Voici un nouveau rapport de la Chambre régionale des comptes, cette fois-ci sur la gestion des ordures ménagères.

Encore un nouveau rapport, qui conduit aux mêmes conclusions que d’habitude : des ambitions affichées, certes – quoique sur ce sujet, elles ne sont pas d’une ampleur démesurée ; et une absence pour le coup réelle de traduction concrète d’une éventuelle volonté politique.

On le sait, la question des déchet est un enjeu environnemental majeur. Et d’ailleurs, le nombre de lois françaises et de réglementations européennes adoptées ces 7 dernières années l’atteste.

Que nous dit la CRC ?

  • Un point d’abord, qui nous semble particulièrement important, parce qu’il en va de l’efficacité des politiques que nous mettons en place. C’est vrai au niveau national, ça l’est aussi à l’échelle de la ville : l’évaluation des politiques publiques. Et là, le manque d’indicateurs est tel qu’il est impossible d’avoir une vision sur ce qui est fait et ce qu’il reste à faire pour être performant.
  • Ensuite, deuxième point fondamental : la prévention. Comme pour la santé, l’éducation ou beaucoup d’autres domaines, nous sommes convaincus qu’une véritable politique de prévention et d’éducation est l’une des principales sources de progrès possible ; Et là, pareil, pas vraiment d’idée, d’avancée, de mise en place d’instrument. Heureusement, les initiatives – associatives essentiellement mais pas seulement, pallient les manques de votre politique. Et si l’on fait le croisement entre les subventions et les initiatives, on arrive malheureusement à un ensemble quasiment vide.
  • Après sur l’organisation, comment fait-on pour avoir une politique globale quand selon le type de déchet, ce n’est pas le même adjoint qui s’en occupe.
  • Enfin, et ce n’est pas le moindre des points à évoquer, vous n’arrivez pas à vous conformer à la loi. Où en êtes-vous de la mise en place de la comptabilité analytique ?

Nulle part. Vous faites des transferts, vous explosez le budget dans différentes fonctions comptables, sans doute pour éviter que quelqu’un ou même que les parisiens puissent y voir clair. C’est fort dommage. Chez nous, la transparence est une qualité que nous ne voulons pas négliger.

Alors avec cela, évidemment, les résultats ne sont pas à la hauteur des espérances. Les objectifs fixés par la loi de 2015 (nous sommes en 2022) ne sont pas respectés, la réduction des déchets est bien inférieure à ce qui était promis. Les moyens humains sont importants, les coûts aussi : plus cher via le service public que par la délégation. A vous d’être responsable et d’en tirer les conséquences. Sans dogmatisme si c’est possible.

Encore une fois, l’enjeu environnemental n’est pas mince. Cela fait longtemps que nous le savons. Et les progrès, en matière de réemploi ou de recyclage ont été énormes ces dernières années. En clair, nous avons largement les moyens de progresser.

Mais ici, le manque de volonté est criant. Où est le projet de redevance ? Parce qu’on sait – en tous cas nous en sommes convaincus au groupe Modem, que c’est par une tarification incitative qu’il y aura un effet sur la quantité. Vous avez jusqu’à 2025. Donc encore le temps si et seulement si vous le voulez vraiment. Sinon, ça n’est pas la peine.

Parce qu’au-delà de l’enjeu environnemental, il y a également l’enjeu financier. Je ne parle pas que de la ville. Je parle aussi des parisiens.

Parce que vous pouvez toujours parler à l’infini sur la question du pouvoir d’achat, et en d’autres circonstances qu’ici, dire à quel point le gouvernement, le président, la majorité ne font rien.

Mais vous, que faites-vous ? Vous auriez les moyens de faire baisser les factures des parisiens en mettant en place cette redevance et ainsi, au-delà de mieux respecter notre planète, de redonner de l’air financier aux parisiens. Mais vous n’en faites rien.

Sachez que nous le regrettons vraiment et attendons la mise en place d’une politique en la matière qui soit à la fois rationnalisée, transparente, volontariste pour arriver à l’objectif !