Madame la Maire,
Décidément ce conseil aura été marqué par les débats sur l’environnement et à travers lui, l’avenir des Parisiens, et face à un avenir climatique bien différent de celui d’aujourd’hui.
Avec ce rapport développement durable, appelé “Paris Demain”, on essaie d’avoir un œil critique sur ce que l’on n’a pas fait, sur ce que l’on a fait, sur ce qu’il faut faire d’urgence, mettre en place pour demain ou après-demain.
Il faut le reconnaître, moi je le reconnais, ce rapport est assez complet. Les différents plans et actions dont il parle sont à peu près exhaustifs, à quelques détails près. Je ne vais pas revenir sur tous ces points, je veux parler du fond, je n’ai pas le temps, je vais en particulier faire l’impasse sur tout ce qui a été dit hier après-midi avec le rapport de la MIE.
Quelques remarques simplement. Sur l’approvisionnement en énergie, dont on sait qu’il devient critique, tant par les crises géopolitiques que par les prix ou la raréfaction de la ressource. J’ai déjà eu l’occasion de la dire ici quand nous parlions il y a quelques mois des réseaux de chaleur urbain. Nous avançons, mais pas du tout à l’allure qu’il faudrait avoir. Je sais que cela représente des investissements très lourds, mais nous sommes en retard et les politiques mises en place ne montrent pas réellement une volonté d’accélérer. D’autres villes, comme Strasbourg par exemple, sont bien plus en avance que nous.
Sur l’éclairage public, idem, il y a une volonté. Mais là, comme sur le point précédent, ce sont les débats d’ hier matin, sur le vœu des comptes administratifs, qui nous dictent votre conduite. Les finances de la ville ne nous permettent pas d’aller plus vite. C’est vraiment dommage car c’est indispensable, et une véritable source d’économie énergétique et budgétaire.
Deux autres sujets. Le premier concerne les déchets. Je suis un peu inquiète du manque de visibilité sur l’action de la ville face aux obligations qui arrivent, votées dans la loi Climat et Résilience. En effet, au 1er janvier 2024, nous devrons, la Ville devra être capable de gérer les biodéchets des Parisiens, en particulier comme les restaurateurs. Dans le 6e arrondissement, avec le maire et les élus de tous bords, nous voulons nous attaquer au problème. En conseil d’arrondissement, à travers les conseils de quartier, avec la volonté surtout de sensibiliser le maximum d’habitants à cette question. Nous aurions évidemment, compte-tenu du peu de moyen localement, besoin de l’aide de la mairie centrale et de ses services, que nous obtiendrons facilement, j’en suis sûre. De la même façon, un mot sur la gestion des mégots, qui est un peu mon obsession. Nous tentons dans le 6e de faire de gros efforts sur ce sujet, mais nous nous sentons bien seuls. À quand les poubelles dans tout Paris qui permettent de faire ce tri indispensable, puisque désormais, grâce à un amendement MoDem à l’Assemblée Nationale, je le rappelle encore une fois, nous savons les traiter, les recycler et éviter une pollution immense.
Le deuxième point rapide que je veux aborder est celui des déplacements. Là-dessus soyons clairs, le rapport est vraiment court. Je sais que nous aborderons plus loin dans quelques heures cette question en vertu de la loi d’orientation des mobilités. Je cite toutes ces lois, avec leurs dates, parce que j’avoue en avoir un peu assez entendre la gauche de cet hémicycle nous expliquer à longueur de temps que nous ne faisons rien au niveau national sur le sujet. Mais si, les gouvernements qui se sont succédé depuis 2017 ont marqué clairement la volonté d’avancer, à nous collectivités de suivre désormais. Le modèle de déplacement à du sens. Il touche, au-délà des mobilités, le cœur de l’action possible pour notre environnement. Piétons, vélos, transports en commun, voitures, camionnettes d’artisans, camions de livraison, nous ne devons oublier personne. Le rapport évoque bien la logistique, tant mieux, et il y a là dessus, je reconnais, une vraie réflexion. Sur le vélo, c’est très court, et d’autres en revanche sont oubliés.
Par exemple les artisans, qui renonce à leurs chantiers du fait des embouteillages, du temps perdu, du coût que cela amène. Les transports en commun, qui devraient être le cœur d’une politique de décarbonation, paient cher aujourd’hui vos aménagements routiers. Un bus doit naviguer d’une voie seule, à une voie partagée avec les vélos, et finir bloqué sur une voie unique avec les voitures. Cela vous paraît invraisemblable ? Et bien non, allez-voir le boulevard Saint-Michel en ce moment, c’est assez frappant. Sur le vélo oui, d’énormes progrès ont été faits, c’est une excellente chose, et ce par forcément grâce à Vélib’ qui marche de moins en moins et qui est de plus en plus cher. Il faut aussi quelques fois avec des diplômes bien spécifiques pour comprendre où l’on doit aller, quelle voie prendre pour continuer son chemin et arriver à bon port.
Les voitures maintenant. À titre personnel, je l’avoue, je pense que mettre fin aux voitures thermiques est une erreur. Les carburants alternatifs propres arrivent et se développent, et il ne faut certainement pas tout jeter. Quant aux voitures électriques, on a frôlé les coupures cet hiver avec le contexte géostratégique. Qui saurait dire aujourd’hui que nous serons capables de fournir tout le monde en 2030 ? Ceci étant, avec les aménagements que vous avez décidé ces derniers temps, il faut désormais faire 1km dans les bouchons, avec toutes les émissions de particules que cela implique, là où avant, on faisait ces 100 mètres en ligne droite.
Se déplacer dans la ville est un des premiers éléments de la qualité de vie. Pour le confort des Parisiens, pour leur santé, pour contribuer à la réduction drastique des émissions de gaz à effet de serre. Pour la suite, il me tarde le débat de juillet sur le plan à venir pour que nous en reparlions.
Je vous remercie.