en fait partie. Ainsi d’ici 2030, nous devons passer de 5880 abonnés à 7400. C’est un objectif ambitieux, que nous souhaitons voir réévalué à l’horizon 2050 pour une ville très majoritairement reliée au réseau de chaleur urbain, toujours dans l’optique de l’atteinte des objectifs des Accords de Paris. C’est pourquoi nous souscrivons à l’ambition et à la volonté de transformer et d’aller de l’avant. 

Nous ne pouvons ceci-dit, nous empêcher de nous poser quelques questions auxquelles nous aimerions bien avoir quelques réponses. Par exemple ce qui ressort de l’étude du document : la localisation géographique des centrales de production de chaleur. À Paris où le foncier est rare ? En petite couronne, où l’acceptabilité de nouvelles industries au bénéfice de Paris est faible ? Il y a là, je pense, une réelle interrogation liée à la relation entre Paris et la petite couronne. Le point du mix énergétique cible en 2050 reste flou également. Nous n’avons pas d’informations sur le périmètre de la future concession qui doit être prochainement réattribuée : s’occupera-t-elle uniquement de la distribution de chaleur, ou aussi de la production ? Gardera-t-elle comme aujourd’hui sa structure privée, mais avec des capitaux publics ? Si la délibération et le schéma directeur parlent du développement, rien ou presque n’est dit sur l’entretien du réseau actuel, qui devrait mériter me semble-t-il bien plus d’attention

Ce schéma directeur est donc nécessaire, car crucial pour la fourniture de chauffage aux abonnés dont les hôpitaux parisiens. S’agissant des moyens, nous sommes là, mais cela a déjà été dit avant, devant des montants qui sont colossaux près de 2 milliards d’euros d’ici 30 ans. Et au train où vont les finances de la Ville, on se demande bien comment des marges de manœuvres pourront se dégager pour financer cet impératif de neutralité carbone. 

Pour ma part, je veux considérer que cette première phase 2020-2030 est une première étape et qu’il faudra débattre à nouveau avant 2030 pour définir la deuxième phase qui engage beaucoup plus tant en termes de moyens financiers que d’ambitions.

Ainsi les élus Modem de ce conseil voteront pour cette délibération, en espérant avoir quelques réponses à nos interrogations. 

Je vous remercie.