Monsieur le maire,

Nous avons, groupe MoDem, Démocrates et Écologistes, déposé deux projets d’amendement.


Je sais que vous les avez déjà tous lus attentivement. Par conséquent, contrairement à certains de mes prédécesseurs, je ne vous imposerai pas une lecture mot à mot d’un script et je vous dirai sincèrement ce que j’ai sur le cœur sur ces deux sujets.


Premièrement, c’est l’objet de l’amendement A132, il nous semble que les petits projets doivent être inclus dans la procédure de budget participatif et pas uniquement les grandes dépenses. Toucher des montants, des objets de moindre taille, de moindre visibilité médiatique et politique, peuvent néanmoins améliorer la vie de nos concitoyens et les intéresser tout autant, peut être même plus, que certains grands projets. C’est la raison pour laquelle, à la fois à l’article 1, dans le dans le premier principe, et deuxièmement à l’article 5, nous vous avons proposé des mentions en ce sens.


2e projet d’amendement, le A133. Là, nous cherchons à promouvoir une plus grande dose de pluralisme, à ne pas confondre avec la proportionnelle, dans d’autres débats dans cette procédure de budget participatif. En la déclinant, si vous le voulez bien, sur trois terrains:


– Primo, les thèmes ;


– Deuxièmement, ce qu’on appelle la « thématique annuelle”, à ne pas confondre avec les
différents projets qui la ventilent ;


– Troisièmement la composition de la commission.


Un de mes prédécesseurs a justement dit tout à l’heure qu’un des enjeux de ce débat s’est articulé autour de la démocratie représentative et démocratie participative. Je suis d’accord sur le constat, je n’étais pas d’accord avec les réponses, je n’étais pas d’accord avec ces félicitations lénifiantes. Si on veut vraiment aller au fond du problème, c’est plutôt de démocratie directe qu’il faut parler et ce n’est pas à Porto Alègre que la démocratie directe est inventée.

C’est peut être un peu plus vers la Grèce ou alors un peu plus vers la Suisse, et il y a bien plus longtemps que la fin du 20e siècle.
Et si on veut vraiment se poser cette question sincèrement, on est obligé de se dire à ce moment- là:premier thème, pourquoi limiter la participation de la population parisienne aux seules dépenses ? Est ce que c’est comme si j’acceptais un débat où seules les voyelles pourraient être prononcées et pas les consonnes ou l’inverse ? Est ce que c’est comme si j’avais un débat sur un compte de résultat et on ne parlerait que des charges, jamais des recettes ou un bilan ou seul le passif serait pertinent pour une démocratie participative, mais jamais les actifs?


On voit bien que cette espèce de bonhomme participatif qui ne serait que sur une jambe et bien évidemment c’est un cloche pied, ça ne fonctionne pas. Il me semble qu’un vrai débat qui prend la population au sérieux, elle lui donne toutes les cartes et elle lui permet de participer à tous les sujets. Bien entendu, il n’y a pas derrière notre proposition, l’idée de saccager le débat budgétaire, de le rendre plus démagogique, populiste qu’il ne doit l’être.


Il ne s’agit pas de dire on va voter pour un budget à zéro. Si c’était votre crainte, moi je vous propose à ce moment-là de plafonner l’exercice, c’est-à-dire que pour
chaque dépense, chacun doit identifier une économie pour qu’on maintienne en permanence un équilibre. Il s’agit pas de donner la parole aux jusqu’au-boutistes et un propos irresponsable. Mais, il me semble que si vous voulez que les Parisiens leurs fassent les réflexions budgétaire et partagent avec vous ces sujets, vous devez jouer le jeu complet et intégral de la démocratie
directe et participative. Peut être que ça compliquera un peu plus la vie de l’administration ici.


Mais attention, attention à ne pas laisser cette belle idée du budget participatif déformée par les inspirations technocratiques et bureaucratiques, qui dépassent de loin les clivages. Je ne suis pas naïf au point de croire qu’il n’y a que dans les
mairies de gauche qu’il y a des administrations. Dans toutes les collectivités territoriales vous avez des administrations qui vous disent que le budget participatif c’est sympa comme slogan, mais il faudrait qu’il y ait seul thème, deux sujets et faites le plus vite possible. À mon avis, il faut résister à cette tentation.
2e point: la thématique annuelle. Là, on voit la main pas très invisible de l’administration. On a voulu imposer par le haut aux Parisiens un seul thème. Je me dépêche, je finis. 3e thème, la participation aux commissions, nous vous recommandons là aussi de refléter la pluralité des opinions et des engagements, et par conséquent d’assurer une composition pluraliste.


Mes chers collègues, monsieur le maire, j’en ai terminé.


Vous avez compris mon propos: plus de démocratie directe, moins d’administration.

Je vous remercie