En introduction permettez-moi de regretter, comme d’autres, la tournure que prend ce débat où tous les sujets sont mêlés et, comme notre présidente Maud Gatel l’avait demandé en conférence d’organisation, de dissocier les sujets nous l’avions rappelé en huitième commission. Le président de la huitième commission en avait fait part, ce n’est pas une méthode si nous considérons que le sujet environnemental est un sujet d’importance. Je partage d’ailleurs une partie des propos introductifs de Madame Fatoumata Koné. 

Adopter un Plan Arbre est une nécessité dans un contexte d’urgence climatique et environnemental, dans un contexte où la Ville de Paris est confrontée à des risques importants de canicule d’été : 20 jours de canicule par an à l’horizon 2030 et d’inondations l’hiver avec une augmentation prévisible de 20% de risque de crue décennale. 

La lutte contre les îlots de chaleur, la régulation des eaux fluviales, le maintien de la qualité des sols, la protection de la qualité de l’air sont autant de sujets ou l’arbre est un outil très utile pour offrir des solutions résilientes, il permet la présence d’espaces ombragés en Ville constituant ainsi des îlots de fraîcheur, il retient les pluies, absorbe une partie du CO2 et plus généralement, il fait évoluer les perspectives en fonction des saisons, nous l’avons bien connu pendant la période de confinement. 

Le Plan arbre prend bien en compte ces intérêts, mais il n’évoque que trop peu la valeur particulière de l’arbre pour la biodiversité. En tant qu’espèce végétale il est d’abord un composant de la biodiversité urbaine et c’est à ce titre qu’il doit être protégé. 

C’est d’ailleurs pourquoi notre groupe avait proposé en avril 2021 un vœu relatif à la préservation du patrimoine végétal parisien où nous interpellions l’exécutif sur l’abattage d’un arbre centenaire Place du Calvaire. Nous avons avec le groupe MDE proposé de façon constructive d’enrichir le débat et les textes par un certain nombre d’amendements et de vœux et je tiens à remercier Christophe Najdovski pour la qualité des échanges de fond que nous avons pu avoir. Nous souhaitons ainsi la mise en place d’une politique en faveur des arbres à grande ramure. La qualité des plantations et le choix des espèces font partie de notre priorité. Je rejoins les propos de Chloé Sagasse sur le fond. Nous proposons également des amendements visant la protection des arbres à grande ramure : arbres remarquables qui doivent être perçus comme un bâtiment classé à l’image des gargouilles de Notre Dame. Ils font partie du patrimoine de notre Ville et doivent être juridiquement protégés.

La biodiversité utilise l’arbre comme un refuge. La canopée parisienne constitue un des éléments essentiels d’une trame verte permettant la circulation de la faune et de la flore et son développement. Elle doit être pensée de façon qualitative. 

Le plan est ambitieux, peut-être trop, non au regard de la crise environnementale, mais au regard des moyens qui aujourd’hui sont consacrés tant sur le plan financier que sans doute demain dans les services. Nous avons également déposé des amendements en ce sens. 

L’exécution du plan demande des moyens, mais aussi une vision, une volonté. Planter des arbres en pleine terre avec des pieds d’arbres entretenus. Travailler de façon volontariste sur le non-abattage des arbres. Un arbre peut mettre jusqu’à 30 ans pour atteindre sa forme adulte et devient alors un outil essentiel dans la lutte contre le réchauffement climatique. Il faut convaincre les opérateurs, les aménageurs, responsables de l’abattage des arbres, il faut rendre public ceux qui en sont responsables avec un tableau annuel des abattages des lieux et des motifs notamment sur les chantiers temporaires. 

Éduquer et acculturer doit être une ambition du prochain PLU (Plan local d’Urbanisme) pour tous les acteurs publics et privés qui deviennent protecteurs de l’environnement. Nous serons donc attentifs aux débats et au devenir des propositions et notamment aux nôtres. 

Je vous remercie.