Alors je ne me risquerai pas à faire l’exégèse de cette proposition mais j’ai tendance à penser que le sujet du groupe Changer Paris n’est pas de répondre à tous les maux de la terre, simplement soutenir l’engagement bénévole des jeunes et en cela, naturellement nous les rejoignons.

Tout engagement démarre par un appel puissant à servir une cause et aujourd’hui les jeunes s’engagent. Ils s’engagent beaucoup. Ils s’engagent de plus en plus.

En 2020, 20 millions de français, soit 38% de la population des plus de 15 ans, donnent du temps gratuitement pour les autres ou pour contribuer à une cause. Propulsé violemment dans la crise sanitaire, sociale et économique, nous avons vu naître un mouvement extraordinaire d’engagement de la jeunesse qui a répondu avec générosité à la détresse qui découlait de ces crises : aide aux soignants, aide aux personnes âgées ou isolées, aide alimentaire grâce notamment aux outils de mise en réseau

Face à un certain fatalisme, les jeunes parisiens font preuve de résistance, de résilience. Cette jeune génération attache une importance grandissante au sens, à l’équité et aux valeurs portées par la société et sa sincérité. Alors que le service civique célèbre aujourd’hui son 500 millième volontaire, la proposition du groupe Changer Paris s’inscrit dans un mouvement général en France et à l’International qui incite les jeunes à s’engager en prenant des responsabilités.

Il accompagne celles et ceux qui ont franchi le pas et peut constituer une incitation à se mettre au service d’autrui pour d’autres, car les études le démontrent : l’engagement n’échappe pas au poids des déterminismes sociaux.

Le prix prévoit une aide au financement des études, ce qui est un levier intéressant. Il mériterait d’être élargi à tous les types de formation. C’est ce qui se fait d’ailleurs dans un certain nombre de pays anglo-saxons, dans lesquels l’engagement donne droit, sous conditions, à des bourses d’études.

Le sujet de la mobilité peut constituer, même pour les jeunes parisiens, un frein dans l’accès à l’emploi ou à une formation. Or, le coût du permis demeure extrêmement élevé, en moyenne 1800€. Ce dispositif peut contribuer à le financer, mais pourrait également servir à financer d’autres modes de transport, à l’image de ce qui se fait en Allemagne où le statut de volontaire permet de bénéficier de réductions dans les transports en commun.

Alors quelques remarques, tout d’abord, nous souhaiterions que les critères de notation soient suffisamment souples pour tenir compte de toutes les formes d’engagement.

Également, nous mettons une alerte bienveillante concernant l’aspect financier de ce dispositif. En effet, il est difficile de s’engager sans un chiffrage plus précis, et enfin la valeur de l’engagement va de pair avec le bénévolat et dans notre monde ou rien n’est gratuit, tout est marchand, l’engagement citoyen reste encore un espace de don gratuit, sans chercher de rétribution. Pour autant, nous voterons en faveur de cette proposition car nous soutenons la force de la jeunesse qui s’engage, qui a le pouvoir de provoquer le changement, la force et l’ambition d’atteindre ses objectifs.

Je vous remercie.