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Béatrice Lecouturier à propos du Contrat Parisien de Prévention et de Sécurité 2023-2026

Madame la Maire,

Monsieur le Préfet de police, 

Mes chers collègues,

Nous sommes aujourd’hui appelés à débattre sur le sujet ô combien important qu’est  la sécurité pour les Parisiennes et les Parisiens.

Avec plus de 2 millions d’habitants et une densité de 30 000 habitants au km2, Paris est l’une des villes les plus denses au monde et de fait, la protection de ses habitants est un enjeu primordial. 

Paris a également accueilli 44 millions de touristes en 2022 et près de 7 000 manifestations sportives et leurs sécurités est aussi importante que la sécurité quotidienne des Parisiens, encore plus à l’aube des Jeux Olympiques. 

Le droit à la sécurité est un droit fondamental. Il doit être garanti à chacun et je ne doute pas que cette vision sera partagée par l’ensemble des élus de cet hémicycle.

Vous nous présentez aujourd’hui un contrat qui est le fruit d’un travail de concertation entre la Mairie de Paris et un certain nombre d’acteurs La Préfecture de Police, le Rectorat, le Parquet, le Préfet de Région, le Préfet de Paris et la Chancellerie des Universités. Par ailleurs, la rédaction de ce contrat parisien a été établie à la suite de la rédaction des CPPS d’arrondissement, vous le rappeliez Monsieur le Préfet de police, afin qu’il soit pensé comme des réponses aux problématiques locales. Et nous ne pouvons bien évidemment que souscrire à cette méthode.

Alors depuis la révision du dernier CPPS une évolution majeure est enfin arrivée : la création de la police municipale parisienne, lancée officiellement en octobre 2021, qui, je le rappelle, est un combat historique porté par notre groupe. Et même si évidemment nous nous en réjouissons, nous regrettons malgré tout, les atermoiements de la majorité municipale sur ce sujet qui a fait perdre beaucoup de temps à nos concitoyens. 

Malgré tout, le temps n’est plus au regret mais à l’action.

Alors pour ce faire, nous sommes convaincus qu’une pleine et entière coopération entre les effectifs de police nationale et de police municipale est l’unique moyen pour assurer une véritable sécurité et doit ainsi assurer son rôle. L’État, pardon doit ainsi assurer son rôle sur ses missions régaliennes de maintien de l’ordre, de lutte contre les trafics et du terrorisme. 

Je salue par ailleurs, la volonté du Ministre de l’Intérieur, qui a décidé de renforcer considérablement les effectifs de policiers sur le terrain. 

Si la police nationale est activement engagée au service de la sécurité, il convient aussi que la Ville de Paris tienne ses engagements. 

Oui, le rôle de la police municipale et même nos positions restent constantes sur ce sujet, est de venir en soutien à la police nationale et d’assurer une mission de lutte contre les incivilités : l’insalubrité, les nuisances sonores et de pacification de l’espace public. Mais Paris est un territoire urbain diversifié qui justifie un ajustement ciblé des dispositifs de prévention et de délinquance. L’adaptation des missions aux circonstances de terrain, c’est donc cela la plus-value de la police municipale.

Or, nous sommes encore loin de répondre aux enjeux qui permettront cette efficacité. Selon nous, cela s’explique par deux problématiques :

–   D’une part, la trop lente montée en puissance de la police municipale parisienne. En novembre 2023, nous dénombrons 1 300 agents contre les 5 000 initialement promis en 2024. Force est de constater que l’atteinte de cet objectif semble être compromis. Ce retard, et vous le savez car nous ne le cessons de le dénoncer, est notamment lié à un manque d’attractivité de la fonction. Pour pallier à ces problématiques de recrutement notre groupe a formulé des vœux afin que notamment permettre une meilleure accession au logement social pour les policiers municipaux qui le souhaitent. Ces vœux ayant d’ailleurs été adoptés en Conseil de Paris, pourriez-vous nous donner le chiffre précis des agents de policiers municipaux qui ont pu en bénéficier ?

–   D’autre part, il devient aujourd’hui primordial d’adopter une politique de tolérance 0 contre les incivilités du quotidien qui rendent chaque jour la ville plus difficile à vivre : ordures, tags, vols à la tire, dépôts sauvages… Cette tolérance 0 devra également s’appliquer afin de garantir la pacification sur l’espace public qui est aujourd’hui tel qu’il devient nécessaire de mener des actions fortes et non des énièmes coups de communication.

La Ville doit prendre ses responsabilités, et vite.

Pour revenir plus précisément sur le contenu du contrat lui-même. Ce dernier donne les grandes tendances de politique générale avec des actions concrètes à mener qui sont réparties en fonction des différents acteurs sur diverses thématiques que sont la violence, la radicalisation, l’accompagnement des mineurs et l’amélioration de la tranquillité publique.

Nous regrettons un document un peu fourre-tout, avec beaucoup d’actions de sensibilisation. Malgré la mention des indicateurs retenus pour opérer des évaluations sur ces actions, ce contrat est totalement dépourvu d’objectifs chiffrés en matière de lutte contre les incivilités notamment.

Par ailleurs, nous déplorons l’absence d’actions et de préventions liées à la sécurité numérique qui ne sont pas mentionnées dans ce contrat : Sécurité des systèmes informatiques et cyber harcèlement. Et je rappelle que la Mairie a connu une vague de piratage de compte fin octobre. 

Nous sommes pleinement conscients que la Ville de Paris ne peut s’engager seule dans ce chantier, et pourtant, dans la mesure où ce contrat est élaboré en concertation avec l’État, il aurait pu être pertinent de mentionner ces enjeux.

Si l’ensemble des actions qui sont présentées dans ce contrat sont louables, il faut que ces dernières soient effectivement mises en œuvre. Au-delà des mots, ce sont les résultats que les Parisiens attendent. Les attentes de nos concitoyens sont fortes. Ils réclament des actions et des performances.

Alors soyons, soyez au rendez-vous,

Madame la Maire, 

Je vous remercie.

Maud Gatel à propos des orientations budgétaires 2024

Madame la Maire,

Mes chers collègues,

Pour le MoDem, toujours soucieux de sobriété dans les finances publiques, le débat d’orientations budgétaires est un moment essentiel pour questionner les hypothèses de travail, évaluer la trajectoire et faire des propositions pour davantage de sobriété. 

Ce que nous nous efforçons de faire chaque année. 

C’est un moment utile, à condition qu’il soit sincère. Malheureusement, le débat de l’an passé, sur lequel nous avons désormais suffisamment de recul, est éclairant sur les difficultés à avoir un débat fondé sur des constats partagés. 

Quelques exemples : 

L’an passé, vous disiez, Madame la maire, je vous cite « La réponse du gouvernement a été (…) de réduire encore les dotations de notre ville ». Comme si vous découvriez la baisse de la DGF.  Sa trajectoire est connue depuis le gel annoncé par François Hollande en 2013 puis la baisse en 2014 de 11 milliards d’euros sur 3 ans. En 2013, la DGF pour la Ville de Paris était d’1, 227 milliards, en 2017 de 124 millions. On peut s’en émouvoir, mais vous avez manifestement mis 10 ans pour vous préparer à la disparition de la DGF, décidé par vos amis du gouvernement, et je pense que ça pouvait suffire. 

« La CVAE et les réformes engagées par le gouvernement privent la ville de 500 millions d’euros de recettes » disiez-vous l’an passé. Propos qui ont été démentis par le rapport de la Cour des comptes qui a démontré que non seulement la taxe d’habitation avait été intégralement compensée mais que le dynamisme lié à la TVA avait donné lieu à des ressources supplémentaires pour la ville. 

Ces deux éléments étaient la justification de vos renoncements à ne pas augmenter les impôts des Parisiens « mais bon je ne pourrai pas tenir cet engagement » disiez-vous. Et vous en appeliez aux « propriétaires parisiens, à leur solidarité », comme s’ils étaient les seuls à payer l’augmentation de près de 62% de la taxe foncière. Et vous les rassuriez en disant que « les propriétaires seraient exonérés à 100% de leur taxe foncière s’ils engageaient des démarches de rénovation thermique ». On sait ce qu’il en fut.

Dans le paysage des recettes, il y avait un absent de taille lors de votre discours l’an passé : les perspectives quant aux DMTO, pourtant majeurs dans le poids des recettes de la ville. Dans le DOB 2024, vous écrivez « nous avions anticipé le ralentissement l’an dernier ». C’est faux. Vous tabliez sur une hypothèse stable pour les DMTO par rapport au BP 2022. Une hypothèse que nous questionnions, sans pour autant que vous ne la revoyiez, alors même que les premières tendances de ralentissement du marché étaient en cours. Déni pour ne pas dire insincérité qui s’est poursuivie au mois de juillet dernier, lors de l’examen du budget supplémentaire : alors que le marché immobilier avait baissé de 20% sur les 6 premiers mois de l’année, vous refusiez de revoir à la baisse le montant des DMTO par rapport à décembre 2022, pour éviter d’avoir à expliquer comment vous comptiez combler le trou de plus de 200 millions d’euros qui se profilait pour l’année 2023. 

Comme attendue, cette baisse s’est confirmée. Au 1er octobre 2023 par rapport à la même date en 2022, elle est de plus de 22 %. Et si la trajectoire se poursuit au même rythme, le total des DMTO sera inférieur de 100 millions d’euros à vos prévisions révisées bien tardivement, laissant un trou budgétaire sur l’année 2023 de près de 300 millions d’euros… Trou qui sera comblé notamment par l’incapacité de la ville à recruter à la hauteur de ses prévisions ce qui démontre l’enjeu d’attractivité auquel la ville est confrontée. 

Sur le volet dépenses, Paul Simondon s’engageait à, je cite, « élaborer sereinement, maintenant que nous avons nos capacités d’autofinancement, un plan d’investissement pour la deuxième partie de la mandature ». Vous ajoutiez, « on investit beaucoup, on pourra en avoir une vision beaucoup plus complète ». Alors nous attendons toujours le PIM comme Godot. 

Ces quelques exemples démontrent s’il le fallait votre difficulté à faire face à la réalité budgétaire de la ville. A partir du réel et à chercher des solutions. A étudier sereinement les propositions de vos oppositions. Comment dans ces conditions avoir un débat apaisé pour travailler ensemble à l’évolution de la structure du budget parisien ? 

La présentation que vous avez faite ce matin : tout va bien mais tout va mal. Tout va mal mais tout va bien finalement est symptomatique de cette dissonance cognitive. Si les fondements évoluent, les grandes tendances demeurent. Et c’est bien de fragilité voir même de dangerosité dont il est question. 

Alors finalement, en 2024 les recettes de fonctionnement vont continuer à croître, grâce aux contribuables parisiens, contribuables français, aux touristes, passant de 9, 4 milliards d’euros à 9,8 milliards d’euros en 2024, et ce, malgré le retournement du marché immobilier.  

Les dépenses de fonctionnement vont également continuer à croître : passant à 9, 2 milliards d’euros, contre 8,8 en 2023. Les seules augmentations du point d’indice des fonctionnaires dont nous nous réjouissons n’expliquent pas ces 400 millions supplémentaires.

Et puis, un certain nombre d’évolutions auquel vous nous avez habitués. 

D’abord les dépenses d’investissement vous l’évoquiez vont augmenter à 1,8 milliard d’euros alors même que les recettes d’investissement sont en baisse pour 2024 et encore davantage pour 2025 et 2026, qui s’expliquent notamment par le tarissement des loyers capitalisés. Il est vrai que les logements à conventionner pour bénéficier des loyers capitalisés se font de plus en plus rares, tout comme les cessions… 

Résultat, l’épargne brute atteindra en 2024 un plancher à 571 millions d’euros contre 880 l’année dernière. 300 millions d’écart qui vous conduisent à faire appel à l’emprunt, cette fois à taux variable, avec les risques associés à la situation actuelle d’augmentation des taux. 

Vous prévoyez une autorisation d’emprunt à 955 millions d’euros contre 500 millions d’euros en 2023. D’où une forte augmentation de la dette : objectif 10 milliards en 2026. Et une durée de désendettement de 15 ans en 2024.  L’an passé vous disiez « ces 10 milliards n’existent nulle part ». Et bien nous y sommes, ce sera l’endettement officiel de la ville de Paris à l’issue de votre mandature. Et ce sans compter les plus de 1, 3 milliard de loyers capitalisés.. 

Un dernier mot sur le versement transports. Vous dénoncez une mesure pourtant portée par plusieurs groupes politiques, dont les députés socialistes : le relèvement du taux plafond du versement mobilité de 0, 25 points à Paris ainsi que l’instauration d’une taxe additionnelle de 200% à la taxe de séjour pour permettre d’abonder le financement de nos infrastructures de transports qui en ont bien besoin. 

Cet exemple est symptomatique. Alors que vous réclamiez l’augmentation de la taxe de séjour pour le budget de la ville, vous la critiquez quand il s’agit d’abonder le budget d’Ile-de-France Mobilité. 

Nous, notre boussole est claire. 

Ne pas faire peser les dépenses d’aujourd’hui sur les générations de demain. Étudier l’ensemble des dépenses à l’aune de l’intérêt des Parisiens.

Si les fondamentaux budgétaires demeurent mauvais, ce n’est pas à cause de décisions connues et donc anticipables. C’est en raison d’une incapacité à faire évoluer et questionner la structure budgétaire de la ville. 

Assumer ses responsabilités, c’est regarder la réalité en face, pour amortir les chocs. 

A force de chercher des boucs émissaires et de nier la réalité, notre budget n’est plus en capacité de le faire et les parisiens seront une nouvelle fois mis à contribution et la navigation à vue fondée sur l’absence de PIM se poursuivra. 

On attend bien autre chose d’un débat d’orientation budgétaire. 

Je vous remercie. 

Maud Gatel à propos de l’aide d’urgence pour deux associations humanitaires (Israël/Gaza)

Le 7 octobre dernier au petit matin, le Hamas, rejoint dans son entreprise terroriste par le Djihâd islamique, ont méthodiquement traqué, violenté, assassiné femmes, hommes, enfants, personnes âgées et nouveau-nés.

Dans le désert du Néguev, ce sont 270 jeunes gens qui ont été sauvagement assassinés. Dans cette rave-party, un nombre de victimes équivalant à 2 fois le 13 novembre 2015. Dans les kibboutz de Kfar Aza et Be’ri, des habitants, encore dans leur lit, ont été violés, massacrés, brûlés… Des heures d’exactions, diffusées en direct sur les réseaux sociaux, parfois même envoyées aux familles des victimes…

Terroriser tout un peuple. Pour le faire disparaître.

Au total, ce sont 1 400 personnes tuées, 240 otages aux mains du Hamas, des centaines de blessés, 40 familles françaises endeuillées et 9 de nos compatriotes dont on a perdu la trace… Soit l’attaque la plus meurtrière contre des civils dans l’histoire d’Israël.

Face à de telles atrocités, nous rappelant les pires heures de l’Histoire, nous pensions que les condamnations du terrorisme du Hamas seraient unanimes et immédiates, franches et sans tergiversation. Au lieu de cela, certains ont cherché des excuses, poussant l’ignominie jusqu’à qualifier la barbarie du Hamas d’acte de résistance.

Il ne peut y avoir de justification au terrorisme. Jamais. En chercher, c’est déjà excuser.

Oui, la tragédie du 7 octobre s’inscrit dans un contexte. Nous avons suffisamment dénoncé l’abandon du processus de paix, la politique va-t-en-guerre de Benyamin Netanyahu et de ses alliés d’extrême-droite, l’affaiblissement voulu de l’Autorité palestinienne pour ne pas le réaffirmer aujourd’hui.

Mais rien, jamais, ne justifiera le recours au terrorisme.

Dans le but d’éliminer le Hamas, Israël a lancé une contre-offensive. Oui Israël a le droit à la sécurité et à se défendre à condition que cela soit fait dans le respect du droit international.

La riposte israélienne contre le Hamas dans la bande de Gaza, par nature particulièrement périlleuse, le Hamas se servant des Palestiniens comme de boucliers humains, fait des milliers de victimes, y compris civiles.

Et le blocus – tant de la part d’Israël que de l’Égypte, rend la vie impossible : eau, électricité, essence, médicaments, la population manque de tout. Face au drame en cours, nous ne pouvons rester sans voix, ce serait ajouter à l’horreur du 7 octobre le déshonneur d’une réponse sourde à la situation des civils gazaouis. 

Israéliens et Palestiniens ont le droit de vivre en sécurité et tous les leviers doivent être mobilisés pour protéger les populations civiles : l’aide humanitaire doit pouvoir arriver massivement grâce au déblocage de la porte de Raffah, le levier diplomatique continué à être utilisé pour libérer les otages et trouver une issue à ce meurtrier conflit tout en assurant la sécurité du peuple israélien et du peuple palestinien.

Et même si la tragédie actuelle rend difficile toute projection, c’est aussi des perspectives qu’il nous faut tracer. Seuls deux États permettront aux Israéliens de vivre librement et en sécurité.

Il n’y aura de paix qu’avec la solution à deux États. Et il y aura deux États quand il y aura la paix. La paix est donc un devoir.

Condamner la barbarie terroriste.

Agir pour la libération immédiate des otages.

Réclamer une réponse juste d’Israël pour qu’elle soit forte. Faire respecter les droits des populations gazaouie et cisjordanienne.

Œuvrer pour la paix, seule solution pour la région, avec tous ceux qui peuvent y contribuer.

Dans la droite ligne de la position historique française, ce discours aurait dû être celui de tous les Républicains. Il a été le vôtre madame la Maire ce matin et je vous en remercie.

Sommes-nous devenus à ce point devenus hémiplégiques qu’il serait impossible de condamner le terrorisme si on promeut la solution à deux États ?

Sommes-nous devenus à ce point devenus hémiplégiques qu’il serait impossible de demander le respect du droit international sans condamner de tout notre être les crimes du Hamas ?

Le débat public serait-il devenu tellement manichéen qu’il faudrait choisir un  camp ? 

Nous nous y refusons.

Des irresponsables politiques, par calcul politique ou par idéologie, ont surfé sur ces raccourcis qui ont fait jaillir une parole, qui n’avait jamais disparue dans notre pays, sous l’effet notamment des coups de butoir de l’extrême-droite.

Cette haine des Juifs, parce que Juifs, en France.

En 5 semaines, le nombre d’actes antisémites dans notre pays est trois fois supérieurs à ceux déplorés aux cours de l’année 2022. Depuis le 7 octobre, ce sont 257 actes antisémites qui ont été recensés à Paris et en petite couronne, plus de 1200 au niveau national. Nous dénonçons avec la plus grande force la résurgence de la bête immonde qui s’affiche sur nos murs.

Les menaces, les insultes, les agressions antisémites se sont multipliées.

A l’horreur de l’attaque du 7 octobre, de la perte de membres de leur famille parfois s’ajoute désormais la peur, en France, pour nos concitoyens de confession juive. Or comme l’a rappelé le Président de la République, « La France où les Juifs ont peur n’est pas la France. »

La situation internationale, aussi tragique soit-elle, ne sera jamais une justification à l’antisémitisme. La condamnation face à ces actes doit être unanime. Et la République ne tremblera pas à l’heure de condamner les auteurs de ces faits.

Je veux à mon tour remercier la préfecture de police ainsi que tous les agents de la ville de Paris pour leur diligence à œuvrer dans le cadre de ces actes intolérables. Car s’attaquer à une personne de confession juive, c’est s’attaquer à la République. C’est le message des marches qui se sont déroulées dans toute la France le 12 octobre dernier pour défendre la République et lutter contre l’antisémitisme et à travers elle, toutes les luttes contre la haine de l’autre que certains ont une nouvelle fois cherché à décrédibiliser, utilisant le terme de « prétexte ». Lutter contre l’antisémitisme en France n’est en rien soutenir la politique de Benyamin Netanyahu, c’est simplement rappeler ce qu’est la France.

L’antisémitisme, comme toutes les haines, est un symptôme des maux de notre société. Quand il progresse, montent avec lui tous les dangers.

C’est d’un sursaut républicain dont nous avons besoin. Soyons à la hauteur de la gravité de la situation tant internationale qu’intérieure. Ne laissons personne exploiter à son profit des sujets aussi fondamentaux. Lorsqu’il s’agit de l’essentiel, il n’y aucune place pour l’instrumentalisation et le relativisme.

Aux Républicains de le clamer haut et fort.

Je vous remercie.

Maud Gatel à propos des punaises de lit

 

L’augmentation de la prévalence des punaises de lit a été démontrée et documentée par une étude de l’ANSES dévoilée au mois de juillet dernier. Et bien évidemment on le sait, c’est un enfer pour les personnes qui sont concernées avec des conséquences tant physiques que psychologiques, sociales et financières.

Alors les raisons sont connues, c’est la plus grande résistance aux insecticides, c’est l’évolution de nos modes de vie, les voyages internationaux et l’augmentation, dont je me réjouis, de la seconde main.

Alors à la fois cette augmentation de la prévalence et la proximité de l’accueil de 15 millions de visiteurs doit nous obliger à agir.

D’où ce vœu, demandant une campagne de sensibilisation à destination à la fois de l’opinion publique mais également des différents acteurs que sont les bailleurs, les voyagistes, les hôteliers, les institutions culturelles de tout ordre pour faire connaître les bons gestes car nous avons tous un rôle à jouer dans la prévention face aux punaises de lit.

Alors Monsieur le Premier adjoint, vous avez vous-même indiqué que les bonnes pratiques n’étaient pas assez connues, notamment s’agissant de l’enlèvement des encombrants. 

Donc je ne doute pas que vous donnerez un avis favorable à mon vœu.

Alors ces derniers jours on a entendu beaucoup de choses concernant le traitement des punaises de lit et je voudrais profiter de ce vœu pour revenir sur un certain nombre de points.

Le gouvernement a présenté en mars 2022 un plan, notamment en lien avec une organisation, une gouvernance, un recensement et la commande de cette fameuse étude de l’ANSES. Et désormais les responsabilités, depuis la loi ÉLAN, sur la prise en charge financière de désinsectisation, est claire entre bailleurs et locataires. 

De nombreuses collectivités territoriales se sont emparées de ce plan. Je pense au département de la Seine-Saint-Denis ou encore la ville de Nice, parce qu’effectivement la dimension financière ne doit pas être un frein pour se débarrasser des punaises de lit. Et évidemment si c’est un frein c’est aussi matière à une augmentation de l’infestation. 

Donc il est essentiel que l’on puisse mieux sensibiliser les agents du CASVP, qui aujourd’hui ne le font vraiment pas de manière systématique, quand il s’agit d’aider les plus fragiles d’entre nous.

Je vous remercie.

Béatrice Lecouturier à propos du portail de l’Hôtel Raoul

 

Mes chers collègues,

Il y a parfois de belles et rares histoires qui se finissent bien en matière de patrimoine et la restauration du porche Raoul en est une preuve.

L’hôtel particulier Raoul construit en 1606 a eu une histoire riche en rebondissements mais fut démoli au milieu des années 60 avant la promulgation de la loi Malraux de 1962 qui protège le patrimoine architectural du Marais.

Ne reste que ce magnifique porche du 18ème siècle qui a échappé à la démolition. Il est anachronique puisqu’il est à l’avant d’un immeuble des années 60, il devient une délicieuse incursion du temps passé dans notre quotidien.

Resté propriété de la famille Raoul, ce portail est vite devenu un fardeau et son manque d’entretien a transformé ce bijou architectural en un porche tagué dans un état de délabrement total.

Il a fallu donc toute l’énergie et la détermination de Michel Cribier, dynamique président du conseil syndical de l’immeuble moderne devant lequel se trouve le porche, pour sauver ce portail Raoul.

Son combat porte bien évidemment sur le financement de restauration de ce porche. Les tergiversations avec la Ville de Paris ne furent pas simples à gérer et depuis 2015, la sauvegarde du portail tient à l’avis de la Commission du vieux Paris qui s’est opposée à sa démolition qui avait été demandée à l’époque.

Finalement le dossier a été débloqué par un montage de financement public/privé et je me félicite que la Ville de Paris, grâce à l’intervention de Karen Taïeb, participe à sa restauration à hauteur de 50 000 euros.

Cette histoire illustre tellement bien tout ce patrimoine non protégé au titre des monuments historiques et qui pourtant sont des trésors pour notre ville qu’il faut sauvegarder. Une occasion de nous féliciter collégialement de la niche votée au Conseil de Paris que je portais au nom du groupe MoDem, en faveur de la sauvegarde du petit patrimoine à Paris.

J’en profite pour remercier Karen Taïeb qui, très sensible à ce sujet, a déjà fait une réunion de préfiguration sur la forme que pourra prendre la mise en place d’une véritable politique de sauvegarde du petit patrimoine à Paris.

Tous mobilisés sur le patrimoine parisien, nous parviendrons à éviter que d’autres portails Raoul ne tombent dans le délabrement, faute de reconnaissance.

Je vous remercie.

 

Maud Gatel à propos de la révision du Règlement intérieur du Conseil de Paris

 

Alors effectivement après de très très nombreuses réunions, notre conseil est saisi d’une nouvelle version de notre règlement intérieur.

Et je voudrais saisir l’opportunité de remercier Maud Lelièvre qui a représenté notre groupe au sein de cette instance présidée par Patrick Bloche, et saluer l’esprit de consensus et d’écoute de Monsieur le Maire dans le cadre de ses fonctions liées à ce groupe de travail sur le renouvellement de notre règlement intérieur.

Alors on salue un certain nombre d’avancées, mais on regrette de ne pas être parvenu à nos fins et notamment à nos deux priorités, qui étaient un certain nombre de propositions liées à la dynamisation de nos débats et une véritable interactivité qui manque parfois au sein de notre hémicycle.

Mais derrière le règlement il y a la pratique.

Et on peut changer plusieurs fois, comme ça a été le cas de cette mandature, le règlement, tant que la Maire de Paris ne respectera pas davantage notre assemblée cela ne suffira pas.

Quelques exemples, s’il était utile d’en donner :  le fait qu’elle passe très régulièrement outre notre assemblée pour faire un certain nombre d’annonces, le non-respect du délai de transmission des délibérations, ou encore le nombre de nos conseils qui diminue d’année en année.

Pour mémoire, lors de la précédente mandature nous étions sur une moyenne de 9 conseils et désormais nous avons atteint le plancher fixé par le CGCT de six. Six conseils par an, cela signifie un Conseil de Paris tous les 2 mois.

Et, au-delà du fait que manifestement cela traduit la volonté de la Maire de Paris de ne pas beaucoup voir ses oppositions ou peut-être est-ce de ne pas voir suffisamment sa majorité, cela pose une question d’efficacité des politiques publiques.

Très souvent nous sommes amenés à nous prononcer après coups, après que des événements se soient passés pour, par exemple attribuer des délibérations. Et puis cela pose évidemment un sujet de manque de réactivité.

On ne gouverne pas la Ville de Paris en réunissant son Conseil tous les 2 mois.

Je pense que c’est un véritable enjeu démocratique qui devrait nous réunir sur l’ensemble de ces bancs, et je compte sur tous et toutes pour faire passer ce message à la Maire de Paris de nous réunir davantage au service des Parisiens.

Je vous remercie.

Maud Gatel à propos de la lutte contre le harcèlement scolaire

 

Merci beaucoup Madame la Maire,

En France 10% des enfants considèrent l’école comme un lieu de souffrance et 1 enfant sur 10 est victime de harcèlement scolaire, soit 700 000 élèves par an et ça commence dès le primaire.

Les situations de harcèlement scolaire touchent tous les milieux sociaux et tous les types d’établissements.

Les situations de harcèlement se poursuivent également en dehors des établissements notamment via les réseaux sociaux, entraînant ainsi des situations de cyber-harcèlement.

Les conséquences sont irréversibles avec de lourdes pathologies telles que la dépression, la déscolarisation ou encore le suicide.

A l’initiative de mon collègue Erwan Balanant, le harcèlement scolaire est désormais reconnu comme un délit pénal qui peut être puni jusqu’à 10 ans de prison et 150 000€ d’amendes en cas de suicide ou de tentative de suicide de la victime harcelée.

En mars dernier, ma collègue Catherine Ibled avait déposé un vœu sur la prise en charge des enfants harceleurs qui avait été refusé alors, au motif que l’ensemble des sujets étaient déjà pris en charge. 

Le gouvernement a décidé de faire du harcèlement scolaire une priorité absolue et de renforcer son programme de prévention en cette rentrée scolaire par des mesures qui pourraient être également complétées au niveau municipal.

C’est pourquoi nous souhaitons que le harcèlement soit une cause municipale majeure et que soit renforcée la sensibilisation au sein des établissements scolaires.

Sachant que l’univers de l’enfant scolarisé est un tout, à la fois pendant la période scolaire, mais également pendant les temps de cantine ou en activités périscolaires, c’est effectivement du ressort des prérogatives de la ville.

Il faut les accompagner de campagnes d’informations et de sensibilisations régulières à destination du grand public, des hôpitaux et des institutions publiques, afin d’assurer une meilleure détection, un soutien et une prise en charge adaptée pour les victimes de harcèlement.

Et enfin, dans cette même démarche, créer un poste, à raison d’au moins un par arrondissement, de médiateur et conseiller en protection de l’enfance et harcèlement qui aura un rôle d’interlocuteur privilégié pour les victimes et leurs familles, d’intermédiaire entre le grand public, les élus et les professionnels de santé.

Je vous remercie.

Maud Lelièvre à propos des équipements sportifs dans l’espace public

 

Merci monsieur le Président,

Nous proposons donc un vœu concernant la pratique sportive de proximité et l’installation, comme cela peut exister ailleurs, d’équipements spécifiques permettant la pratique sportive aux personnes âgées et en situation de handicap.

La pratique sportive est un enjeu primordial de santé publique car elle réduit le stress, lutte contre l’obésité et permet de prévenir un certain nombre de pathologies chroniques. Et on considère qu’une personne sur trois a un niveau d’activité physique insuffisant.

Donc il y a un enjeu à développer des lieux de socialisation, des lieux sportifs pour privilégier les rencontres et assurer le respect des autres et véhiculer des valeurs sportives, surtout en cette année olympique. Simplement le sport à Paris est souvent une activité coûteuse, la pratique du sport n’est pas accessible à tous, en dehors des publics âgés ou en situation de handicap que j’ai précité.

C’est également le cas des femmes qui se sentent parfois, sur des équipements sportifs collectifs rejetées, pas forcément accueillies ou en situation et en sentiment d’insécurité. Il faut rappeler que les franciliennes sont plus victimes de comportements sexistes que les autres françaises, 63% d’entre elles se sentent en situation d’insécurité dans l’espace public.

Quant aux salles de sport privées, qui sont des lieux sécurisés, elles ont à Paris des coûts qui varient de 30€ pour le coup le plus bas à 150€ par mois. Ce qui est donc loin d’être accessible à l’ensemble de la population.

C’est pourquoi nous proposons que soient installés, de façon cohérente avec les installations du plan « 5000 terrains de sport » lancé en 2022, des équipements sportifs pour faire de la musculation et du sport d’entretien à la fois dans des lieux publics et notamment dans les parcs avec des dispositifs spécifiques pour les personnes âgées et en situation de handicap.

Je vous remercie.

Maud Gatel à propos des abords de l’immeuble Mouchotte (XIVème)

 

Merci beaucoup Monsieur le Maire,

J’ai déjà eu l’occasion à de nombreuses reprises de le critiquer, le piéton à Paris est le grand oublié de la politique des déplacements parisienne. Cela se traduit par le manque d’entretien de la voirie et chaque année notre conseil est amené à voter près de 2 millions d’indemnisations par an.

Et la presse s’est également fait l’écho de la liste des ascenseurs gérés par la Ville de Paris qui ne fonctionnaient pas. Mais elle en a oublié certains, et notamment les deux concernant l’immeuble du Commandant Mouchotte.

Alors malgré de nombreux signalements de « Dans ma rue », malgré des saisines multiples et diverses depuis des mois, les acteurs compétents saisis par les habitants se rejettent la responsabilité et bien évidemment ce n’est pas acceptable puisqu’on a des situations extrêmement accidentogènes à la fois sur la passerelle de la rue du Commandant Mouchotte et puis ces deux ascenseurs qui ne fonctionnent pas depuis des mois et des mois.

Et donc l’objet de ce vœu, et je suis désolé de passer le véhicule du vœu, j’aurais aimé qu’on puisse régler ces choses depuis des mois de manière différente sans passer par le Conseil de Paris, c’est de faire en sorte que : un, les travaux de réhabilitation de la passerelle soit faits dans les meilleurs délais pour éviter de nouveaux accidents comme ils ont déjà eu lieu et deux, qu’on puisse remettre en état de fonctionnement les deux ascenseurs qui permettent justement à la fois aux riverains et aux voyageurs d’utiliser et d’emprunter ces dispositifs.

Je vous remercie.

 

Maud Lelièvre à propos du financement d’unités de soins pour des personnes sourdes et malentendantes

 

L’accès à la santé des personnes sourdes et malentendantes est un droit fondamental, mais force est de constater qu’aujourd’hui il est trop restreint.

Trop peu de médecins, que ce soit à l’hôpital ou en libéral, par manque d’accompagnement, de savoir-faire, ou de moyens, pratiquent des consultations en langue des signes françaises.

S’il existe plusieurs moyens de communiquer avec une personne sourde ou malentendante, il est indéniable que la pratique de la langue des signes est l’unique moyen de communication qui permet à une personne atteinte de ce handicap de comprendre l’intégralité d’une conversation.

La non pratique de la langue des signes française par les médecins et les personnels de santé représente une barrière à l’accès aux soins, et cela a des conséquences sur la santé de ces derniers dans la mesure où le manque de compréhension globale, par un patient sourd et son médecin, peut avoir des effets sur une consultation et porter des risques en matière sanitaire.

Pour aller plus loin, au-delà des simples consultations médicales, le traitement de pathologies lourdes se voit entravé dans la mesure où le seul moyen de traiter les problèmes d’addictions ou les problèmes psychologiques passe par la parole.

Les personnes sourdes et malentendantes ont donc des besoins spécifiques, trop peu répandus sur le territoire parisien. Seule une unité d’information et de soins des personnes sourdes est présente de façon permanente à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière. L’inclusion des personnes en situation de handicap est un sujet qui tient très à cœur au groupe MoDem, Démocrates et Écologistes et l’accès au soin doit être absolument plus inclusif.

C’est pourquoi nous avons rédigé et proposé ce vœu qui comportait un certain nombre de dispositions, notamment une campagne de sensibilisation à destination des divers centres de santés, libéraux ou non, le financement en partenariat avec l’AP-HP, qui est prêt à le faire, de nouvelles unités d’information et de soins des sourds dans les hôpitaux parisiens, ainsi que la mise en place de groupes de paroles spécifiques.

Nous avons lu avec attention votre vœu bis, le vœu présenté par la majorité qui nous semble représenter une première étape intéressante dans le sens de notre demande. Je rejoins donc vos propositions et espère que nous pourrons mettre en place ces propositions qui sont contenues dans ce vœu dès le mois prochain, afin de régler de façon très rapide ce problème de santé publique.

 

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