Madame la Maire, mes chers collègues,

3 sujets :

–       Le principe de la révision

–       Les objectifs poursuivis

–       La méthode utilisée pour cet acte majeur

La révision du PLU est urgente et nécessaire pour adapter la ville aux enjeux d’aujourd’hui.

Le PLU qui préside aujourd’hui au destinée de notre capitale a été adopté en 2006. Et malgré 3 modifications en 2009, 2012 et 2016, il n’est plus adapté aux enjeux de notre ville. Il est donc temps d’ouvrir un nouveau chapitre car les enjeux de 2020 ne sont pas ceux de 2001. Notre capitale a profondément évoluée. Ses habitants également, tout comme leurs aspirations.

Cette révision est également nécessaire afin que les évolutions règlementaires et les engagements pris trouvent leur traduction dans le PLU.

–       Respecter les accords de Paris

–       Intégrer les dispositions du Plan climat air énergie territorial

–       Inscrire Paris dans le chemin de la neutralité carbone d’ici 2050

Si nous partageons le besoin d’adapter le cadre règlementaire aux besoins de notre ville aujourd’hui, il nous faut partager une méthode, et des objectifs.

Les objectifs affichés.

La délibération qui nous est présentée pose un certain nombre d’objectifs auxquels devra répondre le futur PLU bioclimatique. Nous en partageons beaucoup.

–       Favoriser la solidarité entre les personnes

–       Renforcer la place de Paris comme grande capitale économique

–       Renforcer les protections patrimoniales

–       Lutter contre les effets du sur-tourisme

–       S’engager dans une démarche 0 déchets

–       Développer la logistique urbaine

–      Diminuer la part du béton dans la construction et travailler avec la pierre, le bois et les matériaux bio et géosourcés.

Pour autant, nous sommes circonspects en lisant d’autres objectifs, portés en étendard dans cette délibération que les actions récentes de la mairie de Paris viennent totalement démentir.

–       La préservation des arbres

La présence d’arbres, et notamment des grands arbres, est indispensable pour rafraichir la ville.

Mais malgré les discours de l’Exécutif, la préservation, notamment des grands arbres, ne paraît pas une priorité dans les projets d’aménagements, les arbres étant régulièrement considérés comme une simple variable d’ajustement et insuffisamment pris en compte dans les projets d’aménagement, comme l’abattage de 22 grands platanes quai d’Ivry en octobre dernier l’a encore démontré.

–       La création des lieux de respiration

Pour permettre à la ville de faire face au réchauffement, nous avons besoin d’ilots de fraicheur. La ville le mentionne dans les objectifs du futur PLU bioclimatique.

Nous partageons tellement cette proposition que nous nous sommes battus pour préserver des ilots de fraicheur contre les propositions de l’Exécutif :

–       Les réservoirs de Grenelle dans notre arrondissement

–       La protection, l’augmentation et la végétalisation des espaces libres

Une fois encore, nous partageons l’objectif dans la mesure où selon les études d’un laboratoire du MIT, le Senseable City lab, Paris figure parmi les villes les moins vertes au monde. Mais si tel était réellement l’objectif poursuivi par la ville, comment expliquer sa détermination à installer le monument du Mur de la paix sur les allées de Breteuil aboutissant à priver les Parisiens d’espaces de verdure et de respiration ?

Dernier point concernant les objectifs : des éléments majeurs manquent dans les objectifs présentés par la délibération : nulle part il n’est fait mention de la nécessaire dé-densification de la ville.

Paris ville la plus dense : 20 754 habitants par km2

Très, voire trop dense. Rien sur le sujet.

Dès lors, la question se pose : comment le PLU bioclimatique entend-il intégrer dans ses objectifs la nécessaire lutte contre l’artificialisation des sols, la préservation de la végétalisation et des grands arbres, la lutte contre les ilots de chaleur et l’hyperdensification alors que les actions récentes de la municipalité parisienne ont mené des actions diamétralement opposées ?

C’est par un travail partenarial que nous préviendrons le fossé entre les déclarations d’intention et la réalité des actions menées.

Avec les élus. Le travail mené avec Emmanuel Grégoire.

Le travail doit aussi s’inscrire dans un cadre plus large et notamment les travaux métropolitains et régionaux, en cohérence avec :

–      le schéma directeur de la région IDF

–      le schéma de cohérence territorial métropolitain

Le sujet de la méthode est également à examiner à l’aune de la concertation avec les habitants. La concertation sur un texte aussi important que le PLU qui engage notre ville pour les 10 à 20 prochaines années, une conférence citoyenne, réunie sur 3 week-ends ne peut y répondre.

La méthodologie proposée est assez classique. Madame Toranian, vous l’avez qualifiée de « générale ». J’utiliserais le qualificatif de datée. Et c’est bien ce que nous reprochons.

Bien sûr les conseils de quartier doivent être totalement et étroitement associés. C’est nécessaire mais ce n’est pas suffisant.

Tous les Parisiens mais également les usagers de la ville doivent se saisir de l’opportunité de s’exprimer sur leurs priorités et la physionomie de la ville de demain et pour ce faire il faut mettre des outils à leur disposition : supports techniques avec la description des parcelles, cartographie des sous-sols. Décliner le site idées.paris.fr par quartier comme CdCT.

Un calendrier ambitieux a été fixé, à la fois en raison de l’urgence d’intégrer les éléments votés aujourd’hui absents du PLU en vigueur, et par la perspective des prochains JO. La vitesse d’exécution ne peut se faire aux dépens de la nécessaire concertation.

La révision du PLU signifie pas moins de redessiner le visage de Paris pour les 10 à 20 prochaines années. Il est essentiel de permettre à tous de s’en saisir.