Madame la Maire, mes chers collègues,

Notre débat intervient quelques heures après l’évacuation du campement au Nord de Paris, là où survivaient près de 2 400 personnes. Ceux-ci ont été pris en charge et seront répartis dans 26 centres d’hébergement en Seine-Saint-Denis.

Ils devront bénéficier d’un diagnostic sanitaire ainsi qu’un examen de leur situation administrative par les services de l’État.

Depuis 2015 et le début de la crise migratoire, ce sont des dizaines d’opérations de ce type qui se sont déroulé.

Si depuis lors, la pression migratoire en Europe a quelque peu baissé, ses effets demeurent et cette situation oblige à avoir sur la grande question des migrations, une vision et une gestion de court et moyen terme.

Et elle exige de tous, État et collectivités, une attitude de responsabilité et de coopération, ainsi que le respect des principes fondamentaux.

La ville a choisi de déplacer le centre d’accueil de jour pour migrants anciennement installé porte de la Chapelle sur le site l’ancienne mairie du 1e arrdt. Une structure de jour destinée à accueillir entre 10 et 70 personnes par jour pour des permanences médicales, psychologiques, juridiques, et administrant des cours de français.

Un projet caractérisé par un manque de concertation, comme beaucoup trop souvent, le projet ayant été annoncé avant même que les riverains n’en aient été informés. Et le souligner n’est en aucun cas une remise en question de la tradition d’accueil dans le quartier.

Quant au fait de répondre aux besoins des publics, le choix de la mairie du 1e peut interroger. Sa localisation aussi. S’éloigner des publics n’est pas sans conséquence pour les services qui leur sont destinés.

Depuis la fermeture de la bulle, la réponse à Paris n’est malheureusement pas à la hauteur des besoins. Tant de ces publics que des Parisiens.

La question migratoire nécessite une coordination et une prise de responsabilité de chacun. Ville, région, État et Union européenne.

Au niveau européen, il y a aujourd’hui de très nombreux dysfonctionnements dans le régime d’asile auxquels il faut rapidement mettre un terme, si nous voulons sauvegarder le droit d’asile. Cela doit nous conduire à harmoniser nos procédures et diminuer drastiquement les délais de traitement des demandes.

Et au niveau national, renforcer et accélérer les politiques d’éloignement et de retours volontaires pour redonner son sens au droit d’asile est nécessaire. Cela doit se poursuivre.

Je vous remercie.