Monsieur le Maire, mes chers collègues.
Déjà, je voulais vous remercier, Monsieur le Maire, pour vos propos introductifs. Car oui, nous allons parler aujourd’hui d’un homme qui est décédé, qui ne peut pas se défendre aujourd’hui et Dieu sait que s’il avait été là, il l’aurait fait avec panache, comme nous pouvions le connaître ici.
C’était un homme de conviction, et oui effectivement, il ne laissait personne indifférent. Par son parler franc, chaleureux et provocateur, c’était un esprit libre qui était fortement attaché à ses valeurs et à une idée de la France, de la France forte, d’une ville de Paris ambitieuse et rayonnante.
Son parcours politique, sa collaboration étroite avec des hommes comme René Monory, comme Jean Lecanuet, Jacques Barrot ou Jacques Chirac ont forgé en lui une indépendance d’esprit, une faculté personnelle à appréhender des sujets de notre société.
Alors, cet esprit libre et ouvert, oui, il dérangeait. Mais il incarnait et il plaisait aux administrés du 16ème arrondissement, car il était un réformateur.
Par son tempérament, par la force de ses convictions et sa force de travail, il a cassé cette image d’un 16ème arrondissement caricatural, compassé et traditionnel, dans lequel on veut trop souvent l’enfermer. Claude Goasguen l’avait compris, il en avait fait un arrondissement ouvert, moderne et rajeuni.
Comme l’a si bien dit son ami Alain Madelin, il était un aristocrate de la politique, par son parcours universitaire, son intelligence et sa culture, son côté mousquetaire aussi.
Toujours prêt à relever le gant et amener avec gourmandise et talent les joutes oratoires. Il pensait comme les romains, qu’un homme s’impose par la magie du verbe, son éloquence. Sans éloquence, point de salut. Il avait cet esprit rationnel fait de questionnements, aimant la contradiction. Oui, la contradiction, il l’aimait, pour mieux faire valoir la persuasion.
Mais ce qui le caractérisait par-dessus tout, c’est qu’il aimait les gens.
Il aimait les gens d’une manière authentique, sincère et généreuse. Et je dois dire que tous les élus qui sont ici parmi nous et qui ont pu le connaître, quels que soient les bords politiques, ne pourront pas renier cette chose.
Claude Goasguen était ce qu’il était, mais tout le monde doit reconnaître que c’était un homme honnête, généreux et respectueux. Donc c’est pour ça, excusez-moi, mais lorsque j’entends certains propos qui ont été dit en 2ème commission, qui n’était fondés sur aucun fondement juridique, qui étaient glanés sur quelques sites. Je trouve ça particulièrement grave pour les élus qui en parlent.
Claude Goasguen incarnait le choc de la douce Méditerranée et de la rudesse de la Bretagne. Ses origines méditerranéennes et bretonnes ont formé en lui une personnalité riche et généreuse, faite de paradoxes, c’est vrai, de mystère et de combats. Combat pour Israël, combat pour les chrétiens d’Orient. La géopolitique le passionnait, les enjeux du 21ème siècle le captivaient.
C’était aussi un amoureux de Paris, de son histoire, de son patrimoine architectural, de ses librairies, de la diversité de ses quartiers où il aimait flâner, de cette élégance parisienne à laquelle il était si sensible. Il rêvait d’un Paris exemplaire qui enracinait un modèle républicain pour la France. Paris devait rester la ville de l’excellence, lui qui était un pur produit de la méritocratie républicaine. Un Paris qui laissait à chacun sa chance de réussir.
Le 16ème arrondissement va s’enrichir d’une nouvelle place, à sa mémoire, au cœur de Passy, là où il a livré tant de combats électoraux, à faire des campagnes de terrain, inlassablement, mais toujours avec passion et conviction. Et oui, les convictions, c’est peut-être une chose qui est devenue rare en politique aujourd’hui, et je le regrette.
Je tiens à remercier d’ailleurs la mairie de Paris d’avoir accepté, aussi rapidement, d’ailleurs, de nommer cette place dans le 16ème arrondissement.
Il restera pour le 16ème plus qu’un homme politique qui a défendu les intérêts de ses habitants. Il restera assurément un ami profondément humain et sympathique, reconnu par ses amis mais également par ses ennemis, n’en déplaise à certains.
Je vous remercie.