Maud Gatel
« Dépenser mieux »
Le budget doit être vu à l’aune du caractère soutenable des recettes et de l’efficacité de la dépense. Le creusement de la dette obère les capacités d’investissement de la ville et le fait de dépendre de la fiscalité immobilière rend les fondations de la ville fragiles en cas de retournement de la conjoncture. Plus d’efficacité dans la dépense, c’est réfléchir en termes de gouvernance et de subsidiarité. Mais c’est aussi avoir recours à des moyens originaux, tels que les partenariats publics-privés, ou les baux emphytéotiques, élargis aux foncières solidaires pour le logement.
Maud Gatel
Béatrice Lecouturier
A Paris doit s’ouvrir le temps du changement
Si Anne Hidalgo a fait le choix de ne pas encore se déclarer candidate à la mairie de Paris, un autre volet est absent de ce début de campagne : son bilan. Comme si les critiques portées à son endroit par les observateurs il y a un an exonéraient la nécessaire évaluation des 5 années écoulées. Comme si faire le bilan de la mandature qui s’achève ne déterminait pas le choix pour les mois qui viennent…
C’est à ce travail d’évaluation et d’objectivation du mandat d’Anne Hidalgo à la tête de la Capitale que nous nous sommes livrés : comparer ce que la candidate Hidalgo promettait en 2014 (« Rendre la vie plus facile) à ce que la maire de Paris a accompli depuis 5 ans ½.
Nous logeons-nous mieux ? Malgré 3 milliards d’euros consacrés au logement au cours de la mandature, iI y a aujourd’hui près de 250 000 demandeurs de logements sociaux contre 194 000 en 2014 ! Quant au prix du mètre-carré, au-dessus des 10 000 euros, il conduit 12 000 habitants à quitter la capitale chaque année.
Circulons-nous mieux ? Les transports en commun sont asphyxiés, moins de 40% des aménagements prévus dans le plan Vélo seront réalisés d’ici la fin de la mandature. La piétonisation de Paris est limitée alors même que toutes les villes européennes et françaises ont transformé leur centre-ville en de véritables zones de respiration. Quant au fiasco Vélib et l’arrêt brutal d’Autolib, ils pèsent sur le pouvoir d’achat des ménages et sur la facilitation des déplacements.
Respirons-nous mieux à Paris ? Les objectifs de réduction des gaz à effet de serre du Plan climat ne seront pas atteints en 2020, notamment en raison de la congestion permanente de la ville et du manque d’empressement à agir sur la rénovation du bâti qui représente pourtant un cinquième des émissions des émissions de gaz à effet de serre.
Sommes-nous plus en sécurité ? Les incivilités en tout genre ont explosé. En refusant d’abord la police municipale dont la capitale a tant besoin puis en l’acceptant ensuite, la maire de Paris a fait perdre un temps précieux à la sécurité des Parisiens.
La ville est-elle toujours aussi belle ? Notre patrimoine envié dans le monde entier subit la dégradation de l’espace public, le manque chronique d’investissements de la Mairie et le peu de cas laissé à la qualité architecturale des nouveaux programmes urbains.
Les récents résultats électoraux ont conduit la maire sortante à vouloir verdir son bilan. Mais ne nous y trompons pas. S’il y a eu des avancées en matière de politique environnementale, Anne Hidalgo n’a pas été la maire écologique qu’elle prétend être. Il suffit de regarder les avancées d’autres villes françaises ou européennes pour voir qu’à Paris, en matière d’adaptation de la ville au changement climatique, de végétalisation, et de politique de lutte contre les déchets, nous sommes en retard. Si Anne Hidalgo avait été véritablement une maire écologiste, nous n’aurions pas été en totale opposition avec elle – souvent aux côtés des Verts – sur son choix de bétonner la ville au travers des projets de Tour Triangle, du TEP Ménilmontant ou de Bercy-Charenton.
Ce décalage entre les paroles et les actes – que l’on retrouve sur bien d’autres sujets – gouvernance, gestion des finances publiques et de la dette… – pose un véritable problème démocratique. Les discours de la maire de Paris sont bien éloignés de la réalité. Entre les deux, il y a des politiques peu préparées qui prennent du retard ou sont insuffisamment exécutées.
C’est notamment pour ces raisons que nous appelons au changement. Non pas pour une alternance per se. Non pas parce que nous serions “contre” la maire de Paris. Mais bien parce que l’évaluation des politiques menées depuis 5 ans ½ démontre que la maire sortante a failli sur de trop nombreuses questions, engendrant une dégradation des conditions de vie des Parisiens, tout en refusant de se remettre en question, et en rejetant systématiquement la responsabilité sur d’autres. Ce changement que nous appelons de nos vœux ne peut passer que par une nouvelle méthode, gage d’efficacité, et le rassemblement de tous ceux qui partagent ce constat et entendent proposer de nouvelles perspectives aux Parisiens. Un projet pour la ville qui convainque nos concitoyens que les politiques publiques menées à Paris peuvent renouer avec l’efficacité et l’ambition. Que l’on peut en finir avec le laissez-faire et mettre en adéquation objectifs et réalisations. C’est ce à quoi le Mouvement Démocrate travaille. Car ce n’est que sur la base d’un projet de transformation de la ville que naîtra le changement tant attendu par les Parisiens.
Maud Gatel
Paris, le 21 juin 2018
Réuni ce jeudi 21 juin, le Syndicat mixte Autolib’ Vélib’ métropole a sonné le glas d’Autolib’, sept ans après sa création, dont le contrat se révèle aujourd’hui être celui du mariage de l’inconséquence industrielle et commerciale du groupe Bolloré et de l’incompétence des successeurs de Bertrand Delanoë. La délibération adoptée sur le refus du syndicat de payer la somme réclamée par le groupe Bolloré, acte la fin du service Autolib, en théorie le 25 juin.
Membre du bureau du Syndicat mixte représentant la région Ile-de-France et membre du groupe UDI-MoDem du Conseil de Paris, Yann Wehrling, a refusé de prendre part au vote de ce jour sur la fin du contrat Autolib’, décision déjà entérinée par la Maire de Paris. Il a regretté la disparition de l’esprit constructif et de dialogue qui prévalait jusqu’à alors entre membres du syndicat mixte. Par ses déclarations dans la presse annonçant la fin d’Autolib’, la Présidente du syndicat mixte a dynamité le front commun qui unissait les membres du syndicat face aux coups de boutoir du délégataire. Pour preuve, près de la moitié des communes membres du syndicat, afin de manifester leur opposition à cette méthode de travail, a refusé d’approuver la délibération proposée par sa présidente, mettant fin au service Autolib’.
Depuis plusieurs jours, la Mairie de Paris et la présidente du syndicat mixte d’un côté, la direction d’Autolib’ et le groupe Bolloré de l’autre, se renvoient la responsabilité de cet échec, dans une surenchère de reproches. Et au-delà du rapport d’audit établi par Ernst & Young qu’il s’agira de rendre public, nous aurons besoin d’établir un véritable bilan de cette « aventure Autolib’ » pour établir avec objectivité les responsabilités des uns et des autres dans ce triste fiasco. Continue reading
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