Catégorie : Environnement (Page 3 of 14)

« Réconcilier avec la nature »

La nature doit revenir au centre de nos préoccupations avec un véritable plan de végétalisation apportant fraîcheur et espaces aux Parisiens. La dimension environnementale doit également faire l’objet d’une prise en compte systématique dans les projets d’aménagement. De même, il est fondamental de financer et d’encourager le développement des véhicules propres tout en veillant à prévenir les conflits entre les usagers. Le domaine économique est aussi concerné. Il faut repenser les livraisons et les transports de marchandises de manière à répondre aux attentes des commerçants tout en respectant les contraintes environnementales.

Maud Lelièvre à propos du Plan Climat de Paris 2024-2030

Je vous remercie madame la Maire, 

Mes chers collègues, 

Les chiffres sont alarmants, on l’a déjà rappelé hier, le 17 novembre dernier, le Centre européen pour les révisions météorologiques avait enregistré une température globale de plus 2 degrés par rapport à la période de référence et sur le sol parisien, les chaleurs estivales de cet été ont dépassé le précédent record de septembre 2020. 

Paris à 50°C n’est plus une hypothèse et les conséquences sur notre capitale sont humaines, sociales et économiques. 

Les préconisations de la MIE Paris à 50 degrés ont été votées, je le rappelle, à l’unanimité des groupes politiques et elles envoyaient un message fort sur les leviers nécessaires et indissociables à mettre en œuvre. Certains d’entre eux ont certes été reprises dans le Plan Climat, et collectivement nous pouvons nous en féliciter. Mais, il est nécessaire pour répondre à l’urgence d’aller plus loin. Il faut plus de précisions, d’anticipations et de planifications.

Pour rendre Paris résiliente, ce Plan climat doit répondre à trois exigences. 

La première, celle de la protection pleine et entière des populations. La prise en compte des publics vulnérables a fait des progrès par rapport au précédent débat mais les dispositifs mis en place pour accompagner les personnes citées ne sont pas suffisants. Dans l’esprit de la MIE, on avait l’idée d’un plan d’urgence, d’un plan ORSEC à l’image de ceux sur les risques industriels ou les inondations. On ne protège pas une partie de la population, on la protège entièrement. 

Il faut renforcer les plans de protection pour tous les Parisiens avec une mise en accessibilité évidemment là où c’est possible en adaptant les lieux de refuge dans chacun des arrondissements. C’était l’idée du plan Grand chaud que vous avez rebaptisé, l’idée d’une vraie cartographie des refuges comme le rappelait la MIE, c’était une mesure indispensable et prioritaire, à la fois dans des lieux fermés ainsi que dans des lieux ouverts et c’est un constat qu’on partageait avec les écologistes notamment sur l’ouverture des jardins de proximité. 

Vous annoncez également la réalisation d’une étude dans les conclusions qui permettront de lancer un grand plan anti-surchauffe : concrètement quels en sont les objectifs, les critères qui seront mis en place ? Il ne suffit pas d’annoncer des dispositifs, il s’agit d’être précis dans le plan qui va être mis en place et le programme nécessaire à suivre. Il existe par exemple des techniques précises, connues d’isolation des toits qui ont prouvé leur efficacité. La ville a pris beaucoup de retard sur cette question, et ce n’est pas nous qui le disons mais la FNE. 

La Ville annonce également atteindre 100% de toits frais pour les équipements municipaux avec un certain nombre de paliers d’ici 2026. Il a été démontré à plusieurs reprises que l’application des peintures rafraîchissantes ne fonctionnait pas toujours, y compris madame la Maire, par des membres de votre majorité, lors des débats de la MIE. Alors ne cherchons pas dans la technique des solutions miracles mais plutôt dans la sobriété. 

Deuxième exigence, faire de Paris une ville habitable sous 50 degrés en faisant une ville-jardin. C’était la seule solution : la solution mis en avant, prioritaire par le rapport. Végétaliser, rafraîchir massivement l’espace public. Si cet objectif est contenu dans le Plan climat, il reste très flou par rapport aux techniques utilisées pour y parvenir. 

Nous partageons un certain nombre d’objectifs mais mettre en place des revêtements clairs ou poreux avec quelques espaces dédiés aux plantations ne suffit pas. Il est absolument nécessaire de revenir à cette idée de Paris jardin et d’utiliser massivement les solutions fondées sur la nature non pas comme un slogan mais comme une réalité. 

Dernier point d’intention, l’installation des places oasis rafraîchissantes dans tous les arrondissements, qui appartient à cette stratégie de carte de fraîcheur, de lieux de refuge, d’autant plus que notre groupe avait déposé au moment du débat PLU, qui a écarté d’une main, toutes les préconisations de la MIE, l’installation, et cela avait été refusé au moment du vote. 

Indispensable évidemment ces places si elles sont réalisées avec ambition et non à la faveur d’indicateurs sur des tableaux excel comme le sont parfois certaines cours oasis, où planter un arbre suffit. Non, il faut transformer fondamentalement et de façon importante l’ensemble des cours et ainsi que l’ensemble des places mentionnées. 

Enfin dernière exigence, la nécessité d’un plan de financement innovant, ambitieux primordial pour permettre d’atteindre les cibles qui s’attachent à ce plan climat. 

Au mois de novembre dernier, le gouvernement présentait une étude recensant les leviers financiers afin de pouvoir investir notamment dans ces solutions fondées sur la nature, que j’évoquais tout à l’heure. Cette étude s’ inscrit dans la lignée des engagements de l’Etat, mais également dans l’engagement de toutes les villes qui investissent pour l’adaptation des territoires. Mettre la nature au cœur des politiques publiques comme vous l’avez énoncé tout à l’heure dans votre discours, ce n’est pas un slogan. Cela devrait se traduire par des choix d’investissements réels, pluriannuels. Par des progrès évalués par des indicateurs sinon les plans, succèdent aux plans, on l’a déjà évoqué, les solutions techniques cohabitent avec les mal adaptations. 

Ce plan climat est une étape, il doit devenir vraiment une rupture, faute de quoi, Paris, demain, ne sera plus habitable. 

Je vous remercie.

Maud Gatel à propos de la restriction d’accès à l’Aquarium de Paris

 

Merci beaucoup Madame la Maire,

Quelques jours avant le 14 juillet, l’Aquarium de Paris s’est retrouvé dans le périmètre de sécurité du feu d’artifice édicté par la Ville de Paris, sans aucune information préalable à destination de l’aquarium et de ses salariés.

Donc à la veille du 14 juillet, les visiteurs, bien entendu, n’avez plus accès, mais également les employés, privant ainsi les milliers de poissons de soins. Il a fallu une décision en urgence du Tribunal administratif pour permettre à une équipe de soigneur de venir nourrir les 13 000 poissons de l’Aquarium de Paris. 

Le Tribunal administratif de Paris a demandé à la Ville d’autoriser sans délai une équipe restreinte à accéder aux lieux.

Heureusement que la justice est allée extrêmement vite. Mais évidemment on se pince pour croire qu’on ait pu imaginer que 13 000 poissons soient laissés sans soins et sans nourriture pendant plusieurs jours.

Comment cela est-il compatible avec la stratégie « animal en ville » ?

Et donc c’est l’objet de ce vœu, comprendre ce qui a pu se passer pour que cela ne se reproduise jamais et également prévoir des plans de continuité d’accès de l’ensemble des lieux abritant des animaux.

Je vous remercie.

Béatrice Lecouturier à propos des opérations évènementielles dans les espaces verts parisiens

 

Tout d’abord, je tiens à remercier le groupe Changer Paris de proposer le thème de la régulation des évènements dans les espaces verts car ce manque d’encadrement pose un véritable problème dans notre ville.

En réalité, mais comme vous le faites pour tous les sujets qui touchent notre espace public, vous ne savez pas ou ne souhaitez pas encadrer les choses ou même si vous le faites, vous ne le faites pas respecter. L’exemple des trottinettes restant l’exemple d’échec le plus criant.

Concernant les événements dans les espaces verts, deux problèmes principaux se posent. Le premier, le respect des espaces verts et le second la transparence des redevances.

Les pelouses du Champ de Mars sont le triste symbole de votre échec à entretenir les espaces verts après un événement, ou à entretenir tout simplement un espace vert.

Combien de photos ont fleuri sur les réseaux sociaux, combien de Parisiens et de touristes sont choqués de voir comme ce lieu magnifique est maltraité, méprisé et abandonné.

Ce champ de Mars est bien devenu un champ de guerre avec vous.

La perspective entre la Tour Eiffel et l’École Militaire reste une des plus belles de Paris et pourtant, vous la détruisez en multipliant les évènements, privant de ce fait les Parisiens de profiter d’une grande partie de ce jardin pendant les montages puis les démontages qui prennent beaucoup de temps, avant et après les spectacles. Le dernier défilé gratuit de L’Oréal qui a eu lieu dimanche soir en est la parfaite illustration puisque les montages, donc la privation de profiter de l’espace pour les Parisiens et les touristes, ont commencé 2 semaines avant le défilé.

La multiplication des évènements entraîne également un piétinement des pelouses les fragilisant et ne pouvant se régénérer d’un événement à l’autre. Elles ne peuvent encore moins le faire puisque aucun entretien ne leur est apporté. Donc elles disparaissent. Ce sont bien de grandes étendues de poussière caillouteuse qui remplacent peu à peu les pelouses au Champ de Mars. Et nous ne pouvons que nous en attrister.

Alors nous approuvons bien sûr cette proposition du groupe Changer Paris, et nous apportons nous-mêmes des préconisations complémentaires si vous le permettez,  en demandant qu’une étude d’impact environnementale soit effectuée avant chaque événement de taille importante, que les effectifs de la DEVE, même s’ils font un très beau travail, soient renforcés pour l’entretien des parcs et jardins de la Ville de Paris.

Nous demandons également de compléter la charte des évènements écoresponsables en y intégrant le strict respect des espaces verts qui n’est pas mentionné dans la charte ainsi que les exigences de recyclage et environnementales.

Enfin je terminerai mon propos sur les redevances du domaine public car j’avais déjà  posé une question d’actualité à ce sujet au nom de notre groupe Modem. La transparence doit être au cœur de ces redevances, la transparence qui n’est pas encore le cas aujourd’hui. Nous avions demandé une liste précise des événements, les sociétés retenues et les montants de chaque redevance, pour chaque évènement, mais vous avez refusé de la faire passer aux conseillers de Paris, ce que nous regrettons.

Ce n’est pas notre conception de la transparence.

Optons donc pour une qualité des évènements dans les espaces verts avec une attention toute particulière portée à la remise en état des lieux, vérifier et sanctionner si ce n’était pas le cas avec une transparence totale sur les redevances perçues par la Ville de Paris.

Je vous remercie.

Maud Gatel à propos d’un voeu pour le maintien des grilles du square de la tour Saint-Jacques – Juillet 2023

Merci beaucoup Monsieur le Maire, 

La Maire de Paris, dans un entretien à la presse, a annoncé la transformation de la place du Châtelet et la renomination du Théâtre de la Ville en théâtre Sarah Bernhardt, suivant ainsi le vote d’un voeu porté par notre collègue Fadila Mehal, que je souhaite ici remercier pour son action. 

Dans cette même interview, la Maire de Paris a aussi annoncé son intention de retirer les grilles du square Saint-Jacques. Alors pourquoi ? 

Finalement cela fait écho aux propos, à l’instant, tenus par mon collègue Pierre-Yves Bournazel : pourquoi retirer les grilles ? Pour transformer ce square, autour de la tour Saint-Jacques, en une pelouse, ouverte jour et nuit. 

Une nouvelle fois, et cela fait aussi écho au débat que nous avons eu lors du précédent Conseil de Paris sur les squares de l’Île-de-France et de Notre-Dame, ce qui fait l’identité parisienne, pourquoi vouloir à ce point la détruire ? 

Dans la ville peuvent parfaitement cohabiter des squares et des pelouses. Pourquoi donc vouloir tout uniformiser ? Pourquoi vouloir détruire ce qui fait l’identité de Paris et mettre en jeu la biodiversité en supprimant les haies et les bosquets ?

Donc par ce vœu nous demandons à la Ville de revenir sur son souhait de retirer les grilles du Square Saint-Jacques. 

Je vous remercie.

Béatrice Lecouturier à propos du bien-être animal à Paris – Juillet 2023

Madame la Maire,

Mes chers collègues,

Longtemps ignoré, le bien-être animal est devenu une préoccupation croissante dans notre société. Les animaux sont reconnus par le code civil comme des êtres vivants dotés de sensibilité depuis le 17 février 2015. Il nous revient maintenant de faire progresser la condition animale à Paris et la volonté de  faire cesser les pratiques cruelles.

C’est dans ce sens que va cette délibération que vous nous proposez, et nous ne pouvons que nous féliciter de cette délibération pour le bien-être de nos animaux à Paris. 

N’oublions pas que le bien-être des humains se conjugue aussi avec celui de leurs animaux, comme le rappelait très bien Roger Madec.

Car avec ses 250 000 chats et ses 100 000 chiens, mais aussi tous ses animaux de compagnie comme les lapins, les tortues, les hamsters ou autres, Paris se doit de mener une politique engagée pour les animaux mais une politique qui réponde aussi aux besoins des Parisiens qui possèdent des animaux.

Nous saluons la création d’un dispensaire permettant aux personnes à faibles ressources de pouvoir faire soigner leur animal même si ce lieu existe déjà dans le 17ème arrondissement géré par la SPA qui accueille les animaux de propriétaires ne pouvant pas subvenir aux frais vétérinaires. Je l’ai visité au moment où beaucoup d’Ukrainiens arrivaient en France avec leur animal et trouvaient ce lieu d’accueil pour soigner leurs animaux qui avaient fui avec eux l’Ukraine en guerre. 

J’en profite pour saluer l’extrême dévouement des personnels de la SPA qui s’occupent des animaux de personnes déjà en grande exclusion mais qui gardent un lien avec la société grâce à leur animal.

De même, l’idée de la carte et de l’autocollant « J’ai un animal chez moi » revient à Delphine Burkli et Maud Lelièvre qui l’ont mis en œuvre auprès des propriétaires d’animaux du 9ème arrondissement et cette initiative marche remarquablement bien.

Avoir un chien à Paris n’est pas toujours chose aisée surtout lorsqu’il s’agit de le faire galoper dans des endroits sans laisse. Oui nous devons être plus volontaires pour ouvrir des espaces de liberté pour les chiens. C’est pourquoi nous déposons un amendement demandant qu’un espace de liberté soit acté dans chaque arrondissement avec les garanties de propreté et de nettoyage très réguliers par les agents de la Ville, ainsi que des passages de la police municipale pour une bonne sécurité de ces espaces.

Je souhaiterais particulièrement insister sur la présence des animaux dans les EHPAD, niche proposée par la présidente de notre groupe Maud Gatel qui avait été votée à l’unanimité du conseil de Paris. 

Il n’est plus à démontrer le bien-être que procure la compagnie d’animaux auprès de personnes âgées. Une compagnie gratifiante, stimulante, aimante qui réduit le stress et les dépressions. Cette vraie proposition innovante et très demandée par les personnes âgées est restée embryonnaire à ce jour avec très très peu d’expériences dans les EHPAD. Nous le regrettons.

Vous reprenez cette proposition et nous ne pouvons que nous en féliciter. 

Nous déposons à cet effet un amendement afin d’amplifier cette action en mettant à disposition des directrices et des directeurs d’Ehpad un véritable cahier des charges pour l’accueil d’animaux dans leurs établissements.

Nous vous demanderons également de nous tenir informés de l’application de cette mesure.

Enfin, le bien-être animal ne se résume pas aux seuls animaux de compagnie. Il existe toute une biodiversité animale et une faune sauvage qui doit être protégée. Protégée dans la végétalisation des rues de Paris avec des arbres en pleine terre, protégée dans des zones humides de nos espaces verts, protégée dans nos bois de Boulogne et de Vincennes. Protégée aussi des nuisances sonores notamment par une surexposition aux drones de la ville de Paris survolant les espaces verts. C’est l’objet de notre 3ème amendement.

Cette délibération va dans le bon sens même si les propositions manquent d’audace et d’originalité. Aucune préconisation par exemple sur les solutions de garde pour son animal lorsque l’on part travailler ou en week end ou en vacances ; les vacances qui sont le moment où les abandons d’animaux sont les plus importants.

Vous le savez, notre groupe Modem, Démocrates et Écologistes a toujours été force de proposition en la matière. Nous voterons votre délibération mais en restant malgré tout sur un sentiment de manque d’ambition pour nos animaux à Paris.

Je vous remercie. 



Maud Gatel à propos d’un voeu relatif aux jardins de Notre-Dame – Juin 2023

Monsieur le Maire, 

Mes chers collègues, 

Dans la lignée de ce qui vient d’être dit, notre vœu attrait au projet consistant à réunir les squares Jean XXIII et le square de l’Ile-de-France pour les transformer en une seule pelouse ouverte de jour comme de nuit. 

Ce projet, bien loin de ce que présentait la délibération de 2020, soumise à notre conseil, qui prévoyait la mise en valeur des jardins, et non leur destruction, va à l’encontre de ce que vous avez affirmé hier lors de la discussion autour du PLU : 

  • Alors que vous affirmez protéger les arbres remarquables, 3 arbres sont actuellement menacés par le projet square Jean XXIII et la mise en danger des systèmes racinaires a été documentée ; 
  • Alors que vous affirmez œuvrer pour renforcer la biodiversité, vous entendez supprimer les haies justement là où se niche la biodiversité. 

Au-delà de la nouvelle illustration du décalage entre paroles et actes, ce projet nous interpelle sur plusieurs points : 

En premier lieu, sur le modèle des squares parisiens : il semble que vous ayez décidé de détruire patiemment, mais résolument, un modèle ô combien parisien, aux contours rectilignes, un espace arboré jouant avec la symétrie, présentant différents types de végétalisation et offrant un lieu de respiration et d’accueil pour les promeneurs.

Après le square Pasdeloup, ça serait le tour des jardins de Notre-Dame. Transformer ce qui trouve son public, joue un rôle dans le rafraîchissement de la ville, mais aussi de lien social. Défendre l’esthétisme des squares parisiens aurait sa place dans le PLU, tout comme dans le Manifeste pour la beauté de Paris. 

Je voudrais revenir sur vos critiques : les associations, les riverains, les élus, défendant la préservation des squares seraient « conservateurs ». En l’espace, si être conservateurs, c’est souhaiter que ce qui fonctionne trouve son public, joue un rôle dans le rafraîchissement de la ville, mais aussi de lien social, j’assume de l’être. Si être conservateur c’est vouloir la préservation de ce qui trouve son public, cela dit quelque chose de votre image de Paris. 

Autre critique : si nous voulons la restauration à l’identique du Square c’est parce qu’on est pro voiture. Comme si c’était les squares actuels qui avaient empêché la fermeture à la circulation. 

Notre vœu dans la lignée de la pétition qui a été présentée par des riverains et des associations demande donc que le projet soit remis à plat. 

Je vous remercie.



Maud Lelièvre à propos d’un voeu du groupe pour la protection des oiseaux en milieu urbain – Juin 2023

Monsieur le Maire, mes chers collègues,

Nous présentons donc un vœu relatif à la protection des oiseaux en milieu urbain, c’est un sujet qui a déjà été évoqué à plusieurs reprises.

Je rappelle juste quelques chiffres qui est l’effondrement et le déclin global de la population des oiseaux depuis les années 80 de l’ordre de 20 % avec différents facteurs qui en sont responsables :

  • les difficultés de nidification ;
  • l’impact des fortes chaleurs sur les espèces d’oiseaux qui va s’amplifier, nous l’avons évoqué, nous avons reçu plusieurs associations dans le cadre de la mission d’information Paris à 50 °C qui a permis de mettre en évidence cet impact qui va s’accélérer ;
  • l’impact également des produits de dératisation. 

C’est pourquoi nous proposons plusieurs mesures. D’une part de laisser intacts les lieux connus de nidification, de pouvoir les compenser quand c’est possible et de travailler à une gestion réduite des toitures végétalisées pour favoriser l’apparition de nourriture pour les oiseaux. D’autre part, et c’est un sujet sur lequel nous sommes en échange avec l’adjoint, d’installer des réservoirs d’eau en période de canicule qui seront utiles dès l’été prochain. Et enfin réduire l’impact des produits de dératisation.

Je vous remercie.

Séverine de Compreignac à propos du rapport Développement durable 2022 – Juin 2023

 

Madame la Maire,

Décidément ce conseil aura été marqué par les débats sur l’environnement et à travers lui, l’avenir des Parisiens, et face à un avenir climatique bien différent de celui d’aujourd’hui.

Avec ce rapport développement durable, appelé “Paris Demain”, on essaie d’avoir un œil critique sur ce que l’on n’a pas fait, sur ce que l’on a fait, sur ce qu’il faut faire d’urgence, mettre en place pour demain ou après-demain.

Il faut le reconnaître, moi je le reconnais, ce rapport est assez complet. Les différents plans et actions dont il parle sont à peu près exhaustifs, à quelques détails près. Je ne vais pas revenir sur tous ces points, je veux parler du fond, je n’ai pas le temps, je vais en particulier faire l’impasse sur tout ce qui a été dit hier après-midi avec le rapport de la MIE.

Quelques remarques simplement. Sur l’approvisionnement en énergie, dont on sait qu’il devient critique, tant par les crises géopolitiques que par les prix ou la raréfaction de la ressource. J’ai déjà eu l’occasion de la dire ici quand nous parlions il y a quelques mois des réseaux de chaleur urbain. Nous avançons, mais pas du tout à l’allure qu’il faudrait avoir. Je sais que cela représente des investissements très lourds, mais nous sommes en retard et les politiques mises en place ne montrent pas réellement une volonté d’accélérer. D’autres villes, comme Strasbourg par exemple, sont bien plus en avance que nous.

Sur l’éclairage public, idem, il y a une volonté. Mais là, comme sur le point précédent, ce sont les débats d’ hier matin, sur le vœu des comptes administratifs, qui nous dictent votre conduite. Les finances de la ville ne nous permettent pas d’aller plus vite. C’est vraiment dommage car c’est indispensable, et une véritable source d’économie énergétique et budgétaire.

Deux autres sujets. Le premier concerne les déchets. Je suis un peu inquiète du manque de visibilité sur l’action de la ville face aux obligations qui arrivent, votées dans la loi Climat et Résilience. En effet, au 1er janvier 2024, nous devrons, la Ville devra être capable de gérer les biodéchets des Parisiens, en particulier comme les restaurateurs. Dans le 6e arrondissement, avec le maire et les élus de tous bords, nous voulons nous attaquer au problème. En conseil d’arrondissement, à travers les conseils de quartier, avec la volonté surtout de sensibiliser le maximum d’habitants à cette question. Nous aurions évidemment, compte-tenu du peu de moyen localement, besoin de l’aide de la mairie centrale et de ses services, que nous obtiendrons facilement, j’en suis sûre. De la même façon, un mot sur la gestion des mégots, qui est un peu mon obsession. Nous tentons dans le 6e de faire de gros efforts sur ce sujet, mais nous nous sentons bien seuls. À quand les poubelles dans tout Paris qui permettent de faire ce tri indispensable, puisque désormais, grâce à un amendement MoDem à l’Assemblée Nationale, je le rappelle encore une fois, nous savons les traiter, les recycler et éviter une pollution immense.

Le deuxième point rapide que je veux aborder est celui des déplacements. Là-dessus soyons clairs, le rapport est vraiment court. Je sais que nous aborderons plus loin dans quelques heures cette question en vertu de la loi d’orientation des mobilités. Je cite toutes ces lois, avec leurs dates, parce que j’avoue en avoir un peu assez entendre la gauche de cet hémicycle nous expliquer à longueur de temps que nous ne faisons rien au niveau national sur le sujet. Mais si, les gouvernements qui se sont succédé depuis 2017 ont marqué clairement la volonté d’avancer, à nous collectivités de suivre désormais. Le modèle de déplacement à du sens. Il touche, au-délà des mobilités, le cœur de l’action possible pour notre environnement. Piétons, vélos, transports en commun, voitures, camionnettes d’artisans, camions de livraison, nous ne devons oublier personne. Le rapport évoque bien la logistique, tant mieux, et il y a là dessus, je reconnais, une vraie réflexion. Sur le vélo, c’est très court, et d’autres en revanche sont oubliés.

Par exemple les artisans, qui renonce à leurs chantiers du fait des embouteillages, du temps perdu, du coût que cela amène. Les transports en commun, qui devraient être le cœur d’une politique de décarbonation, paient cher aujourd’hui vos aménagements routiers. Un bus doit naviguer d’une voie seule, à une voie partagée avec les vélos, et finir bloqué sur une voie unique avec les voitures. Cela vous paraît invraisemblable ? Et bien non, allez-voir le boulevard Saint-Michel en ce moment, c’est assez frappant. Sur le vélo oui, d’énormes progrès ont été faits, c’est une excellente chose, et ce par forcément grâce à Vélib’ qui marche de moins en moins et qui est de plus en plus cher. Il faut aussi quelques fois avec des diplômes bien spécifiques pour comprendre où l’on doit aller, quelle voie prendre pour continuer son chemin et arriver à bon port.

Les voitures maintenant. À titre personnel, je l’avoue, je pense que mettre fin aux voitures thermiques est une erreur. Les carburants alternatifs propres arrivent et se développent, et il ne faut certainement pas tout jeter. Quant aux voitures électriques, on a frôlé les coupures cet hiver avec le contexte géostratégique. Qui saurait dire aujourd’hui que nous serons capables de fournir tout le monde en 2030 ? Ceci étant, avec les aménagements que vous avez décidé ces derniers temps, il faut désormais faire 1km dans les bouchons, avec toutes les émissions de particules que cela implique, là où avant, on faisait ces 100 mètres en ligne droite.

Se déplacer dans la ville est un des premiers éléments de la qualité de vie. Pour le confort des Parisiens, pour leur santé, pour contribuer à la réduction drastique des émissions de gaz à effet de serre. Pour la suite, il me tarde le débat de juillet sur le plan à venir pour que nous en reparlions.

Je vous remercie.

Maud Gatel à propos du rapport de la MIE “Paris à 50°C” – Juin 2023

Madame la Maire,

Mes chers collègues,

Après : 6 mois de travail, 75 personnes auditionnées, les 85 recommandations de la mission d’information traduisent un constat alarmant : la ville de Paris n’est pas prête à faire face aux conséquences du dérèglement climatique.

Notamment, et nous l’avons évoqué longuement hier, parce que les discours de l’Exécutif ne sont pas en adéquation avec les actes : création d’îlots de chaleur, abattage d’arbres, artificialisation de la ville ont contribué à faire de Paris une étuve. Comme l’été dernier nous l’a douloureusement démontré avec des relevés de température pouvant aller jusqu’à 59° sur le sol de la place de la République, après le record de 42° le 25 juillet 2019.

Selon une étude du Lancet, parmi 854 villes dans 30 pays en Europe, Paris est la ville où le risque relatif à la chaleur est le plus élevé. Et ce, selon Pierre Masselot, cela s’explique en raison « du manque de végétation et aussi de la couleur du goudron ou des matériaux » utilisés à Paris. Ajoutés à la faible présence d’eau et la topographie, ainsi que les émissions de chaleur anthropique, Paris est une ville fortement exposée à l’effet d’îlot de chaleur urbain, faisant peser des risques majeurs sur la santé des habitants et sur la biodiversité.

D’où l’importance de cette mission d’information dont je veux saluer la qualité des travaux, l’implication d’Alexandre Florentin, le président, à l’origine de cette proposition, et de Maud Lelièvre, sa rapporteure.

Une mission indispensable, vitale même. Car aux côtés de l’indispensable atténuation – la diminution de 55% de nos émissions de gaz à effet de serre à horizon 2030 au niveau européen à laquelle Paris doit prendre toute sa part, nous devons aussi travailler sur l’adaptation. Paris à 50° ne relève pas de la science-fiction et nécessite que nous changions de braquet.

Je voudrais revenir sur certaines des recommandations ambitieuses que nous avons portées dans le cadre de la MIE :

  • Premier volet : Préserver l’habitabilité de notre ville

Après la lutte contre le froid, c’est aussi désormais à la lutte contre le chaud à laquelle nous devons nous atteler. Si nous n’accélérons pas, de très nombreux logements seront impropres à l’habitation. Il faut donc développer le raccordement des bâtiments au réseau de froid urbain, intégrer le confort d’été aux normes de rénovation et repenser notre utilisation des toits. Nous prônons également pour l’interdiction des sorties de climatiseurs sur les toits.

  • Deuxième volet : Faire passer Paris d’une « ville radiateur » à une « ville oasis »

Et ce grâce à une importante désimperméabilisation et l’implantation d’une végétalisation de pleine terre. Paris doit devenir un véritable jardin, et non une ville pelouse, rapport au débat de ce matin.

Développer l’ombre, en veillant à des indices de canopée exigeants et étendre les trames vertes à partir des parcs pour créer de nouveaux corridors de biodiversité et de fraîcheur. Cette re-végétalisation doit s’appuyer sur des espèces résistantes, sobres en eau. La ville oasis passe également par la création de places de village, ombragées et créatrices de lien social…

  • Troisième volet : Mieux faire circuler l’air à Paris

Pour rafraîchir l’espace urbain de manière passive, en préservant les couloirs d’airs existants (donc en conservant les dents creuses).

  • Et enfin, mieux protéger les populations,

en améliorant l’efficacité du fichier Reflex, en ouvrant davantage de lieux refuges, pensés pour tous, y compris pour les animaux. Et en imposant des restrictions de circulation en période de canicule.

Face aux pics de chaleur à venir, la situation parisienne est plus qu’alarmante. Il n’est pas trop tard, mais c’est maintenant. Et le fait d’avoir rejeté en bloc, hier, nos amendements et vœux, dont la plupart étaient la traduction des recommandations de la MIE est un très mauvais signal.

Face à la catastrophe annoncée, ce n’est pas de posture dogmatique dont nous avons besoin mais bien de rassembler toutes nos forces avec un seul objectif : permettre à Paris de surmonter ce défi, en dépassant les clivages et petits jeux politiques. La protection des Parisiens est à ce prix.

Je vous remercie.

 

 

Maud Lelièvre à propos du rapport de la MIE “Paris à 50°C” – Juin 2023

Merci Madame La Maire, Mes chers collègues,

Je souhaite également commencer par des remerciements. D’abord vous remercier, vous, chers collègues, membres de cette Mission d’Information et d’Evaluation, pour votre implication et votre présence constantes tout au long de ces six mois.

Je souhaite également remercier le Bureau des missions de l’Assemblée, en particulier Michel Des-Boscs et ses collaborateurs Williams Andres, Fabrice Deschamps, Jeanne Giraudon, Nicolas Rose, Anne-Gabrielle Grenet, Dominique Martin. Qui nous ont permis, grâce à leur savoir-faire, à leur technicité de travailler dans des conditions plus que favorables et nous aider et nous guider pour produire un rapport de qualité.

J’adresse également mes remerciements tout particuliers aux collaborateurs des différents groupes qui se sont impliqués dans cette mission, et en particulier ceux du groupe MoDem Démocrates et Écologistes : Jeanne Bes de Berc et Pierre Seguin.

Enfin il m’apparaît important de dédier quelques mots au Président de la mission, Alexandre Florentin, avec qui, effectivement c’est vrai, j’ai partagé de longues séances de travail, y compris le week-end pour essayer de trouver une voie consensuelle et partagée avec qui il a été très agréable de travailler intellectuellement pour produire un rapport de qualité.

J’espère que ces liens convergeant au sein de la mission que nous avons trouvés entre élus, collaborateurs, que nous avons su créer, perdureront, permettront d’avancer ensemble dans des sujets importants pour dessiner un meilleur avenir pour Paris.

Ce rapport laisse tout de même une interrogation en suspens : Fuir ou périr dans une ville radiateur ?

Voilà une question que, je l’espère, ne devront jamais se poser les Parisiens, notamment ceux qui ne peuvent pas partir. Or, dans un Paris devenu inhabitable, dans un Paris sous 50°C, qui pourrait arriver plus rapidement que prévu si nous ne changeons pas de trajectoire, il faudra avant tout protéger les populations.

Sous bien des aspects Paris est une ville riche. Riche en histoire, en ressources, en savoirs, en forces vives, en compétences. Notre capitale dispose de capacités de résilience qu’aucune autre ville au monde ne peut se vanter d’avoir grâce à son Histoire, à l’hétérogénéité de son architecture.  L’histoire de Paris est remplie de moments durant lesquels nous n’avons pas cédé. Durant lequel les Parisiens ont toujours su trouver les ressources nécessaires à la défense et la protection de leur capitale. C’est aujourd’hui à nous de la protéger face à un ennemi plus invisible, plus sournois, mais tout aussi dangereux.

Nous devons nous retrouver ensemble, en tant qu’élus de la Ville de Paris, à ce moment clefs de notre histoire commune. Je ne reviendrai pas sur les propositions ni les conclusions, qui ont été présentées par Alexandre Florentin mais les axes d’adaptation sont maintenant connus nous l’avons largement présenté. Ce qui est important c’est de se dire qu’il faut partir de l’existante, il faut aller vers un avenir et il faut agir dès maintenant

Agir dès maintenant pour protéger dès l’été prochain les populations, agir dès maintenant, dès ce mois de juin pour protéger ceux qui travaillent dans des conditions difficiles.

Les Parisiens nous attendent, ils attendent de nous, décideurs politiques, que nous puissions mettre de côté nos luttes partisanes et que nous avancions ensemble. Il est vrai parfois que notre vision d’adapter Paris n’est pas totalement la même, mais cette mission a su montrer qu’on pouvait ensemble avoir des points de convergence, trouver de grandes idées, des volontés communes. Il est vrai que parfois, c’est un peu l’image que j’ai de cette mission, c’est que nous avons un peu comme des plaques tectoniques qui se rencontrent, créent quelques remous, produit des montagnes, je ne sais pas si c’est l’Everest. Mais en tout cas la conclusion c’est qu’individuellement nous ne pouvons y arriver ; c’est avec une volonté commune exacerbée que nous arriverons à dépasser ces difficultés que nous connaissons aujourd’hui. 

Ces six mois de mission nous auront permis de comprendre que c’est la manière avec laquelle nous faisons ville qui doit être repensée. Nous devons partir de ce qui fait Paris pour imaginer demain.

Paris c’est une histoire, une architecture, un romantisme et une renommée que nous ne pouvons oublier quand nous pensons à l’adapter. Bien au contraire, c’est en permettant à Paris de continuer à rayonner, à travers l’imaginaire que notre capitale véhicule, que nous pourrons mettre en place des mesures d’adaptation dont le monde entier s’inspirera. Paris est une source d’inspiration et nous pouvons permettre qu’elle le reste en dépassant les contraintes. Elle deviendra ainsi la première ville au monde ayant embrassé son avenir tout en regardant son passé. S’appuyer sur le patrimoine parisien afin de penser une ville totalement reconnectée avec la nature doit être le moteur de l’élaboration de nos prochaines politiques publiques.

Paris doit devenir le berceau du nouveau triptyque Humains – Ville – Nature. Prendre en compte l’histoire et le patrimoine Parisien sans avoir peur du changement doit nous permettre collectivement de rendre cette ville plus résiliente, à travers la création d’une nouvelle relation entre l’homme et le vivant. Cette relation peut être porteuse d’espoir notamment la mise en place de solutions fondées sur la nature.

Endiguer la spirale infernale dans laquelle l’humanité s’est insérée ne passera que par des solutions collectives notamment dans les villes, et en changement de modèle civilisationnel.

Il faut une implication de tous, celle du Conseil de Paris, des associations que nous avons largement concertées, des citoyens qu’ils soient engagés, ceux qui s’engageront demain, du monde économique et du monde du travail.

Quand nous parlons protection de l’environnement, nous parlons aussi de la protection de la ressource en eau, de l’énergie, de l’air non polluée, de système alimentaire ainsi que de la protection des conditions de viabilité sans lesquelles l’espèce humaine ne peut perdurer. C’est pourquoi, un modèle d’une ville qui serait intelligente, technique et surclimatisée ne peut être utile qu’à court terme. 

Sans un environnement sain, les sociétés humaines et leurs structures politico-sociales n’existent pas. Et c’est donc sur ce chemin collectif que nous devons avancer ensemble, collectivement pour garder un Paris viable et habitable.

Repenser Paris, c’est repenser la manière avec laquelle nous faisons ville, avec laquelle nous faisons société. En ce sens, revenir au cadre conceptuel de l’IPBES, l’équivalent du GIEC pour les questions de l’environnement, à savoir :

La nature pour la nature,

La nature pour la société,

La nature pour la culture.

S’applique parfaitement à Paris et peut demain servir de fil vert à notre politique d’adaptation.Nous devons retourner à l’essentiel, recréer ces liens et j’espère que cela sera le sens de nos travaux des prochains mois.

Je vous remercie.

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