S’il est bien effectivement un sujet qui est récurrent à Paris, ce sont les piscines. En effet, il faut être bien courageux pour aller nager à Paris. Il faut déjà trouver une piscine qui ne soit pas fermée, trouver un créneau de nage soit très tôt le matin soi très tard le soir. Avoir le courage de se déshabiller dans des vestiaires défraîchis et enfin prendre son mal en patience pour effectuer des longueurs dans des couloirs de nage bondés. 

Alors oui je salue les 190 000 nageurs par piscines dont les 70 000 nageurs réguliers qui ont le courage d’affronter ces obstacles pour avoir le plaisir de nager une heure. Mais au-delà de l’anecdote, les piscines à Paris ont un véritable rôle central à jouer. 

Elles sont d’abord une question de santé publique et de mixité sociale. Vous le rappelez dans votre niche la natation procure de nombreux bienfaits sur la santé de celui ou celle qui la pratique régulièrement. La natation, c’est le sport par excellence facile à pratiquer. Il est facile parce qu’il ne nécessite pas d’équipement particulier, il n’est pas onéreux et il est accessible à tous. C’est également un véritable lieu de mixité sociale ou tout le monde se retrouve quelque soit son âge ou son origine sociale pour partager un moment de détente sportive. Les piscines ensuite, c’est une question de sécurité publique. Entre le 1er juin et le 31 août ce sont encore 1983 noyades qui ont eu lieu en France dont 250 noyades mortelles et 26% de ces noyades concernaient des enfants de moins de 6 ans. 

Il faut rappeler également qu’1 français sur 5 de plus de 15 ans ne sait pas nager. Une attention particulière doit être donc portée à ce phénomène qui n’a fait que s’aggraver pendant la période Covid. En effet, les piscines sont restées fermées pendant près de 1 an privant l’apprentissage de la natation à des milliers de petits français, de Parisiens, qui pour certains ne peuvent apprendre à nager que dans un cadre scolaire. 

Alors les piscines parisiennes sont-elles en capacité de relever ce double défi. Eh bien non. Non tout d’abord parce que du fait du faible nombre de piscines, vous le rappeliez, on compte 42 piscines, mais 11 sont fermées donc en fait il y en a 31 ouvertes donc une piscine pour 70 000 habitants. Nous regrettons les créneaux très restreints de pratique au grand public qui entraînent une surfréquentation des bassins. Il y a 10 bassins école à Paris soit un bassin pour 30 000 enfants et je rappelle que la circulaire 2011-90 nous rappelle qu’apprendre à nager à tous les enfants est une priorité nationale inscrite dans le socle commun des connaissances et compétences. 

Ces quelques chiffres, mes chers collègues nous démontrent combien il est urgent de nous occuper des piscines à Paris. Le plan nager à Paris de 150 millions que nous avons voté en 2015 est arrivé à échéance cette année. Et même si 95 des mesures engagées ont été réalisées, le bilan reste largement en demi-teinte. Il reste encore tant à faire. Ce sont les JO de 1924 qui poussèrent la France à rattraper son retard déjà en la matière. En 1924 la France comptait 20 piscines dont 7 à Paris quand l’Allemagne en possédait 1362 et l’Angleterre 806 souligne le conservateur du patrimoine Antoine Lebas. 100 ans plus tard, à l’approche des Jo de 2024, le Grand Londres, vous le rappeliez tout à fait Delphine, dispose d’une surface de bassin deux fois supérieure à celle du Grand Paris. Nous continuons donc à prendre du retard. Nous demandons alors un nouveau plan nager 2021-2026 soit voté. Nous souhaitons que les actions engagées dans ce plan soit poursuivies et qu’un bilan soit présenté aux conseillers de Paris. C’est dans ce sens donc que nous proposons un vœu sur la pratique de la natation à Paris. La natation à Paris, c’est un défi que notre ville doit relever encore plus à l’aune des JO de Paris 2024. La proposition de la niche de votre groupe ; chère Delphine, pose un véritable sujet dont la Mairie de Paris doit continuer à s’emparer. Elle est un impératif dans l’éducation des petits parisiens, mais aussi pour la santé de chaque Parisienne et de chaque Parisien. 

Je vous remercie.