Merci Madame la maire, 


Budget ambitieux et de combat, je parlerais plutôt d’un budget de renoncements et de fuite en avant.Lors du débat sur les orientations budgétaires du mois dernier, nous dénoncions le reniement de votre promesse de campagne de ne pas augmenter les impôts directs, décision prise sur la base d’arguments que nous réfutons.

 

L’examen de ce budget le confirme ; la fuite en avant budgétaire à laquelle vous vous livrez est bien un choix de votre part, non une obligation liée à des contraintes imposées. Oui la DGF diminue, comme c’est prévue depuis désormais 10 ans, oui la péréquation augmente et c’est notre devoir de solidarité à l’égard d’autres territoires plus modestes.

 

Mais du côté des recettes, la conjonction de l’augmentation d’une part des recettes de fiscalité, y compris des recettes de fiscalité nationale, quoique vous en disiez mais également des dotations et des compensations qui atteignent 17,7% d’augmentation, la conjonction de ces deux faits permet aux recettes réelles de fonctionnement d’augmenter de plus de 9,5%, par rapport à 2022.

 

Dit autrement, avant même l’augmentation de la taxe foncière et la mise à contribution des propriétaires parisiens pour 586 millions d’euros d’impôts supplémentaires, vous pouviez compter sur un niveau de recettes de fonctionnement équivalent à celui de l’an passé, soit 9 milliards d’euros… Vous avez passé des mois à clamer que vous étiez contrainte. Non. C’est un choix délibéré de votre part, pour continuer à dépenser toujours plus.

 

Vous avez demandé à vos adjoints des efforts de gestion et des économies. Nous aurions salué cette démarche s’il s’était agi de faire des économies pour améliorer l’autofinancement et diminuer l’endettement de la ville. En réalité, c’était simplement pour compenser la fin de l’inscription en fonctionnement des loyers capitalisés, 200 millions lors du BP 2022. 

 

Votre majorité ayant refusé de s’y plier, vous avez activé le levier de l’augmentation de la fiscalité pour les Parisiens. Ne doutons pas que les contribuables parisiens remercient votre majorité, seule responsable de l’augmentation de la fiscalité aujourd’hui, et peut-être demain, de l’augmentation des tarifs des services publics, puisque vous laissez la porte ouverte à une revalorisation des tarifs jusqu’à 5%.

 

Tout cela parce que le terme d’économie est inconnu à cette majorité. Comme nous avons eu l’habitude de le faire, nous vous en proposons : 

–       La suppression des jetons de présence, une mesure très simple que nous portons depuis 2014 et qui permettrait d’économiser plusieurs centaines de milliers d’euros par an, sans fantasme ni démagogie Monsieur le Premier adjoint, simplement pour reconnaître le travail des élus, dans toutes ses composantes. Madame la Maire, vous avez annoncé le mois dernier que vous étiez ouverte à une discussion sur le sujet, nous espérons que votre majorité vous suive. 

–       La baisse des dépenses : par exemple, le budget participatif qui est doté de plus de 81 millions d’euros ; une baisse du nombre de projets votés pourrait à la fois être une opportunité pour relancer ce dispositif en désaffection, mais également permettre que les projets retenus soient plus rapidement mis en œuvre 

–       Un meilleur contrôle de l’allocation des fonds et une évaluation des dépenses de la ville à l’aune du bénéfice pour les Parisiens qui nous paraît être le critère indispensable.

 

Vous avez donc sacrifié vos promesses de campagne pour conserver votre majorité. Et après le budget climat et le budget genré, vous avez inventé le budget par étiquette politique. La seule logique des rares baisses budgétaires est à chercher, non pas du côté d’une vision stratégique mais bien du côté des étiquettes partisanes. Ce sont vos adjoints socialistes qui ont été mis à contribution.

 

Dès lors les budgets baissent, légèrement, pour ; 

–      L’éducation, grâce au désengagement de la ville à l’égard des écoles privées

–   L’enseignement supérieur, mais l’honneur est sauf, à défaut d’autre chose, l’Académie du Climat continuera de bénéficier d’une subvention de 2 millions d’euros

–       L’action économique 

–       Le commerce et l’artisanat 

–       La culture. 

 –     La sécurité, marquée par une baisse de budget de 15,4 millions d’euros, ce qui nous inquiète particulièrement puisque pas un jour ne passe sans nous rappeler combien nous avons besoin de l’engagement de tous sur le sujet de la sécurité. Bien sûr nous saluons la création des 123 postes mais cela reste bien insuffisant au regard des promesses faites quant à la montée en puissance de la police municipale.

 

Vous parliez dans votre discours d’accélération de la transition écologique. Vous avez évoqué le sujet, ô combien essentiel, de la rénovation thermique. Rappelons quand même que le verdissement du parc présidentiel sera doté d’un budget de 2,5 millions d’euros, on attend encore l’élan qui nous est promis. Vous parliez de la plantation de nouveaux arbres, or le budget de l’entretien des arbres et des bois baisse de 3 millions d’euros. Vous parliez de l’entretien de notre patrimoine, la baisse pour l’entretien de la voirie commerciale est mentionnée. Ou encore la baisse de 16,9 millions d’euros pour l’éclairage public. Quant à l’augmentation de la propreté, elle est simplement liée à une obligation légale et à une augmentation de la TEOM.

 

Quant à l’augmentation de l’autofinancement, il arrive bien tard, les effets de l’augmentation des taux pesant lourdement sur le budget parisien, à travers la hausse de la charge de la dette et des frais financiers. 

  

Mes collègues reviendront sur dans le détail sur les différentes politiques publiques et cette fuite en avant budgétaire.

 

Les Parisiens n’ont pas à payer l’incapacité de la ville à faire les réformes qui s’imposent. Les Parisiens n’ont pas à être taxés pour ressouder une majorité fragile. 

 

Je vous remercie.