Paris, le 15 juin 2018

 

Le référé de la Cour des Comptes transmis au Premier Ministre, relatif au « droit et aux pratiques du statut des collaborateurs de la Ville de Paris » est un cruel désaveu pour la politique des ressources humaines de la Maire de Paris.

Pêle-mêle, la Cour des Comptes reprend les conclusions peu amènes du rapport que la Chambre Régionale d’Ile de France avait produit sur le sujet et que le groupe UDI-MoDem avait partagées lors du conseil de Paris de décembre dernier. Ce rapport pointait notamment la gestion hasardeuse et opaque du cadre statutaire des quelques 52.000 personnels de la collectivité parisienne, dans une litanie d’irrégularités, d’absences de pilotage et d’absences de transparence qui donne le vertige.

L’accumulation de régimes spécifiques dérogatoires, parfois obsolètes, des 36 corps d’emploi, d’échelons hiérarchiques superflus, de plafonds de rémunérations détournés par un recours à des contractuels pour des postes pourtant accessibles aux titulaires ou encore l’absence de transparence dans les promotions et nominations aux postes de direction, sont autant de réformes que la Cour des Comptes estiment « possibles et nécessaires ».

Cette situation n’est hélas pas nouvelle à Paris. S’il serait injuste de l’imputer à la seule majorité actuelle, force est de constater que depuis 2014, ces situations ont non seulement perdurées, mais ont été renforcées.

Moderniser l’administration parisienne, dans un esprit de dialogue et de concertation, mais avec le souci du résultat et de l’efficacité, est un chantier nécessaire et immense. Hélas, à deux ans des municipales, la Maire de Paris risque plutôt de faire la sourde oreille aux conseils de la Cour des Comptes, plutôt que de prendre ses responsabilités.

Le groupe UDI-MoDem estime pourtant qu’il faut dès aujourd’hui poser les bases de cette modernisation. Celle-ci doit permettre de dégager des marges de manœuvre financières afin d’améliorer le service public direct rendu aux Parisiennes et aux Parisiens, notamment grâce à des redéploiements de postes vers des missions de service public essentielles, tout en mettant fin à cette juxtaposition des strates qui alourdit les procédures et la bonne coordination, en créant des processus décisionnels redondants et superflus.

 

Maud Gatel

1ère vice-présidente du groupe UDI-MoDem du Conseil de Paris

Conseillère de Paris (15ème)