Le schéma directeur énergétique métropolitain s’inscrit dans la démarche nationale et européenne de transition énergétique et contribue notamment à la mise en œuvre du plan Climat-Air-Énergie de la MGP dont je rappelle les objectifs :

  • La neutralité carbone d’ici 2050
  • la résilience de la MGP
  • la qualité de l’air conforme aux recommandations de l’OMS
  • une réduction massive des consommations énergétiques et le développement de la production

locale des énergies renouvelables.

C’est sur ce dernier point que je souhaite attirer votre attention.

Alors que les ambitions de la ville sont très élevées, et nous les soutenons, bien sûr, il me semble que la production locale d’énergie renouvelable est à fort enjeu. De réels efforts ont été faits, notamment sur les réseaux de chaleur urbain. Mais le potentiel restant est énorme. Je pense notamment aux énergies qui pourraient être produites localement : photovoltaïque, petit éolien, biogaz, etc. Par de petits gestes, de petits projets, ce schéma pourrait fournir des solutions efficaces et économiques pour le stockage de chaleur et d’électricité à l’échelle de la journée, voire de la semaine, sur la MGP bien sûr, mais également à Paris.

Je pense notamment aux solutions de production de biogaz qui se multiplient et tendent à se démocratiser car l’engouement citoyens est réel. À titre d’exemple, la collecte systématisée et généralisée des biodéchets contribuerait à générer une source de chaleur exploitable localement si des infrastructures adaptées étaient mises en place.

À l’heure d’un grand schéma directeur métropolitain, n’est il pas aussi temps de laisser une place à toutes ces petites actions citoyennes qui permettront de mettre en place des micro-réseaux autonomes locaux qui complèteront les réseaux énergétiques de la MGP ?

L’utilisation de la biomasse dans le mix énergétique ainsi accentuée contribuerait, pour la ville de Paris, à l’atteinte du seuil des 50% d’énergie renouvelable au sein du mix énergétique parisien et de réduire de 25% la pollution de l’air de la ville. Or, à ce jour, la biomasse ne représente que 10% du mix énergétique de la ville. C’est pourquoi j’appelle l’exécutif à mobiliser la MGP et les acteurs concernés pour ouvrir plusieurs plateformes logistiques similaires à la chaufferie de Saint-Ouen qui permettrait d’augmenter significativement la part des énergies renouvelables dans le mix énergétique parisien.

Mais tout ceci ne sera possible et efficient que si, et seulement si, ce schéma directeur s’accompagne d’une réelle volonté de ne pas perdre l’énergie créée. En clair, que les bâtiments ne soient pas des lieux de déperdition énergétique. Cela rejoint le 4e objectif : je pense aux passoires thermiques, aux bâtiments, y compris municipaux, qui n’ont pas été rénovés depuis des années.

Le secteur du logement et de l’habitat représente 35% de la consommation énergétique globale de Paris. Je profite de ce chiffre pour rappeler que nous avons déposé, en décembre dernier, un vœu demandant que la Ville s’engage réellement pour la rénovation énergétique de ses bâtiments. Vous l’avez rejeté. Or, le schéma directeur énergétique et la lutte contre les passoires thermiques vont ensemble. L’un sans l’autre n’a pas de sens.

Je vous remercie.