Mes chers collègues,
Alors traditionnellement, au sein de cette salle des séances, vous brillez Madame la Maire, par votre absence. Nous en avons l’habitude mais la tendance est singulièrement accélérée ces dernières années. Il suffit de regarder vos chiffres de présence en séance. En 24, 18 %, en 25, 13 %. Sur 4 jours de conseil, vous ne participez en moyenne qu’à une demi-journée de nos travaux. Comme si le quotidien des Parisiens ne vous intéressait pas.
Votre absence se manifeste désormais également à l’extérieur de cet hémicycle. Casse au Louvre, grave incident aux Halles, Shein au BHV, sur les grands événements et sujets parisiens, vos réactions se font attendre. Certes, vous avez fait le choix de ne pas vous représenter en mars prochain et il est probable que les Parisiens vous disent merci, même si vos trois héritiers devront porter votre bilan comme un fardeau. Et vous en avez parfaitement le droit, comme vous avez tout à fait le droit d’avoir un plan de carrière pour la suite, à condition que cela ne soit pas au dépend des Parisiens.
Or aujourd’hui, vous êtes physiquement et politiquement ailleurs, engagée dans une autre aventure que celle pour laquelle les Parisiens vous ont élu. Depuis le début de l’année, nous comptons une vingtaine de déplacements à l’étranger. On les apprend par la presse puisque vous refusez, malgré nos demandes réitérées, dès le vote de mandats spéciaux des autorisations de voyage, non dictées par le voyeurisme, mais simplement pour que notre conseil puisse exercer ses prérogatives de contrôle et d’évaluation.
Les Parisiens connaissent désormais votre plan de carrière. Vous affichez vos ambitions pour le HCR (agence des Nations Unies pour les réfugiés) ou pour toute autre agence onusienne. Cela aurait dû vous conduire à justifier proactivement vos déplacements. Car comment distinguer ce qui relève des engagements de la ville et ce qui relève de votre processus de recrutement. Les derniers déplacements ne font qu’accroître ces interrogations légitimes.
C’est encore plus problématique lorsque la presse nous apprend les modalités de ces déplacements. Voyager en business peut-être totalement justifié en cas de programme chargé ou de décalage horaire. Ce qui est problématique, c’est que cela contrevient au cadre que vous avez vous-même fixé en 2020 et pire encore, cela rentre en contradiction avec vos déclarations, celles de vos adjoints et celles de vos services. Les dossiers n’avancent plus, plus rien ne compte à part l’ONU. Ce n’est pas moi qui le dit, c’est l’un de vos adjoints. Une maire absente ne peut prétendre diriger la capitale de la France.
Les Parisiens méritent un maire à plein temps qui répondent à leurs préoccupations sur la sécurité, le cadre de vie, les solidarités. Alors, une question s’impose aujourd’hui. Si Paris ne vous intéresse plus, pourquoi ne pas démissionner ?