Le 7 octobre dernier au petit matin, le Hamas, rejoint dans son entreprise terroriste par le Djihâd islamique, ont méthodiquement traqué, violenté, assassiné femmes, hommes, enfants, personnes âgées et nouveau-nés.
Dans le désert du Néguev, ce sont 270 jeunes gens qui ont été sauvagement assassinés. Dans cette rave-party, un nombre de victimes équivalant à 2 fois le 13 novembre 2015. Dans les kibboutz de Kfar Aza et Be’ri, des habitants, encore dans leur lit, ont été violés, massacrés, brûlés… Des heures d’exactions, diffusées en direct sur les réseaux sociaux, parfois même envoyées aux familles des victimes…
Terroriser tout un peuple. Pour le faire disparaître.
Au total, ce sont 1 400 personnes tuées, 240 otages aux mains du Hamas, des centaines de blessés, 40 familles françaises endeuillées et 9 de nos compatriotes dont on a perdu la trace… Soit l’attaque la plus meurtrière contre des civils dans l’histoire d’Israël.
Face à de telles atrocités, nous rappelant les pires heures de l’Histoire, nous pensions que les condamnations du terrorisme du Hamas seraient unanimes et immédiates, franches et sans tergiversation. Au lieu de cela, certains ont cherché des excuses, poussant l’ignominie jusqu’à qualifier la barbarie du Hamas d’acte de résistance.
Il ne peut y avoir de justification au terrorisme. Jamais. En chercher, c’est déjà excuser.
Oui, la tragédie du 7 octobre s’inscrit dans un contexte. Nous avons suffisamment dénoncé l’abandon du processus de paix, la politique va-t-en-guerre de Benyamin Netanyahu et de ses alliés d’extrême-droite, l’affaiblissement voulu de l’Autorité palestinienne pour ne pas le réaffirmer aujourd’hui.
Mais rien, jamais, ne justifiera le recours au terrorisme.
Dans le but d’éliminer le Hamas, Israël a lancé une contre-offensive. Oui Israël a le droit à la sécurité et à se défendre à condition que cela soit fait dans le respect du droit international.
La riposte israélienne contre le Hamas dans la bande de Gaza, par nature particulièrement périlleuse, le Hamas se servant des Palestiniens comme de boucliers humains, fait des milliers de victimes, y compris civiles.
Et le blocus – tant de la part d’Israël que de l’Égypte, rend la vie impossible : eau, électricité, essence, médicaments, la population manque de tout. Face au drame en cours, nous ne pouvons rester sans voix, ce serait ajouter à l’horreur du 7 octobre le déshonneur d’une réponse sourde à la situation des civils gazaouis.
Israéliens et Palestiniens ont le droit de vivre en sécurité et tous les leviers doivent être mobilisés pour protéger les populations civiles : l’aide humanitaire doit pouvoir arriver massivement grâce au déblocage de la porte de Raffah, le levier diplomatique continué à être utilisé pour libérer les otages et trouver une issue à ce meurtrier conflit tout en assurant la sécurité du peuple israélien et du peuple palestinien.
Et même si la tragédie actuelle rend difficile toute projection, c’est aussi des perspectives qu’il nous faut tracer. Seuls deux États permettront aux Israéliens de vivre librement et en sécurité.
Il n’y aura de paix qu’avec la solution à deux États. Et il y aura deux États quand il y aura la paix. La paix est donc un devoir.
Condamner la barbarie terroriste.
Agir pour la libération immédiate des otages.
Réclamer une réponse juste d’Israël pour qu’elle soit forte. Faire respecter les droits des populations gazaouie et cisjordanienne.
Œuvrer pour la paix, seule solution pour la région, avec tous ceux qui peuvent y contribuer.
Dans la droite ligne de la position historique française, ce discours aurait dû être celui de tous les Républicains. Il a été le vôtre madame la Maire ce matin et je vous en remercie.
Sommes-nous devenus à ce point devenus hémiplégiques qu’il serait impossible de condamner le terrorisme si on promeut la solution à deux États ?
Sommes-nous devenus à ce point devenus hémiplégiques qu’il serait impossible de demander le respect du droit international sans condamner de tout notre être les crimes du Hamas ?
Le débat public serait-il devenu tellement manichéen qu’il faudrait choisir un camp ?
Nous nous y refusons.
Des irresponsables politiques, par calcul politique ou par idéologie, ont surfé sur ces raccourcis qui ont fait jaillir une parole, qui n’avait jamais disparue dans notre pays, sous l’effet notamment des coups de butoir de l’extrême-droite.
Cette haine des Juifs, parce que Juifs, en France.
En 5 semaines, le nombre d’actes antisémites dans notre pays est trois fois supérieurs à ceux déplorés aux cours de l’année 2022. Depuis le 7 octobre, ce sont 257 actes antisémites qui ont été recensés à Paris et en petite couronne, plus de 1200 au niveau national. Nous dénonçons avec la plus grande force la résurgence de la bête immonde qui s’affiche sur nos murs.
Les menaces, les insultes, les agressions antisémites se sont multipliées.
A l’horreur de l’attaque du 7 octobre, de la perte de membres de leur famille parfois s’ajoute désormais la peur, en France, pour nos concitoyens de confession juive. Or comme l’a rappelé le Président de la République, « La France où les Juifs ont peur n’est pas la France. »
La situation internationale, aussi tragique soit-elle, ne sera jamais une justification à l’antisémitisme. La condamnation face à ces actes doit être unanime. Et la République ne tremblera pas à l’heure de condamner les auteurs de ces faits.
Je veux à mon tour remercier la préfecture de police ainsi que tous les agents de la ville de Paris pour leur diligence à œuvrer dans le cadre de ces actes intolérables. Car s’attaquer à une personne de confession juive, c’est s’attaquer à la République. C’est le message des marches qui se sont déroulées dans toute la France le 12 octobre dernier pour défendre la République et lutter contre l’antisémitisme et à travers elle, toutes les luttes contre la haine de l’autre que certains ont une nouvelle fois cherché à décrédibiliser, utilisant le terme de « prétexte ». Lutter contre l’antisémitisme en France n’est en rien soutenir la politique de Benyamin Netanyahu, c’est simplement rappeler ce qu’est la France.
L’antisémitisme, comme toutes les haines, est un symptôme des maux de notre société. Quand il progresse, montent avec lui tous les dangers.
C’est d’un sursaut républicain dont nous avons besoin. Soyons à la hauteur de la gravité de la situation tant internationale qu’intérieure. Ne laissons personne exploiter à son profit des sujets aussi fondamentaux. Lorsqu’il s’agit de l’essentiel, il n’y aucune place pour l’instrumentalisation et le relativisme.
Aux Républicains de le clamer haut et fort.
Je vous remercie.